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ECR
noneent-ils pas fuffi fa mmcnt qu' ils font le pur OU"r,,-–
ge des hommcs,
&
m8me quclquefois d'éerivains a(fc2
Jn\!dioeres?
.
Ces diffieultés méritelll d'aut:mt mlcux une réponfe
folide, qu'on les lit
0\\
qu',on les
ente~.d
IOUS les
jOl\~~
propofer. Je dis donc en général 11
IlOerédulc, qu a
moins de IOmber dans un pyrrhooifme ·hiflorique uni–
vorfel, il ne peut nier l'aUlhen lici té des ,Livres divins ,
pa.cequ'ils ont été conferv és , non pas umquement ( re·
m arquC"L ccci ), mais
fi~gulierement,
par . une feule na–
.Iion intére(fée 11
les eller en eonfirm aBon de fa do–
arine. Tou t peuple policé n'a-t-il pas fa religion? ne
conferve-t-il pas dans fes archives, les litres
&
les mo–
J1UmellS qui dépoCelll en faveur de Ca religion? doit·¡¡
e n aller ehereher les preu\'es dan s les aaes publies d'u–
\le nalion élrangere ou
a
iui ineonnue?
&
Ceroil - on
rceevable de dire
a
un MuCulman qnc l'alcoran n'efl
p~s
authentique, paree que des Con origine les M aho–
m étans en font dépolitaires, qu'i1s le eiten t en preuve
de leur doéhine , qu'ils le eonCe.vctll avee reCpea, tao–
dis qu'il efl l'ob) et de la pure curiolité ou du mépris
des fea ateurs de toute autre religion?
11
n'y 'auroit lans
dotlte ni équité ni jnfieiJ'e dans un pareil raifonnemenr,
&
it De prouve:roit nullemenr que I'alcoran n'a point1été
éerir par M ahomet, ou réd igé par fes pre miers diCei–
pies.
2 ° .
L 'allthemicité d'un liv(c,
(lU
fa
rllppolit ion,
\le
depe nd pas de la nature des ehoCcs qu' il eontielH ;
"raies ou faufres, abfurdes ' ou probables, elaires ou ob–
fcures, myllérieufes ou intelligib les, cela ne fail rien
a
la queflioll: il s'agit uniquement de décider par qui
&
en quel rems tel ou tel ouv rnge a été écrit .
Des
qu'
une
tr~dition
.ocrite
&
perp¿tué~
d'lige en age dans un
peuple ou dan
s
une Cociété qui profeiJ'e une religion quel–
conque , remonte juCqu'a I'origine de l'ouvrage , qu'elle
en ci le l'aureu r,
&
qu'un e foule d'éerivains dépol"nr
eonfia lliment en
f.'l
faveur, c'en efi
aiJ'e~
pour déci–
der tout homme Cenfé. I\-t-on jamais nié , par exem–
pie , que T ite-live ait éerit I'hifloire qu 'on lui a!tribue,
quoiqu'elle renferme des traits merveilleux
&
ineroya–
bIes, qu'il a plll des pierres, 'lue des fiatues ont par–
lé, ou fué du Cang ,
&e. ?
A-t-on révoqué en dou le
que Plutarquc foi t I'auteur des vies des hommes illu–
!tres , paree qu'¡¡ y lIarre des pr'odiges ou des faits qui
ch oquent
la
vrai(fcmblnnee, tds que les barailles de Ma–
'rathon, de Plat ée, d'Orehomene,
&e.
ou une poignée
de mOllde a défait des armées
innom~rables ,
&
jonehé
la terre de plus de e'nquante mille mons, Cans perd re
plus de m illc hommc ? La eertilllde morale n'étant fon–
cl éc que fur l'uniformilé des témoignages , les memes
u gIes de critique qui prou vent l'authenticit" des auteurs
profanes , prouvent en faveur des écrivains Caerés. On
fair que l fuc ees a eu
a
cet éhard la prétention d'un
c ritique moderne, qui Coutenoir que tous les ouv rages
profane. étoienr des éerits fuppo¡'és par des inipoflcurs.
3°.
QuanJ les aut<urs paye n, n'auroiem fait nulIe men–
lion des L ivrcs Cacrés, ce liIenee ne formeroir qu'un
argu ment
n~gatif,
qui oe babnecroi t que tres - foible–
mem la folid ité des preuves po li tives . Mais il faut e–
Ire bien peu verfé dan s I'élllde de I'antiqui!é , pour a–
vaneer que les L ivres divins, foi t des Juifs , Coit des
Chrétiens, Ont été ineonnus auS P ayens: car Cans par–
la des L ines du nouveau Teflament, dont
C.~ICe
&
P orphyre avoielH entrepris
un~
réfutation Cuivie,
&
que
J
ulien, dans quelques-unes de
Ces
k!trcs , attribue Cans
d"tour aux Evangé!ifie s ou aUI autres Ap6tres donr its
portelH les .noms; arretonS-nous aux L ivres de I'aneien
Teflament ;
&
parmi eeux-ci, au plu ancien de tous ,
je ve:ux dire
le Ptntatwque .
Quelle fou le d'écrivains
profanes qlli reeonnoi!le nr
&
l'exifience de Moyfe,
&
l'alll iqu ilé de
Ces
L i\' res! Tels fonr M anethon pretre
d'Egyptc, Cléoclcme, Apollonius Molon , Cheremon
E gypticn , N ieolas de D amas, Appion d' Alexandrie,
con tre leque!
a
écri! I'hi fl orien JoCephe; Philoehore d'A–
rhenes , Callor de Rhodes ,
&
D iodore de Sicile, ei–
lé<
par
S.
)ullin dam
1',xhortaúQn
flUX
Gras;
Pto–
lcmée:
de
Mendés , cité par
S.
Clémem d' Alexandrie ,
l,b. l . f/r omae.
Eupolcme , L\lexandre polyhinor
&
Nu –
m émus, cités par E ul'ebe ,
liv .
IX .
de la prlparat.
é–
va"gel~ S~rabon,
Géog raplJ. liv.
XI/l .
J uv enal,
Jatyr .
X IV.
1
acne,
hiJf .
liv .
1/.
Galien de Pergame ,
de
dif–
¡,rent.. p¡d! um . .lib. 1/1.
&
de
"J"
partillm , lib. X l .
(;,?p.
xJv.
Longm,
t raité d" fublime, ch. vij.
Chal–
cldlUS, P orph)' re)
J
ulíen l' Apofiat
&
divers autres
dont les t".xles C" nt rapPortés par
M.
Huer dans fa
di
m o."forat.•
vang~/.
ou par G rotius dans Con exeelle\1t
t~allé
de
~a
vlTrtl de la relig.'on ehrlt icnnc.
L'a lléga–
lIon des lUcredules,
fOlld~e
lur
le
lIlenee dcs éerivains
ECR
profanes, en done une allégalÍon évidemmem fau íre '
mais quan d on la CuppoCeroi t auffi fondée qu'ellé I'ed
peu, elle ne prouveroi t encore rien COntre l'aUlhenri–
cité des divines
Eerie"res.
4°. Envaio ajoure-t-on -que
ces L ivres om pu etre alterés, corrompus ou falíifié¡
par I'intéret, la mauvai fe foi, l'eCprit ce parti ,
&e.
ce-
la, j'en conviens, peut arriver,
&
n'efl pas
m~me
fans
exemple pour UII ouvrage oblcur, indifférem , qui n'in–
térefTe pas eiJentiellement toute une fociété: mais pour
lJI.¡
~uvrage
eonfigné daos les archives de la nation,
dlfl " bué, pour ainli dire,
ii
tous les partieu liers; qui
efl. tOUH1-la-fois
&
le dép6t du dogme
&
,le eode: des
101S ,
comment pourroit-il etre fuCeept ible de eorrupt ion
ou d'altération? En effet, cene altération ou corruption
Ceroit le réfultat d'un eomplol de toute la Cociété , ou
I'exéeution d'un projet fo rmé par quelq ues partieuliers:
or l'un
&
l'autre fo nt impoffibles. ChoiliOons pour
e–
xemple le Pentateuq\le. Le voila reconnu du vivant de
M oyfe, pour \ln L ivre divio. Suppofons qu'apres fa
mon tOut le peuple hébreu air conCpiré
i\
interpoler ou
a
altérer ce Livre : ce peuple étoit done bie:n mal ha–
bite, puifq u'i1 y a lailré Cubfifler tout ce qui pouvoir le
eouvri r d'une éternelle infamie; les crime:s de: fes pe–
res,
&
fes proprcs anentats; l'ineefie de J uda, les cruau-
tés des enfans de J acob COntre les Sichimites, leur per–
lidie
&
leur barbarie envers leur frere J oCeph;
&
apres
la Conie d'Egypte , leurs murmures eomre Dieu dans
le deferr, leurs fréquemes ré voltes
&
leurs Céditions
eontre Moyle, leur peoehant
a
I'idolatrie, leur opinia–
treté,
&
m ille autres traits également deshonorans: voi-
la ce que la paffi on, l'int ére t
&
l'cCprit de parti', pour
peu qu'its euiJ'em été éclairés, n'auroiem pa. manqué
de Cupprimer, du eonCentement général de la nation .
La ehoCe dev inr eneore plus impoffible depuis le fehi C–
me des dix tribus . L e royaume d' lCrael
&
eelui de
Juda eonCervoient également le Pentateuque; pour peu
que I'une des deux nations eOt voulu l'a!térer, I'autre
eOt réclamé Cur le ehamp, avec cette. véhémen ce que
donne la diverlité d' opin ioos en matiere de religion.
La meme raifon efi d'u n poids égal pour les Icms qui
Cuivirent la captivité . L es dix tribus qui étoient rellées
en Atlyrie,
&
les nOl\\'eaux habitan s de la S amarie ,
<lui conCervoiem le Pentateuque éerir en aneiens cara–
a eres hébra'iques, n'euiJ'em pas manqué de eonvainere
ECdras d'impofl ure , s'i1 eO t chaogé la moindre choCe
dans la nouvelle édilion du Pelllatcuque, qu'il donna
:tux
J
uifs en lcmes chaldéenoes. L'altération du Peo–
tateoque faite · du eonCelllement général de toute la na–
rion j uive , efl donc uoe ehimere.
11
efl eneore plus
infenCé de prétendre qu'elle air éré I'ouvrage de quel–
ques paniculiers . De quelle autórité auroiem-i1s emre–
pris une pareille innovation? perfonne n'auroi!-i1 récla–
mé? Par quelle voie auroient-ils fans contradia ion al –
téré tous les exemplaires, tant ceux dOI\! ehaque eito–
yen étoit poiJ'elJeur, que eeu¡ qui étoiem dépol'és dan¡
les archives publiq ues,
&
nOlammem dans l'arche d'al–
lianee? Les memes raifons Com exaaemeor applicabies
allX Livres du nouveau Tefiamem : les égliCes qui en
étoicnt dépoliraires, n'auroiem pu Its falfilier d'un com–
mon eonCentemen t, Cans fo(lle ver eontr'elles les Héré–
tiques memes, qui des le premier Iiecle de l' EgliCe
conCervoiem des exemplaires authellliques de ces L ines ;
11
pl us fone raiCon les parrieuliers n'suroient-ils ole teo–
ter
un~
pareille innovation; un eri général Ce feroit é–
lev é contre 'un tel anemat, ain lí qu'il s'efl pratiqué tou–
tes les fois que les J uifs ou les H érétiques ont voulu al.
rérer tam Coit peu le Cens des L ivres divins . C'ef! done
d'une Ih ele in Coutenable que celle de cene altération pré–
rend ue, donr on n'articule d'ailleurs ni le tcm , ni le lieu,
ni les ameurs , ni la maniere,
&
qui n'a d'autre fonde–
ment que la préComption avec laquelle on I'a, ance ,
Coi[ quant au fond, foi r quanr auX eirconflanees.
,0.
En–
fin la difficul té tiréc du flyle des
Ecrit/tres,
u'dl
pas
plus «¡Iide; ear, comme nous l'expoCerons dan s un in–
flant, ou le S . ECpr ir, en inCpiram les écrivains Cacrés
Cur le fond des choCes , les a lailrés libres fur le choix
des ex preffi ons, ou il les a inCpirés également quam
a
I'un
&
a
I'autre, poim : I'une
&
l'aUlre: de ces opinions
efl libre ; les Inlerpretes
&
les Théologiens fOI\[ parta–
gés
a
eet éga rd , Calls que la foi périclite. Or dans l' un
Oll I'autre fem imellt, les
E<ritul'eJ
10m
~
eouv ert des
objeétions des incréd ules: dalls le premier elles
Cont
el ivincs quant
a
leur princi pe,
&
quant au fond des eho–
fes: dan s le 1eco nd elles le 10m mc!me quam au eo–
loris dOn! les choCes
10 m
revétues . Falloit-i1 ,en efre!, que
poor en démontrer la eli vinité ou l'authemicité , tout ee
que
contiennent les divines
Ecrieures
flt t' e xprimé d'u-
ne