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ECO
Brwgel, (Pierre)
fon frere. furnqmmé
le
jwnt,
:a fuivi un autre ¡;uur; les fUJets ordinaires dé les ta–
.bleauI fonr des incendies, des feux, des (iéges, des
rours de diables
&
de magiciens. Ce genre de peinture,
dans lequeJ il excello\r,
)'3
fair furnum,mer
J3r<1lgel
,d'enj er"
P "
PI"
.
.d
A
d'
R"bcnr
(
rerrt-
11ft
)
,oflgmalre ' nvers, une
tres-bonne .famille" naquir
a
Cologne en In7,
,&
~ou
rur
11
Anvers en 1640, C'dl le re/lau rareur de
lleole
fl am(tndt,
le Titien
&
le Raphael des Pays-bas,
C?n
conno;r fa vie privée j elle
di
illullre, ,mais nous la lalf–
fans
a
par!,
Un gOln dominant ayant porté Rubens
a
la P.cinture!
il
le
perfe~ionna
,en ltslie ,
{'i.
y prit une mame,e qUI
lui fu r propre , Son génie yafle le .rend!t capable
d'e~é,cuter ,tout ce qui peut entrer .dans la fiche compoClllon
d'un tableau, par la connoiJT'ancc qu' il avoi t des BeJlcs–
L eltres, de I'Hilloire
&
de la F able, JI inyeproit faci –
Jemenr,
&
fon imagination lui fourn ilroit plufieurs .or–
donnances égalemellt belles . Ses auitudes fO)1l variées,
,&
fes airs de
t~tes
font d'une beauté Jinguliere. JI
y
a
dans fts idé.s une abondance,
&
dans les expreffions
une "ivacité furpren ante, Son pinceau efl moelleux, fes
louches f., cilcs
& .
legeres ; fes camations fral ches,
j!){
fes draperies jeuées avec art ,
II a l raité fupérieurement 1',Hilloire;
iJ
a ouvert le
bOtJ chemin du coloris , tJ'ayant poinr trop agiré fes lein–
les en les me lant, de peur que venanr
1
fe COIJompre
'par la grande fonte de couleurs, elles ne per9ilfeJH trap
leur éclat , D'Jlil leurs )a plltpart de fes ouvrages étant
grands ,
&
devant par conféquent etre ,vOs de )oin,
iI
3
,'nu lu y conferver le caraaere des !l,b)els
&
la frai–
cheur des earllations , E nfin on n.e peut trOP admirer fon
intelligence du ela ir-tJbfcur, I'éclat, la force , I'harmo–
.!lie
&
la ,'érité qui regnent dan' fes .compolitions.
Si I'on confid ere la quantité ,étonnante de cel les que
cet homme célebre a ex écl1 tées ,
&
dont on ,a divers
catdlogl1eS , 011 ne fera pas rurpris de !rouver fouvent
des incort <él:;ons dans fes figures; mais quoique la na–
(ure entra;nat plus Rubens que I'amique ,
il
¡le faur pas
croire qu'il ait été peu favanr dans la pamie du D eOein;
il a prouvé le cont raire par divers morceaux dcffiné;
,d'ull goitt
&
d'une corrtaion .que les bans peintre; de
1'lco[e
romaine
n~
defav oueroient pas ,
, Ses ouv¡ages fo nt répandus par-tout,
&
la ville d'An–
vers a métité .la curiolir\! des ,élrangers par, les. feuls ta–
bl~aux
d,e ce rare géni.e , On vante en partlcu lter fingu–
Ii' relnent celpi qu'elle potfede du ¡:ruclfi emet)¡ de Na–
Ire Seigneur entre les deux larrons.
, D alls ee' chef-d'reuvre de I'art, le mauvais larron qui
,3
eu fa jambe meurlrie par un (oUP de barre de fer
dont le bourreau, l'a frappé " fe foOleve
fu~
fon gibet;
&
par .cet ,cflort qu'a produ tt la douleur,
tl
a forcé la
l ete du clou qui tenoit le pié atlaché au poteau fune–
fie: la tele du d ou ell l)l eme C)13rgée .des' dépouilles
hideufes qu'elle a emportées en déehirant le,s
~hai~s
du
pié a-lravers Jequel el le
11
palré. Rubens qUt (avolt
¡¡–
bien en
i ~p(lfer
a
I'reil par la magie de fon dll,ir-obCcur,
fa ir pJlrottre le corps du larron Jortllnt du
COIn
du ta–
bleau' dans cet eflort,
&.
ce corps ell
encor~
la chair
la plus vraie qu'ait peint ce grand color itle , On voir
de profi I la
t~te
du fupplicié,
&
fa bou che , dan! eetle
¡¡tuation fait encore mieux remarquer I'ouverlure énor–
p1e ; fes yeux dont la prullellt ell renverfée,
&
dont
on
n'apper~oit
que le blanc lillonné de veines rougeft–
tres
&
lendues; enón
l'a~ ion
violente de tOUS les mu–
fc les de (o n vifage, fom prefque oüir le s cris horri–
bles qu'iI jetle .
Rifle" . !ttr la Ptin¡. tome
l.
Mais les pt intures de la galerie du J...uxembourg,
(Jui ont paru gravées au commencement de ce (jede,
,&
qni
~onti.ennent
yingl-un grands lableaux
&
lrois por–
tra its en pié, ont porré la gloire de
~ubens
par tOUl le
m onde ; c'en aum dans cet ouv rage qu'il a le plus dé–
v eloppé fon caraaere
&
fon génie. perfonne n'ignore
que ce riche
&
fuperbe portique, femblable
¡¡
celui de
V
erfai IIes ,
el1
rempli de beautés de delJ'ein, de coloris,
&
d'élégance dans la co¡npolition. On ne reproche
a
¡'auteur trop ing-énieux, que le grand Dombre de fes fi–
~ures
allégoriques , qui ne peuvent nous parler
&
nous
lntérelfer,; 01)
n~
l¡:s devine poi
n!
fans avoir
a
la main
leur expl!cation donnée par félibien
&
par M. Moreau
de M auiour , O r
iI
ell certain que le bUl de la Peinru–
re
n'en
pas d'exercer notre imagination par des énigmes;
fon bu! efl de nous ¡oucher
&
de nous émouvoir . Mon
[cntimcnt l:l-delfus , conforme
a
celui de l'abbé du
Bos, ell
(j
v~ai,
que ce que I'on goílte généralemem
@ans les galenes du J...u xembour
p
&
de Verfailles,
~n
ECO
.uniquemenl I'expleffion des paffions. " Telle ell l'cx–
" premon qui arrere lC$ .yeux de 10US les
fpeétateur~
," .fur le Yifage de Marie de Medicis qui vient d'aecou–
" cher;
00
y
apper~oit
diOint!ement la joie d'avoir mis
" au monde un dauphin,
;i-tr~vers
les marques fenli–
" bIes de la douJeur
ii
laquelle Eve fut condamnée .
Au rene M . de Piles,
¡Idmirat~u,.de
.Rubens, a
dd~.né
fa vie, conCultez-la.
Fa",!"ierer
(']acqlteJ)
nI!
iI
Anvers ,vers )'an 15'80.
mOr!
a
Paris en
1621.
excellent payfagille,
s'il
n'eut
pas rrop bouché fes
payfage~ ,
&
s'il
y
el"l mis moins
de ver!.
11
.étudia que)que 1ems fous Breugel
de
Vt–
lo"rs;
fes peinrures ne foot pas
(j
finies, mais elles ne
fOn! pas moins vraies ni moins ,bien coloriées que
.ce\-
les de fon maltre .
.
Krayer, (Gaf¡>ard)
né
.a
Aov.ers en 15'85', morl
a'
Gand en 1669. Ce maltre a peint avec fucces des fu–
jets d'Hilloire; on trouve dans fes ouvrages une ,belle
imitarion de la N ature, une ex prellon frappanre, un co–
loris fédu ifan t, Kraycr
¡l
fait un grand nombre de ta–
bleaux de .clTevalet,
&
de tablcaux d'autc!s; les villes
d'Oflende de Gand, de Dendermoude,
&
en particu–
lier de
Br~x e!1es,
font enrichies de fes compolitions_
Son chef-d'reuvre efl un ¡ableau de plus de vingt piés
~e
h,aut, qu'o n VOil dans la galeri,e de
DuOeJd~rp,
,dont
tl
fatt un des beaux ornemens: I éleéteur Palatlll I'ache–
ta 60000 livres des moines qui le poOédoien!. Ce ta–
bleau rcpréfente la Vierge foOterue par des Anges, ex–
tremement bien g-roupés , S. André appuyé, fur
ía
erais.
admire a\'ec d'autres Sainls la gloire
de
la Mere de
N cme Seigneut,
&c ,
11
regoe dans cet ouvrage. un eo–
loris fuave, une grande intelligenee du clair-obCeur, une
bell e difpofition de fi gures
&
d'alti¡ude"
Sn)'ders,
-(
Franfoir)
n~
a
Anvers en 15'87 , mort
,Jans la meme vi Ile en 16n, tI'a guere élé furpalfé par
perfonne dan; l'arr de rcprérenter des aoimaux . Ses chaf–
fes , fes pa
y
fages ,
&
les rableao
x
OU
il
a
peinl des cui–
fines , fonl au lli (ort ell llnés , Sa touche ell legere, fes
.compo!ilions variées ,
&
fon intelligence des couleurs
donne eocore OU prix
a
fes ou vrages, Cel artille a gra–
vé un livre d'animaux.
J ordaans, (Jacq'''s)
né
a
Anvers en 15'94, mor!
dall s la meme ville en 167&, ell un des plus grands
peio tres de
l'lcol. ftam anae;
fon pioceau peur
~tre
com–
paré
a
celui de Rubens
me
me . L es dOUle lableau! de
In
Pallon de Notre Seigneur, qu'il fit pour Charles
Gullave roi de Suede. fonl nes-ellimés. L e tableau de
.quarante piés de nau t, qu'¡¡ peignit
3'
la gloire du , prin–
ce Frédéric I-Jeori de N aITau, ell un ouvrage magni–
fique , Ce ma;tre a aum excellé dans des fujets plaif.1ns :
on conoolt fon morceau du
roiboit ,
Enfin il erubra(foit
par les talells tOUS les genres de PeinlU re .
V andey', ( Antoin.
) né
a
Aovers en 15'99 , mort
a
Londres en 164t, comblé de fav eurs
&
de bien-faits
par Charles
1.
Vandeyk el1 le feeolld peintre de
I'!co–
le fla mt¡nde,
&
le roi du portrait .
011
reconnOlt dans
tOutes fes compofitions
les
principes par lefquels Ru–
bens .fe cooduifoil ,
11
a fait aum des tab1eaux d'Hi–
Iloire extremerncnt eflimés .
(/oyez;,
par exemple, fur
fon tableau de Belifaire,
ler réflexi onr de
111.
I'abbl
du Bos .
Bra"r
ou
;Browtr,
oé
11
Oudeoarde en 1608, mort
il
Anvers
en
1640.
11
a travaillé dans le gont de Té–
niers avec un art infini. Les fujets ordinaires de ¡es
ouvrag-es, fom des fcenes plaiCallles de payfans .
11
a
repraenté des querelles de cabaret, des fil ous joüam
aux cartes , des fumeurs, des yvrognes, des naces de
village,
&c.
Etant en prifon
á
Aovers, il ' peignit
a–
yee tanr de feu
&
de vérité des foldars efpagnols oc–
cupés
:l
joüer, que Rubens ayant vO ce tableau, en fut
frappé, en offrit ílufti-tllr 600 flor.
&
employa fon cré–
dit pour obtellir la li(lerté de Braur , L es tableaux de
cet artille fom rares;
il
donnoit beaucoup d'exprellon
ii
fes figures,
&
rendoit la nature avec une vérité fra p–
pante.
11
avoit une grande intelligence des couleurs'
fa touche el! d'uue legereté
&
d'une tine(fe peu com:
munes: ennn
il
étoit né peintre.
, Ténitrr le jeune, (David)
Ilaquit
a
Anvers en 1610,
&
mourut daos la meme ville en 1694. C'ell un ar–
tifle unic¡ue en Con genre ; fes payfages , fes feres de
villages, fes corps-de-garde, tous fes petits lableaux,
&
ceux qu'on nomme des
apres-Jo"pcrs,
parce qu'i1 les
commen~oit
&
les (ini(foir le foir meme, fom les or–
nemens <les cabillels deS curieux.
L ouis
XIV.
n'aimoit poim le gcore de peinture de
T éniers;
iI
appelloit les tableau! de cer artille,
des
ma–
~Of¡
:
auffi
iI
n'y a daus la colIeaion du Roi qu'un ta–
pleau