Table of Contents Table of Contents
Previous Page  314 / 892 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 314 / 892 Next Page
Page Background

286

ECO

lile plos rien

a

faire,

&

le chef d'ceovre de res Irav.aux

(eroi! de poovoir rellcr oilif. II di cerraio, du moJOS,

qu~

le

plu~

grand lalem des chefs ell ¡je déguirer

I~ur

poovoir pour le rendre moins odieux,.

&

de con?Ulre

I'é!al

Ii

pailiblement qu'i1 Cemble n'avolr pas bero¡n de

cooduaeurs .

Je cooelus dooc que comme le premier devoir du lé–

g isl3leut di de eonformer les lois

a

la v,:,lonté géné–

rale , la premiere regle de

I'iconomi~

publtquc _di

q~e

l'adminiClralion loi! conforme :IUS lois. C'eo lera me–

me alfe7, pour que I'élal oe Coi!. pas mal

~ou,veroé,

le législatcur

:1

pourvQ comme 11

le devolI a tou t ce

qu'exigeoieot les lieox, le elimats, le. ro!, les mceurs,

le "oilioage ,

&

tooS les rappom paroeulters du peuple

q u'il avoi! a inCliluer. Ce o'eCl pas qu'll oe reCle enco–

re uoe intinité de détails de Foiiee

&

d'¡~oll~mie ,

.aban–

donné,

¡,

la ragelfe du gou \

'ernem.em

: mals .

ti

a touJours

d~ux

reg les inf:lillibles pour re bien .eoud.Ulre .

d~ns .ee~

occalions' l'lIne eCl I'erprir de la 101 qUI dOlt lervlr a

b

déeiliol; des eas qu'elle n'a

pu

prévoir ; l'aulre ellla

volom¿ générale, rouree

&

rupplémem ,de rou!es les

loix,

&

qlli doi! toujours erre conrullée a leur défau[_

Commeo! , me dira-!-on, coo nolrre la volonté générale

dans

les

cas

011

elle oe s'cll poinr expliquét? Faudrn-[–

il aClembler toU le la w.¡tioo achaque ¿venement impré–

vO? 1I f.udra d'aulant moins

l'alf~mbler,

qu'il o'dl pus

far

qn~

fa décifion

m[

I'expreffi o ll de la voloo té géné–

rale; q ue ce moyen ell impra[ieable dans un grand peu–

pie,

&

qu'il

~II

raremen[ nécdfaire quaod le gouverne–

ment eCl bien jntentionné: car les ehefs ravent alfe? que

la volon[é générale ell 100jon rs ponr le pani le plus

favorable

ii

I'in lérét publie, e'ell-a-dire le plns équi[able ;

do rOfie qn'il

lIe

fau[ qu'clre june pour

~allurer

de rui–

vre la volomé générale _ Sonvent quand oa la choque

tro p ou ven emenl , elle fe laille appercevoir malgré le

ffeio r<rrible de l'aulOrilé publique _

J

e eherche le plus

prcs qu'il m'e(l poffible les exemples a ruivre en pareil

cas _ A la C hine, le prince a pour maxime connan[e

de donncr le Ion a res otliciers dans [Outes les aller–

ealioos qui s'<.!levem' emr'eux

&

le peuple. L e pain ell–

il cher dans une province? I'inteoda IJI ell mis en pri–

(on: re rail-il daos uoe au [re une émeu[e ? le gouverneur

ell

ealfé,

&

chaqne mandario répond fur fa te le de

tOUI le mal qni arriv e dan s rOIl dépanement. Ce n'ell

pas qu 'on n'exa mine e.nruile I'alfairc dans un proees ré–

gu lier; mais une longue erpérience eo a fa i[ prévenir

ainli le Jugement . L 'on a rarement en cela quelque in–

jullice ;, réparer ;

&

I'empereur per(uadé que la clameur

PlIb

i uc nc s'éleve jamais rans ruJe[, déme le IOIIjours

aU-Iravers des eris réditieux qu'il puni[, de junes griefs

qu'i l redrelfe .

_

.

C 'c (l bcaucoup qne d'avoir fa it rég ner I'ordre

&

la

paix dans lOutes les panies de

la

république; c'eCl beau–

coup que I'éla[ foil ttaoquiIle

&

la loi rerpeéléc; mais

(j

r on ne fai[ rien de plus, il Y aura dans

toU[

cela plus

d'apparen¡:e que de réali[é,

&

le gouv ernemenr Ce fera

d ifficilemem obéir

~'ils

re borne a l'obéiOance _ S 'il ell

"bon de ravoir employer les hommes lels qu'ils rom,

il

vauI beaucoup mieus encore les.rendre lels qu 'on a be–

(oin qu' ils roiem, 'l'aulOri[é la plus abro lue ell celle qui

pénelre Jurqu'" l'imérieur de I'homme,

&

ne s'exeree

pa, moillS lur la volonlé que rur les aaions .

11

ell eer–

tain que les peuples fon[

a

la longue

ce

que le gouverne–

m em les fail élre. Guerricrs, citoyen s , hommes, quaud

iI

le veUl; populace

&

canaille quatld il lui plah:

&

IOU I prinee qui méprire fes Cujels re deshonore lui-me

m e en momrant qu' il o'a pns fu les. rendre ellimables .

F orme? donc des hommes

Ii

vous voule1. commander

a

des hommes; li vous voulc? qu'on obéilfe aux lois,

failes qu 'on le aime ,

&

que pour fa ire ce qu'on doi[,

iI

ruffifc de longa qu'on le doi[ faire . C'é[oi[ liI le grand

an de gouverllc mens ancieos, daos ces tems reculés

oú les philorophes donnoient des lois aux peuplcs,

&

n'etnployoicnl leur autoricé qu'a les reodre fages

&

heu–

rcux . De-13 lan[ de lois rompruaires, lam de reglemells

fur les meenrs , !am de maximes publiques admires ou

r~lellées.

avec le pl u; grand roin . L es [yrans meme

n. ubltulen! par cenc importante parde de l'adminillra–

rlon,

011 les vOYOil 3nenlifs " corrompre les mceurs de

leurs

er~laves

.avec aUlan l de roio qu'en avoiem les ma–

glll 115

3

corrtgel celles de leurs concilOyeos . Mais oos

tl°uvern:mens modernes qui croyem avoir [OOP fai[ quand

lIs on[."ré de I'argenl , u'imagioent pas m eme qu'il Coi[

oécellatre ou poffiblc d'nller jurque-Ia _

11.

S~eou?e

regle cllemielle de

l'h.lIomie

publique,

non motOs Imporlante que la premiere. Voulez-vous

que la vololllé ¡:-énérale roi[ accomplie? faites que

IO~-

ECO

[es

ks volootés parlieulieres s'y rapporteDt;

&

eomme

l.

venu o'ell que cetre conformilé de -la vololl lé pardeu–

liere

a

la géoérale, pour dire la meme chore eo un mor,

failes régn er

la

vertu _

Si les poli[iq ues éloiellt moios a veugles par leur am–

bilion , i1s verroiem combien il ell impoffible qu'aucuo

élabliOement quel qu'i1 fo il , pui{)e marcher

Celol!

I'e–

fpri[ de ron inllitution, s'il o'etl dirigé relol! la loi du

devoir; i1s Cen[iroien[ que le plus grand rellor! de l'au–

torilé publique en dans le cceur des cilOyens,

&

que

rieo ne peu[ Cuppléer aux mceurs pour le maimicn du

gouvernement. N oo-feulemenl il n'y a que des geos

de bien qui rachem adminillrer les lois, mais

iI

o'y

dans , le fond que d'honoeles geos qui Cachcnr leur 0-

béir _ Celui qui viem

a

bout de braver les remords ,

ne lardera pas

:l

bravor les rupplices; chiltimem moios

rigoureux, m oins continud ,

&

auquel on a du moios

I'erpoir d'échapper;

&

quelques précautions qu'on pren–

ne, ceu x 'lui o'anendent que l'impuoilé pour mal fai–

re, oe manquem guere de moyens d'él ud er la loi oU

d'éehapper

it

la peine. A lors comme IOUS les iméré[s

parrieuliers re rénni/rent conlre l'intéret géoéral qui n'elt

plus celui de perConne , les vices publics

001

plus de–

fo rce pour énerv er les lois, que les lois n'en oot pour

réprim er les vices;

&

la eorruption du peuple

&

des

chefs s'étend enfin juCqu'au gouvcrnement, quelque Ca–

ge qu'il puilTe e[re: le pire de IOUS les abus ell de

o'obéir en appareoce aux lois que pour les enfreindre

en efie t :Ivec (arelé . BlentÓI les mei lleures lois devieo–

nem les plus funelles : il ,'audroi[ m1eux cent fois qu'

elles o'exinaLTent pas; ce reroi[ une relfource qu'oo au–

roi[ encore 'luaud il o'en rene plus. D aos uoe pareil–

le lilualioo 1'00 ajoll[e vaine::nell[ édils fur édilS, ré–

glemens Cur réglemens . Tout cela oe

Cen

qu'a inlro–

duire d'au[res abus raos corriger les prem iers . Plus " ous

mult iplie? les lois, plus vous -les re nde? mépri/ables ;

&

[OUS les rurv eillaos .que vous inrlilue? ne rom que

d~

oouvenux

i~fraaeurs

.de(linés

a

partag~r

avec

I~s a~elens, ou

a

fatre leur pl llage

a

par[ . BlentÓ[ le ' prtX

de la vertll devienl celui du brigandage: les hommes

les plus vils rom les plus acerédités; plus ils (out grauds ,

plus ils fon[ méprirables ; leur iofamie éc1ale dans leurs

diguilés

&

ils Com deshonorés par leurs hooneurs. S'ils

nchenen~

les ruffrages des chefs ou la proleaion des

femmes , e'ell pour veodre

a

leu~

tour .la jullice, le

devoire

&

l'é[at ;

&

le peuple qUI ne VOI[ pas que Ces

vices Com la premiere eaure de Ces malheurs, murmu–

re

&

s'éerie en gémiLTa[j[: " Tous mes, maux tle vieo–

" neOl que de eeUI que !e paye pou.r

m'~o

garantir" .

C'ell alors qu'a la votX du devol r qUl oe parle plus

dans les cceurs, les ehefs fom foreés de Cublliruer le cri

de la [erreur ou le leurre d'uo iotér¿ t appareol dont ils

tr0 91pen¡ leurs er"atures .

C'e(l

alors qu'il faul reeou'tir

a ,outes les perites

&

méprirables ruCes qu'ils appelleo!

m aximeJ

d'

état

,

&

myjUru

dI<

-,abill~t.

Tou l ce qui

relle de vigueur au gouvernemem ell employé par res

m embres a re perdre

&

fupplamer l'uo l'au[re, landis

que les affaire s demeurem abandonnées, ou ne fe fon! .

qu '¡¡ merure que l'inltret perfolluel le demande,

&

re–

Ion qu'il les dirige . Eofin toUle I'habilelé de. ces grands

poliliq ues ell de faCeiner lellement les yeux de ccux

dont ils

0 111

beroio, que chacun croye travailler pour

fotl intére[ en Iravail1all[ pour

le Imr

;

je dis le leur,

ti

lant ell qu'en eflet le vérilable inlére t des chefs Coit

d'anéanlir les peuples pour les fotlm ettre,

&

de rClirer

leur propre bien pour s'eo alfarer la polfeffion.

_

M ais quaud les citoyeos aimen t leur del'oir,

&

que

les dépolilaires de l'autorilé publique s'appliquent lin–

céremem a oourrir

cee

amour par leur exemple

&

par

leurs foins, IOUles

le~

diffieultés s'évanoü ilfeOl, I'admi–

oillralion prend une facililé qui la dirpenfe de ee[ art

lénébreux dont la ooireeur .fai[ IOU[ le mynere. Cei

erprits valles,

(j

dangereux

&

li

admirés , IOUS ces grands

m inj(j res doO! la gloire fe eonfond avee les malheurs

du peuple, oe

10 tH

plus regrenés: les mceurs publiques

ruppléeOl au génie des chefs ;

&

plus la verru regoe,

moins les talcns COOl nécelfaires. L 'ambi[ion méme elt

mieux rervie par le devoir que par I'ururpation : le peu–

pIe coov!ioeu que res chefs ne [[availlem qu':) faire Con

bonheur , les dirpeDre par Ca déférenee de Iraniller

a

alfermir leur pouvoir ;

&

l'hinoire nous montre eo mil –

le endroils que l'autorilé qu'il aceorde a ceux qu'i1 ai–

me

&

dOI1l il ell aimé, ell cent fois plus abrolue que

toute la [yraooie des ulurpateurs . Ceci De fign itie pas

que le gouvernemeOl doive craiodre d'ufer de foo pou–

voir, mais qu'¡¡ o'en doi[ ufer que d'une maoiere lé–

¡:-i[ime. O n Iro uvera daos I'hinoire mille exelJlples de

~hefs