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ECO

cite, des ombres

&

des clairs bien

m~n3gl!s,

en C1lr3-

élérifeD! le mérite.

Mieh"-lIng. do Batail/o,

a

Rome en 1602,

mort dans la meme ville en 1660. 500 oom de famil–

le étoit

C.reoz,ú .

Son furnom

d.J Batail/n

lui vint

de foo habileté

11

repréfelHer ces Cortes de fUJets.

1I

fe

plaifoit au

fIi

a

peindre des Reurs, des fruits, furtout des

pallorales, des marchés , des foires , en un mot des bam–

bochades ; ce qui le tit encore appeller

Michd· Ang_

da

B amboehadn .

11

avoit une imagination vive, uoe grande

pr-ft4r.

de

m a io,

&

menoit beaucoup de force

&

de verité daos

fes peintures; Con coloris ell bon,

&

fa touche tres–

Jegere; rarement

iI

faifoit le delTein Oll I'efquiífe de foo

I3bleau. On

3

gravé quelques bat2illes d'apres ce mal '

tre

dans le

StraJa d. B ell. B .lgieo

de I'éditioo de Ro-

me

inIoJio.

,

Maratt.,

(

Cad.)

né en 1625' 11

Camérano dans la

Marche d'Ancone, mort

:i

R om

e

en

l i I 3.

André Sac–

chi le res:ut dans fon

leol.

,

on

Ca,!. Marntt.

rella

19

3ns. I! étudia les ouvrages de R aphael , des Carra–

ches,

&

du Guide,

&

fe ti t d'aprcs ces grands mai–

tres, une maniere qui le mit dans une hRute r<!putation.

J I deviD! un des plus gracieux peintres de foo tems ,

&

fes tableaux Ircs-recherch és pendaot fa vic , n'om point

perdu de leur méritc depuis fa m nrt .

Ce maitre a esccllé a peindre de vietges;

iI

étoit

fort inllruit de toutes les parties de Con art, poffédoit

bien la perfpeélive, avoit un bon coloris,

&

un deífein

tres·correél. On a de lui plu/ieurs planches g ravées

a

I'eau·fone, on

il

a mis beaueonp de goOt

&

d'cfprit .

Ses priocipau x ouvrages fom a Rome . La maifon pro–

feffe des jéfnitcs de París a un

S.

Xavier de ce mal–

Ire, indé pendamment de celui d' Annibal Carrache ; on

peut les comparer: mais n'oublions pas un trait

a

fon

honneur, rapponé par I'abbé Dubos. Carie M arane

ayam élé choifi comme le premier peiOlre de Rome ,

pour menre la main au plafond du palais Farnefe, fur

Jequel R aphael a repréfenté I'hilloire de P.fyché, il n'y

voulut rien rClOucher qu'au pallel , atin, dit·il, que s'il

fe trouve un jour quelqu'un plus digne que moi d'ar–

foeier fon pinceau avec celui de R aphael, il puiffe ef–

facer mon ou vrage pour y fubllituer le (ien .

ECOLE

V¡.;'N ITIEN NE,

(P.int. )

Un r.wanr

co loris , une

grand~

imelligenee du clair-obfcur, des

10U–

ebes gracieufes

&

fpir itoelles, une imitation fimple

&

tidele de la nature, qui va jufqu'a féduire les yeux ;

voill en généra l les parties qui caraéléritent fpéciale–

m ent les beaux ouv rages de cene

¡col•.

00

reproche

:1

I'¡eole

romaine ;l'avoir négligé le coloris , on peut

reprocher

a

I'leol_ 'V, ,,ieiennr

d'avoir négl igé le delfein

&

I'exprc ffion. Comme

iI

y

a

tres-peu d'anriques

a

Ven ife ,

&

tres-peu d'ouvrage du goat romain , les

peintres vénitiens fe

10 m

anachés a repréfemer le beau

nawrel de leur pays ; ils on t caraélérifé les objcts par

eomparaifon, non feulerpem en faifant valoir

la

véri–

table couleur d'une chofe, mais en choitiífam dans ce t–

te op'po/i tion, une vigueur harmonieufe de couleur ,

&

tOU! ' ce qui peut rendre leurs ouvrages plbs palpables,

plus vr3is,

&

plus furprenans .

11

ell iuutile d'agiter ici la quellion fur la préémioen–

c e du coloris, ou rur celle du deffein

&

de I'expreflion;

jamais les perfonnes d'un Ccntimeot oppofé ne s'aceor–

derom fue ccne prééminence, dont

O!l

juge touJours

par rappOrl

a

foi-meme : fuivan t que par des yeux plus

ou moins volupllleux, on ell plus ou moins fentible au

co loris, ou bien

a

la poétie pillorefque par un CCCUr

plus

(lU

m oins facile

11

étre ému,

00

place le colorille

au-delTns du pOele , 00 le poete au-deClus du colorille .

L e plus g rand peinlre pour n(lUS, ell celui donr les ou–

vrages nous fOn! le plus de plai lir, comme le dit foer

bien I'abbé du Bos. Les hommes ne font pas affeélés

égalo ment par le coloris ni par I'etpreffion, parce qu'

ils n'ont pas le mt:me fens également délicat, quoiqu'

i1s fuppofent IOOjours que les ob,ets affeéleot inlérieure–

m em les autres, ainti qu'iJ .en font eux-mémes affeélé .

elui , par exemple, qui défend la fupériorité du

P ouffin fue le Titien, ne cons-oit pas qu'on puiífe met–

tre au-deffus d'un POete, doUl les invenlions lui do

0 -

n ent un plaili r extreme, un artille qui n'a Cu que difpo–

fer les couleurs , dom I'harmonie

&

les richeífes, lui

font un plailir médioere L e partir.1n du T itien de fon

.c.Óté , plainr I'ad mirateur du Poufli n, de préférer au T i–

tlen, un pelOtre qui n'a pas fu charmer les yeuI,

&

cela

pour quelqoe iovemion, doO! il luge que

10US

les hom–

m es De doivent pas etre louchés parce que lui-mt:me

ne I'el! que foiblew ent . Chacun

~pine

done, en fuppo-

ECO

fan! cornme une choCe décidée, que la partie de In peio–

lure qui lui plait davantage, ell la partie de I'art qui

doit ayoir le pos

Cue

le aUlres.

¡

bis laiífon les hom–

mes paílionoé , s'accufer refpeélivement d'erreur 00 de

mauvais gO;II, il fera tOujour vrai de dire, que les

11l–

bleaux les plus parfai ts

&

les plus précieux , reront ceuJ:

qui

r~uniront

les beautés de

1',,01.

romaine

&

florenti–

ne

a

celles de

I'itol_

lombarde

&

vénitienne. J e vais

préfememem nommer les priocipaux artilles. de cene der–

niere

¡col• .

Les Bdlino,

fr.ra,

(GmtiJ

&

'Jear.)

en jellerent

les fondemens; mais c'ell le T ilicn

&

le G iorgion qu'

il faut mettre

~

la tete des célebres artilles de ce lIe é–

cole : ce Cont eux qui m ériten! d'en etre regardés com–

me les fondatcurs.

BelJin, (G.ntiJ)

a

Veoife en

J

42 t, mOr! en

15'01

tit beaucoup d'ouvrages, la plOpart

~

détrempe,

qu'oo recherchoit alors avec empreífement,

&

qui oc

fubfilleot plus aujourd 'hui . Mais on n'a poim oublié ce

qui fe palfa entre Bellin

&

Mahomet

11.

Ce fame ul

cooquéranl qui deflinoit

&

qui aimoit la peinlUre, ayaot

vil des tablcaux du peintre de VeniCe, pria la républi–

que de le lui envoyer . Gentili partit pour Conllantino–

pie,

&

remplil ¡-idée que fa hautelTe avoit cons:ue de

f~s

lalens .

11

tit pour ce prince la décollation de S.

jean-Baptille, on le grand feigneur remarqua Ceulcment.

que la peau du cou doUl la

t~te

venoit d' etre fé–

parée, n'étoit pas exaélemen t rendue;

&

pour prou–

ver, dit-on, la julleífe de fa critique,

iI

offril de faire

décapiter un efc1ave. " Ah Ceigneur, répliqua vivement

" Bellin, diCpenfez-moi d'imiter la nature, en outrageant

" I'humanité . " Ce trait d'hilloire pourroit n'etre pas

vrai; mais

iI

n'en ell pas de méme de la maniere dont

le fu ltao paya Bellin; il le traita comme A

le~andre

a–

voit fail Appelles. Tout le monde fait qu'il le congé–

dia en lui mellant une couronne d'or Cur la

t ~te,

une

chaine 'd'or au col ,

&

une bourfe de trois mille ducats

d'or entre les mains. La république de Venife cOlllen–

te

de.la

conduile de Bellino, lui afligna une fonc pen–

lion a fon relOur,

&

le nomma chevalier de S . M are,

B e/lin, (

'J.an

)

a

Venife en.

1422 ,

mouru! dans

la meme ville en

J

512.

Curieux de favoir le nouveau

fecrel de la peimure

a

I'huile, il s'habilla en Doble vé–

nitien, vim trouver fous ce déguiCemenr Amaine de

M efli ne qui De le connoilloit pas,

&

lui tit faire fon

pomai!: apres avoir ainti découvert le my Clere que ce

peintre cachoit avec foin,

&

dont il tiroit loute Ca gloi–

re,

il

le rendit public dans fa patrie. On voit encare

par quelques ouYrages de Jean

&

de Gentil Bellin, qui

fom

a v

cni fe, que

J

ean manioil le pinceau plus len–

drement que fon frere, quoiq u'il y ait beaucoup de fé–

cherelle daos fes peintures; mais

iI

a trayaillé le premier

a

joindrc I'unioo

~

la vivacité des couleurs ,

&

a

don–

ner un commencemeot d'harmonie , dont le Giorgion

&

le Titien fes éleves

one

fs:u faire

UD

Ii

bel ufage. Le

golll du dellein de Bellin eU gOlhique,

&

fes altiludes

font forcées,

iI

ne s'en montré que ferv ile imitateur de

la natore; cependant il a m is de la Dobleífe dans fes

airs de

t~tes.

On n'appers:oit point de vives expreffions

dans fes tableaux ; aufli la plOpart des fujels qu'il a trai–

tés , font des vierges. L e roi a le portrait des deux Bel–

lino frer es .

'litirn l

/u.Ui,

naquil a Cador, dans le Frioul, I'ao

J

477,

&

mourut en

J

5'76. Ce peintre , un des plus cé–

lebres du monde, élOit occupé

depui~

long-tems chez

Bellin a eopier Cervilemcnt le naturel , lorfqu'entendaol

loüer de toutes parts le coloris des ouvrages du Gior–

gion, qui avoi t été foo ancien camarade, il ne fongea

plus qu" cultiver Con amitié, pour protiter de fa nou–

"elle maniere . Le G iorgion le res:ut d 'abord fans dé–

tiaDce: s'appor eevant enCuite des progres rapides de fon

émul~,

&

du véritable fujet de fes tréquen tes vi/ites,

i1 .

rompoit tout commerce avec lui . Cependant le T iticn

eut peu de tems apres le ehamp libre daos la carriere

de la peimure, par la mOrt prémalUrée de fon rival de

gloire. Ce fut alors que redoublaDl fes foins , fes réfle–

xions

&

Ces travaux , il parvin t

:i

furpaffer le GiorgioD

dans la recherehe des délicateffes du natorel,

&

dans

I'art d'appri voifer la tierté du coloris , par la fonte

&

la variété des teintes. On fait qnels Ont été fes Cuc–

ces.

00

le chargea des ouvrages les plus importans

~

Ve–

nife, :\ Padoue ,

a v

iccDce

&

F errare .

11

Ce dillin–

gua prefqu'égalemem dans

10US

les genres, traitanl avee

la méme facililé les grands

&

les petits fujets . PerCon–

ne en Italie n'a m ieux entendu le payfage, ni rend u la

nature avee plus de vérité. Son piDceau U:Ddre

&

déli-

cal