ECO
Gui
deffinoi~Dt
poor lui tout ce qué PItalie
&
la Gre–
ce pollédoient de rate
&
d'exquis.
00
remarque qu'il n'a laillé que peu ou poiu t d'ou–
vrages imparfaits ,
&
qu'il les 'finiffoit extrcmemen t ,
qunique promptement. C'efl pour cela qU'Ol) .voit de
lui un crayon de petites parties, comme des malOS, des
piés des morceaUI de ,draperies, qo'i1 deffiooit trois ou
qUfit~e
fois pour uu m eme (ujet,
afjll
d'en faire un
cnoiI convenablc,
JI
mourut :\
la
tleur de (on age, n'a.yaot
qU6
trente–
fcpt 311S, épu ifé par f'amollr qu'i1 3voit pour les
f~ m
mes
&
mal gouvcroé par les medccins
¡,
qui il avoit
caché la caufe de Ion mal. Le grands peintres ne
tont
pas CCUI qui, ont, couru la plus longue carriere ; le
Parme(ao, Watteau, le Sucur, Lucas de Leyden, ' le
Correge, fom mons entre trente· fi x
&.
quaranr
p
ans ;
Vandyck
a
quarante-deux aus, le Valentin
&
, ~
Gior–
gioll :\ trente-deo :
&
treutc-trois sus,
Raphacl refufa de (e marier avec la niece d'un car–
dinal, parce qu'il fe tlatoit de te devenir, fuivam la
pro me([e que L éon X, lui eh avoit faite.
Un heureux géoie, une imaginalion féconde, une
compofilion () mple,
&
en meme tetas fublime, un
~au
choix, beaucoup de correétion daos le delfe in, de gra–
ces
&
de noblefle dans les fig ures, de !ineffe dans les
pen(ées de nature l
&
d'expreffion dans les altitudes;
lels fon les trails au"quels on peut reeounoiere la plú–
part de
Ces
ouvrages. Pour le eoloris, il di fOr! au–
deffous du Tilien;
&
le pineeau do Correge efl faos
dome plus moelleux que celui de Raphael.
Ce célebre maltrc manioit parfaitemem le crayon; fes
deffeins
(0 01
finguliercrncut reeherchés: on peul I(s di–
j}inguer
¡,
la hardieffe de (a main, aU'x contours cou–
lans de Ca figure,
&
fUf-tom
¡,
ce goGt élégant
&
gra–
cienx qu'il menoil dans IOUI ee qu'il fai(oit ,
Le Roi polIede quelques lableaux de chevalet de Ra–
phacl, entr'autres une vierge connue fons le nom
de
la bell. j ardiniere ,
11
Y a den! beau x morceau x de ce
Cavanl m.hre au palais royal: Cavoir une faime famil–
le, tableau d'environ deux piés
&
demi de haut fu r
vingt pouces de large,
&
S . Jean dans le defer!; M,
le duc d'Orléans régent du royamoe paya vingt mille
livres ce deroier tableau de R aphae l , Enfi n on a beau–
coup gravé d'apres ce grand homme ,
Voyez fa vi.,
'Vous y trouvere? bien d'aotres dérails,
On eomple parmi le, difciples, J ules R omain, Per–
rin de l Vaga,
&
plufieurs autres; mais on doiL com–
pter pour peintres 10US eeuK 'lui ont
su
protiter des ou–
vrages de Raphael,
Prima/ice,
né
a
Bologne en
1490,
ma r!
11
Paris en
J
n o, J ules Romain perfeétionna les priticipes; le due
de Mamoue l'employa
a
décorer fon beau cha teao du
T. L es onorages de flu e qu'i1 y (j t donneren t une
ti
grande idée de fes "taleos·, <ju'il fur appellé
a
la cour
par
Fran~ois
1.
JI
a embelli FoOlainebleau de fl atues
<jui furenr jettées ,en bronze , de (es peintures ,
&
de
celles que N icolo ,
&
plutieurs aut res éleves ,
Ool
fai–
tes fu r fes de{feios; mais le peu d'ouvrages qui nous
reflent de cet anifle ( car la pl Gparr ne fubliflent plus) ,
m érirent feolemcllt d'ctre loüés pour le eoloris
&
les
auilUdes des fi gures,
00
voit taos peine qu'ils fonl
peints
de
pratique,
&
manquent de eorreetion ; cepen–
danr cefl réellement
11
lui
&
a
ma;tre R oux , que
la
France efl redevable du bon gOI'n de la )leimure,
Jules R omain
(
fon llom de famille efl
J ,d io Pip–
pi)
,
né
a
R ome en
149)."
mon
á
Mantooe en ti46 ,
1.1
a été le premier
&
le plus favant des difciples dc
Raphael , Sujels d'hiltoire, tableaux de chevalet, OU" Ia–
ges
it
(¡ efque, porrrails , pay(ages';
iI
excelia dans touS
ces genres ,
11
fe momra un peintre également fage,
fpiritoel
&
gracieux , comme limpIe imitaleu r de Ra–
phacl. Enfsite (e livrant tout
a
coup
a
l'etror de fon
g€nie ,
&
fe
tra~ant
une roure oouvelle, il ne mérita
pas de moindres éloges, Aucun maltre n'a m is
da~ls
fes rableau" plus d'efprir
&
de fávoir; en un mot fes
ouvrages, malgré les défauts '1u'oo peut leur reprod)er,
feront touJours I'admiration du public ,
Ce célebre an ifle embellit le chateau du T du duc
de Mantoue, comme architcéte
&
comme peinlre . Les
ehefs-d'reuvre qu'il y ti r cootribuereot 000 feulemem
a
fa fonune par les bieofaits don t le prince. le combla ,
-mai.s encore
a
fa sílreté par 'la pui(Jante
protc~i?~
du
duc, Elle (auya Jules des recherehes qu'o n fall011 de
lui pour fes delIeios des dlampes diffolues , gravées par
Marc Amoine,
&
que l' Arétin acaompagna de fonnets
non moins condamnables, L'orage tomba fur le gra–
veur , qui auroit perdu la vie, fans la faveur
&
le eré–
dit du cardinal de Medicis.
ECO,
277
Les' dclfeins que Jules alavés au billre CQt)t tres–
.qimés ; 00 y remarque boaucoup de cor;eétion
&
d'" Cpri'!,
11
Y a aum beaucoup de liberté
&
de
iJar–
dielfe dans les rraits qu 'il faifoit toGjours
a
la p.lume
s!~
ficné
&
de nob le(re dans (es airs de tete; mais ii
ne faut point rechercher dans res deaeins des contours ,
coula.ns, ni des draperies riches
&
d'un bon goal , L es
bataillcs de Con llantin de ce grand ma;tre fOn! dans la
ehapeile de Six tc au vatiean, L e manyre de StEtiennc:
qu'on voit
a
Get,les au maítre aUlel de la petite églife
de (aitl C Edenne, efl admirable pour I'obfervalion de la
v raillemblance poériquc,
Perrin del V"ga,
né dans la T o(eane en
15'00 ,
mort
;l.
Rome cn
1
)47,
II vint fort jeune dans celle ' eapi–
tale par goul[ pour la peinture,
&
fe mir
a
deffiner n–
vec beaueoup d'affiduité , R,aphael remarquant fes la–
leos
&
Con génie ', en fit fon éleve,
&
lui procura des
ouvrages con ti dérables, Apre; fa mort, Jules Romain
&
Franc;ois Penni partagerent avec lui les peintures ,
dom i1s avoieot
11
direétion, La fale d'audience du
vadcan, eclle
OU
I'on
re~oir
les amba{fadeurs des leteS
couronnées, efl pre(que entiercment de ce ma;rre; l1,lais
il n'a pas pein! les Irois tableau" de cette meme (ale
qu'on y voit tolljours ,
&
'lui rcpré(entenr l'affreux maf–
faere de la S, Banhelemi,
Objdi:.are oculis monflra ind-ignan/ibltS a.rif'o
Horrt';t afpdlu pie/a; ,
&c,
Perrin del Vaga
s'e~
diflingu é panieulierement
a
décofet·
les lieuK fe lon leur u(age, genre dans lequel il a excellé .
N icolo del /lbbale,
né a M odene en
1
p
2,
mOr!
a
P ariS VerS l'al1 1580, E leve du Primatice, ce peintre
I"engagea de venir eu France avec lui ,
&
i1s travai l–
leren t enfem ble
a
peindre
a
frerque dans le chheall
de F oOlaioebleau la galerie d'U ly rre ainfi nommée ,
p~rce
que les avantures du, roi d' lthaque étoienl repr':–
fentées dans cene galerie en cinquan te-huit tableauK.
L 'ouvrage efl prefque enlierement détruil . L es feuls
detleins qui étoient de la, main du Primatice, doivent
fub fi fler cl1core'; du moins ils faifcjient un des orqe–
mens du cabiner de M. Cror.1t aVAnt fa mOr! ,
B a'roche ( Fréderic)
né
a
U rbin en '
1
p8 ,
mort
dans
la
mime ville
J 612..
Le
c~rdinal
d.lI~R ov ere
prit fous fa proteétion ce celebre artifle , qui o'avoit
encore que vingt ans,
&
I'occupa dans Ion palais .
C 'efl un des plus gracieux , des plus judieieux,
&
des
plus aimables peiUlres d'ltalíe ,
11
a fait beaucou!, de
tableau" d'hitloire, mais il a fUrlout réuffi- dans les Cu–
jets de Mvodon,
ll'
fe fervoit pour fes .ierges d'uDe
fee ur qu'il avoit"
&
pour le petit chrifl d'un énfallt
a.
Celte
m~ me
freur,
L 'ufage du-
Baroche
étoit de mod eler d'abord en
cire les figures qu'il vouloit peindre, ou bien il fai–
foit meme des perlonnes choilies de l'ulle
&
do: I hu–
tre fex c dans les altitudes propres
a
fon fuj et , On re–
eonnolr dalls [es ouvrages le flyle
,&
les graces du
C orrege ; mais quoiqo'il deffin at plus 'correétement que
cel aima!>le p'eintre , fes e0l110ur; n'étoiem ni d'un
ti
grand go Gt ni fi naturels; il outroit les -anitudes de'
fes figures,
&
prunon<;oit trop les pan ies du eorps,
U on
a gravé
d 'ap~cs
lu i ,
&
lui-m eme a gravé plu–
fieurs morceaux
a
l'
eau - fone, qui petillent de feu
&.
de génie, Ses tableaux fom un des ornemens des ca-
binets des curieux ,
'
Feti,
(
D . mini,!ue
,)
n" a R ome el1
J
r89 ,
mOr!
a
V cn ife en 1624'
iI
la fieur de fon
~ge;
fa p.ffion pour
les femmes abregea (.1 carriere,
11
fu! difciple de Ci–
voli, mais
il
perf"aionna fon go ut par l'étude d,es ou–
,vrages des premiers ma;tres de R.ome, Il
avol~
une
gran de maniere, de
la
6neffe ,dans (es pen fées, une ex–
pre ffion vive , une touchc piquante,
&
quelque chofe
de moclleux' 00 lui defireroit feulement plus de eor–
reaion ,
&
u~
ton de eouleur m9jos noir: f!; tableau.
fom fort gou tés des am.teurs , Le palais du duc de
Maluoue a été cmbelli des geintures du Feti, Ses
deC–
feins font exuememenr rares ;
,&
heurt~s d'u~ I?r~~d
goGt,
11
a faíl des études admllables pelntes a I hUlle
fur du papier,
Sa(chi
,
(/lndrt! )
né
a
Rome en
1
f.99 ,
mon dans
la méme
vill~
en ¡ 661, Oil retrouve dans fe,s ouvra–
ges les graees
&
la tendrerre du coloris qu'on admire
dans les tablcaux de l' Albane , don! il fut éleve, Ses
fi –
gures brillent par I'expreffion, fes draperies par la tim–
plicité ; (es idées
Cont
nobles ,
&
fa touche finie (ans
e–
fre peinée. Ses de(feins foO! auffi trcs-précieux; une
b~lIe
compolitiou , des expreffions vives-" une tOuehe, fa-
CI-
••