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ECO
péfauts oe pe\lyent empeeher que le Guerehin oe
palT~
pour uo gran m aitre daos l'efprit des connoifreurs .
Le nombre de fes ouvrages répandus daos lOute 1'/–
talie, eCl preíq ue ineroyable; perfoone o'a travail lé avee
plus de facili té
&
de promptitode; il
a
peiot beaueoup
~
frefque; il a fait auffi une quantité prodigieufe de def.
. feins, qui
Coot
11
la vérité de fimples e(quifres, mais plei–
pes de feu
&
d'efprit .
Mo{t¡ , (Pielro F"ancefeo )
né daos le Milancs en
J621,
mort
a
R ome en
1666.
JI
elllr3 dans l'éeole de
. 1'A lbane,
&
fe rendit eofuite
a
VeoiCe, ou il prit du
Bafrall
&
du Titien le gollr du coloris.
11
élOit bon
deílioareur,
&
exeell~nt
pnyCagiCle.
011
remarque dans
.fes peiotures dn génlc , de l'invenrioo ,
&
beaueoop de
faeiliré . Ses prlncipaux ouvrages CoOt a R ome ,
C ig"ani, (Cario)
oé
a
Bologoe .eo
1628,
m on
~
forli eo
1719.
Difciple de l'Albane,
II
aeqult uoe gran–
de réputation daos
Con
art . La eoupole de la
Madonna
4el Fuoco
de la ville de Forli , ou cer arrine a repré–
feliré le paridis, fair admirér la beaulé de
Coo
génie.
JI
cut dix-huit enfans, dont uo Ceul lui CurvéeUl,
&
aucun
d'eux oe devint peiotre. Le C igoani élOil correa daos
foo de!fein, graeicux dans COII eoloris, élégaot daos fes
compolitions .
JI
peignoir avec fa eiliré, drapoit avcc goOt,
&
maoquoit Ceulement de feu dans I'expreílion des paf·
lions de I'ame. Ses demi-tig ures Com finies ,
&
Ces Vier–
ges tres-belle s. L a doueeur des mceurs, Jointe
a
la bon–
té,
a
I' human iré,
&
a
la géné roliré caraaérifoienr fo o
ame . Ses principaux ouv rages COO! aRome,
a
Bologne,
&
a Forli.
Article de M . le Chevalier
D
E
J
i\
U–
COURT .
E
COL
ERo
M i\
I
ti
1::,
(Peinttlre.)
'00
trouve dans
les ouvrages des habiles maltres de eer
école
UD
goÚ t
formé Cur I'antique, qui fouroit uoe fource inépnifable
de beaurés du delTeio , un beau ehoix d'attitudes, la
ti–
oefre des expreílioos, un bel ordre de plis , uo fly le pOr:'
~ique
embelli par tout ce qu'uoe heureu fe ¡magillarioo
peut inventer de grand, de parhétique,
&
d'extraordioai–
re . La touehe de cetre
leole
dI faeile, Cavante, eorreae
&
gracieuCe; Ca compolition eCl quelquefois bifarre, mais
élégante.
Le coloris
ea
la partie qu'elle a oégligée davaotage,
défaut commuo
il
prcfque rous ceux qoi ont eorreae–
meO! deíliné . / Is 001 erO qu'i1s perdroieot le fruit de
leurs tablean!, s'ils laifroieor ignorer au m onde
ii
quel
poinr jls pofrédoient ceue partie,
&
qu'oo leur pardon–
lleroit ajférncnr 'rour ce qui leur maoqueroit d'ailleurs,
o;¡uaod on Ceroit con teO! de la rég ula.iré de leur! defreios ,
de la eorreaioo dam les proponions, de I'élégallee daos
les contours,
&
de la délicate/Te daos les exprefIions,
objels elTentiels de I'art.
Mais les inteOlions de cet art oe
Ce
rrouvent pas moins
dans le coloris que dans le delTe io; car le peintre qni
eCl l'imitatenr de la nature, ne fauroi! imiter eeue oa–
ture, que paree qu'elle eCl vi fib le ;
&
elle' n'en vifible,
que paree qu'elle en eolorée. D ifons dooe que fi le der–
feio efl le fondemeot du eoloris, s'il fu bfi lle avaot lu i,
c'eQ.
pour eo reeevoir Ca perfeaion . Le peilltre ébauehe
d'abórd fon CUJet par le moyeo du defrein; mais il ne
peut le tirfir que par le eoloris , qui, répaodanr le vrai
fu! les obJets demnés , y ¡eue en m eme tems toure la
perfeaion doot
13
peio ture eCl Cufcept ible.
. L es peintres de l'
école romai".
Ont le bonheur de nom–
mer Raphael
a
.Ieur tete;
&
il eCl eertain que foo mé–
rl te émineot,
&.
les diCciples qu'il a formés, foot la plus
grande g loire de ceue
leole.
D'ailleurs les plus célebres
artiCles du monde,
a
eomm.eneer par Miehel-Ange , Oltt
.;mbelli R ome de leurs ehefs-d'ceuvre, afin de s'immor–
talifer eug-mémes. Eo effet tootes les églifes
&
tous
res palais de ceue eapirale COO! ornés des merveilles de
l'art
&
de
In
natore. On ne peut voir fans étonoement
la multitude de belles choCes que R ome poíTede, mal–
gré la perte de celles
q~e
I.esriehefres des pays étrao–
gers lui 01\t eolevées
&
lui enlevem Journellemeor. Ses
ruines Ceules lui procuren! f!¡ns cefre d'adrnirables mor–
ceaux de feulptbre antique, des flatoes , des coloooes,
des bas-reliefs,
&c.
Eo
UO
1l)ot il
n'y
a
qu'a profiter
dans Con
(éjo~r
pour
ceu~
quí veuteot s'ioClruire des
beau! ArlS; 3uíli vient-oo de toutes pam les
y
érudier.
C'ea
un noblp hommage, dit
M.
de Voltaire, que rend
aRome ancieone
&
moderne le deor de I'imirer;
&
¡'oo o'a p.oint encore cerré de lui reodre eet hommage
pour la pelOture, quoiqu'elle foit déouée depuis un tems
coolidérabl~
de peintres, doot les ouvrages puifreot pafrer
a.
la ponénté. Plus cetre derniere réftexioo eCl vraie,
plus ma liCle de
I'icole romai".
doit devenir moios nom–
~!euCe,.
en
y
comprenam lI)cme
J8
curieu! A.ntoinc de
ECO
Ml:íline, qu i porta de Flaodres eo Italie la découverle.
de
la
peinture " I'huile.
.
-1nloine de Mefone,
ainfi nommé de eette ville Ca
patrie, ftorilfoit vers I'an
1430.
1I a tté le premier des
lraliens qui ait peiot
a
I'hu ile. Ayant eu I'oecalioo de
voir
:1
Naples uo tablean que le roi Al pho1\Ce venoit de
reeevoir de Flaodres, il fut li furpris de la vivaciré, de
la force,
&
de la doueeur des couleurs de ce tableau,
qu'il quitra toures fes aftaires po ur aller. trouver l ean
Van-Eyek, qu'on lui avoit dil etre l'au!eur de ce bel
ouvrage. On fail q uelIes forent les Cniles du voya,Se
d'Amoioe; Van-Eyck lui commuoiqua ooble mcllt lou
feeret: de rerour
¡¡
VeHife, Bdlill le lui arracha adroi–
temeor,
&
le rendít public daos cene ville.
Cependaot Anroille I'avoil confié
a
un de Ces éleyes
nommé
Dominú¡ue.
Ce Dominique appellé
i,
floreo–
ce, e·o tit part généreu rement
JI
André de l Caaagoo ,
qui par la plus noire iogratirude
&
par I'avidiré du gain
alIaílina Con ami
&
Coo
bienfaireur . Tous ces é'eoe–
mens arrivant coop fur eoup, répandirent promptemeot
le mynere de la peinrure
a
I' huilc dao, toute
r
Italie. L es
¡coleJ
de Veo
iCe
&
de
Floreoee en firent u!age les pre–
m ieres; mais eelle de Rome ne tarda pas long-I ms
a
les imiler .
.
P erugin
, (
Pierre)
né " Peroufe eo
l44ó,
mort
dans la meme ville eo
1524.
Elevé dans la pau\'reté,
il réColur, pour s'eo tirer, de s'anaeher
a
la peimure,
donr les mcrveilles oeeopoieut I'ltalie , fur·tout depuis
la divulgatioo du Ceeret de la. Pein tore a l'huile. Le
P erugin , apres ayoir étudié le ddleio, fe reodir
a
Flo–
rroee ou il prit des
le~ons
avec Léooard de . Vioei
d'André Verroehio, qui tlorifroit alors dans eetle ville,
Une longue vie lui permit de fai re url grand nombre
d'ouvrages ;
&
d'uo autre el'>ré beaueoup d'reeonomle,
le mireor dans I'opuleoce, dont I'avariee I'empecha de
joiiir . Eofio un tilou lui aya
m
dérobé fa calletle, daos
laquelle il porroit toOjours fon argeol a l'ee lui, la do u–
leur de ceue pene caufa fa mort . L'ineeodie du bourg
de S. Pierre repréfe nlée dans la chapelle de S ine au
vatiean, pafre pour le chef-d'ceuv re
do
Penlgin. Mais
fa plus grande gloire etl d'a"oir eu R aphaél pour di–
fe iple: je dis cneo re que e'en fa plus
glaod~
gloire,
paree qu'il en proti ra lui-mémc,
&
qu'i l
d~vint
le
di–
feiple
i\
fon tour . On 'voit par les tableaux que le Pe–
rugin a fai ts
3
la chapelle de Sixte
~ u
valiean , qu'il
avoit appris de R aphael.
R aphael Sanúo,
né
ii
U
rhin en
1483,
mort
a
Ro–
me ell.
1
r~o.
Voil:! le roi de la peinlure dcpuis le ré–
tablill!'mcnt des beaux
3m
en Ilali.!
11
n'a poin l en–
eore eu d'égal, quoique I'art de la PeiOlure re nferme
préfentcmcO! uoe intinilé d'obCerv31io ns
&
de eonnoiC.
fances , qu'il oe renfermoi! pas du lems de ce grand
géoie. Ses ouvrages om porté foo
n 0 111
par tou r le
m onde; ils foO! prefque auíli connus que l'Enéide de
V irgile.
Voya.
ce que dit I'abbé D ubas du rableau de
l'icole
d'Athenes , de celui d'Atlila , de celui oa Jefus–
Chrin doone les clés
a
S . Pierre, du tableau appdlá
la me.!!e d" pap' J""J;
enfin du lablean de la Irausfi –
gurarion de NOlre-Seigneur qu'on regarde comme le
ehtf- d' reuVle de ce peiorre; J'allois dire de la Pein–
ture , li le {c uvenir des ouvrages de I'antiquité
&
le
jugemelll du Poutlio n'avaient arrelé mOl! enrhou!ia–
Cme.
, D ígoe rival de Michel Ange, jamais perfonne ne re.
~U!
peu t·cue en oaillaor p.u s de go at, de
géoi~,
oi de
raJens pour la
p~ioture
que R aphael;
&
peuI-~tre
pe(_
fonne n'apporta-t- il jamais plus d'applieation a eet arr;
Perugio n'eCl conou que pa ur avoir élé m lIre de Ra–
phael. Mais bieo-ro t
~el
artille lailla le Perugin
&
Ca
maniere, pour oe prendre que eelle de la belle nature,
11
puiCa les beaurés
&
les richefres de Con art dans les
chefs·d'reuvrcs de fes prédéeeíTeurs, Sur le brui! des
ouvrages que L éonard de Vinei faifoit
a
Florenee , il
s'y trafpo na deux fois pour
eo
profiler .
11
eonlinua de
former la délieatelIe de
Coo
goíl r fur le natues
&
fu r
les bas-reliefs anliques, qu'il deílina long-tems avee l'at–
teorion
&
I'affiduilé la plus foulenue . -E nfin il joignit
a
ewe délieateffe de goílt ponée au plus ham point ,
uoe grandeur de maoiere, que la YL,e de la chal"'lIe
de Michel Aoge lui infpira tout d'un coup. Le pape
Jules
11.
le fil travailler dans le Varicao fnr la recomo
mandarioo de Bramante;
&
e'eCl alors qu'il peigni! les
ouvrages immorte\s doO! j'ai parlé ei-delTus . outre eeu"
que Ces diCciples fireO! Cur fes defreios.
IlldépendammcO! de l'étude que R aphael faiCoit d'a–
pres les feulprures
&
les plus beaux morceaux de
1'00-
',ique qui étoient
~ous
les yeux, il entretenoit des
g~nJ
qUI