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26()

ECO

Brwgel, (Pierre)

fon frere. furnqmmé

le

jwnt,

:a fuivi un autre ¡;uur; les fUJets ordinaires dé les ta–

.bleauI fonr des incendies, des feux, des (iéges, des

rours de diables

&

de magiciens. Ce genre de peinture,

dans lequeJ il excello\r,

)'3

fair furnum,mer

J3r<1lgel

,d'enj er"

P "

PI"

.

.d

A

d'

R"bcnr

(

rerrt-

11ft

)

,oflgmalre ' nvers, une

tres-bonne .famille" naquir

a

Cologne en In7,

,&

~ou­

rur

11

Anvers en 1640, C'dl le re/lau rareur de

lleole

fl am(tndt,

le Titien

&

le Raphael des Pays-bas,

C?n

conno;r fa vie privée j elle

di

illullre, ,mais nous la lalf–

fans

a

par!,

Un gOln dominant ayant porté Rubens

a

la P.cinture!

il

le

perfe~ionna

,en ltslie ,

{'i.

y prit une mame,e qUI

lui fu r propre , Son génie yafle le .rend!t capable

d'e~é,cuter ,tout ce qui peut entrer .dans la fiche compoClllon

d'un tableau, par la connoiJT'ancc qu' il avoi t des BeJlcs–

L eltres, de I'Hilloire

&

de la F able, JI inyeproit faci –

Jemenr,

&

fon imagination lui fourn ilroit plufieurs .or–

donnances égalemellt belles . Ses auitudes fO)1l variées,

,&

fes airs de

t~tes

font d'une beauté Jinguliere. JI

y

a

dans fts idé.s une abondance,

&

dans les expreffions

une "ivacité furpren ante, Son pinceau efl moelleux, fes

louches f., cilcs

& .

legeres ; fes camations fral ches,

j!){

fes draperies jeuées avec art ,

II a l raité fupérieurement 1',Hilloire;

iJ

a ouvert le

bOtJ chemin du coloris , tJ'ayant poinr trop agiré fes lein–

les en les me lant, de peur que venanr

1

fe COIJompre

'par la grande fonte de couleurs, elles ne per9ilfeJH trap

leur éclat , D'Jlil leurs )a plltpart de fes ouvrages étant

grands ,

&

devant par conféquent etre ,vOs de )oin,

iI

3

,'nu lu y conferver le caraaere des !l,b)els

&

la frai–

cheur des earllations , E nfin on n.e peut trOP admirer fon

intelligence du ela ir-tJbfcur, I'éclat, la force , I'harmo–

.!lie

&

la ,'érité qui regnent dan' fes .compolitions.

Si I'on confid ere la quantité ,étonnante de cel les que

cet homme célebre a ex écl1 tées ,

&

dont on ,a divers

catdlogl1eS , 011 ne fera pas rurpris de !rouver fouvent

des incort <él:;ons dans fes figures; mais quoique la na–

(ure entra;nat plus Rubens que I'amique ,

il

¡le faur pas

croire qu'il ait été peu favanr dans la pamie du D eOein;

il a prouvé le cont raire par divers morceaux dcffiné;

,d'ull goitt

&

d'une corrtaion .que les bans peintre; de

1'lco[e

romaine

n~

defav oueroient pas ,

, Ses ouv¡ages fo nt répandus par-tout,

&

la ville d'An–

vers a métité .la curiolir\! des ,élrangers par, les. feuls ta–

bl~aux

d,e ce rare géni.e , On vante en partlcu lter fingu–

Ii' relnent celpi qu'elle potfede du ¡:ruclfi emet)¡ de Na–

Ire Seigneur entre les deux larrons.

, D alls ee' chef-d'reuvre de I'art, le mauvais larron qui

,3

eu fa jambe meurlrie par un (oUP de barre de fer

dont le bourreau, l'a frappé " fe foOleve

fu~

fon gibet;

&

par .cet ,cflort qu'a produ tt la douleur,

tl

a forcé la

l ete du clou qui tenoit le pié atlaché au poteau fune–

fie: la tele du d ou ell l)l eme C)13rgée .des' dépouilles

hideufes qu'elle a emportées en déehirant le,s

~hai~s

du

pié a-lravers Jequel el le

11

palré. Rubens qUt (avolt

¡¡–

bien en

i ~p(lfer

a

I'reil par la magie de fon dll,ir-obCcur,

fa ir pJlrottre le corps du larron Jortllnt du

COIn

du ta–

bleau' dans cet eflort,

&.

ce corps ell

encor~

la chair

la plus vraie qu'ait peint ce grand color itle , On voir

de profi I la

t~te

du fupplicié,

&

fa bou che , dan! eetle

¡¡tuation fait encore mieux remarquer I'ouverlure énor–

p1e ; fes yeux dont la prullellt ell renverfée,

&

dont

on

n'apper~oit

que le blanc lillonné de veines rougeft–

tres

&

lendues; enón

l'a~ ion

violente de tOUS les mu–

fc les de (o n vifage, fom prefque oüir le s cris horri–

bles qu'iI jetle .

Rifle" . !ttr la Ptin¡. tome

l.

Mais les pt intures de la galerie du J...uxembourg,

(Jui ont paru gravées au commencement de ce (jede,

,&

qni

~onti.ennent

yingl-un grands lableaux

&

lrois por–

tra its en pié, ont porré la gloire de

~ubens

par tOUl le

m onde ; c'en aum dans cet ouv rage qu'il a le plus dé–

v eloppé fon caraaere

&

fon génie. perfonne n'ignore

que ce riche

&

fuperbe portique, femblable

¡¡

celui de

V

erfai IIes ,

el1

rempli de beautés de delJ'ein, de coloris,

&

d'élégance dans la co¡npolition. On ne reproche

a

¡'auteur trop ing-énieux, que le grand Dombre de fes fi–

~ures

allégoriques , qui ne peuvent nous parler

&

nous

lntérelfer,; 01)

n~

l¡:s devine poi

n!

fans avoir

a

la main

leur expl!cation donnée par félibien

&

par M. Moreau

de M auiour , O r

iI

ell certain que le bUl de la Peinru–

re

n'en

pas d'exercer notre imagination par des énigmes;

fon bu! efl de nous ¡oucher

&

de nous émouvoir . Mon

[cntimcnt l:l-delfus , conforme

a

celui de l'abbé du

Bos, ell

(j

v~ai,

que ce que I'on goílte généralemem

@ans les galenes du J...u xembour

p

&

de Verfailles,

~n

ECO

.uniquemenl I'expleffion des paffions. " Telle ell l'cx–

" premon qui arrere lC$ .yeux de 10US les

fpeétateur~

," .fur le Yifage de Marie de Medicis qui vient d'aecou–

" cher;

00

y

apper~oit

diOint!ement la joie d'avoir mis

" au monde un dauphin,

;i-tr~vers

les marques fenli–

" bIes de la douJeur

ii

laquelle Eve fut condamnée .

Au rene M . de Piles,

¡Idmirat~u,.de

.Rubens, a

dd~.né

fa vie, conCultez-la.

Fa",!"ierer

(']acqlteJ)

nI!

iI

Anvers ,vers )'an 15'80.

mOr!

a

Paris en

1621.

excellent payfagille,

s'il

n'eut

pas rrop bouché fes

payfage~ ,

&

s'il

y

el"l mis moins

de ver!.

11

.étudia que)que 1ems fous Breugel

de

Vt–

lo"rs;

fes peinrures ne foot pas

(j

finies, mais elles ne

fOn! pas moins vraies ni moins ,bien coloriées que

.ce\-

les de fon maltre .

.

Krayer, (Gaf¡>ard)

.a

Aov.ers en 15'85', morl

a'

Gand en 1669. Ce maltre a peint avec fucces des fu–

jets d'Hilloire; on trouve dans fes ouvrages une ,belle

imitarion de la N ature, une ex prellon frappanre, un co–

loris fédu ifan t, Kraycr

¡l

fait un grand nombre de ta–

bleaux de .clTevalet,

&

de tablcaux d'autc!s; les villes

d'Oflende de Gand, de Dendermoude,

&

en particu–

lier de

Br~x e!1es,

font enrichies de fes compolitions_

Son chef-d'reuvre efl un ¡ableau de plus de vingt piés

~e

h,aut, qu'o n VOil dans la galeri,e de

DuOeJd~rp,

,dont

tl

fatt un des beaux ornemens: I éleéteur Palatlll I'ache–

ta 60000 livres des moines qui le poOédoien!. Ce ta–

bleau rcpréfente la Vierge foOterue par des Anges, ex–

tremement bien g-roupés , S. André appuyé, fur

ía

erais.

admire a\'ec d'autres Sainls la gloire

de

la Mere de

N cme Seigneut,

&c ,

11

regoe dans cet ouvrage. un eo–

loris fuave, une grande intelligenee du clair-obCeur, une

bell e difpofition de fi gures

&

d'alti¡ude"

Sn)'ders,

-(

Franfoir)

n~

a

Anvers en 15'87 , mort

,Jans la meme vi Ile en 16n, tI'a guere élé furpalfé par

perfonne dan; l'arr de rcprérenter des aoimaux . Ses chaf–

fes , fes pa

y

fages ,

&

les rableao

x

OU

il

a

peinl des cui–

fines , fonl au lli (ort ell llnés , Sa touche ell legere, fes

.compo!ilions variées ,

&

fon intelligence des couleurs

donne eocore OU prix

a

fes ou vrages, Cel artille a gra–

vé un livre d'animaux.

J ordaans, (Jacq'''s)

a

Anvers en 15'94, mor!

dall s la meme ville en 167&, ell un des plus grands

peio tres de

l'lcol. ftam anae;

fon pioceau peur

~tre

com–

paré

a

celui de Rubens

me

me . L es dOUle lableau! de

In

Pallon de Notre Seigneur, qu'il fit pour Charles

Gullave roi de Suede. fonl nes-ellimés. L e tableau de

.quarante piés de nau t, qu'¡¡ peignit

3'

la gloire du , prin–

ce Frédéric I-Jeori de N aITau, ell un ouvrage magni–

fique , Ce ma;tre a aum excellé dans des fujets plaif.1ns :

on conoolt fon morceau du

roiboit ,

Enfin il erubra(foit

par les talells tOUS les genres de PeinlU re .

V andey', ( Antoin.

) né

a

Aovers en 15'99 , mort

a

Londres en 164t, comblé de fav eurs

&

de bien-faits

par Charles

1.

Vandeyk el1 le feeolld peintre de

I'!co–

le fla mt¡nde,

&

le roi du portrait .

011

reconnOlt dans

tOutes fes compofitions

les

principes par lefquels Ru–

bens .fe cooduifoil ,

11

a fait aum des tab1eaux d'Hi–

Iloire extremerncnt eflimés .

(/oyez;,

par exemple, fur

fon tableau de Belifaire,

ler réflexi onr de

111.

I'abbl

du Bos .

Bra"r

ou

;Browtr,

11

Oudeoarde en 1608, mort

il

Anvers

en

1640.

11

a travaillé dans le gont de Té–

niers avec un art infini. Les fujets ordinaires de ¡es

ouvrag-es, fom des fcenes plaiCallles de payfans .

11

a

repraenté des querelles de cabaret, des fil ous joüam

aux cartes , des fumeurs, des yvrognes, des naces de

village,

&c.

Etant en prifon

á

Aovers, il ' peignit

a–

yee tanr de feu

&

de vérité des foldars efpagnols oc–

cupés

:l

joüer, que Rubens ayant vO ce tableau, en fut

frappé, en offrit ílufti-tllr 600 flor.

&

employa fon cré–

dit pour obtellir la li(lerté de Braur , L es tableaux de

cet artille fom rares;

il

donnoit beaucoup d'exprellon

ii

fes figures,

&

rendoit la nature avec une vérité fra p–

pante.

11

avoit une grande intelligence des couleurs'

fa touche el! d'uue legereté

&

d'une tine(fe peu com:

munes: ennn

il

étoit né peintre.

, Ténitrr le jeune, (David)

Ilaquit

a

Anvers en 1610,

&

mourut daos la meme ville en 1694. C'ell un ar–

tifle unic¡ue en Con genre ; fes payfages , fes feres de

villages, fes corps-de-garde, tous fes petits lableaux,

&

ceux qu'on nomme des

apres-Jo"pcrs,

parce qu'i1 les

commen~oit

&

les (ini(foir le foir meme, fom les or–

nemens <les cabillels deS curieux.

L ouis

XIV.

n'aimoit poim le gcore de peinture de

T éniers;

iI

appelloit les tableau! de cer artille,

des

ma–

~Of¡

:

auffi

iI

n'y a daus la colIeaion du Roi qu'un ta–

pleau