ECR
Par Coo moyeu,
1'«ritt/re
qu¡ n'écoit qu'une fimple
peinture chez. les Mexiquains, deviot en Egypte pein–
ture
&
earac1ere; ce qui eonnitue propremem I'hiéro–
glyphe o
Foye<- ce mot
&
l'
arti"e [ttivant
E e
R I–
r u
RED E S
E
G Y P T I
¡¡
N S,
qui °e!! entierement lié
a
cel ui-ci o
TeI fo[ le premier degré de perfcétioo qu'acqui[ cet–
[e méthode groffiere
d~
eooCerver ks idécs des hom–
mes
o 00 s'en ea (,rvi de trois manieres, qoi a con–
fult~r
la nature de la choCe , prouven[ qu' elles n'oOl
{té [rouvées que par degrés,
&
daos trois [ems diffé–
t:ens.
La premiere maniere coofinoit a employer la prioci–
pale circoollanee d'un rujet, pour
teni~
lieu du tout o
Les Egyptiens vouloient - ils repréCen[er deux armées
rangées eo bataille: les hiéroglyphes d'Horapollo , cet
admirable fragmeo[ de l'antiquité , nous apprenneo[ qu'
ils peigooienr denx mains, doO! I'une reooit un bou–
clier,
&
I'autre un arc o
( La feconde mániere imagioée avec plus d'art, conll–
flo it
a
Cubflituer l'ionrumenr réel ou métaphorique de
la ehoCe,
a
la choCe méme o U o ceil
&
uo Cceptre re–
préCentoiem un monarque o U oe épée peignoi[ le cruel
Iyran Oehus;
&
un vailleau avee un pilote, défignoi[
le goovernement de I'univers o
Eofin on lit plus: pour repréreOleOr une choCe 00 Ce
klrv it d'uoe autre 00 I'on voyoi[ quelque relfemblaoee
o u qllelque aoalogie ;
&
ce fut la troilieme maoiere d'em–
ployer cette
éerittlre
o Aiofi I'univers étoit repréCenté par
uo rerpent roulé en forme de eercle,
&
la bigarrure
de res taches déligooi[ les étoiles o
L e premier obJe[ de CCUK qui irnaginerent la pein–
tore hiéroglyphique, fut de conferver la mémoire de
c!–
venemeos,
&
de faire eonno1tre les lois, les rcglemens,
&.
[Ou[
ce qui
a
rapport aUK matieres civiles o Par eet–
le raiCon, on imagina des Cymboles relatifs
3U
x
befoins
&
aux produél:ions partieulieres de l'Egypte o Par exem–
pie, le graod iotén![ des oEgyptiens écoit de connoltre
le retour ou la durée du ven[ é téliell, qui amoneeloie
les vapeurs en Ethiopie,
&
canroi[ I'inondation en Couf–
flant Cur la fin du primems du nord au midi o lis
a–
voiem enruite intérct de eonn01tre le retour du veOl
de midi , qui aidoit r écoulement des eaUI vers la Mé–
díterraoée o M ais eommen[ peindre le vent ? lis choi–
tireot pour cela la fi gure d'un oirean; I'épervier qui é–
lend res alles en regOardant le m idi poor renouveller Ces
plumes au retour des ehaleurs, fut le Cymbole du vent
étélien, qui rouffle du !lord au rud ;
&
la huye qui
k nt d'Etbiopie , pour tre uv.r des vers dans le limon,
¡¡
la ruite
de
¡Oécoulemem du Nil, fut le Cymbole du
retour des vents de midi, prop"!s
iI
faire éeouler les
eaux o Ce reul exemple peu[ donner une idée de
J'éeri
o
ttLre fymbo./i'l'"
des Jtgyptiens o
Cette
écrit'ltre hmbo/i'lfte,
premier fruie de l' Aftro–
Dom ie, fUI employée
a,
inllruire le peuple de toutes les
vérités, de tous les avis,
&
de tous les travaux né–
eelfaires o On en[ done roin daos les eommeneemens de
o'employcr que les fi gures , dont I'analogie écoit le plus
a
porrée de tou t le monde; mais cette méthode fit
donner daos le ra/incment, a merure que les Philoro–
phes s'appliqnerem aUI matieres de Cpeenlation o Auffi–
tÓt qu'ils crurem avoir découvert dans les chores des
qlialil¿s plus abflrufes, quelques' uns, roi[ par li ngulari–
ré , foil pour eacher leurs cOllnoillances au vnlgaire ,
Ce plurent
a
choilir pour caraéteres des figures done le
rappore aux chores qu'ils vouloiem exprimer , o' écoit
poinr connu o Peodant quelque tcms' ils Ce bornerene
aux fi gu res dont la na[ure ofti°c des modeles; mais dans
la ruite , elles ne leur parurent ni Cuffiralltes, oi alfez
commodes pour le grand nombre d'idées que leur ima–
gination leur fou rnif1oie o lis formerent done leurs hié–
rogl yphes de I'affemblage myn érieux de ehores diffé- '
rellle s , ou de parties de divers animaux; ce qui rendie
ces figures tout°a-fa![ énigmatiques o
Enfin I'll rage d'exprimer les penCées par des figures
analogues,
&
le delfeio d'eo faire quelquefois uo lecre[
&
Ull myllere, eogagea a reprérenler les modes
m~mes
des fu bllances par des images Cenfibles o On exprima la
franchifc par un lievre, l'impureté
p.arun bouc rauva–
ge, l'impudeoce par ulie mouehe, la Ccience par une
fourm i ; en un mOl, on imagina des marques rymbo–
liques pour toutes les chofes qui n'o n[ poiot de forme o
On re contenta dans ces occafioosod'un
r~ pport
quel–
cooque: e'efl la maniere dOn! on s'étoit déJ á conduit ,
quaod 011 donoa des- noms aux idées qui s' éloigoeot
des oreos o
jufque-Ia l'animal o ou la choCe qui Cervoit
a
repréCen-
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30I
ler, :lvoit été deffinée au naturel; mais 10rCque l'étude
de la Philorophie, qui avoie occalionné
l'/fritnre fym–
ho/i'!ue,
eue porté les (avaos d'Egypte a écrire fur beau–
t oop de rujets, ce delfein ayant erop multiplié les vo–
hllnes, paru[ enlluyeux o On re (ervi[ done par degré
d'oun autre caraétere, que nous poovons appeller
l'leri–
tllrt eOtlrante
deJ
hilrog/yphes;
iI
rellembloit aux cara–
étores ehinois;
&
apres a\'oir été formé du reul eon–
tour de la figure,
il
devint
11
la loogue une Corte de
marque o
L 'etle[ oaturel que produili[ cene
!<riture
courante,
fut de diminuer beaueoup ode I'atletltiou qu'on dooooie
aU fymbole,
&
de la fi xer
a
la chore fignifiée; par ce
moyen l'étud e de
l'lerienre [ymbo/ique
re trOUva fore
abregée, puifqu'il n' y
~voit
alors preCque autre chore
á
faire qu'a re rappeller le pouvoir de la marque (ym–
boliqlle: au lieu qu'auparavant il falloie etre inllrui[ des
propriétés de la chore ou de I'animal qui étoit employéo
comme Cymbo!e; en un mot , cela réduill[ cene Corte
d'écritllre
ii
l' é ta[ ou efl prérentemem celle des Chi–
nois o
f/oyez plm
bm
E
e
R I TU R E
C
HIN
o
I S E
o
Ce earaétere aourant ell propremeot celui que les an–
eiens on[ appellé
hilrographi'l1U,
&
que 1'00
a
employé
par (ucceffioo de [ems dans les ouv rages qui trairoient
des memes rlljets que les aoeiens hiéroglyphes o On trOU–
ve des exemples de ces cara,8eres hiérographiques daos
quelques anciens monumens; on en voie prefque
ii
touS
les eompartimens de la [able ifiaque, dall S les ioterval–
les qui fe rcucoo[reot entre les plus grandes figures hu–
In2ines
.
L'lcritttr.
éroi[ dans cet état,
&
o'a~oit
pas le moin–
dre rappore avec
l'éeritllre
aétuelle o Les caraéteres dOI)[
on s'étoit Cervi , repré rentoient des objets; celle done
nous nous rervoos, reprércnre de s Coos: e' efl un art
1l0UVeau o Un géoie heureux, 00 préteod que ce fUI le
fecré taire d'un des premiers rois de I'Egyptc, appellé
Tho"r"t, Thoot, ou Tho[, Centie que le dircours, quel–
que varié,
&
quelque é[éndu qu'iI puille etre pour les
idées , n'ell pou'rtam comporé que d'un alfez peti[ nom–
bre de rons,
&
qu'il ne s'agilloie que de leur affigner
a
ehacuo un caraétere repré(entatif.
11
abandonna done
I'!"ittlre
repréren[ative des etres, qui ne pouvoit s'é–
[endre
a
l' infioi, pour s' eo teoir a une combinaiCon ,
qui quoique tres -bornée (eelle des fons), produie ce–
pendanr le meme effee o
Si
on
y
refl échit (dit Mo Duelos, le premier qui
ai[ fai[ ces obCervations qui
ne
(om pas moins
jun~
que délicates), 00 verra que cet 3rt ayant é[é une fois
conc;:u, du[ etre form é prerqu'en m eme [ems;
&
c'efl:
ce qui releve la gloire
d~
l'inveOleur o En effet, apres
avo;r eu le génie d'appereevoir que les Cons d'uoe lan–
gue pouvoieot fe décompoCer
&
Ce difl inguer, I'énumé–
ration due eo ctre bieo-tÓe faile; il étoie bien plus
fa–
cile de eompeer tooS les rons d'une hnogue, que de dé–
eouvrir qu'ils pou voient Ce eompter o L 'un efl un coup
de géoie; I'autre uo limpIe efret de I'attentioo o Peu[–
etre n'y a-t-il jamais eu d'alphabet eomple[, que eeluí
de I'inveoteur de
I'!eriture
o
11
efl bien vrai!Temblable
que s'il n' y eue pas alors aUlant de caraéteres qu'il nOU$
en faudroie anjourd'hui, 'c'efl que la langue de I'ioven–
eeur n'en exigeoit pas davantage . L'orthographe o'a. été
parfaite qu'a la nailfanee de
rfcrifllre.
Quoi qu'il en Coi[, toutes les erpeees
d'/crituYeJ
hié–
rog lyphiques, quaod
iI
falloit s'eo Ce",ir dans les alfai–
res publiques, pour eovoyer les ordres du roi aux g é–
néraux d'armée
&
aux gouverneurs des provinces oéloi–
gnées, étoieoe Cujettes
a
I'ineoovéoiem inévitable d'etre
imparfaieement
&
obCcurément enteodlles o Thooe , en
faira o[ Cervir les le!tres
a
exprimer des mots,
&
non
des choCes, evita tous les ineonvéniens
Ii
préjudiciables
dans ces occalions,
&
Féerivain rendit Ces inflruétions
avec la plus grande c\arré
&
la plus grande précifion ,
Certe m éthode eut encore
Cf [
avantage • que comme
le gouvernement ehercha rans doute
a
eeoir l'invention
recrete·, les lettres d'état fureoe pendant du ¡ems portées
avee toute la Cíire[é de oos chilfres mod,eroes o C' efl:
ainli que
l'!"itt/re
en le!tres , appropriée d'abord
a
un
pareil uCage , prit le oom d'
épiflo/i'lue
:
do' moins je
o'imagioe pas
T
3"vee M oWarburthon , qu'on puifTe don–
ner une meillellre raiCon de cette dérromioation o
Le Icéteur
appcr~oit
a préfene que I'apioion eom–
mu oe. qui veut <¡ue ce Coit la o premiere
écriture
hiéro–
gl yphique ,.
&
noo pas la. premiere
leriture
°eo lemes,
qui ait été io venrée paur le Ceeret, efl préeilemen l op–
porée a la o vérilé; ce qui o'empeche pas que daos
I~
I
Cuiee elles o o'ayent ehangé naturellement leur uf.1ge o
Les
lemes Cont devellueo
l'üriStlre
commune,
&
les hié–
ro-
•