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26S

ECO

tjue l'étude partieuliere des ouvrages de Miehel-ADge

&

du Parméfan, dI: un des rel1aurateurs de la Peimu–

re en Franee, ou fe trouvent la plus grande parde de

fes ouvrages . La galerie de Footaineblean a été eon–

nruite fur fes de(feins

&

cmbellie par fes peintures, par

les frifes

&

les omemens de nuc qu'il

y

tit. Maitre

R ous pofiédoit le clair-obfcur, De manquoit pas de gé–

nie dans fes compoutions, dans fes expreffioDs

&

dans

fes attitndes; mais il travailloit de caprice, confultoit

peu la oature,

&

aimoit le bifarre

&

I'extraordioaire.

On a gravé d'apres lui, entr'autres pieces, les amours

de Mars

&

de Vénus, qu'il tit pour le pocte Amin .

Volttrre,

(

Daniel .Rite;arelli d.

)

oé en 15'09

ii

Volterre, ville de la Tofcane mort

il

Rome en 15'66.

Michel-Auge lui montra les' fecrets de la Peinture,

qui lui prcicurerent beaucoup de gloire,

&

de travail.

Les ouvrages qu'il a faits

:l

la Trinité du Mont, fur–

tout dans la chapelle des U rlins , [ont fort eOimés ;

mais en particulier fa deCceote de Croix paffe pour un

ehef-d'ceuvre de l'an,

&

pour un des plns beaux mor–

ceaux qoi Coiem a Rome .

00

voit auffi une deCcente

de Croix de Volterre dans l'égliCe de l'h6pital de

la

Pitié

a'

Paris,

&

une troifieme dans la collcé\:ioo dn

palais royal. Les de(feins de ce peintre COllt dans la

maniere de Michel-Aoge: eofin il s'eO diOiogué dans

la Sculpture.

Civol;

ou

Cigoli,

(

L1/dovieo

)

né au chateau de Ci–

goli en ToCeane, en 15'5'9 , mon

:l

Rome en 16r

3 ;

a

donDé pluueors ouvrages, qoi Cont aRome

&

ií Flo–

reo ce. UD

Eece Horno

qu'il tit en eooeurrence avcc

le Baroche

&

M ichel-Ange de Caravage, Ce trouva

fort Copérieur anx tableaux des deux autres maitres.

Le Civoli avoit un gra nd goat de defi'ein, du génie ,

&

un pinceau vigoureux.

e

orlon.,

(

P iétr. d.

)

a

COrlone dam la T o–

fcane en 15'96, mourul

ii

Rome en 1669. 11 momra

peu de diCpotitioo pour fon arl daos le commence–

mens , mais un travail affidu développa fon génie . 11

fe tit connoitre par l'eolevemeot des Sabines ,

&

par

ulle bataille d'Alexandre , qu'il peignit daos le palais

Saccheui . 11 augmenta Ca réputation par les pcintures ií

frefque du palais Ba,berin. Enfin le graod-due Ferdi–

Daod

f.l .

'employa ce célebre artiOe pour décorer de

fes ouvrages foo palais ducal

&

Ces

galeries.

Son tableau de la Trinité en dans la chapelle du S.

Sacrement de S. Pierre de Rome . La chapelle de Sil–

te, au Vatioan, eO ornée entr'autres peintures, d'uoe

N otre-Dame de pitié, du Cortooe.

00

Itoit de ce mal–

tre a l'h6tel de T ouloufe, le R omulus fauvé, préfen–

par FauOule ií Acca Laurentia :' morceau précieux.

Cet exeellen t artiOe 5'eO encore diOingué daos l' Archi –

tcé\:ure .

il

fut iohumé dans I'églife de fainte Martine,

qu'il avoit batie ,

&

a laquelle illaifia eent mille écus

romaios.

Romane /Ji, (')ean-Frtlnfoir)

né ií Viterbe en 1617,

mon dans la

m~ me

ville eo 1662. 1I eotra dans 1',,–

c.o/e

de

Pi~tre

de Cortooe,

&

s'y diOingua. L e car–

dinal· Ma1>arin le fit venir en France, on le Roi le

comb'la d'honoeurs

&

de bontés. Ses principaux ouvra–

ges [ont ií frefque; on en voit encore au vieux lou–

vre, dans les lambris du cabinet de la Reine. R oma–

nelli -étoit habile deffinateur, bon' coloriOe,

&

gracicuI

daos fes airs de

t~tes;

mais fes compofitions manq uent

de feu

&

d'e¡ preffion.

Art;"e d. M. le

C

hevali.r

D E

]AUCOURT.

E e o

L E

F

R A N

~

o

1 S E, (

P e;nt. )

il

eO difficile

de earaé\:ériCer en général ceue

leole;

ear

il

paroit que

les Peintres de eette nation ont été dans leurs ouvra–

ges

a(fez différens les uos des autres. Dans le féjour

que les jeunes éleves om fait en Italie, les uns om pris

le goat romaió, d'autres qui

le

Cont arretés plus loog–

tems ií VeniCe, en Com revenus avec une inclination

particuliere pour la maniere de ce pays-liI. L es uns om

fuivi le goO t de I'autique, pour le de(Jein;

&

d'autres,

eelui d' Annibal

Carra~he.

On reproche ií quelques-cns

des plus célebres. Peintres

fran~ois,

un coloris alfe? tri–

vial; mais ils ont d'ailleurs tam de belles parties, que

leurs ouvrages Cerviront roOjoors d'ornemem au royau-

me,

.&

Ceront admirés de la poOérité.

.

Le Primariee, maine Roux, Nicolo,

&

plus enco–

re Léonard de Vinci, om apporté le bon goOt dans

ce royaume foos le regne de

Fran~ois

I.

00

Cail a(Jco¡

qu'avam eUI , tout ce que nous faifions dans les Am

éroil barbare

&

gorhique.

1

COlljin, (') . an )

né ií Soucy pres de Seos, dans le

xvj. (jede., do!t etre .rega.rdé comme le premier pein–

tre

fran~ol'

qUI

fe COH falt quelque réputalion; maí,

il

EC O

s' attacha dava\ltage al peindre des vitres, que des

fA'

bleaul: eependam il en a fai! quelqucs-uns . Le plus

con fidérable eO le jngemem univerCel, qu i eO dans la

CacriOie des M iriimes de Vineennes _

Quoiqu~

Coulin

fOt bon deffinateur,

&

qu'il ait mis beaucuup d'espreC–

f10n

dans fes teteS, Ca maniere feche jointe

it

un cer–

tain goat gotique, le fera totrjours diOinguer des pein -

tres qui l'on t Cuivi.·

,

Frtm;n<t, (Martin)

a

Paris en 1f67, mort dans

la meme ville en 1619, montra apres fon retou r d' l–

talie, une maniere qui lenoit de celle de M ichel An–

J(e. !I étoit Cavallt,

&

afie? bon deffinateur.

00

dé–

couvre de I'invention dans Ces tableaux; mais les

tX–

preffions fortes de Ces figures, des mufcles,

&

des nerfs

durement proDoncés,

&

les aa ions de Ces per((ltlnages

trop recherchées, \le Cauroient plaire. L 'ouvrage le plus

eonfidérable de Freminet; eO le plafond de la chapel–

le de Fontainebleau.

Plofieors peintres fuceéderem

a

ce maitre ; mais loin

de perfeé\:ionner fa maniere, ils lailTerem lomber pour

la Ceconde fois Dotre pein ture dans un goat fade, qul

dura jufqu'au tems que Voüet revint d' ltnlie.

Vo,1tt, (Simon)

né a Paris en 15'82, mort dans 13

meme ville en 164t . 11 fit un long CéJour en ltalie,

&

A

Con

retour en France, L ouis Xlll. le nomma ron

le,

peintre. On peut le regarder comme le fondatcu r

de l'

/eo /e franfoi{e,

&

la plupart de nos mcilleurs

maitres ont pris de Ces

le~olls.

On compte parmi fes

éleves, le Sueur, le Brun, M ignard, .Mole, TeOclio ,

du Fre!ilOY,

&c.

Voüet inventoit faeilement

&

cooful –

toir le natorel; mais accablé de travail,

il

Ce fit une

mauicre expéditive par de grandes ombres,

&

par des

teinles générales peu recherchées.

11 y' auroit lieu de s'étonner de la prodigieufe quan–

lité de Ces ouvrages, ti l'on

00

favoit qu' un gtand

nombre de (es élel'es travailloit fur

Ces

delTeíos, que

Voüet fe contemo it de reroucher eofuite. Les ouvra–

ges de ce peintre manquent , Don-feulemenr par le deC·

fein qui n'eO poinl terminé , mai! fur-Iout par le co–

loris qoi eO généralemen t mauvais ; d'ailleu rs l'(ln ne

voit dans fes figures aucune expreffion des paffions de

I'ame,

&

Ces

t~!es

ne diCent rien. Le plus grand mé–

rite des ouvrages de cet aniOe, vient de

Ces

plafonds ,

qui ont dooné

11

Ces

diCciples I'idée . de faire beaucoup

mieux.

P otljJin, (Nieo/a!)

né en 15'94 a Andely en Nor–

mandic , mourot

ii

Rome en 1665" On peo! le nom–

mer le

Raphae/ de /a France.

Il étoit de fon tems le

premier peintre de l'Europe . Un beau

&

hcurcox gé –

nie, joint au travail le plus affidu . le tirent marcher

a

grands pas dans la route du Cublime . Son mérite avoit

aéJií éclaté, lorfqu'il partit pour l' ltalie. U uiquement

animé du de(jr de fe perfeé\:iooner dans Con art,

il

v~cut paul'te, mais cnntent . On l'a nommé

l.

p.;'¡lr~

de!

gtnS

d'eJprit

&

d.

go'¡t;

on pourroit auffi l'appel –

ler

le pein/re des Javan! .

Aucuo majtre particulier n'eu t

la gloire de le former,

&

il 1I'a lui-meme fait aucun

éleve. On admire fa grande maniere, fans pfer l'imi–

ter ; foit qu'on la [[ouve inacceffible , Coil qo'on crai–

gne en

y

ent rant de 1I'en pas CoOtenir le caraé\:erc .

Le jugement, la Cage(fe,

&

en meme

te.ms

la DO–

ble(fe de Ces compo(j tions , l'expreffion, I'érudition, la

eonvenance,

&

la poéue de l'an, brillent dans

IOUS

les

fujets qu'il a traités. Ses inventions CODt des plus in–

génieofes; Con Oyle eO fort, grand , héro'iqoe. Ses pre–

miers tableaux fo nt bien coloriés; mais dans la Cuite il

a paru craiodre que le charme du eoloris ne lui

fic

négliger le defieitl,

&

n'6tft t

a

Ces

produé\:ioas le fi ni

qo'i1 y vouloit meure.

00

dit qo'il inventoit encore ,

quand

iI

n'avoit pll15 les talens néce(faires

ii

l'exécu–

lion de fes invemions. Son génie avoit furv ecu

¡¡

la

dextérité de fa main.

.

Ce génic le portoi! plus Couvent au caraé\:ere noble,

mMe,

&

févere, qu'nu gracieux . Son de(fein eO pref–

que

3U!li

correé\: que cel ui de Raphael.

00

pretend

que fa paffion pour l'antique eO

(j

Cealible, qu'on pour–

roit quelquefois indiquer les Oames qui lui

0 111

Cervi de

modeles. De -

Jii

vieot le trop graDd nombre de plis

de fes étoffes,

&

un peu trop d'oniformité dans Ces at–

litudes

&

daos Ces airs de tetes. II femble encore que

le nud de Ces figu res y fait deurer cene délicateífe de

ehair, que Rubens

&

le Titien préCentent pleine de

fang

&

de vie.

On voit

:l

Rome divers ouvrages du Poo/lin; mais.

la plus grande patrie eO heureoCement revenue eo Frao–

ce. L'églife de S. Germain-cn-Laye po(fede la belle

c~n.

de ce célebre mallre,