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)

ECO

ve, mais on peut prouver aifément que toute augmen–

tation lui eO plus préjudiciable qu 'ulile.

P ar plulieurs rnifons tirées de la nalure de la chofe,

le pere doit commallder daos la famille . Premi rcmem,

l'aulOrité ne doit pas f tre égale entre le pere

&

la

m~re ; mais

il

fau t que

I~

gouvernement foil un,

&

que

dans les partages d'avis

iI

y

ai! une voix prépondéran le

qui déeide .

2°.

Quelques legeres qu 'on veuille (uppo–

le r les incommodilés particilliercs

a

la

femme ; comme

elles

(001

IOÓjOUrS pour elle un illlervalle d 'inaétion ,

c 'eO une raifon Cuffi (ilnte pour I'excl ure de eelte pri–

mauté ; car q uand la balance eO Parfai temelll égalt; u·

oe paille Cuffit pour la faire poneher .

D~

plus, l. ma–

ri do it avoir infpeétion Cur la conduhe de Ca femme;

paree qu'il lui importe

de

s'aflOrer que les enfalls, qu'

il

el! forcé de

r~couno;tre

&

de nOl1rrir,

n'apparti~ll­

oen't pas a d'autres qu'a lui . L a fi'mme qui

u 'a.

rien

de femblable

a

craindre, n'a pas le m em e drOIl (ur le

mari,

3°,

Les enfans doivent obéir au pere , d'abord

par néceffilé

¡

enfuite par reconnoilrance; aprcs avoir re–

s:ll de lui leurs befoin S dUlaOl la m oilié

de

leur vie,

ils

doiv~nt

confacter I'autre

3

pou rvoir au x liens .

4°. A

I'égard des dc,men iques , ils lui doivcot 3ullí leu rs fe r–

vices en écha ge de I'entre tien q u'¡¡ Icur donne , Cauf

~

rompre le m arché des qu'il eefle de leur co nvenir,

Je ne parle point de I'ercravage; parce qu'il eO cootraire

~

la oatore ,

&

qu'aueun droir ne· peut I'au corif""

11

n'y a rien de to ut cela dans la focléré pnlitique.

L oio que le chef ait uo intérét natorel 3U booheu r des

part iculi<rs

1

il Ile lui eO pas rare de chercher le lieo '

daos leur m ifere , La

m ~giOral u re

eO-elle hérédiraire ,

e 'eO (o uvem un enfant qui cummande

a

des hommes :

eO-elle éléétive, m ille inconv éoiens le fOOl Ceutir

dans

l es él,a inns ,

&

I'on perd d31ls I'uo

&

1'3utre cas cous

les avanlages de la palcrniré. Si vous o' avez qu ' un

feul chef, vous étes :\

la

difcrérion d'uo ma,rre gu i n'a

Ilull~

rairon

de

vous aimcr: li vous en ave. plulieurs ,

jI

faut Cu ppo rrer

~

la fois leu r 'yranole

&

leu rs divi–

fions , En uo mot, les abus fOll r inév itables

&

leurs

fu ites fune Oes daos lOute Cociété,

Oll

I'ifllér"l pub lic

&

les lois n'ont aucune force narurelle,

&

Cont

(ans cef·

fe altaq ués par

l'ilHér~t

perConod

&

les p3ffiollS du chef

&

des ¡nembres .

.

Quoique les fonáioos du pere

de

famllle

&

du pre–

mie"< m agiOrat doivenr tendre au meme but,

C'tU

par

des voies fi ditlérente ; leur devoir

&

leurs droi" font

te/lem e" t diO'ngué¡, qu'on ne peut les conrondre Cans

fe

former de faufres iMes des lois fondamentales de la

fociélé,

&

fans IOmber dans des errcu rs falales nu gen–

re hurnain . En elfet, li la voi x de la natu re en le meil–

leur corj feil que doi vc éco uter un pon pere pour bien

rem plrr (es devoirs , elle n'en pour le magi llrat qu'un

faux gu ide qui travaille fans cefre

a

I'écarter des liens ,

&

qui !,entraíne lÓr ou tard

a

Ca pelle ou

:l

ce/le

de

I'''tal, s'il n'eO retenl1 par la plus fub li me vertu.

La

feule pré",ution néce!laire au pere de famille , eO de

fe garantir de la dépravation ,

&

d' empeeher que les

inclinalioos llalurellcs ne re corrompent en lui; mais

ce fom elles gui cOrrompent le magillrat , Po ur bicn

faire, le premier (l'a qu 'a conful ter ro n cecur; l'alllre

dcvient un tra; rre au m oment q u'il éC<lute le lien

¡

Ca

raifoo m eme lui doil élre fufp<éte,

&

il ne doi t fuivre

d 'autre regle que la raifo ll publique, qui en la loi . Auffi

la nature a-t-elle fail une mu ltirude de bons peres de fa–

m ille; mais il eO dout!!ux que depuis

l'~x illeoee

du mo n–

de, la lagefre humaioe ait pmais fai t dix bons magi–

fi ratS,

. De tout

ce

que je viens d 'expofer, il s'enC'»t que

c 'eO avcc raiCon qu'on a diOingué

·)!éc0I10mí,

publi,!",

de

1'lco11omi, particrtliere,

&

q ue I'état

Il'

ayant nen

de eomrn un av ec la famille que I'obligarion qu'ont les

chef.

d~

rendre heureux l'un

&

I'autre, k s m emes re–

gles de co odu ite .ne Cauroicnt conve nir

a

tOUS les dcux •

J'ai cnl q u',il lu ffiroi t de ce peu de liglles pou r renver–

fer l'od ie ux fyOcme que le chevalier Filmer a taché

d'établir dans ·un ouvrage intitulé

Pl1triarcha,

auq uel

deux hotnmes illuOres o ot fait trop d'honlleur en écri–

val)[ des livres pour le réfuter: au rene , ee lle erreur

en fon ancieone, puiCqu' Arillote meme a jugé a-pro–

pos de la combanre par des raiCoos qu'on peut voir aq

prem ier Ji vr. de fes

Puliti'f:leJ ,

.

Je prie mes kéteurs de bien di{lIngl1er encore

l'ho–

nom;e

pub/;'f'"

done j'ai a parler,

&

que j'appelle

gON–

'lIernement,

de l' autOtilé Illpreme que j'appeJle

[ou–

'lIerflinetl;

dininaioo qui conlille eo

ce

que I'une a

le droit législarif.

&

obl ige eO

c~tlains

cas le corps

. p¡éme de la nation, taodi, que l'autre n'a que la puif·

ECO

' ance t!Xécutrice,

&

oe peu t obligér que les partieulien

Poyez

P

¡y

L

r

T 1

Q

u

E

&

S

o u v

E R A

t

N

E TE'.

Qu'oo me pero",n e d 'ernployer pour un moment

u–

ne

comparaíroll commuoe

&

peu exaéte a bien des é–

gards, mais propre :\ m e faire m ieux emendrc.

L e corps polilique, pris individuellemem, peut elre

eonlidéré comme un e((rps organifé, vivam ,

&

fem–

blab)e a eelui de

l'hnmm~ .

L e pouv.oir Couverai" re–

PI

éfente la lelé : les lo is

&

les eolllUmes font le cer–

\lfaU, principe des nerfs

&

fiége de I'entelldement, de

la vol (lIé ,

&

des fens, don l

le~

juges

&

magillrati

font les organes ; .Ie commerce , I'indunrie

&

l'agrieul-.

ture , (om la bouche

&

1'(·O" mac qui préparent la (üb–

fiOaoee eomtnune; les tioances publiques (ont le rang

qu'u"e lage

Iconomie,

eo

fai f~lIt

les fonaions Ju ereu r,

rellvoye dillribuer par tout le corps la Oou"ilure

&

la

vie; les ciroyens foOl le eorps

&

les membres qui font

mOllvoir , vi vre,

&

travailler la machine,

&

qu'on ne

(aUrOi l blefrer " n aucune partie, qu'auffi -tÓt l'impreffi o r¡t

douloureufe

ne

s' <nporte au cerveau fi l' animal eO

dans un élat de fanlé .

La vie

de

I'un

&

de Pautre eO le

moi

commu n au

tout, la feofi bililé réciproque,

&

la correfpoll danee in–

terne de tOUles les parties . Cette communicalion vieOl·

elle

a

eefrer , l'onité formell e a s'évanoüir,

&

les par–

ties cum igues a u'appartenir plus I'uoe a I'aulfe que par

¡uxta -polilioo? I'homme eO mort, ou I'état eO

diC–

f0us.

L e eorps politique eO done auffi un etre moral .<]lIi

a

un~

volomé;

&

eerre volomé géoérale, qui tend

toOJours· a la eonferválion

&

au bien-etre du rout

&

de chaque partie,

&

qui eO la Cource des lois, en

pour tous les membres

de

I'état par rapport a eUI

&

a

lui, la regle du juOe

&

de l'inj uOe; vérité qui, pour

le dire en paffant, mo ntre avec combien de Cens taoc

d'écrivains ()nl traité de vol la Cubtil ité preferite aux

enfa ns

de

L aeédémo ne, pour gagner leur frugal repas ,

comrne fi tout ce qu'ordonoe la loi pouvoit ne pas e–

tre légitime .

/7oye<. au mot

D

RO l

T,

la Cource de ce

graAd

&

lurnineux

princip~,

dont cet artic\e eO le dé–

\leloppemeOl ,

II etl important de remarquer que celte grande regle

de ¡u Oice, par rap-port

Ji

tous les ciloyells , peut

étre

fautive avec les érrangcrs ;

&

la faifon de ceci eO é–

videllte : c'en '1u'310 rs la volonté de l'érat, quoique gé–

nérale par rapport

a

fes mem bres, ne l' eO plus par

rapport all X aurres élalS

&

a lem s membres , mais de–

vieot pour eux une volonté partieu liere

&

individuel–

le, qui a fa regle de juOice daus la loi de nalure, ce

qui renlre

é~a lement

dans le principe élabli: car alor5

la g rande ville du monde devient

le

corps po litiq ue

dollt la loi de nalure

en

W()jo urs la volooré génera–

le ,

&

do nt les ¿tats

&

peuples divers De COD! que des

m embres individ uels .

D e ees

meme~

di Oinétions appliquées a chaque Cucié–

té polilique

&

ii

fes membres , découlent les reg les les

plus ulliverfelles

&

les plus ra res Cur lefquelles on puif–

Ce jug<r d'u o bon o u d'un m auvais gouvernement,

&

en gélléral , de la moralilé de toutes les aétrons hu-

nHl ines .

.

T OUle (ociélé po litique eO comporée d'aurres rocié–

tés plus petites, de différentes efpeces dont chaculle

a

Ces

i O lér~ls

&

fes max imes; mais ces Cociélés que cha–

cun 'apperr;oit , paree qu'e lles

On!

une forme ext!!rieu–

re

&

aUlo riCée, ne font pas les fcules qui exilleot réel–

lement dans I'état; to us

le~

particuliers qu'uo intéret

ommun réunit, co compoCent autant d'autres , perma–

nentes ou pafrageres, dont. la force n'eO pas moins r':el–

le pou r eue moins appareo le,

&

dOOl les divers rapporU

bien obfe rvés fon t la vérilable eoonoilTance des mreul'S,

Ce Conl loutes ces alrociations taciles ou formelles

qui modifient de tam de m aoieres les apparences de la

volonté publique par J 'io6 ueoce de la leur , La volon–

té de ces fociérés particulieres a tollJours deux rela–

tioos; pour les membres ,de I'aflociatio n , c'eO UDe vo–

lonté générale; pour la grande fociété, c'en une vo–

lonté particuliere, qui tres-fouvem fe trouve dro ite au

prem ier égard,

&

vicieure au Cecood. Tel peUl etre.

prctre dé"ot. OU bra"e Coldat, ou patricie n 1.élé,

&

mauvais citoyen, Telle délibération peut

étre

avanta–

geufe a la petite, cummunaUlé, rres-pernicieufe

a

I'é.:–

tal.

11

en ,'rai que les Cociélés particul ieres élant roíl.–

jours fubordoonées-

a

eelles qui les contienneot, on

doit obéir

1\

celle - ci préférablemenr aUl autres , que

les dévoirs du ciroyen V,Ollt avaD! eeux du féllareur ,

&

ceux de I'homme avad't ceux du ciroyen: mais mal–

heureufement l' intéret perfonoel fe lrouve toOj ours en

ni-