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304-

ECR

noneent-ils pas fuffi fa mmcnt qu' ils font le pur OU"r,,-–

ge des hommcs,

&

m8me quclquefois d'éerivains a(fc2

Jn\!dioeres?

.

Ces diffieultés méritelll d'aut:mt mlcux une réponfe

folide, qu'on les lit

0\\

qu',on les

ente~.d

IOUS les

jOl\~~

propofer. Je dis donc en général 11

IlOerédulc, qu a

moins de IOmber dans un pyrrhooifme ·hiflorique uni–

vorfel, il ne peut nier l'aUlhen lici té des ,Livres divins ,

pa.ce

qu'ils ont été conferv és , non pas umquement ( re·

m arquC"L ccci ), mais

fi~gulierement,

par . une feule na–

.Iion intére(fée 11

les eller en eonfirm aBon de fa do–

arine. Tou t peuple policé n'a-t-il pas fa religion? ne

conferve-t-il pas dans fes archives, les litres

&

les mo–

J1UmellS qui dépoCelll en faveur de Ca religion? doit·¡¡

e n aller ehereher les preu\'es dan s les aaes publies d'u–

\le nalion élrangere ou

a

iui ineonnue?

&

Ceroil - on

rceevable de dire

a

un MuCulman qnc l'alcoran n'efl

p~s

authentique, paree que des Con origine les M aho–

m étans en font dépolitaires, qu'i1s le eiten t en preuve

de leur doéhine , qu'ils le eonCe.vctll avee reCpea, tao–

dis qu'il efl l'ob) et de la pure curiolité ou du mépris

des fea ateurs de toute autre religion?

11

n'y 'auroit lans

dotlte ni équité ni jnfieiJ'e dans un pareil raifonnemenr,

&

it De prouve:roit nullemenr que I'alcoran n'a point1été

éerir par M ahomet, ou réd igé par fes pre miers diCei–

pies.

2 ° .

L 'allthemicité d'un liv(c,

(lU

fa

rllppolit ion,

\le

depe nd pas de la nature des ehoCcs qu' il eontielH ;

"raies ou faufres, abfurdes ' ou probables, elaires ou ob–

fcures, myllérieufes ou intelligib les, cela ne fail rien

a

la queflioll: il s'agit uniquement de décider par qui

&

en quel rems tel ou tel ouv rnge a été écrit .

Des

qu'

une

tr~dition

.ocrite

&

perp¿tué~

d'lige en age dans un

peuple ou dan

s

une Cociété qui profeiJ'e une religion quel–

conque , remonte juCqu'a I'origine de l'ouvrage , qu'elle

en ci le l'aureu r,

&

qu'un e foule d'éerivains dépol"nr

eonfia lliment en

f.'l

faveur, c'en efi

aiJ'e~

pour déci–

der tout homme Cenfé. I\-t-on jamais nié , par exem–

pie , que T ite-live ait éerit I'hifloire qu 'on lui a!tribue,

quoiqu'elle renferme des traits merveilleux

&

ineroya–

bIes, qu'il a plll des pierres, 'lue des fiatues ont par–

lé, ou fué du Cang ,

&e. ?

A-t-on révoqué en dou le

que Plutarquc foi t I'auteur des vies des hommes illu–

!tres , paree qu'¡¡ y lIarre des pr'odiges ou des faits qui

ch oquent

la

vrai(fcmblnnee, tds que les barailles de Ma–

'rathon, de Plat ée, d'Orehomene,

&e.

ou une poignée

de mOllde a défait des armées

innom~rables ,

&

jonehé

la terre de plus de e'nquante mille mons, Cans perd re

plus de m illc hommc ? La eertilllde morale n'étant fon–

cl éc que fur l'uniformilé des témoignages , les memes

u gIes de critique qui prou vent l'authenticit" des auteurs

profanes , prouvent en faveur des écrivains Caerés. On

fair que l fuc ees a eu

a

cet éhard la prétention d'un

c ritique moderne, qui Coutenoir que tous les ouv rages

profane. étoienr des éerits fuppo¡'és par des inipoflcurs.

3°.

QuanJ les aut<urs paye n, n'auroiem fait nulIe men–

lion des L ivrcs Cacrés, ce liIenee ne formeroir qu'un

argu ment

n~gatif,

qui oe babnecroi t que tres - foible–

mem la folid ité des preuves po li tives . Mais il faut e–

Ire bien peu verfé dan s I'élllde de I'antiqui!é , pour a–

vaneer que les L ivres divins, foi t des Juifs , Coit des

Chrétiens, Ont été ineonnus auS P ayens: car Cans par–

la des L ines du nouveau Teflament, dont

C.~ICe

&

P orphyre avoielH entrepris

un~

réfutation Cuivie,

&

que

J

ulien, dans quelques-unes de

Ces

k!trcs , attribue Cans

d"tour aux Evangé!ifie s ou aUI autres Ap6tres donr its

portelH les .noms; arretonS-nous aux L ivres de I'aneien

Teflament ;

&

parmi eeux-ci, au plu ancien de tous ,

je ve:ux dire

le Ptntatwque .

Quelle fou le d'écrivains

profanes qlli reeonnoi!le nr

&

l'exifience de Moyfe,

&

l'alll iqu ilé de

Ces

L i\' res! Tels fonr M anethon pretre

d'Egyptc, Cléoclcme, Apollonius Molon , Cheremon

E gypticn , N ieolas de D amas, Appion d' Alexandrie,

con tre leque!

a

écri! I'hi fl orien JoCephe; Philoehore d'A–

rhenes , Callor de Rhodes ,

&

D iodore de Sicile, ei–

lé<

par

S.

)ullin dam

1',xhortaúQn

flUX

Gras;

Pto–

lcmée:

de

Mendés , cité par

S.

Clémem d' Alexandrie ,

l,b. l . f/r omae.

Eupolcme , L\lexandre polyhinor

&

Nu –

m émus, cités par E ul'ebe ,

liv .

IX .

de la prlparat.

é–

va"gel~ S~rabon,

Géog raplJ. liv.

XI/l .

J uv enal,

Jatyr .

X IV.

1

acne,

hiJf .

liv .

1/.

Galien de Pergame ,

de

dif–

¡,rent.. p¡d! um . .lib. 1/1.

&

de

"J"

partillm , lib. X l .

(;,?p.

xJv.

Longm,

t raité d" fublime, ch. vij.

Chal–

cldlUS, P orph)' re)

J

ulíen l' Apofiat

&

divers autres

dont les t".xles C" nt rapPortés par

M.

Huer dans fa

di

m o."forat.•

vang~/.

ou par G rotius dans Con exeelle\1t

t~allé

de

~a

vlTrtl de la relig.'on ehrlt icnnc.

L'a lléga–

lIon des lUcredules,

fOlld~e

lur

le

lIlenee dcs éerivains

ECR

profanes, en done une allégalÍon évidemmem fau íre '

mais quan d on la CuppoCeroi t auffi fondée qu'ellé I'ed

peu, elle ne prouveroi t encore rien COntre l'aUlhenri–

cité des divines

Eerie"res.

4°. Envaio ajoure-t-on -que

ces L ivres om pu etre alterés, corrompus ou falíifié¡

par I'intéret, la mauvai fe foi, l'eCprit ce parti ,

&e.

ce-

la, j'en conviens, peut arriver,

&

n'efl pas

m~me

fans

exemple pour UII ouvrage oblcur, indifférem , qui n'in–

térefTe pas eiJentiellement toute une fociété: mais pour

lJI.¡

~uvrage

eonfigné daos les archives de la nation,

dlfl " bué, pour ainli dire,

ii

tous les partieu liers; qui

efl. tOUH1-la-fois

&

le dép6t du dogme

&

,le eode: des

101S ,

comment pourroit-il etre fuCeept ible de eorrupt ion

ou d'altération? En effet, cene altération ou corruption

Ceroit le réfultat d'un eomplol de toute la Cociété , ou

I'exéeution d'un projet fo rmé par quelq ues partieuliers:

or l'un

&

l'autre fo nt impoffibles. ChoiliOons pour

e–

xemple le Pentateuq\le. Le voila reconnu du vivant de

M oyfe, pour \ln L ivre divio. Suppofons qu'apres fa

mon tOut le peuple hébreu air conCpiré

i\

interpoler ou

a

altérer ce Livre : ce peuple étoit done bie:n mal ha–

bite, puifq u'i1 y a lailré Cubfifler tout ce qui pouvoir le

eouvri r d'une éternelle infamie; les crime:s de: fes pe–

res,

&

fes proprcs anentats; l'ineefie de J uda, les cruau-

tés des enfans de J acob COntre les Sichimites, leur per–

lidie

&

leur barbarie envers leur frere J oCeph;

&

apres

la Conie d'Egypte , leurs murmures eomre Dieu dans

le deferr, leurs fréquemes ré voltes

&

leurs Céditions

eontre Moyle, leur peoehant

a

I'idolatrie, leur opinia–

treté,

&

m ille autres traits également deshonorans: voi-

la ce que la paffi on, l'int ére t

&

l'cCprit de parti', pour

peu qu'its euiJ'em été éclairés, n'auroiem pa. manqué

de Cupprimer, du eonCentement général de la nation .

La ehoCe dev inr eneore plus impoffible depuis le fehi C–

me des dix tribus . L e royaume d' lCrael

&

eelui de

Juda eonCervoient également le Pentateuque; pour peu

que I'une des deux nations eOt voulu l'a!térer, I'autre

eOt réclamé Cur le ehamp, avec cette. véhémen ce que

donne la diverlité d' opin ioos en matiere de religion.

La meme raifon efi d'u n poids égal pour les Icms qui

Cuivirent la captivité . L es dix tribus qui étoient rellées

en Atlyrie,

&

les nOl\\'eaux habitan s de la S amarie ,

<lui conCervoiem le Pentateuque éerir en aneiens cara–

a eres hébra'iques, n'euiJ'em pas manqué de eonvainere

ECdras d'impofl ure , s'i1 eO t chaogé la moindre choCe

dans la nouvelle édilion du Pelllatcuque, qu'il donna

:tux

J

uifs en lcmes chaldéenoes. L'altération du Peo–

tateoque faite · du eonCelllement général de toute la na–

rion j uive , efl donc uoe ehimere.

11

efl eneore plus

infenCé de prétendre qu'elle air éré I'ouvrage de quel–

ques paniculiers . De quelle autórité auroiem-i1s emre–

pris une pareille innovation? perfonne n'auroi!-i1 récla–

mé? Par quelle voie auroient-ils fans contradia ion al –

téré tous les exemplaires, tant ceux dOI\! ehaque eito–

yen étoit poiJ'elJeur, que eeu¡ qui étoiem dépol'és dan¡

les archives publiq ues,

&

nOlammem dans l'arche d'al–

lianee? Les memes raifons Com exaaemeor applicabies

allX Livres du nouveau Tefiamem : les égliCes qui en

étoicnt dépoliraires, n'auroiem pu Its falfilier d'un com–

mon eonCentemen t, Cans fo(lle ver eontr'elles les Héré–

tiques memes, qui des le premier Iiecle de l' EgliCe

conCervoiem des exemplaires authellliques de ces L ines ;

11

pl us fone raiCon les parrieuliers n'suroient-ils ole teo–

ter

un~

pareille innovation; un eri général Ce feroit é–

lev é contre 'un tel anemat, ain lí qu'il s'efl pratiqué tou–

tes les fois que les J uifs ou les H érétiques ont voulu al.

rérer tam Coit peu le Cens des L ivres divins . C'ef! done

d'une Ih ele in Coutenable que celle de cene altération pré–

rend ue, donr on n'articule d'ailleurs ni le tcm , ni le lieu,

ni les ameurs , ni la maniere,

&

qui n'a d'autre fonde–

ment que la préComption avec laquelle on I'a, ance ,

Coi[ quant au fond, foi r quanr auX eirconflanees.

,0.

En–

fin la difficul té tiréc du flyle des

Ecrit/tres,

u'dl

pas

plus «¡Iide; ear, comme nous l'expoCerons dan s un in–

flant, ou le S . ECpr ir, en inCpiram les écrivains Cacrés

Cur le fond des choCes , les a lailrés libres fur le choix

des ex preffi ons, ou il les a inCpirés également quam

a

I'un

&

a

I'autre, poim : I'une

&

l'aUlre: de ces opinions

efl libre ; les Inlerpretes

&

les Théologiens fOI\[ parta–

gés

a

eet éga rd , Calls que la foi périclite. Or dans l' un

Oll I'autre fem imellt, les

E<ritul'eJ

10m

~

eouv ert des

objeétions des incréd ules: dalls le premier elles

Cont

el ivincs quant

a

leur princi pe,

&

quant au fond des eho–

fes: dan s le 1eco nd elles le 10m mc!me quam au eo–

loris dOn! les choCes

10 m

revétues . Falloit-i1 ,en efre!, que

poor en démontrer la eli vinité ou l'authemicité , tout ee

que

contiennent les divines

Ecrieures

flt t' e xprimé d'u-

ne