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ECR

lrailerons en fon lieu avee une julle c!lendue,

Voyn

S 0-

CII<Il!I<S

(5

SOCII<IAI<ISMl!,

N os comroverfilles prouvem donc conlre les Prote–

lIans, que l'

E ,rit"re-Jainte

n'cll pas I'uoique regle de

notre foi ,

&

que pour ' en découyrir le vérilable feos

l'efpril paniculier

ell

un guide infidele, mais qu'il fam

recourir

&

s'en tenir

a

I'amorité de l'Eglife de ] . C.

feule juge infaillible en matiere de doéhine . lis le prou–

vent, dis-je

1°.

par J'obfcurilé de

J'E,riture .

U

oe loi,

difent-ils, obfcure

&

difficile:l enteudre, fufceptible de

fens différeDs

&

meme cODtraires, exige un interprete

&

uo juge. iofaillible 'lni en demele, ¡¡ui en fixe le vé–

ritable fells,

&

qui puitTe décider fouverainemem les di–

fputes qui s'élevent fur Je fond méme de ceue loi,

&

fur les poiots de doéhine qui appaniennen!

a

la foi. Or

<¡ui peut révoquer en dome I'obfeurité de

l'Ecritttre

eo

bieo des points? fans cela pourquoi tam de commentai–

res, de glofes, d'interprétatioos, de di/Tertations qui 001

c¡ereé la pénétration des peres

&

des plus beaux génies?

m ais en meme lems que de vilioos, que d'erreurs, quaod

00 n'a voulu fuivn: que fes prqpres I"mieres

&

qu'ou

s'ell

foullrai!

a

la vQie de I'autorité ? Tous les interpre–

tes taO[ onhodo¡¡es qu'hélérodoxes reeonnoi/Tem cene ob–

fourité . Ces feules paroles, par exemple,

ho, eft &orp,/l

mellm,

001

donné Iieu ehez les J;'rolellans

a

un nom–

bre inlini d'interprétations différenles. Luther

y

voil clai–

remeo! la préfence réelIe,

&

Calvin

y

voi!

cl~irement

J'abfence réelle.

L'E,riture

feule pourra-I-elle décider

eotr'eux?

om,

répond-on, en éclairci/Tant les paU'ages

oófeurs par de moins obfeurs ou d'une neneté évidente,

M ais s'il arrive que I'un des deux, panis contelle la pré–

!endue c1arté de ces pa/Tages,

&

quaod on les aura tooS

épuifés, qui ell-ce qui décidera? La raifon ou I'cfprit

parrioulier? On fai! I'u(agé ou plutÓ! I'abus que les

So–

cíniens Ont fait

a

cel égard de la raifoo;

&

qu~m

11

I'efpril par!iculier,

Lur~er

n'aura-I-il pas aurant de

dcoil

<¡ue Calvin de p{étendre qll'il po/Tede

dan~

un degré é–

m ioeot le don d'eotendre

&

d'ioterpreter les

E"itllres ,

loi qui au rapport de M . BolTuet,

hi/f. des V ariat.

10m , l . liv.

/l.

n.

2.8 s'exprimoit de la forte :

Je di–

~ai

fq ns vanitl, ,!'Ie d, puiJ mili. anI

/'Ecriture

n'a ja–

",ah lel ni ji refurgée, ni ji bien expliruée, ni mieu..:

tmtend"e ,!It'elle 'eft maintenant par mOl .

O n fem donc

que par ces deux voies la difpute deviendroi¡ intermioa,

~,

.

Les peres , don! ce n'ell pas a/Turemenl ourrer I'élo–

ge que de dice

qu'il~

ont eQ le [ells naturel aum péné–

Hall! que buther

&

Calvio ,

&

qu' ils oot au moros é–

galé ces deux novateurs par la variélé

&

la profoodeur

des coonoi/Tances acquifes, nous Ont tracé uoe voie bieo

dirl'érente . En reconnoillant d'uue part l' obfcucité des

E ,ritttres,

i1s ont iofillé [ur la néceffilé · de recourir

a

\lne autorilé extérieure

&

infaillible, feo le capable de fi xer

le [ells des Livres faiots,

&

de décider fouverainement

des matieres de foi,

Hie for/itan "c'!ltiret ali,!uis,

dit

V ineent de Lérins daos foo averti/Tement

chapo

ij,

,um

ft p.,fcélltJ f"ipturarltm canon, jibi'!ue ad omnia fa –

tiJ fuper,!tte fttlfteiat, ,!uid opus eft ut

ei

ced efiuftúd!

;ntelligentid! jungatur a,,{Zoritas? Quia videli"t

Scripru–

ram-facram

pro ipfá fuá altiettdine non uno eodem'!"e

fen{u univerji a«ipiunt; Ied ejltJdem elo,!"ia aliur a–

lius at,!ue alius interpretot"r,

1It

pen; '!ttot homines

fune, tot illine {enlentidi e"ui pojJe videanltJr. Alieer

nam'llu' N ovatiantts , aliter Sabelli,u

&c,

e..:ponit: at–

,!ue id&ir,o multum nueJJe eft propter tantos tam vari;

erforis anfraélus ut pr.phet1&d!

(5

apoftoli,,., intcrpre–

tationis linea fewndum e«lejiaflici

(5

,atholúi f m–

{ús normam dirigatur.

Or la regle donl parle ici V io–

ce O! de L érins, n'ell aU\le que le jugemem

&

la dé–

cilioo iofaillible de J'Eglife. S . Augullin o'en pas moins

précis fur cene matiere: voiei comme il s'exprime

lib.

Il/.

de doél. Chri/f. cap.

ij.

n.

2 •.

Cum verba propria

fa(ilm t ambigttam S,ripturam, prrmo -,,¡"old"m e/f ne

malJ di/finxerimus aut pron",uiaveri,,!tIJ; , um

er~o

tldhibita ;ntentio inc(rtum effe

per1!zdf:rrt ,

f/..lI0Y/JfJd o

di–

jlingttendum at<t '!uomodo

.pronun"andu~

.l't , eonfrtlat

regl/lam fiile; ,!uam de

ScnplUrarum

plam.r,bus loelf

(5

E,clejid! auéloritate per<epit.

S . Augullin ne condamoe

pas,

iI

appcou ve,

iI

recommande meme le Iravail

&

J~s

recherches pour découvrir le vrai feos des

E"ieures;

II

recQnno, t que les paITages c1airs peuvent

&

doivellr. [er–

vir

a

éclaircir les eodroils obfcurs

&

difficiles : mals a–

vec cela [eroil-on

a

couvert de toute erreur, de toUle

méprife? non,

iI

relle encare uoe regle la feule i.nfailli–

ble: I'autorité de l' Eglife:

,onfulat regulam fid" ,!uam

de Ecdefid! auéloritate percepit.

L'obf curiré r.ole de l'

E–

rritllre

prouve donc [affifammem que l'

E,ri&ltre

n'en

ECR

309

pas I'nnique rtgle de notre foi,

&

qu'il fau! une aUlori–

té eXlérieure

&

iofaillible qui détermioe

&

fi xe le [ens

des Iivres faints .

2,0.

L'E,riture-{ainte

feule

&

par elle-meme e(l in–

fuffi (aore pour terminer toures les difputes eo matiere

de

foi . Eo effet, fans parler des di fputes qu i fe foOl éle–

vées depuis la lIaillaoee de l'Eglire

&

me me parmi les

Protellans, [oil [ur le texte original, foil fur les veclions

de

l'Ecritllre,

fm la canooieité des livres [aiots , fur

le

vrai [ens d'uoe infioiré de pailages; combieo de poiots

de foi que les Pretellaos admettent conjointement avec

les Catholiqucs, quoiqu'i1s oe roieO! pas expre/Tément

conteous daos

l'E,riture?

OU trouvent-ils par exemple,

daos les livres faims,

qu'il n'y a '!'te '!uat re Ivangiles;

que

le pere ¡terne/, la premiere per{onne de la faintc

fJ"ri;'liti, u'a pal

it¿

engendrl;

que

Marie

a

,onfc~vé

fa virginité aprh ron enfantement;

qu'~n

pet/t baptijer

les e"jllnS nOllveátt-nls;

que

leur bapteme eft valIde ;

que

le baptéme des bErEti,!,us eft bon

(5

""Iide ?

lis

ne pcuvem que répoodre ainli que nous avec Tertul–

lien dans fon Iivre de la

Cot<ronne, chapo jv. H arllm

(5

aliarum ejltfmodi dij&iplinarum,

fi

legem expoftllla

f~ripturarttm,

nullam invenies : traditio eibi prd!tende–

l"r

at<~1rix,

,onfr,etudo , onfirmntrix,

&

fi des obfer–

vat,.i", :

&

avec S. Augullin dans foo livre du

Baptéme

, ontre les D onatiftes, chapo xxiij n.

31.

{unt mlt/ta

'!u,. :miverfa temt E,deJía ,

(5

ob ho, ab npo/lolis prd!–

"pta ben' ,reduntur, 'luan'luam feripta

,,~n

reperian–

tltr.

Or ti l'Eg\ife en juge du feos de l'

E ,y¡ture ,

com–

me nous venons .de le montrer,

¡¡

plus forte raifon I'e(l–

elle de fes Iradilions , oon écriles qu'elle cooferve dans

fOil fein 10rfqu'eUi: les treuv e fondées ou qu'elle rcjm e

lorfqu'etles lui paroil[eot [ufpeaes ou mal-':tablies.

3°. De I'aveu meme des prOlellaos,.

l'E,riture

en

loi en mariérc de doarioe; comment pourroit-elle elre

eo meme tems juge des poims conrrúverfés

&

con te–

nus daos le corps de la loi? Daos lOute répobl iq ue bien

reglée

je

juge

&

la loi fom deux chofes tres - di ll in–

guées . La loi preferir

a

la vérilé ce qu'il fa u[ (aire, ou

défeod ce qu'il ne fauI pas faire; mais c' ell uoe re–

gle morte pour ainli dire; il faut eo core uoe regle

vi~

vante,. une autorité qui explique le fens de la loi , qUI

applique l'efprir de la loi aux différens cas , qui dans

le cas de partage entre deu x conteodans qui chercnent

a

treuver dans la loi un feos favorable a leur caufe ,

décla,e

&

décide fouveraioemenr que I'uo des deux [e

trompe, ou melI]e que IOUS deuK fom dans I'erreur : car

certe loi ell c1aire, précife, ou ne I'ell pas :

Ii.

elle I'ell,

[uivam la prétentioo des Protellans, pou rquol donc les

Luthériens

&

les Calvinilles ont-il, Vlt naitre avec eux rur

le feos de certe loi des contellalions qui probablemen l ne

fio iront qu'avec eux? ji elle ne ¡'en pas,

i~

faur dooe

un. interprete, un juge qui l' éc!aircif!'e ,

C)U1

en

dé~er­

mme le vrai fens : ce ne pelle etre I efpm pamculler,

borne, foible, inconllanr, fujet

a

I'erreur, aboodant en

fOil feos.

JI

faut done une autorité établie de Oieu

meme

&

iofaillible, qui puine décider fouveraioemeot

du [eos úe la loi : autremeO! ] . C . aUfoit bien mal

poorvQ

a

I'établillemeo!

&

au mainrieo de fa religion.

4°. Aum, foit dans I'a\lcienoe,

foi~

daos I.a

oonve~le' loi la fage/Te divine a-t-elle étabh un tribunal VI–

fible, 'toiljoucs fublillam, infaillible,

&

juge fouverain

eo matiere de doarine

&

elle a commaodé aux fi–

deles de confulrer cene' autorité

&

de fe Coílmeure

a

fes décilioos. La chofe

ell

évideme poor l'ancien Te–

llameO[ par

Jn

texte do

D et/teronom . &I'p. x vi).

.

verf.

8

(5

fuiv.

tes te fi

COOlIU

qu'il o'ell

~as

bef,?JO

.d~

le

citer. L'exillence

&

raulOrilé [ouverame

&

mfa!liJble

de ce tribunal daos la loi nouvelle, o'ell pas molOs

é–

videmmeot anellée par ce peu de paroles que

J.

C . a-'

dre/Ta aux apÓtres

&

a

leurs

f~c.c~/Teurs:

Ma.eth. cal?

,de. Orani! potr/fas data eft mlh,

'~

'lE/o

(5

'~

tura.:

¡te ergo, dotete ?n:.nes gen!e.J.

l

bapt,z~nteI

eOI In nomI–

ne P atris

(5

F'/Il

(5

S/"rtM! fanéll do,mte! eos [er–

vare ,!I"",um'jue prd!&ep' . vob,s :

(5

e~"

ego vob;¡",m

f1lm "{'!lte a ,on[rmzy"."tlOnem [dicu ll.

~rome!fe do~t

le grand Boilúel a fi bleo compm lOare I énergle , qu II

De craim pas de dire,

bt/.fruél.

Jl. Jt~r

I'Egl. , p .

3 : ..

Q~e

J.

C. avoir mis eo cmq ou fix IIgoes oe

(011

EvangJle

.. laOl de

fage/T~,

tant de lumiere, tant de vérité , qu'il

.. y a dequoi

coov~rlir

IOUS

les errans.,

pour ~a

[eulement

qu'ils veuilleOl bIen

pr~ter

une orellle qUI écoute ,

&

ne pas fermer volontairement les yeux. Qu' il y a

daos ces

rix

lignes de qooi trancher tou s les duules

par uo principe commun

&

uoiverfe!. Que.J. C .

>:

a préparé un remede efficace aux come{lauolIs qUI

" peuvem jamais 5'élever,

&

qu'enfin cene promoUe

" em-