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280

ECO

on en reeollno;t l'aulcur

a

fes fig ures ru niques ,

& ;}

une maniere d'aJufiemen l qui lui d I propre .

'I'intQret , (']oc'!,,"' R obujli

f~rnommé

le) né

a

Ve–

niCe en

1

í

12

mon daos la meme v.lIe en

I

í 94·

On

le nomma Ic' TinlOret, parce qu'¡¡ étoit tils d'ull tein–

tur ier; mais fes parcos lui

vir~nt

lant de g,oat

pou~

la

pein ture , qu'ils Ce preterent

ii

fes .deffeins; alors .1 fe

prupoCa dans Ces études de Cuivre

Mic~el· Ange

pour le

delld n ,

&

le T irien pour le eoloris. En méme tel1ls ,

-l'amour qu' il avoit pour fa profeffioo, lui tit

ree~er­

cher avee ardeur tout ce qui pouvoit le rendre hablle .

De IOUS les pcirHres vénitiens, il o'eo

di

point dont le

génie ait été fi fécond

&

(i

facite, que eelui du T in–

toret .

11

a rempli VelliC. de fes belles peiotures ;

&

{j

parm i l'abondanee de fes ol1vrages, il

Y

en a de mé–

diocres

&

de

flrapaffiI,

pour me ·ferv ir d'un terme de

l'art, il (aut avoüer qu'il s'en trouve auffi d'admlfables,

qui' mellent avee raifon le T imoret au raog des plus

célebres peinlres d'ltali e .

Viron;r. , (P(tlll)

fon nom de famille ell

Caliari;

¡\

Vérnne en

1 f32 "

il mourur en

1

í 88

~

Venife.,

ou il a fait t3nt de belles choCes , qu'on le met au rang

des plus grands peio tres de I'E urope.

R ival du T intoret, chargé avec lui des gran des ell–

trepri Ces , il a lOujours balancé la réputation de Con eol–

legue ;

&

s' i1 De meltoit point tam de force dans CeS

ol1 vrages, il rendoit la natllre ayec plus d' éclat

&

de

m ajell é . II faiCoit enca re honneur

a

COll art par la 110-

blc lJe av ee laquel1e il l'

exer~oit,

par

r.~

politd Je ,

&

par

r.'\

vie Cplendide : e'étoit dans les grandes machines

que Paul VéronHe ex celloit; on reml rquc dans Ces

peintures une imagination fécon de, viv e

&

élevée , beau–

coup de dignité dans Ces airs de teteS, un coloris frais ,

&

un be l accord dans fes couleors locales ; il a donné

a

Ces draperies un bfil lanr, une variét.é

&

une magnifi–

eeuce qui lui Coor particuliercs ; la rcene de Ce tableau )(

ert ornée des plus belles fabriqu es ;

&

l'apparat fuperbe

de l'architeél:ure qu' il

y

a introduit, dooue de

la

gran–

deur

ii

Ces ouvrages .

C eux <Ju 'i l a taits au pabis de S . M are on t immor–

taliCé fon nom . On ell ime furrout Ces banguets,

&

res

pélerins

d'E mmaü~:

mais les lloces de Cana repréCen–

tées dans le réft a oire de S. G eorges

m~jeur

du palais

S . l'vIare , for mem un des plus beaux morceau x qu i

foit au munde .

C e grand maltre

a

pourtanr fes défauts;

il

a peint

qu elquefois de pratique , .ee qui fni t que fes ou vrages

ne font pas rous de la m eme beau té: il peche fouvent

eOlltre la eonvenunce daos fes eompolítioos; on deli re–

roit plus de choix dao s fcs altitudes , plus de fi nefTe

dans Ces expreffions , plus de goíh

&

de eorreél:ion dalls

le deffei ll,

&

plus d'imelligellee du clair - obCeur, dont

il

paro1t qu'il n'a jamais bien compris ¡'artifice .

L a pl Opart de fes de Oeins arretés

a

la plume

&

la–

v és au bill re , ou

a

l'enere de la chine, fOn! ter minés .

lis fom les

d~li ces.

des amateurs , poor la ridlcOe de

l'ordonnance,

la

beauté des earaaeres de tetes , le grand

gOU t des draperies ,

'&c.

Le 'roi de f rance

poff~de

plufieurs tableaux de Paul

V

éroll~(e ,

entr'au tres eelui des pélerios d' Emmaü"

~

le

repas chc'¿ Simon le lt preux, que

la

république de Ve–

nile a en vcryé en pré Cen t

a

L ouis X IV.

C e célebre 3rtirt e a eu un frere , (

B .noit

)

Cali~ri,

&

un fi ls oommé

CharleJ,

qui

Ce

font auachés

il

la

peinture ,

&

comme ils 00[ Cuivi la maniere de

P atll,

o n ne lauroit garantir que tous les ouv rages qu' 00 lui

atrribue , Coient pour cela de

r.'l

main; on en voit en

effot plurieurs Cur (on nom , qui ne fo nt pas dignes de

fon génie, ni de fOil pinceau.

Palm~

le j ", ne , ('] ac'fltCJ

)

a

V enife en

15'44,

mort dans la meme vi lle en

1628. 11

fut diCcip le du

T intoret ;

&

fa répu tation s' augmentant a vee la fortu–

Ile , l'amour du gain lu i lit expédier Ces tableaus.

011

remarque dans ceuX qu'il a

rr~vaillés

avec foin, uoe

[(luche hardie, de

bonn~s d ra perie~ ,

&

un coloris agréa –

ble ; fes delTcios fom Feeherel¡és; fa plume ert ti ne

&

légere .

Palme le viwx, ( ']ac'l"CJ)

a

SeniraIra , territoi–

rede B_rgame , en

' í48 ,

mon

a

VeoiCe en

l í 96 ,

p:l11tre illégal . D ans les ouvrages tertninés avee pa–

rl~nce , I~s

cou leurs y Com admirablemenr fondues

&

u–

t).cs ; mals on n'

y

th)uve ni la correaion , ni le bon

gout de deffein; cependant on \'oit

¡¡

Veniíe quelques

peintures de

P alme

l.

vicll x

qui Cont treS- ell im!!es ,

entr'autres une tempete reprt íentéc dans lA chambre de

l'irole

de S. M are,

&

b

Sainte Barbe qui

or~

I'égli–

fe de

Sanaa JI1t¡ria Formora . Art. de

1'(I.

le Chcva–

licr

DE

J

A U

e o

ti

R T •

E.ca

L'nuteur de cer anide nous en :1Voit eommuaiqu¿

uo beaucoup plus ¿tendu, donr eelui-ei a'en que I'ex–

trait : la natu re de notre ouvrage,

&

les bOrDes que

nous fommes foreés de nous preCcrire, ne nous ont

pas permis de le donner en entier . L'Encyclopédie doit

s'arréter légerement Cur les faits puremem hilloriques ,

paree que ces fortes de faits ne fom poiot fon objet

efl<:ntiel

&

immédiat . Mais nous eroyons qu' on nous

permetrm el'aJo(\ter

a'

eet abrégé hirlorique, que lques

réRex ions Cur le

Ic ol.J

de Peinture,

&

.en

g~éral

fur

le mOl

¡cole ,

10rCqu'¡¡ s'applique au x beaux Am .

Le

o

LE,

dans les

beallX A reJ ,

lignifie proprement

um:,

e/aff_ d'artifleJ

qui oot appris leur art d'un maitre .

foit en recevallt Ces le<;ons , foit en étudiam fes ouvra–

ges,

&

qui en eonCéquence out Cil ivi plus ou moins la

maniere de ce maitre, (oit

ii

deffe in de l'im iter, Coir

par l'habi tude qui leur a fait adopter

Ces

principes . Une

habitu de

fi

ardinaire a des aVantages Cans doute, mais

elle

3

peut· erre . encare de plus grands ineonv¿n:cns .

Ces ioconv éniens , pour ne parler ici que de la P eintu–

re, ' fe fcmt prinei palement Icorir dans la parrie de la

eouleur,

[j

j'eo crois les habiles anilles

&

les con noif–

feurs vraimenr é,lai, és . Selon eUI, ceue efpece de

eonvention taeite formée daos une

' colr ,

pour reodre

les clrets de la lumierc par tds ou tels moyens, ne pro–

duit q.u'un peuple ferv ile d'jmitateurs qui vom tQ6jours

en dégénérant ce qu'on pourroir ptouver aifémeol par

I'es exemples.

U ne feconde obCerva.tion non moins importante, que

j e da is aUI memes eounojfTeors, e' efi qu' il en tres–

dangereux de pOrter un jugement général fur les ou–

vrages Cortis d'u ne

leole;

ce Jugemeot en rarement af–

ft'L exaa pour fati sfaire eelu i qui le porte,

a

plus for–

te rai lo n pour fatisiaire les. autres . Les ouvrages de

P einture changent touS les jours , ils perdene l' aeeore!.

qu e l'art ifl e y avoit mis ; enti n ils om, eomme tour

ce qui exille, nne efpeee de vie dont le tems ell bor–

né,

&

dans laquelle

iI

faut dillinguer un état d 'enfan–

ce , un état de pcrfeéHon, du lI)oins au degré ou ils

peuvem I'avoir,

&

uo étar de caducité : or ce n'ell que

dans le fecond de ces deuI états qu'on peur les appré–

cier avec jufl ice . '

O n di t poor I'ordinaire que

l'école

romaine s'cll prin–

cipalement attachée au deffein, l'

Icol.

v én itienoe:Lu co–

loris,

,&c.

On ne doir. point emendre par'

U

que les

pei ntrcs de ces

Ic ole¡

aycor eu le projet formé de pré–

férer le deffcin

11

la eouleur, ou la eouleur au delTein:

ce Ceroit leur amibuer des vues qu'ils n'eurenr fans dou–

le. jamais. II ell vrai que par le réCultat des ouvrages

des différenres

teoleJ,

il s'erl trouvé que eertaines par–

t.ies de la Peinture ont été plus en honneur dans cer–

taines

écoleJ

que dans d'amres ; mais il feroil tres-d,ffi–

cile de déme ler

&

d 'affigner les cau Ces de ces dilU–

rences : ell es peu vt:nt étre phyliques

&

trcs-eaehées , el–

le> pet. veO[ etre mora les

&

non moitls obCeures.

EIl-ce

a

ces cauCes phy fiq ues ou aux cauCes morales

ou

a

la réuniotl des uneS

&

des aUtres, qu'on doit

at~ '

tr ibuer l'état de langueur ou la Peinture

&

la Scu lptu–

re Cont aauellemellt en Italie ? L

.col.

de P eillturc

fran~oiCe

etl aUJourd' hui " de l'aveu général, fupérieure

a

toutes les autres . Sonl-ce les récompenles , les oeca–

lions , l'encouragemenr

&

l' ému lation, qui manquetl!

aux ltaliells ? car ce oc Com pas

le~

grands modeles.

Ne Cero it-ce poin t plu tot un eapriee de la nature, qui,

en fait de t31ens

&

de génie,

Ce

plaít, poor ainli dire

a

ouvrir de tems en tem s des mines, qu' elle

rcferm~

enCu ite

abfolumen~

pour

plufieor~

liee les? Plufieurs des

grands- peintres d' ltalie

&

de F landres onr véeu

&

fonr

mom datls la mifere : quelques-uns 00[ été perfécutés,

bien loin d'etre eneouragés . Mais la nalure fe j oue de

l' injullice de la forrune,

&

de eelle des hommes ; elle

produit des g¡;:nies rares au milieu d'un peuple de bar–

bares, comme elle fa:t naitre les plantes précieuCes par–

mi des Sauvages qui en ignorent la vertu .

Oll fe plaiO! que notre

I, ole

de Peinrure commence

a

dégénérer, tinon par le mérite , au moins par le nom–

bre des bons artilles : not re

¡cole

de Sculpture au eoa–

traire fe foíhienr; peut-e tre meme, par le Dombre

&

le

ta~enr

des artilles. , ell'elle

fup~rieure

a

el! qu' elle

a

Ja¡na.s été. L es Pemtres prétendent, pour fe Ju rtifier

que

l~

Peinture

e~ Cªn~

eomparaiCon plus difficile

qu~

la Sculpture; on Juge

b.en

que les Seulpteurs o'en eon–

viennen t pas,

&

Je ne prétends poin! décider celte que–

Il.on

: Je me ct¡ntenteral de demander

Ji

la Peioture a–

voit moins de diR?cul tés lnr(q ue nos peintres égaloienr

ou mef!1e CurpalJo!ent . nos

~culpteurs.,

M ais J' entrevois

deux ra.fons de eeue

mégahr~

des deux

rcoltJ ;

l~

pre-

mie-