298
Ee1\.
bes, On
leur donne le nom de
úraJ
, .paree que Icur
conformation en difiérente de cclk des Jambes ,
&
9\1c
I'animal ne s'en fert que pour marcher., L a
pr~mle~c
jambc de chaque
cÓt~
elt .comporée de, cmq pawes dl –
llinguées par des
art1cula{J(~ns:
la dcrnlere pawe a une
ferre compofée de deux pm,ces; ell,e efl
for~
gro{fe en
comparaifon des autres partles, qUl foOl d autaOl plus
minccs qu'ellcs fe trouvent placées plus pres du corps;
on voi: fouvent que la gro(reur de I'une des ferres el1
bien différente de celle de I'autre, Les autres jambes
font plus counes
&
plus minces; la feconde
&
la troi"
(¡eme de chaque cóté fom fourchues
a
I'ex trémité, les
autres foot term inées par une fcule pointe , L a queue
en large, allongée., convc xe par-dc{fus,
&
c~eufée ~n
gouttiere par-dc¡[ous; elle efl recouverte par cmq écall–
les en forme de tables tranfverfales ,
Les ¡ro{fes jambes des
hreviJ!es
étant beauc.oup plus
minces pres du corps qu'a I'extrémiré, c'ell peut-etre
ce qui les fait ca{fer, meme lorfque I'animal oe fe don–
De que des mouvernens
a
I'ordinaire , La Jambe fe calre
entierement dans la quatrieme partie pres de la quatrie–
me jointure , Cene féparat ion nc le fait pas
a
I'endroit
de I'articulation, quoiqu'il ne foit recouv ert que par u–
D~
membrane plus mince que du parchetnin., mais dans
I'écaill e qui forme la quatrieme partie de la Jambe, Cet–
te écaille efl comporée de plulieurs pieces réunies par
deu x
&
quelquefois trois Cuture's; e'elt dans ces Cutures ,
furtout dan
s
celles du milieu, que la jambe fe caflé:
l'adhérence de ces futures efl ti foible, qu'i1 ne ¡au c
pas un grand effort pour les ouvrir; auffi lorfqu'on tkm
une
lcr.viffe
par la pince , elle fe ca{fe la Jambe en tn-
chane de la dégager ,
,
11 n'y a rien de furprenant dnns cette fraéture, mals
le phénomene qui la fu it eO tres-merveilleux: la por–
tion de la jambe qui a été féparée du rene fe reproduit
de nouveau
&
devient avee le tems parfaitement fem–
blable
a
I'an'cienne; foir que la fraét ure ait été faite par
un mouvement de l'anim:¡l, foie qu'on lui ait coupé
ou caffé la jambe de de{fein prémédité,
a
I'endroit ou
elle Ce ca{fe ordinairement ou dans un autre endroit,
iI
renalc toOjours ur)e portion fem blable
11
celle qui a
été
enlevée , Mais 10rCqu'on ne la caffe qu';l la prem iere,
:l
la feconde, ou meme
11
la troifieme articulation, la
reproduétion fe fa it beaucoup plus lentement que dans
le cas 011 la jambe a été caflée dans la quacrieme par–
tie pres de la quatrieme articulation;
&
iI
arrive pour
j'ordinaire, que la Jambe fe cnlTe une feconde foís dans
cet endroit avnnt que la reproduétion Ce fa()e,
Les Jours les plus chapds Cont les plus propres
a
cette
reproduétion, par eonféquenc les pJogrcs fom propor–
tioonés
a
la température de la CaiCon . L orfqu'on caffe
13
Jambe d'une
lcrevijf.
dans les mois de
J
uin ou de
Juillet, deuK jours apres on voit une eCpece de mem–
brane plane
&
rouge~ tre
fur les chairs qui fom
a
I'en–
droit de la fraéture ; au feptieme jour la membrane en
convexe,
&
enCuite elle s'allonge dans le milieu, Cet–
te membrane enveloppe, pour a.infi dire, le germe de
la nouvelle portion de jambe, qu i ne parolt au-dehors
9
ue comme une exeroi{fance eOlliq ue, dont la longucur
efl quelquefois de trois lignes
a
dix jours; alors la mem–
brane devient blanche: au bout de dou7.e ou quill'l.e
jours I'excroi{fance fe recourbe vers la
t~te
de I'animal,
enfuite fa courbure augmenee,
&
elle commence a pren'
dre la figure d'une jambe
d'éerevij[c,
A
un mois ou
cinq Cemaines,
(j
c'ell en été , ou aprcs huit ou neuf
mois
ti
e'efl dans une autre r.,ifon, fa longueur efl de
lh
ou fept lignes: on y difl ingue quelques jointures,
fur-too t la prem icre,
&
on vOlt une Iigne qu i marque
la féparation des deux pinces, Alors la membrane fe
déchire,
&
la jambe raro1t
a
découvert '; elle efl encore
molle, mais en peu de jours elle fe recouvre d'une é–
caille auffi dure que celle de la jambe de I'autre cÓté ,
&
elle n'en differe que par la longueur
&
la grofl eur,
CeHe portion de jambe nouvellement reproduite, n'n
qu'environ la moitié de la longueur de celle qu i a été
enlcvée; elle en fort déliéc : cependant elle efl capa–
ble de louces fes fonétions
&
iI
Y
a licu de croire qu'
elle groffi l dans la fuite
&
dans le tems ou I'nutre jam–
be ne prend plus d'accroiílemen t, De cette fayon elles
peuve~t
fe trollver aum gro()es
&
auffi loogues I'une
que I
a~trc
,
&
on PCUt expliquer la diflerence de grof–
fe.urqm fe trouve entre les jambes de plufieurs
¡ere–
"J/(fes ;
L es
corn~s ,
les bras, les petites jambes,
&.
plu–
fle,urs autres pames de
1'6crtviJje
Ce reproduifem a-peu–
pres comme les grolTes Jambes' mais on a tenté inuti–
leme~t
éle faire ,rcparoÍlre une' nouvelle
qu~ue,
&
on
ne
falt
pa~
comblen de foil
de
fuite la reproduétion
d'u-
ECR
ne mc!-me pmie peut
f~
fai re fur le
m~me
animal.
La mue des
¡erevijJú
n'elt pas moi m digne de I'al–
temioo des Naturalirlcs, que la reproduétion de fes mem–
bres . Par cette mue, ces animaux fe dépouilleot cha–
que année , non.Ceulemem de Icur écaille, mais auffi de
toutes leurs parties cartilagintuCes
&.
offeufes: ils fortent
de leur écaille,
&
la laiílent entierement vuide, La
mue ne fe fait jamais avant
le
mois de M ai , ni apres
le mois de Septembre . L es
IcreviJ!es
cell
cm de preo–
are de la nourriture fol ide quelques jour.s avant leur dt–
pou illcmem; alors
Ii
on appuie le doigt (ur I'écail le,
el–
le plie, ce qui prouve qu'elle n'elt plus ' fOlhenue par
les chairs, Que Ique tems a\'ant I'inflant de la mue,
I'é–
crev ijJe
frotte res jambes I'es unes contre les autre¡, fe
renverfe fur le dos, rep lie
&
éteod fa queue
a
dillé–
ren tes fois, agite fes cornes,
&
fait d'a urres mouve–
mcns
fans doute afin de fe détacher de I'.écaille qu'elle
va quitter , Pour en fonir, elle gontle fOil corps;
<'le
il fe fait ent re la premiere des tables de la queue
&
la
grande écaille qui s'éteod depuis la queee juCqU'a la
tete, une ouverture qui met
a
découvert le corps de
l'tcrtvijJe;
il efl d'un brun foncé, tandis Ijue la vieille
écaille ell d'un brun verdarre , Apres cette rupture I'a–
n'mal refle quelque tems en tepos; enfuite il fait dif–
férens mouvt mens,
&
gonlle les parties qui foO! fous
la grande écaille; la partie poflérie ure de cclte écaiile
en bien-tót CoMevée,
&
1'21l térieure ne relle attachée
qu' a I'endroit de la boucne; alors il ne faut plus qu'U[)
demi-quart-d'heurc ou un quart-d'heure pour que
I'tcre-
7'ijfc
Colt entierement dépouillée, Elle tire fa tete en-ar–
riere , dégage Ces yeux, fes cornes, fes bras,
&
fuccef–
tivemem toutes Ces jambes , Les deux premieres paroif–
(em les plus difficilcs
a
dégaioer, parce que la deroiere
des -cioq partics don t elles fom comporées, efl beBu–
coup plus groffe que I'avant-derniere; mais on conyoit
aifémen t cette opération, quand
00
fait que chacun deli
tuyaux écailleux qui formem chaque partie, cfl de deuI
pieces long itudinales, qu i s'écaneOl I'uoe de I'autre dans
le tems de la mue, Eofin,
l'icreviJ!e
fe retire de def–
fous la grande écaille,
&
auffi -t6t elle fe donne bru–
fquemeOl un mouvcmem en-avant, étend la quene
1
&
la dépouille de fes écailles , C' efl ainG que fini[
l'
opération de la mue, qui efl
fi
violente, que plu–
(¡eurs
lereviúes
en meurent, Cur-tout les plus jeunes
¡
celles qui y réfiflem foot tres-foibles, Apres la mue
leurs jambes foOl molles,
&
I'animal n'en recouvert
que d'une membrane;
mai~
en dcux ou trois jours,
<'le
quelquefois en
24
heures. cette membrane devieOl une
110uvelle écaillc auffi ,dure que I'aocienne , Cet accroiC–
rement efl tres.prOmpt: les obfervations fuivantes one
donn/! lieu de croire que
la
maliere, qui en néce(Jaire
pour coofolider la nouvelle écaille, vient des pierres
que I'on appell e communément
y.uxá', crevijfe
a
caufe
de leur figure rond e
( voye..
Y
I!
U X D'f.'C R I! V
J
S SI!).
II Y
a deux de ces picrres dans chaque
t.revijf.
;
elles
ue foni point dans le cervenu, mais dans l'eflomac .
qui en placé au-deffous; on ne les y trouve pas ea
tou t tems ; leurs différens degres d'acoroiílemem Cone
fen libles, lorCqU'ol1 ouvre des
¡cr.vijfes
en difierens é–
tnts ; ces pierres groffiffent juCqu'au tems de la mue,
&
fu pli flent pend'll1r la mue; mais le jour qui la Cuit elles
dill1inuent de gro{feur,
&
enfuite difparoi{fem lorfque la
oou velle écaille a pris fon accroiflement,
&
daos la
fu ite cene écaille De
dcvi~nt
ni plus dure oi plus épaifle
1
ni peut-etre plus grande. De (orte que le corps de
1''';–
{revi./!.
qui augmenre de volume chaque anllée étan[
gené dans fon écaille au-bout de l'an, efl cOlll raintc
d'en fortir ; auffi la nouvelle écaille fe trouve toiljours
plus grande que I'ancienne; mais cette différence n'en
pas conlid(!rable; fur-tout au rapport de certains pe–
cheur , qu i ont a{fil ré qu'une
¡erevijfe
de
(¡~
a
Cep{
ans n'el! encore qu'une
¡ercviffe
de groffeur médioC{e,
Ces an imaux font tres-voraces; ils fe nourriffcm de
chairs pourries des poiffons
&
d'infe~es
aquatiqucs,
&
mame ils fe mangent les uns les autres apre's la mue,
lorfque la nouvel le éeaille o'dl pas encore formée ;
mais pcndnnt fept ou hu it mois de I'année, depuis le
mois de Seplembre jufqu'au mois de lVJ ni , ils mangcnr
peu,
&
peut-étre ne prennent-ils aucune nourriture, Pen–
dant I'hyver ils reflent dans des trous plufieurs enCem'
ble ,
&
en Cortenc raremem avant le printems. Ronde–
let,
hijloir. des poiJJonJ de rhifre, chap. xxxij. M l m,
d. J'aOlld. royo
des
Seiene . an,," s
)
709,
1712,
&
r7 r8,
Willis,
traél, de animo brttt, cap, vii),
obCerl'e que
les
écr. viJjt1,
les crabes, les hommars, les fquilles,
&f,
qui fe portent en-arriere 10rCqu'ils nagent ou qu'ils mar,
cheOl.
au
lieu de fe portee en-aVRnt comme les nutres
ani-