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306

ECR

!Íus.

2,0 .

Les textes des peres ne fon! pas moios prt!–

cis Cur eelte matiere. L es uns, te ls qu' Athenago ras ,

faint Jull in, Théophile d'Antioche , S. Irenée , .Tcr–

tu ll ien , Origene, Eufebe,

&c.

dlfenr que les éC.rJvalOs

fa erés oor écrie par

l'

impuljiol1

dI!

Same

-

Efpne,

par

l'infpiraeiol1 d" I/erbe , qu'ils fone les orgaYJes de la

D ivmij,!:

ils les eompareO{

it

des inllrumens de mu–

fi que qui ' ne renden! des funs que par le fouflle du mu–

fi eitn qui les embouch'e, ou par I'impu llion de l'archet

qui forme des

v ib~~tiolls

fur l.curs cprdes . .Les autr"s ,

tels que

S.

G regolre de N a1.laIl'Le, S. I!altle, S:

Gr~goire de Nylle , S. JerÓme, S . AugulllO, S. Gregot–

re. le-Grand &e. difem que les auteurs faerés

001

été

pouffés par l e

fOI/flle. de {Jietl".

que l'

EJp,rit faint efl

/' infpiraeeur des Eer¡&IIres,

qu

,1

en efl

I

auteur,

&e.

Ou peue eonCulter les textes dans les peres memes ou

dans les interpretes & les théologiens .

Mais dit-oo, eil-il propable, n'ell·iJ pas meme indi–

gne de 'la Ceienee iofinie

&

de la m ajellé de D ieu,

d'avaneer qu'¡¡ a infpiré aux écrivains facrés tant de cho–

fes peu exaétes, pour ne pas dire abCurdes, eo fait de

ph yllque? Quelle nécem té de recourir

a

l'in Cpiratioo pour

les évenemens hifloriques , dom ces auteurs

001

été té–

m oins oeulaires , ou qu'ils om pu appreodre par une;

tradítion é" ite ou orale?

C'ell ici qu' il faut fe rappeller les définidoos que

nous avons données des difté'remes fortes de feeours

que les Théologiens on t cru plus ou m oins néce llaires

aux éerivains

facr é~

pour compoCer les Iivres qui por–

tem leurs no¡ns,

&

les dillinélions que nous avons m i–

fes entre les divers objets Cur

lerqu~ls

les plumes de

ces écrivains fe font el'ercées, C'efl ici , dis-je, qu'il

faut bien diCcerner la révélation de la limpie infpira–

tion , D ieu, f.1ns dome, a révélé aux prophetes les é–

veneonens

fu~urs ,

paree que la vi\c de I'homme foibl e

& bornée ne peut

p~reer

dans 1'3venir, qui ne fe dé–

voile qu'aux yeux de celui pour qlli tout ell preCent;

il leur a rév¿lé ainlj qu'aux apÓtres les vérités fpécu·

ladves ,

p o

pratiques, qui devoiellt fai re le fon Js ou l'eC–

fenee de la reJig ion: mais pour ces connoi fTanees de

pure cllrioli té, dont la coonoi Oance ou l' iglloranee n'in–

flu e ni Cur le bonheur ou le m alheur réel des hommes ,

&

dOnt l'aequ; lition ou la privation nc va point

it

les

rend re m cilleu rs; on peut alfU rer Cans craillle de dépri–

m er la maj"llé de D ieu, ou de rien diminuer de Ca

honré, qu'il n' a point

rév~:é

ees

fo~tes

d' obJers aux

écrivains Cacrés. L e but des

Eerjt ures

élOit de ren–

dre les hommes bons, vertueux , julles , agréahles au.

ye ux de D ieu; & que fait

11

cela tel o u tel Cyfl eme

de phyóq\le? D 'ailleurs

il

n'en pem-etre pas sür que

la phylique de l'

Eeriture

en

génér~l,

oe [oie pas la

vraie phyóque ; mais quellc qu'elle [oit enfi n, D ieu

n'en a pas moitlS infpiré les écrivains [aerés [ur ce

q ui coneernoi! le Core des hommes, par rappor¡

á

l'é–

ternité;

&

il n'el! pas démuntré qu 'i ls Coiem daos !'er–

reur, meme relativement aux

conuoiaanee~

philoCophi·

ques. Je dis la meme choCe des évenemens hilloríq ues .

N on,

C

3

m

dome , MoyCe n'a pas eu beCoin d'une ré–

vé latioo CpéciAle pour connoitre

&

Merire les playes

de I'Egypte, les campemens des ¡ Craélites dans le de–

fert, les miraeles que D 'eu opéra par

Con

m iniflere,

les viéloi res ou les. défaltes de

Con

peup le; en un mot

toutes Id mervrilles de Ca mimon

&

de la légis latioo .

S. Lue eo écriyam les aétes des apÓtres, an elle

a

[00

ami Tl¡éopbile, qu'apres

avoir été informé tres

-

exa–

a emem ,

&

depuis leur f remier eom»1eneemene , des

€hofes '1u' il va décrire, i do,t I" i en repréfenter eou–

l e la f" iee, afin '{u'il

eOl1noif!~ ~a

vErieé de eout e!

'{ui afeé annone¿ :

S.

J ean De dll-t1 pas égalemeo t :

e-\

·pit.

I.

c.

j.

§.

1.

C e

'{Ite

no/tl avons entendu , ce 'f.lte

nOlls avom vú

d~

nos propres yellx, ce

.'{'Ie

nos

m all'lJ

one eOl/ehé du f/erbe de vie, nOM VOI/J I'atteflons

011

" . us VOllS

l'

annonfons .

L e témoignage oculaire , aurí–

culaire, ou fon dé Cu r des traditions écrites ou orales,

n'exc\ut don c que la oéeem té o u la réal ité d'une ré–

v élalion,

&

nu llemem celle d'u ne in Cpiratioo, qui dé–

lerlOma! la volooté de l'écrivain

Ca~ré,

&

qui en le

préCervant de tour dauger de s'¿carter de la vérité , lui

fuggédlt au moins les

peoC~es

qu i f(lr ment le fouds d¡:

foo oll vrage.

J e dis au moins les penCées; car M . I'abbé de V en–

e,:,

~on~u

par fon érudition , dans une diifertation Cu r

1

IOfptratton

de~.

L ivres Caints , imprimée

á

la h!te de

la nouvelle é.dlUOll de la traduétion de la bible par le

pere des Carneres , CO(\tient que non-Ceulemem les cho–

fes conten ues dans les L iv res faints mais cncore les

expr ellions dollt elles [ODt revetues ,'ont été inCpirées

ECR

par le Saint-ECprit. Ce [emiment

~

fes defenfeurs,

&

voici les principales raiCons Cur leCque'Hes I'arpuie M .

.1'abbé de Vence.

1°.

que les textes de

l'Eer;ture &

des peres De qillinguant poinr entre les pen[ées

&

les

exprellions, 10rCqu'il s'agit de l'inCpiration des L ivres

faims , on peur en conclure que les termes qu'ont em–

ployés les auteurs faerés ne leur om pas été moins

fuggerés par le Saim-Efprir , que les penCées ou les cha–

fes éooncécs par ces termes.

2,0 .

Qu'oo peuI dire qu'a

l'égnrd du lly le , tous les prophetes &.les éerivains [a–

crés [om égaux,

&

qu'il n'eft pas vrai que l'un écrí–

ve plus élégamment que l'autre, s'il oe s'agit que de

fe ferv ir des termes qui COO! propres

a

exprimee les

choCes qu'ils ont deifein d'écríre.

3°.

La vraye élo–

quenee, dit l'autetlr que nous analyfons, " confille

" propremem dans les idées plus élevées , daos les pen–

" fées plus fu blimes ,

&

dans les figures de Part, qui

" ne peuvent erre [éparées des penCées . Or il ell cer–

" tain que les penfées des auteurs facrés font infpirées:

" ainfi le raifonnemcm qu'on tire de la différence du

" llyle de ces auteurs, regardé du cóté de I'éloquen–

,. ce , oc prouve rien contre le fenlimem de ceUK qui

)' crayeO! que les termes memes OO! été infpirés. Dans

" A

mas, pae exemple, ce n'en poim le mauvais choix

" des m ots

&

des termes qui a fait dire

a

S.

Jeróme

" que ce prophete étoit grplJjer

&

peu inllruit pour

)' la parole:

c'~1t

11

caufe de fes comparaifons tirées

" de choCes alfe? bailes

&

communes. ou bien parce

" qu'il n'a pas des idées

Ii

oobles oi

Ii

élevtesque le

" prophere Ifi t·e. Or tout cela confille dans des pen–

" fées,

&

il n'y en a aucune qui oe foit digne de l'e–

" fpr it de Dicu qui les a inCpirées, Si quelques-unes

" nOlls paroiifenr moins nobles ou plus commUDes ,

" e'ell par golh

&

[elon nos idées que nous en ju–

" geo05 ,,' M ais cela peut-il faire uoe regle, pour di–

re que l'une en plus

di~ne

de D ieu que I'autre?

L es défetlCeurs du ¡neme fentíment citem en lcur fa–

veur des teli tes précis de S . C /lryfoOÓme, de S . Bafi–

le, de S. !\.ugunin, de Théodoret

&

de fainl Bernard,

qu i diCenr exprellé'ment

'l"e les écriva;ns facré! ont

les plumes de I'EJprit -Saine;

qu'ils

ont éerit, pour

ainjí parla, fous fa dilIée,

&

'{,,'il n'y a pas dans

l'

E er;eTtre tlne letere, une {yl/abe '1ui ne renferme des

myfleres ou del tréfors caché!:

d'ou ils concluent que

le llyle des liv res Caims n'ea pas moios inCpiré que;

1;

fo nd des chofes.

A ces autorités

&

11

ces raiConnemens, les' partiCaos

de I'opinion contraire, [outenue d'abord dans le jx. lie–

ele par Agobard arehe veque de Lyon, oppofent l'au–

torité de l'

Eerit1lTe ,

des peres,

&

des argumens dont

nous allo05 donner le précis.

1°.

L'auteur du fecond Iivre des M achabées aifCtre

qu'il n'eft que l'abbréviateur de l'ouvrage de JaCon le

Cyrénéen, qui comprenoi! cinq livres; que la réda –

étion de eet ouvrage lui a cofité beaucoup de travail.

II

prie Ces leéteurs de l'excu Cer s' j¡ n'a pas attei nt la

perfeét iol1 du Ilyle hil10riq ue : donc le Saint-Efprit ne

lu i a pas infpiré les ter mes qu'il a employés. De

fimples copilles

a

qui 1'00 diéte, ne peuvem faire Con–

ner bien haut leur travail, ni exagérer leur peine. D ans

l'hypothefe de l'infpiration, éeendue j uCqu'aux termes de

l'

Eeriture,

I '~xcufe

que demande I'aureur du fecond

liv re des Maehabées eU injurieufe au S ain t-ECprit, qui

en infaillib le ,

it

qui les expremons propres ne m an–

quem jama;s ,

&

qui n'a pas beCoin qu'on excuCe la

foiblelTe de foo génie ou celle de Con ¡angage .

11 .

Origenes , S. Balile,

S.

Grégoire de Na?ian?e • '

&

S.

JerÓme ont remarqué qu'il y avoit dans l'évan–

gile des fautes Ce langage ; ils ne les amibuent point

au S . Erprit, m ais aux apÓtres, qui, nés ignorans

&

gromers , ne Ce piquoient poim d'écrire ou de parler

élegamment .

Imperietu {ermone f ed non fei entiá,

di–

[oie de lui-meme S. Paul, quoiqu'¡¡ eut éré inll ruit

dans toutes le s doétriues des J uifs aux piés de Gama–

liel. L e

S.

Erprit

a

donc laiffé

11

ces écrivai05 le choix

des expremons.

111.

S i l'ECprit fain! avoit diété

au ~

hifloriens facrés

le l1yle qui forme leurs écrits, pourquoi rapporteot-ils

en ditférens termes , qui revienneot au meme fens, la

[ubllance des memes faits ? S. Augunin en donoe la

railo n,

lib.

J

l/o de eonfenfll evangelifl. cap. x ij. Ut

'{uif'ltu evangeliflarum memintrae .

dit ce pere,

&

ut

etti'{tle eordi erae, vel bretJi;u ve/ prolixitu eamdem

txpliedrt fenttntiam manifeftllm efl.

lis om donc été

libres Cur le choi x de termes

&

Cur leur con llruélion.

IV . S . Paul cite quelquetois les propres parales des

poctes profanes) pourquoi o'auroit-il pas employé COIJ

pro-