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EC·R

ne maniere Cublime? oullemeot. L es mylleres Cont ex–

pofés avec une fo ne d'obfcurité, parce qu' ils fOnt du

Terrort de la foi,

&

non de la raifon ou de I'évidence .

Les vérités de pratique ron! exprimées d'une malliere

c1aire, précife

&

[elHencieu[e , comme autan! de pré–

ccptes ou de confelIs qu'on a befoin de graver aifément

dans

r.~

mémoire , pouo [e les rappeller tur le champ.

Les faits y tao[ raeomés avec eeue noble timpl icité

ti

co nnue des anciens, li propre

a

peindre fans préven–

tion comme

r.~os

affeEbtion,

&

ti peu propre en me–

me tems 11

mafquer la vérité . Enfin quand il s' agit

d'annoncer aux peuples leu rs delt inées, á Ifrael fa ré-

ro bation , , I'univers fon libératcur, qllels trairs, quel–

les images dans les Prophetes! A parler humainement,

je de mande

:1

I'inerédule ce qu'il troUVc de m ieux dans

les écr ivains profanes ,

&

li I'éloquencc du camiquc de

Moyfe, de D avid , d' lfai'e, de S . l ean- Baptille, de

] efus-C hrii1,

&

de [aint Paul, ne vaut pas bien I'at–

t¡cifme ou l'urban ité de Platon, la véh émence de D é–

m ollhenc ,

&

l'élégance abondaute de Cicéron.

11

fa U!

a voir des regles de gout bien peu ft1res ou d'étraoges

préJugés pour admirer ces derniers, quand o n traite les

écrivains facrés

d'nrteeurs

quelquefois

mEdiocres.

Mais

nous exalninerons eneore eet anicle plus

a

fond daos

\Jn moment .

.

11. L a folution de la quellion de la divinité des

E–

criettro

dépend d'un Ceul poio!, du femimem qu' o n

preod Cur la maoiere dont elles font émaoées de D ieu

e omme cauCe premiere ou efficiente, ou des hommes

e omme eaufe Ceconde ou infl rumentale. Tous les chré–

tiens , en effet, coovienncot que l'

Ecriet<re Jninee

efl

la parole de D ieu, mais les Théologiens (oo t par–

tagés Cur la maniere que D iel' lui-m eme a choili

pour la tranfmeme aux hommes. L es uns prérendent

que tous les livres de

l'Ecrieure

ont été infpir¿s par

le Saint-Efprit aUK écrivains f.1crés oon-Ceulemenr quall t

nu fonds

&

aUK pcnCées , mais encore quant au fl yle

&

aUK cKpreffions : d' autrtS fo ut iennenr que l' in(piration

s'efl bornée aux penfées, Cans s' étendre Ju fqu' au lly–

le

q~e

I'Efprit-Saint a

l~iITé

au ehoix des autres. D 'au–

tres théologiens modernes ont avancé Cur la fi n du Cd–

'lieme liecle, qu'i1 CuffiCoit pour la divinité des

E cr;–

tureJ

d'une li mpie dircainn o u affillance du Saint-E–

f prit ; mais que l' inCpiratiotl propr<men r dite, n'étoit

nullemenr néceITaire pour toures les fentences

&

véri–

tés contenues dans les livres [aints. lis allerenr plus

10in

&

prétendirent 'lU '11n

livre , tel '1ue peNt étre le

Juond des Machabées, icrie par une induforie humai–

ne, deviene Icr;tttre Jainee

,

ji

le Saine-EfPrie tlmoi–

g ne enJuile '1N'il ne contiene rien de Jaux.

C'étoi[ ré–

d uire

a

bien peu de chofe la divinité des

Ecrieure! :

:lUffi la faculté de théologie de L ouvain s'éleva-t-elle

eom~e

celle doarine qu'elle cenCora en 15'88. Grmius

n'adineltoil dans les écrivains Cacrés qu'un pieux m ou–

vement, mais Cans infpiration ni direaion ou affillan–

ee . Spino{a dans fon rraité Ihéologo-politique,

chap o x i.

&

xij.

ne reconno; t nulle inlpiration, m eme daus les

prophetes. M. Simon dans Con hifloire critiq ue du oou–

vean Teflament,

chapo xxiij.

&

x xj'/).

s' efl déclaré

contre les doaeurs de L ouvaio. N éaumoins il recon–

noi! que le Sainr-Efprit efl auteur de toute

l'Ecriture–

¡C.inee ,

foil par I' infpiration , foi t par un inflina o u fe–

cours particulier don t M. S¡mon n'a pas afl ez dévelop–

pé la namre: quoi qu'i1 en foit, il foutifo[ que I'efprit

de D ieu a telJemenr affi!lé les auteurs lacrés, non-Ieu–

lemem dans les penCées, rnais encare dans le flyle,

qu'ils om été garantis de toute erreut qui auroit pu ve–

n ir de ¡'oubli ou du défaut d'auenrion . M . le Clerc a

3vancé fur I'origine des

Ecrieures

un fyfle me hardi ,

&

q ui ne difiere prefqu'en rien de celui de Spinofa . V oi–

ci en fu bllanee ce qu'on en trouve dans uo reeued de

leures imprimées fous le titre de

Seneimem de quel–

,]'"s ehlologien! de H ollande; letere xj.

L 'au teur auo–

nyme (M. le

Clere)

dont le fent ime:H efl rapponé

daos cene leme prétend qU'OD oe doit reconno;rre dans

les écrivains facrés aucun

f~eours

Cu¡natorel ou affiflan–

ce partieulicre,

a

m oins que ce ne foil daos .des .cas

fon rares

&

fort lioguliers.

11

dit que les hlflonens

faerés n'ont eu hefoio que de leur mémoire en em–

ployaO! d'ailJeurs tou t le foin

&

l'exaaitude que I'on

demande daos ccux qui Ce melent d'éerire

l'

hilloire :

. 3

l'égard des prophe!es , il reeon noit qu' il y

a.eu

du

furnaturel daos les vilions dont ils on! été fl¡vonCés,

&

que le Seigneur leur a apparu pour leur manifefler

eenaines vérités cachées, ou leur ré"éler quelques grands

mylleres: mais il ne voi! rieo que de naturel dans la

maniere dont les prophetes OO! écrit leur, vifioos; ih

'lome

V,

ECR

3

0

5

n'ont eu beCoin, Celon lui. que de leur mémoir. pour

fe Couvenir de ce qui leor av uit éeé momré pendan!

qu'ils veilloienr, ou dans le fommei l. 1I etoit inu ti–

le, aJoute- t-il, que leur mémorre tut aidée d'aucun

Cecours (urnaturel:

00

retient aifément ce qui a fa it u–

ne impreffion vive Cur I'imaginadon ,

&

ce 'lui a été

g ravé profolldément dans la mémoire; les viliulls que

D ieu accordoit aux prophetes produifoiclII naturelJement

ces elrets _ Cet au teur préteod encare que ce que les

prophetes diCoie nt naturellemen t

&

faos inrpiration , é·

toie une véritab le prophétie dans un autre I;'ns, auque!

le prophete ne faifoit aucune auen tion;

&

il allegue

en preuve l'cKemple du grand-pretre Ca'iphe , qui pro–

phétifa contre fon imention

&

fans pénétrer le fens de

ce qu'il diCoit, lorfqu'il profé"a ceue parole tOuch,nr

] ffus -Chrifl.

11 _jJ expédiene q,,'un homme meure p"ur

e01ft le pet/ple

.

Te l ell le (ylleme de M .

le

Clerc .

Avant que d'entrer ell preuve fu r l'inCpirado o des

E–

criwrcs

&

Cur fon objet, il efl b6n d'expliquer quel –

ques termes rela tifs

a

eeue m atiere,

&

que nous avons

déJá employés ,

&

de fa ire quelques difli na ions néceC–

Caires pour éviter

la

eonfulion des idées.

On entend par

r/vl/aeio"

la manifefl,tion d'une cho–

fe ineonnue, Coit qu'ou I'ait tOuJours ignorée , Coit qu'

on l'ait oubliée apres I'avoir conlJ ue.

L'inJp;raeion

cll un mouvement intérieu r du Saint–

Efprit qui dé[ermine un aut<ur

a

écrire

&

le conduit

de telle maniere lorf'lu'il écrit, qu'il lui t'uggere al: moins

les penfées,

&

le préferve de tOut danger de s'écaner

de la vérité.

L 'a.ffijJan<e

ou ·direaion efl uo feeours de Dieu, par

lequel cel ui qui prollonee fur quelques ,'érirés de la

religion ne peut s'égarer, . ni fe tromper dalls la déci –

lion . C'en ce fecours que les catholiq ues reconnoiC–

fent avoir été promis

ir

l'Eglife ,

&

qui la rend iufail–

lible, lorfqu'elle déeide dans les conciles généraux, ou

que (aos etre affemblée elle donne fon confentemeot

a

ce gui a été décidé par le Cain t tiélle ou dans queJ–

que concil. pan iculier; comme il efl arrivé

a

l' égard

des déci/ions du fec ond cone,le d'O r3nge fur les ma–

tieres de la grace.

Le pieuK mouvement adm is par Grodus

&

par d'au–

tr~s,

viem du eiel; il excite I'auteu r ,

a

éc,;re,

&

lu i

donne la penfée

&

Jo

vo lonté de ne poi

n!

fe trom–

per de delTein prémédité, fans cependanr qu'il foit af–

mré d'une proreaion fpéciale qui le préferve de tOute

crreur.

On dillingue daos l'

Ecrie"re

les choCes

&

les ter mes

qui énoncen! les chofe . L es cha les eootenues dans

l'Ecr;tllre

fOil[ des hi/loirel, ou des prophéties, ou

des doarines;

&

eelles-ci fOn! ou philoCophiques, ·qui

011[

pou r objet le méehaniCme ou la IIrua" re du mon–

de; ou théologiques , qui Ce divifent en

fiéctt lae;ve! ,

quaud elles

0111

D ieu pour obJet, fans iotluer fur les

mocurs,

&

en

praeiq""

,

quand elles ont pour "bJet les

devoirs de l'homme . L es termes de

l'Ecriellre

foot les

paroles donr les auteors {aerés Ce [om l" rvis. L ' " rdre

&

la liaiCoo des termes formeot ce qu'on appelle

le

ft)le del Livr. ! foines .

Ces notions préluppofées, les théologiens catholique'

conv iennent aITez gélléralemenr qúe quanr aus ehofes

&

aux pénfées les L iv res (ilints oot été divinement

infpirés, ou q ue pou r les écrire I'am/bnce

&

le pieuK

m ouvement n'ont pas fuffi aUK écri"ains facrés, maii

qu'il leur a fallu une infpiration proprement dite. M ais

cornme e'efl un point qui n'efl pas (utecptible de dé–

m oo l1r,tion par les feules lum ieres de la ra ilon ; ils ont

recours, pour k prou"er,

a

I'autorité. de

l'~criertre

me–

me,

&

a

celle des peres . t O.

l'Ecrtlllre

le rtn d

?t

el–

Ie-m~me

ce témoignage qu'el1-e a été inlpirée de D ieu_

T ortte Ecrieure

divinemen t inCpirée . dit S. Paul ,

é–

pie. jx. chap o iij.

§.

16 ,(en grec

.:&" ..".,,, ,

comml<–

niquie par le (ollffte dlt:"')

! ,It

utrle

pour en(elgner ,

&c.

IJ

appelle encore I

E crtture

la parole de D leu ,

les oracles de Dieu,

~'or1tia

Dei,

'rrL

>.Ó,,':L

If~

0!;.

De-

13 ces expreffioas

ti

ulitées dans les propht te, :

faatu

-fo Jermo D omini, f aélum <ft ver:bl<m

Domin~,

h.ec

d;cie D ominus, &c.

S. P ,erre dI! en partlculler des

prophét ies dans fa feconde épitre,

chapo j.

§.

2 (.

Ce

n'a p oine ée' par ,

I~ vo/~ntl

d.s bomm.s

'lIle

leJ

pr?–

phltieJ

nOlu .onl

.

ete

anct~nneme1'!~

app,rtéeJ, .mau fa

¿ti

par l'inJptrlleton d" Strtnt-EfPrte 'l"e le! James hom–

mes de D ie,.

ont parlé. L a vulgate porte:

Spiritt< Jan–

él. i"Jpirati,

&

on li t daos le grec

"" /0"""' ,

néli, im–

p"I(i,

ce qui marque un mouvemcnt d' un o rdre fu–

perieur

a

la limpIe affinaoce ou direaion,

&

au pieux

mouvement imaginé , ou du moio, Coutenu par Gro-

Qq

tiuli ,