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276

ECO

péfauts oe pe\lyent empeeher que le Guerehin oe

palT~

pour uo gran m aitre daos l'efprit des connoifreurs .

Le nombre de fes ouvrages répandus daos lOute 1'/–

talie, eCl preíq ue ineroyable; perfoone o'a travail lé avee

plus de facili té

&

de promptitode; il

a

peiot beaueoup

~

frefque; il a fait auffi une quantité prodigieufe de def.

. feins, qui

Coot

11

la vérité de fimples e(quifres, mais plei–

pes de feu

&

d'efprit .

Mo{t¡ , (Pielro F"ancefeo )

né daos le Milancs en

J621,

mort

a

R ome en

1666.

JI

elllr3 dans l'éeole de

. 1'A lbane,

&

fe rendit eofuite

a

VeoiCe, ou il prit du

Bafrall

&

du Titien le gollr du coloris.

11

élOit bon

deílioareur,

&

exeell~nt

pnyCagiCle.

011

remarque dans

.fes peiotures dn génlc , de l'invenrioo ,

&

beaueoop de

faeiliré . Ses prlncipaux ouvrages CoOt a R ome ,

C ig"ani, (Cario)

a

Bologoe .eo

1628,

m on

~

forli eo

1719.

Difciple de l'Albane,

II

aeqult uoe gran–

de réputation daos

Con

art . La eoupole de la

Madonna

4el Fuoco

de la ville de Forli , ou cer arrine a repré–

feliré le paridis, fair admirér la beaulé de

Coo

génie.

JI

cut dix-huit enfans, dont uo Ceul lui CurvéeUl,

&

aucun

d'eux oe devint peiotre. Le C igoani élOil correa daos

foo de!fein, graeicux dans COII eoloris, élégaot daos fes

compolitions .

JI

peignoir avec fa eiliré, drapoit avcc goOt,

&

maoquoit Ceulement de feu dans I'expreílion des paf·

lions de I'ame. Ses demi-tig ures Com finies ,

&

Ces Vier–

ges tres-belle s. L a doueeur des mceurs, Jointe

a

la bon–

té,

a

I' human iré,

&

a

la géné roliré caraaérifoienr fo o

ame . Ses principaux ouv rages COO! aRome,

a

Bologne,

&

a Forli.

Article de M . le Chevalier

D

E

J

i\

U–

COURT .

E

COL

ERo

M i\

I

ti

1::,

(Peinttlre.)

'00

trouve dans

les ouvrages des habiles maltres de eer

école

UD

goÚ t

formé Cur I'antique, qui fouroit uoe fource inépnifable

de beaurés du delTeio , un beau ehoix d'attitudes, la

ti–

oefre des expreílioos, un bel ordre de plis , uo fly le pOr:'

~ique

embelli par tout ce qu'uoe heureu fe ¡magillarioo

peut inventer de grand, de parhétique,

&

d'extraordioai–

re . La touehe de cetre

leole

dI faeile, Cavante, eorreae

&

gracieuCe; Ca compolition eCl quelquefois bifarre, mais

élégante.

Le coloris

ea

la partie qu'elle a oégligée davaotage,

défaut commuo

il

prcfque rous ceux qoi ont eorreae–

meO! deíliné . / Is 001 erO qu'i1s perdroieot le fruit de

leurs tablean!, s'ils laifroieor ignorer au m onde

ii

quel

poinr jls pofrédoient ceue partie,

&

qu'oo leur pardon–

lleroit ajférncnr 'rour ce qui leur maoqueroit d'ailleurs,

o;¡uaod on Ceroit con teO! de la rég ula.iré de leur! defreios ,

de la eorreaioo dam les proponions, de I'élégallee daos

les contours,

&

de la délicate/Te daos les exprefIions,

objels elTentiels de I'art.

Mais les inteOlions de cet art oe

Ce

rrouvent pas moins

dans le coloris que dans le delTe io; car le peintre qni

eCl l'imitatenr de la nature, ne fauroi! imiter eeue oa–

ture, que paree qu'elle eCl vi fib le ;

&

elle' n'en vifible,

que paree qu'elle en eolorée. D ifons dooe que fi le der–

feio efl le fondemeot du eoloris, s'il fu bfi lle avaot lu i,

c'eQ.

pour eo reeevoir Ca perfeaion . Le peilltre ébauehe

d'abórd fon CUJet par le moyeo du defrein; mais il ne

peut le tirfir que par le eoloris , qui, répaodanr le vrai

fu! les obJets demnés , y ¡eue en m eme tems toure la

perfeaion doot

13

peio ture eCl Cufcept ible.

. L es peintres de l'

école romai".

Ont le bonheur de nom–

mer Raphael

a

.Ieur tete;

&

il eCl eertain que foo mé–

rl te émineot,

&.

les diCciples qu'il a formés, foot la plus

grande g loire de ceue

leole.

D'ailleurs les plus célebres

artiCles du monde,

a

eomm.eneer par Miehel-Ange , Oltt

.;mbelli R ome de leurs ehefs-d'ceuvre, afin de s'immor–

talifer eug-mémes. Eo effet tootes les églifes

&

tous

res palais de ceue eapirale COO! ornés des merveilles de

l'art

&

de

In

natore. On ne peut voir fans étonoement

la multitude de belles choCes que R ome poíTede, mal–

gré la perte de celles

q~e

I.es

riehefres des pays étrao–

gers lui 01\t eolevées

&

lui enlevem Journellemeor. Ses

ruines Ceules lui procuren! f!¡ns cefre d'adrnirables mor–

ceaux de feulptbre antique, des flatoes , des coloooes,

des bas-reliefs,

&c.

Eo

UO

1l)ot il

n'y

a

qu'a profiter

dans Con

(éjo~r

pour

ceu~

quí veuteot s'ioClruire des

beau! ArlS; 3uíli vient-oo de toutes pam les

y

érudier.

C'ea

un noblp hommage, dit

M.

de Voltaire, que rend

aRome ancieone

&

moderne le deor de I'imirer;

&

¡'oo o'a p.oint encore cerré de lui reodre eet hommage

pour la pelOture, quoiqu'elle foit déouée depuis un tems

coolidérabl~

de peintres, doot les ouvrages puifreot pafrer

a.

la ponénté. Plus cetre derniere réftexioo eCl vraie,

plus ma liCle de

I'icole romai".

doit devenir moios nom–

~!euCe,.

en

y

comprenam lI)cme

J8

curieu! A.ntoinc de

ECO

Ml:íline, qu i porta de Flaodres eo Italie la découverle.

de

la

peinture " I'huile.

.

-1nloine de Mefone,

ainfi nommé de eette ville Ca

patrie, ftorilfoit vers I'an

1430.

1I a tté le premier des

lraliens qui ait peiot

a

I'hu ile. Ayant eu I'oecalioo de

voir

:1

Naples uo tablean que le roi Al pho1\Ce venoit de

reeevoir de Flaodres, il fut li furpris de la vivaciré, de

la force,

&

de la doueeur des couleurs de ce tableau,

qu'il quitra toures fes aftaires po ur aller. trouver l ean

Van-Eyek, qu'on lui avoit dil etre l'au!eur de ce bel

ouvrage. On fail q uelIes forent les Cniles du voya,Se

d'Amoioe; Van-Eyck lui commuoiqua ooble mcllt lou

feeret: de rerour

¡¡

VeHife, Bdlill le lui arracha adroi–

temeor,

&

le rendít public daos cene ville.

Cependaot Anroille I'avoil confié

a

un de Ces éleyes

nommé

Dominú¡ue.

Ce Dominique appellé

i,

floreo–

ce, e·o tit part généreu rement

JI

André de l Caaagoo ,

qui par la plus noire iogratirude

&

par I'avidiré du gain

alIaílina Con ami

&

Coo

bienfaireur . Tous ces é'eoe–

mens arrivant coop fur eoup, répandirent promptemeot

le mynere de la peinrure

a

I' huilc dao, toute

r

Italie. L es

¡coleJ

de Veo

iCe

&

de

Floreoee en firent u!age les pre–

m ieres; mais eelle de Rome ne tarda pas long-I ms

a

les imiler .

.

P erugin

, (

Pierre)

né " Peroufe eo

l44ó,

mort

dans la meme ville eo

1524.

Elevé dans la pau\'reté,

il réColur, pour s'eo tirer, de s'anaeher

a

la peimure,

donr les mcrveilles oeeopoieut I'ltalie , fur·tout depuis

la divulgatioo du Ceeret de la. Pein tore a l'huile. Le

P erugin , apres ayoir étudié le ddleio, fe reodir

a

Flo–

rroee ou il prit des

le~ons

avec Léooard de . Vioei

d'André Verroehio, qui tlorifroit alors dans eetle ville,

Une longue vie lui permit de fai re url grand nombre

d'ouvrages ;

&

d'uo autre el'>ré beaueoup d'reeonomle,

le mireor dans I'opuleoce, dont I'avariee I'empecha de

joiiir . Eofio un tilou lui aya

m

dérobé fa calletle, daos

laquelle il porroit toOjours fon argeol a l'ee lui, la do u–

leur de ceue pene caufa fa mort . L'ineeodie du bourg

de S. Pierre repréfe nlée dans la chapelle de S ine au

vatiean, pafre pour le chef-d'ceuv re

do

Penlgin. Mais

fa plus grande gloire etl d'a"oir eu R aphaél pour di–

fe iple: je dis cneo re que e'en fa plus

glaod~

gloire,

paree qu'il en proti ra lui-mémc,

&

qu'i l

d~vint

le

di–

feiple

i\

fon tour . On 'voit par les tableaux que le Pe–

rugin a fai ts

3

la chapelle de Sixte

~ u

valiean , qu'il

avoit appris de R aphael.

R aphael Sanúo,

ii

U

rhin en

1483,

mort

a

Ro–

me ell.

1

r~o.

Voil:! le roi de la peinlure dcpuis le ré–

tablill!'mcnt des beaux

3m

en Ilali.!

11

n'a poin l en–

eore eu d'égal, quoique I'art de la PeiOlure re nferme

préfentcmcO! uoe intinilé d'obCerv31io ns

&

de eonnoiC.

fances , qu'il oe renfermoi! pas du lems de ce grand

géoie. Ses ouvrages om porté foo

n 0 111

par tou r le

m onde; ils foO! prefque auíli connus que l'Enéide de

V irgile.

Voya.

ce que dit I'abbé D ubas du rableau de

l'icole

d'Athenes , de celui d'Atlila , de celui oa Jefus–

Chrin doone les clés

a

S . Pierre, du tableau appdlá

la me.!!e d" pap' J""J;

enfin du lablean de la Irausfi –

gurarion de NOlre-Seigneur qu'on regarde comme le

ehtf- d' reuVle de ce peiorre; J'allois dire de la Pein–

ture , li le {c uvenir des ouvrages de I'antiquité

&

le

jugemelll du Poutlio n'avaient arrelé mOl! enrhou!ia–

Cme.

, D ígoe rival de Michel Ange, jamais perfonne ne re.

~U!

peu t·cue en oaillaor p.u s de go at, de

géoi~,

oi de

raJens pour la

p~ioture

que R aphael;

&

peuI-~tre

pe(_

fonne n'apporta-t- il jamais plus d'applieation a eet arr;

Perugio n'eCl conou que pa ur avoir élé m lIre de Ra–

phael. Mais bieo-ro t

~el

artille lailla le Perugin

&

Ca

maniere, pour oe prendre que eelle de la belle nature,

11

puiCa les beaurés

&

les richefres de Con art dans les

chefs·d'reuvrcs de fes prédéeeíTeurs, Sur le brui! des

ouvrages que L éonard de Vinei faifoit

a

Florenee , il

s'y trafpo na deux fois pour

eo

profiler .

11

eonlinua de

former la délieatelIe de

Coo

goíl r fur le natues

&

fu r

les bas-reliefs anliques, qu'il deílina long-tems avee l'at–

teorion

&

I'affiduilé la plus foulenue . -E nfin il joignit

a

ewe délieateffe de goílt ponée au plus ham point ,

uoe grandeur de maoiere, que la YL,e de la chal"'lIe

de Michel Aoge lui infpira tout d'un coup. Le pape

Jules

11.

le fil travailler dans le Varicao fnr la recomo

mandarioo de Bramante;

&

e'eCl alors qu'il peigni! les

ouvrages immorte\s doO! j'ai parlé ei-delTus . outre eeu"

que Ces diCciples fireO! Cur fes defreios.

IlldépendammcO! de l'étude que R aphael faiCoit d'a–

pres les feulprures

&

les plus beaux morceaux de

1'00-

',ique qui étoient

~ous

les yeux, il entretenoit des

g~nJ

qUI