I
302
ECR
roglyphiques devinrent une
!critllre
fecretc
&.
myn é–
rieuCe .
En effet une
!crietlT<
qui en repréfentant les fons de
la
voix
pe~t
ex primer toutes les pcnfées
&
les obJcts
que nous .vons co(ltume de défigner par CeS\f0l1S ,
p~rut
Ii
fimple
&
fi ¡{.!conde .qu'elle tit une fo rrone rapl–
de . Elle fe répandit par-tout; elle devint
l'I,,'itttre
cou–
rame
&
fit négliger
la
Cymbolique , don t on prrdlt
peu-a:peu l'ufage dans la fociété,
de
maniere qu'on en
oublia la Dgniticatio\l .
Cepeodant, malgfé tous les avantages deS lemes,
les Egyptiens long-tems apres qu'elles eurent été trou'"
v ées
con(e,verem enca re l' ufage des hiéroglyphes:
c'efl que toute la fcience de ce peu plc fe trouvoit con–
ti ée
ii
eeue (orte
d'!cr·it ttre.
La véoération qu'on avoit
pour les hommes, palra aux caraéleres dont les lavaos
perpétuereot I' ufage; mais ccux qui ignoroieot les Scieo–
ces ne furent p:IS tentés de
Ii:
fervir de ce!!e
é~ritttT<.
To~t
ce que pUt fur eux I'autorité des r.1Vaos, fut de
leur faire re¡prd er ces earaéleres' avee refpeél,
&
om–
m e des eholes propres
a
embellir les mooumeos pu–
blies, ou I'on cominua de les employer; peut-etre me–
me les prétres ¿gy ptien s voyoieot - i1s avee plaifir que
peu-il-peu i1s
fe
tro\1voient feuls avoir la ci é d'ulle
¿"i–
t ure
qúi confervoit les fecrets de la religion. V oil:l ce
qui a donué lieo
a
I'erreur de ceux qui le (om imagi–
l1és que
le~
hiéroglyphes renfermoiem les plus grands
my fle res.
Voye z J'article
B
I
E'R
o
G
L Y P
HE .
00
voit par ceS détails comment il efl arrivé que
ce qui devoit fon origine
l\
la
néeefli té , a été daos
la
fu ite du tems employ¿ au fecrer)
&
en tin cultivé pour
I'ornemem .
M.ispar un erret de la viciflitu de con ti–
nuelle des chofes , ces m emes figmes qui avoient d'
3-
búrd été inven tées pour la clarté,
&
puis eonverties en
m yi1e res, on t repris
a
la longue leur premier uJage.
Dans le lieeles flori lTans de la Grece
&
de Rome,
tlles étnieu t employées fur les monumens
&
Cur les
m édaill es, comme le moyen le plus propre
a
faire con–
no,rre la penfée ; .de Corte que le m eme fym bole qui
cach"it en Egypte une Cugene profonde, étoit entendu
par le limpie peuple en Grece
&
ií
R ome.
Tand is que ces deux nations favantes déchiflroient
ces fym boles
a
merveille, le peuple d' Egypte en ou–
blioit la fignifieat ioo;
&
les trouvant eonlacrés daos les
rnonumens publics, dans les lieux des affcmblées de re–
Jig,ion,
&
dans le eérémonial des fete5 qui ne chan-
. geoiem point, il s'arreta flupidement aux figures qu'
iI
avoit fous fes yeux. N 'allant pas plu s loin que la figu–
re Cy mbolique ,
iI
en manqua
le
feos
&
la lignifieat ion .
11
prit cet homme habillé en roi , pour un homme qui
gouvernoit le' ciel, ou regnoit dans le Soleil;
&
les 'a–
nimaux figuratifs , pour des animaux réels. Voil il en
partie l'origine de l'idolatrie , des erreurs ,
&
des fuper–
llition des Egyptiens, qui (e tranfmirem
a
tOUS le s peu-
pies de la tcrre .
( 1)
~
A u refle le langage a Cuivi les m emes révol utions
&
le m t me fort que
l'/tritufe.
L e premier expédient
qui
a
été imaginé pour communiquer les penfées dans
la
converfation, eet et!<lCt groffier da
11
la n¿eemté, efl
v enu de 'rncme que les premiers hiéroglyphes,
a
fe
changer en myfleres par des figures
&
des métaphores,
qu i Cerv irent enfuite
a
I'ornement
du
difcours ,
&
qui
om fi ni par I'élev"r jufqu'¡\ I'art de I'éloquence
&
de
la perfuafion.
Voye%.
L
A NGAG E, F
1
GU RE,
A
P 0-
L OGUE, PAR AB OI_E, EN I GME, M E'TAPHO–
RE.
V .yez
le parallele ,ingénieux que fai t Warbunholl
enne les fi gures
&
les méraphores d' un coré ,
&
les
dilferentes .eCpeees d'
¿criel/ru
de
<'1'
autre; ces diverCes
choCes qlli paroitlem fi éloignées /l'aueun rapport, ont
pounam enf.mble un véritab
e
enchall1ement .
Article
de
M .
le Ch..,,,lier
DE
J
A U
e o
U R T .
.
E
e
R I
T
U
R
E C HIN
o
1 S
E. L es hiéroglyphes d'
E–
gy ple étoiem un limpie rafinemenr d'une
¡crittlre
plus
( 1)J
L'on ne peut .3llCUncmcnt nicr que [Out ce
raironnement du Chev.
;¡.u~o
...
ut~
oe
(Olt
ron insénicllx.
n1ais
comment
¡'accorder
avcc
la
di:~~
c).
e
l'~ino~rc!
00 !le commenca reloll tui
a
repré(enter les
1.
~
1
t!
.ét)ypucns fou5
la
forme
de bemes
&
fous
d'auues
formes
Hcr~ yph,q~es.
qU'.lpre:s ¡'¡nventioo des cnraéteres commnns.
&
í~~ CP~tS
h
ro
':n~
que
I'on nvoit pcrJu ¡'nfage
8c
la
connoiRance
des
11
rag
kr::h
n
pr~U!nl\
que ¡'invenreur de ces
car.,acres
en E.
~rp~: y(~
",Oot..
~\\i P~U~t.lnt
o'a)'alh vl:cu
uop
élojgn~
de l'áge
ent
~ubliéc
1
1 n
~
.
,'ral
,fiembl:l.bleqUe!
du
tems
de
celui
~
ci
l' on
'fi
a
Ignlficauon
des hiéroglyphes'
de
(on e
que fui–
~~~ntlcsC~li;~~o[~I~Sm~~~ ~es
ég)'pt.icns nc
~omm~n('crem
a
repré(i!~~
la (orde de May(e , Ce
gUdes
hl
~rog.IY[lhlqtle,
que
long-tem,
apres
pen aOl \ éeruure
nous
Olpprend
que le ,.can
ECR_
anciClllle, qui reffembloit
a
I'tcritttre
grofficre en pein–
ture des Mexiquains
¡-
en ajofimnt Ceukment des mar–
ques caraétéritliq ues auX images.
L'ócritu7e chinQife
a
f.1ir un pas de plus : elle a reJellé les images,
&
n'-.l
confervé que les marques abregées, qu'elle a multiplié
jufqu' ¡\ un nombre prodigieux . Chaque idée a fa mar-o
'qlle diflinélc .dans cene
écriture
;
ce qui fait que fem–
blablc au caraaere IIniverfel de
I'ü"iture
eil peilHure,
elle continue aujourd'hui d'étre eommune ;\ dittérentes
lIations voifines de la Chine, quoiqu' elles parlent des
langues dift'érentes.
En effet, les caraél'eres de la Cochinchine, du Tong–
king,
&
du
J
apon , de I' aveu du P. du B alde, font
les- memes que eeux de la C hine,
&
fign ifient les m/!–
mes choCes, fans toutefois que ces peupl.s en parlaD[
s'exprinlent de la m eme forte.
~ ioti
-quoique les lan–
gues de ces pays-13 Coient tres-dlfféreotes,
{¡,
que les
habj,Ians lIe puiífent pas s'entendre les uns les autees en
parlallt i1s s'entendeD! fo rt bien en écrivant.
&
rous
leurs
li~re5
Cont communs, comme font nos chittres
d'arithmétiq ue ; plulieurs nations s' en Cervent,
&
leur
dnonem difiérens p.oms: mais i1s fignióent par - loUt la
meme cliofe. L'on compte juCqu'a quatre-v iogts m ille
de ces caraaeres.
Quelque déguifés que foiem aujourd'hui ces caraéle–
res, M . Warburthon eroit qu'ils confervent encore des
traits qu i mo ntcem qu'ils tirem leuc origine de la pein–
ture
&
des images , c'efl-a-dirc de la repréfentat ion na–
turelle des cho fes pour eelles qui om une forme;
&
qu';\ I'égard
d.eschofes qui n' en Ont point, les mar–
ques defl inées .
a
les faire conooltre ont été plus ou
m oins fy mboliques,
&
plus ou moios arbilraires .
M . Freret au contraire Coihient que Geue origine
en
impoflible ;\ jllflifier,
&
que les caraaeres ehinois O'ont
j.mais eu qU' uD rapport d'inflitution avee I<s choCes qu'
ils figniñent .
Voyez
Coo idée Cu r ceue matiere,
m l m.
académit¡. des Belles-Lett . tomo VI.
Sans eotrer dans cette diCeuffioo , nous dirons feule–
ment que par le témoignage des PP. Martini, M agail–
I. ns , Gaubil, Semedo, auxquels nous
dev~lIls.
joindre
M . F ourmonr, il paro,t prouvé que les ChlllOIS fe Cont
ferv is des images pOllr
les
eho fes que la peinture peut
meme Cous les yeux,
&
des fymboles, pour repréCen–
ter Rar allégorie ou par alluDoo, les chofes qui ne le
peu vent etre par elles-memes . Suivant les auteurs que
nous venons de nommer, les Chinois OD! eu des ea–
raaeres fPpréfentatifs des chofes, pour celles qui ont
une forme
&
des ' fignes arbitraires, pour ceHes q ui n'en
om point. Cene idée ne feroit -elle qu'une cODjt élure?
On pou rroit peut-étre, en diflinguant .Ies tems, con–
ci lier les deux o pinions diHerentes au fUJ et des caraae–
res
Chinois. Celle qui veut qu'ils ayent éré originaire–
mc:n t des repréCentations grofIieres des choCes , fe ren–
fermeroi t dans les caraéleres inventés par Tsnng -kié ,
&
da ns ceux qu i peuvent avoir de I'analogie avec les .
cho fe s qui Ont une forme;
&
la tradition des critiques
chinois, citée par M . Freret, qui regarde les caraéle–
rtS eomme des lignes arbitraires dans leur origine , re–
momeroit jufq u'a ux caraéleres inventés fous Chun.
Quoi qu'i1 en foit: s'il ell Yrai que les caraéleres
ch inois aycnt enuyé m ille variations , comme on n'en
peut douter, il n'efl plus po ffible de reconno,tre
com–
ment ils proviennent d'u ne
écritttrc
qui n'a été qu'une
lim pie pcimure; mais il n' en efl pus moills vrailTem–
blable que
I'écriture
des Chinois a da commencer com–
Ille celles des Egyptiens.
Art.
d.
M.
le
C
he'lJaJ.
DE
] AUCOUR T .
E
e
R I T U RED E S
E
G Y P T I E N
s,
( Hift. anc. )
L es Egyptiens ont eu différens genrcs
&
différeotes e–
fpe(es
d'¿critTlres
,
Cuivall t I'ord re do tems dans leque!
chacune a été inventée ou perfeélionnée. C omme tou–
tes ces différentes Cortes
d'écrit ,lrtJ
o nt éré confondues
par les anciens auteurs
&
par la pWpart des modernes,
il efl
d'or
élev~
8c
danoé comme dlett l?ar Aran
a
la
vénération du pell'"
pie. filt imaginé de.
la
(orte
?!.
iml\.\tion
dcs
~ienx
qu'on
avoi~
vu
adorcr
par les
ég)'plicns.
0'0"
l'on
conclm
mCén:tent que
1'!5 dll:ux
de ce peuplc:
repréCentés en figure de brutcs. non-feulement n'é–
toient poflerieuu, mais qu'ih ólb(olument étoient contempor:lins
:IUX
hi~roglyphes .
L'on
peut
ajoCkter
qu'il en
néceífaire
lIue les
¡cltres
hi~roslyohiques ,
dont fom couveru les Obclifques qu'on voit rnl!me
:mjourd'hui aRome. fuífent intclligiblcs du tems qu'elles rureot for–
mées par- les Eg)'ptiens . paree qu'ils vonloient
rar~
h\ immon alifer
léS
..!vcnemen..
les ('hu,
remarquables.
L'on oe
fe perfundcra
pollr–
t ..
m p:u que I'invemion fles Obclirques
précédat
l'
aSe
lle Mo)'fc: .
dan! Icquel. felon que nous l'avons
remarqn~.
le.
E~Yl.1tien,
"do-
ro:cnt
lC4
dicllX
fous Ia
fi~ure
de
brutcs , (_ )
....
•
J