ECO
nnj,
&
l'a (urpnffé par le goftt
&
la correé1:jon du def–
feiD, par l'élégaÍlce de fes compofitions,
&
enfin par
la
fuavité des couleurs. Quoi qu'i1 en foit, fes tableaux
.font tres-rares ,
&
d'un grand prix;
iI
les vendoit lui–
meme une fomme CODlidérable. Ce charmam anille
excelloit :\ repréfemer des étoffes,
&
fe fcrvoit,
ii
I'e–
xemple de Gérard Dow, d'un miroir convexe pour
arrondir les objets.
V an-del-Velde , (Adrien)
né
a
Amflerdam en
1639,
mon en
16n .
On ellime fes pay fages
&
fes tableaux
d'animaux .
li
a excellé daos le petit , mnis fes ouvra–
ges demanden! du choix : ceux de fon bon tems char–
m ent par la fratcheur du coloris ,
&
le moelleux du
pinceau; Ca couleur ell en meme tems fondue
&
vigou–
reuCe, Ces petites fi gures font na'ives
&
bien deffinées:
enñn ce ma\tre fait les déUces des curieu" qui font
partifans des 1110rceaux peints avec
IImo..r.
.
11 Y
a
eu plufieurs autres Van-del- Velde peintres hol"
Iandois dont il feroit trop long de parler ici ;
iI
me fuf–
fira de dire qu'ils fe font lOUS dillingués ¡¡ toucher le
payfage, les animaus , les
marine~ ,
&
les combnts de
mero
Voyez
MI\.RIHE, PI\YSI\GE,
&e.
Sealkm, (Godefro;)
né
a
Dordrecht en t
643 ,
mOr!
a
la HHe en
1706.
Eleve <\e G érard D ow, il ex cel·
loit
a
faire des pomaits
en
petit,
&
des (ujets de ca–
price:
Ces
tableauN fom ordinairement éclairés par la
lueur d'un flambeau ou d'une lampe. Les reflets de lu–
m iere qu' il a favamment dillribués , un clair - obCcur
admirable, des teintes parfaitemellt fondues,
&
des
ex –
.preffions rendues avec art, donnen t beaucoup de prix
3
fes ouvr3ges.
Van-der·W erff, (Adrien)
né
a
Roterdam en
J6r9,
mon dans la meme ville en
1727.
Ses ouvrages fom
tres-chers , par leur rareté
&
leur fini.
11
a travaillé dans
le g0\1t
&
avec le méme foin que M iéris . Son def–
Cein ell alfez correé1:, fa touche ell ferme , fes fi gures
om beaucoup de relief; mais fes carnations font fades,
&
appr'ochent de I'yvoire: fes compofitions manqueO!
al1ffi de ce feu préférable au beau fini .
11
a traité quel–
ques fuj ets q'Hifloire . L'éleé1:eur Palalin qui goaloit
fa maniere, le combla de bie lls
&
d'honneurs .
~es
principaux ouvrages font :\ Dulfddorp
dans.lacolleé1:lon
de cet éleé1:eur ; on y voit eOlr'autres les,qUllne lablcau?,
ql1'a faits Van-der-Werff fur les mylleres de la Re\¡–
gion,
&
qui foO! les chefs-d'reuvres de cet an ille .
Van-Hu)'Jum,
(
'Jea..
) né
a
Amllerda.m en
1682,
mort dans la mcme ville en
1749 ,
le pemtre de Flo–
re
&
de Pomone .
11
n'a point eu de mai tre dan's I'an
de repréfenter des fleurs
&
des fruits. Le velouté des
fruits I'éclat des fleurs, la fra\cheur
&
le tranfparent
de la' rofée , le mouvement qu'j( favoit donner au,: in–
feaes , tout enchante dans les tableaux de ce pelOtre
unique en fon genre; mais il n'y a que des princes ou
de riches particuliers qui puiilent les acquém. N OllS
poffédons depuis quelque tems en France, deux des plus
beau
x
tableaux de ce célebre artifle ;
iVI.
de Voyer d' Ar–
genfon qui defiroil les avoir, les couvrit d'or pour fe
les procurer.
Artiale de
M.
le Chevalier
DE]
1\
U–
CO URT.
E
COL E
L
O M B
1\
RDE,
(Peint.)
Le gran d goat
de deffein formé fur I'antique
&
fur le beau nature! ,
des contours coulans, une riche
ordonnan~e,
une belle '
ex preffión, des couleurs
ad mirabl~ment
fondues , un pin–
ceau leger
&
moelleux, enfin une
touch~ favao~e,
no:
ble
&
gracieufe, caraé1:érifent les célebres an illes de
cette
leole.
Soit que I'on ne regarde pour lombards qu.e
les ouvrages qui ont précédé
la
galerie Farnefe, fOlt
que I'on comprenne avec nous dans l'
hole
lombnrd~,
celle de Bologne , qui fot établie par les Carraches,
I ~
fera tofij ours vrai de dire que les grands maitres qm
fe Cuccéderent ici confécUlivemeO!, fe fbnt également
immonalifés par des roules difrérentes,
&
tolijours fi
belles qu'on feroit mché de ne les pas conno'tre.
Mais la maniere du Correge , foodaleur de
rOcole
lombarde
proprement dite, en le produit d'un heureux
génie qui re<;ut fon pincea!» de la main des graces; ce–
pendant 'on ne fauroit .s'empecher d'admirer les gtaods
anifles qui parurent apres lui: le Parme.ran, dont les
jigures charmames attachent les
reg~rds ,
&
dont les
dr3peries femblen t r tre agilées par le veO!; les Carr
7-
ches, gracieux ou correas ,
&
le yeres dans le
delTel~
melé du beau naturel
&
de I'amique; le Caravage, qlll
prenaflt une route oppofée, tirée de Con caraé1:ere, pelOt
b
nature avec tous fes défauts,
&
cependant avec tant
de force
&
de
vérit~,
ou'il laiffe le fpeé1:ateur dans I'é–
tonnement ; le Guide, 'qui fe fi t une maniere origil1ale
Ji
gOlltée de tout le monde; l'Albane, qui nous
eu-
Tome
v,
ECO
273
chante' par Ces jdées poétiques ,
&
par fún pinceau
riant
&
gracieux; Lanfranc, né pour I'exécution de,
plus grandes entreprifes; le D ominiquin, qu i a four–
ni par fe s Ir,VaU X une fouree inépuifable de belles cho–
fes; enñn le Guerchin, qui, meme fans la correé1:ion
du delfein, Cans aucun agrémellt , plalt encore par fo n
lIyle dur
&
lerrible . Voi13 les hommes qu'a produits
l'école lombarde
pendant
¡;~
COllrle durée, c'efl-a-.iirc:
dalls I'efpace d'un riecle;
&
dans cet inte rvalle il ne
vint point de taillis ni
a
cÓté , ni au milieu de ces
grnnds chenes.
Corregc , (Antoine AI/Igr; ,
dit
le)
né,
felon Vafa–
ri ,
a
Corrégio dans le Modénois , I'an
1475",
&
fe –
Ion d'aulres, plus vraiffemblablement en
1494.
mou–
rUl dans la me me viHe en
1
n4.
C e puilfant génie , igno–
rant fes grands talens mettoit un prix tres-modiq uc
a
fe9 ouvrages, &. les trav:;illoit d'ailleurs avee beaucou p
de Coin; ce qui joint au plaiar qu'¡1 prenoi t d'atli llcr
les malheureux, le tit vivre lui-meme dans I.a mi(cre .
Etant un jour alié
a
Parme recevoir le prix d'un de
Ces tableaux, qui fe montoit
a
200
li vres ,
00
le pa–
ya en monnoie de cuivre ; I'empreflemenr de poner cet–
le (omme :. fa p.auvre famille , l'empcch3 de faire
at–
tention
a
la peran teur du fardeau,
11
la cbaleur de
la
(aifon, ab cheinin qu'¡¡ 'avoit
a
faire
¡¡
pié, il s'échauf..
fa,
&
gagna une pleuréfie dont il mourut
11
la fienr de
~n I~.
.
11
ne paro\ t pas que le Correge ait rien emprunté de
perfoune; tout ell nouveau dans fes ouv rages , ,fes com–
pofi tions, fon dcllein, fa couleur , Con pincenu:
&
quel–
le admirable nouveauté! Ces penrées COllt tres-élevées ,
f..
coul eur enchante,
&
fon pinceau paroll manié par la
main' 9'un ange . II ell vrai que fes coO!ours ne (ont
pas correé1:s, mais i1s Con! d'un grand goal; res airs
de
t~res
fOil[ gracieux
&
d'un choix li ngulicr, princi–
palcmelll ceux des fcmmes
&
des pel its enfans. Si I'on
joint
~
tou t cela I'union qui p3rolt daus le travail du
Corrcge ,
&
le talcllt qu'il avoit. de remuer les
creu~s
par la fin etre de Ces
e~pre¡¡;ons,
on n'aura pos de pe,–
ne " croire que ces belles pardes lui velloieOl plulÓt
de
la
nature que d'aucune au tre lource.
Le Corregc n'élanl pas cncore (orti de (on bou rg .
quoiqu'il fUt déja un peintre du premier
ordr~ ,
fu t
ti
rempli de ce qu'H entendoit dire de R aphac l, que Ics
prin ces combloient
a
I'envi de préfeos
&
d'hon nenrs, qu'
iI s'imagina que cet artifle qui fai foit un ti grand bruit,
dCl'oit ctre d'un mérite bien fupérieur au líen, qui ne
I'avoit pas encore tiré de la
l11~diocrilé.
E n ilomme
fans
cxp~ri:n ce
du mOllde , il jugeoit de la
r~périori
lé du méme de Ra phae l Cur le lieo', par la dltférence
do leurs fortunes. E nfin le Gorrege parvint
a
voir un
tableau de ce peintre
li
célebre: apres I'nvoir examiné
avec attendon, apres av oir ptn ré ce qu'iI aur.oit fai!, s'il
avoit eu
a
traiter le
nH~me
ii.ljet que Rapilae l avoit trai–
té, il s'écria:
'Je J,ús
11"11
peintre ""jJi-bien
'111'
1""
&
il I'¿toit en eftet . II ne
(e
vantoit pas , pu ifqu'il a pro–
dui! des ouvrages fu blimes,
&
pour les
pen[ée~ ,
&
pour
l'exécUlion .
11
oCa le 'premier mettre des figures vé –
rilablemcnt en rair ,
&
qui plafonnent, comme difeO!
les Peilltrcs . Pour fes tableaux
ce
cheva!et, ils (on t d'un
prix immenfe.
'
P
m'meJan (Frnnjoi s IV¡n"-Z1!oli,
dit
le)
né
a
Par–
me en
1)'0 4:
&
mort dans la meme ville en
I )40.
Il
esécuta, n'3yant que feize alls, des tablcaux qUl au–
roient pti faire hOllneur
a
un bon maltrc. A l' .age de
vingt ans, l'envie de Ce perfeé1: ionner,
&'.
d:élUdler al'cc
tout le Coin poffible les ouvrages
de
lVllcnel-Ange
&
de R aphael, le conduilit aRome.
Ol~
rappone. que
pendant le fac de celle vil le en
rp7, II
tra\'a,lIo,! :(–
vcc tam d'attache
&
de fécurilé, que les foldals efpa–
gnols qui entrerent chez lui en furen.¡
f~appés;
les. pre–
miers fe cOlllcnterent de quelques dellelOs , les fmvans
enleverent tout ce qu'il polfédoi! . Protogene Ce trouva
, Rhodes dans .des circonflances pareilles , mnis il fut
plus heureux.
Voyez.
Protogene ,
au
mot
PE
I
H
T R E
S
1\
N C'I E N S .
Le Parmefan contraiO! de céder
a
la force,
&
pri–
vé de fes richelfes pittorefques, vin t
a
Bolognc, ou il
partag-eoi! Con gou t entre la Gravare
&
la Peinture,
quand· Con graveu r lui vola fes planches
&
fes dclfeins.
C elte.nou\"eilc perte mit le Parme fa n nu defefpoir , quai–
qu'il cut alTe"l.
prompte~ent
le bonheur de rec<;,uv rcr
ll–
ne partie dll vol.
JI
qUilla Bologne
&
fe rendlt
a
Par–
me 0\1 trouvant des Cecours
&
de la con Colation, il
ti t 'daos cene ville de grands
&
de beaux Ouvrages.;
mais enfi n s'avifant de donner dans les prétendus fe–
crets de l'Alchimie,
iI
perdit
11
les chercber,
Con
lems. ,
Mm
.
fOil