ECO
bleau de ce peinlrc , repréCentant les ceuvres de miCéri–
corde; mais M. le duc d'Orléans en poOede plufieurs.
0 11 a beaucoup gravé d'apres les ouv rages de T éniers;
jI a
lui-mem~
gravé divers morceaux . Ses delfeins Conl
fon rscherchés, pour l'eCprit
&
la legereté qui y bril–
lent. En6 n aucun peintre n'a mieux réufli que lui dans
les petits Cujets; Con pinceau étoit excellcm ; il enten–
doit tres· bien le e1air-obCcur,
&
il a furpaOé rous fes
r ivaux dans la couleur locale; mais T éniers , lorfqu'il
a voulu peindre I'HiCloire, eCl demeuré au-de(fous du
m ¿diocre . II réüffi(foit aulli mal dans les compoti–
lions férieufes , <¡u'il réüffi(foir bien dans les compoli–
tions groteCques; ainfi un corps-de'garde de ce peintre
nous mache bien plus d'un tableau d'Hil1oire de fa
main.
Van-der-Meer, ( 'lean)
né a L ille en
1627,
avoit,
ainti que Coa frere, dit
le j"me
(
'longhe
) ,
un talen!
fup¿rieur pour peindre des vaes de mer, des payCages
&
des animaux . Le jcune Van-der-Meer excelloit en
paniculier
a
peindre des moutons, dOn! il. a repréCenté
la laine .a\<ec un art Céduifant . Tout
el!
fondu
&
d'un
accord parfait dans fes pcrits tableaux.
Van-der-Mett len ,
(
Antoine-PranpoÍJ)
né a Bruxel–
les en
1634,
mourut
a
Paris en
1690'
11
avoit un ta–
lem fingulier pour peindre les chevaux ; fa touche ert
pleille d'eCprir,
&
approche de celle de T éniers. Ce
maltre eCl non-Cculement connu par fes charmans pay–
f. ges, mais encore par de graods tableaux qui foot I'or–
nt mem de M arly
&
des autres maiCons royales . Ses
rableaux particuliers Com des chalfes, des liéges, des
combats, des marches ou des campemens d'armées.
I/lo 'ghe/¡,
(
Le ehevali"
)
oé en Flaodres vcrs le
milieu du dernier lieele; cultivs la Peioture des fa teo–
dre JeuoeOe , vint en France,
&
fe rendir enfuite en
Italié, on Ces ralens, fon eCprir
&
Con
Cavoir le Iireot
nommer par le roi , direéteur de I'académie de S. Luc
élablie aRome _
11
n'a guere peinr que de pelies ta–
bkaux de chevalee; mais fes compolitions Cont ingé–
nicuCes ,
&
il s'etl particulieremenr actaché
a
la maniere
de Panl VerooeCe .
Article de M . le Chevali.r
DE
] AUCOURT.
.
E e o
L E
F
L O R E N T
I
N E, (
P eine. )
Les peineres
de cel
¡cole,
qui mettcnt
a
leur tere M ichel-Ange
&
L éollurd de Vinci ,. Ce COnt rendus recommandables par
uo tly le éle vé , p2r une imagi nation vive
&
féconde,
par un pinceau en meme tems hardi , correét
&
gra–
cieux . Ceux qui Com i'eotibles au coloris , reprochent
égalemenr aux peiotres de F lorence , comme
11
ceux de
R ome , d'avoir ordioairemen t oégtigé cecte partie, qui
rend le peintre le plus parfait imitateur de: la nature.
V oye;¡;,
E
e o
LE
R
o
M A 1 N E •
L es beaux-Am éteio ts dans l'Italie par I'invafioo des
Barbares , frao,chi rent en peu de tems uo long eCpace,
&.
r.,ule ren t de leur levant
¡,
leur midi, L e Cénae de
Florence ti t venir des peintres de la Grece, pour réta–
blir la Peilllure oubliée,
&
Cimabué fut leur
premie~
diCciple dans le xiij. tiecle; ain fi I'on vir
~aro¡tre
en
T orcane , dans la patrie de L éon X. la premicre lueur
de ce bel Art', qui avoit été couvert
d'épai(f~s
téne–
bres pendaot pres de mille aos ; mais it jetta bicmóe la
plus éclatante lumiere .
Cimabué ,
né
¡¡
Florence en
1213;
&
moti en
I294 ,
cut donc la gloire d'e¡re le retlaurateur de la Peinture
eo !talie .
11
a peinr " freCque
&
¡,
détrempe, car
0 0
fait que la peinture
a
I'huite n'éroit pas trouvée. On
voyoie encore
a
Florence dans le dernier fiecle, des re–
nes de la peinture
11
freCque de Cimabué.
Llunard
de
Vin ei,
oé de parens oobles daos le chS–
teau de Vinci pres de Florence en
145'5',
mourur
11
F OlJ taineblean
entre les bras de FranfoiJ
1,
eo
1)20,
Cet hll mme célebre étoir uo de ces heureu x génies qui
découvrellt de bonne heure
le
plus graods ealcns pour
leur profefTi on.
11
a la gloire d',:tre le premier, depuis
la renainance dcs Am, qui aie immortaliCé Coo oom
daos la Peilllure . II pou(fa .Ia pratique preCqu'aulli loin
que la Ihéorie ,
&
fe mOlma tou t en femblc grand deC- .
ti nateur, peilltre judicieux, expleffif, nacurel, plein de
vérité , de graees
&
de nobleOc. Au bout de quelques
années d'étude il peignit un Aoge fi parfaitement dans
un (ableau de Verrochio Coo maltre, que celui-ci con–
fondu de la 'beaueé de cette Iigure, qui
effa~oit
touees
les fienoes , ne vl1ulut plus maoier le pinceau .
La Cene de NOlre Seigneur , que L éooard de Vinci
reprérenta dans le réfeétoire des Dominicains de M ilan,
éroit un ouvrage fi magnifique par l'exprefTioll, que
R ubens qlli l'avoit va avant qu'it fút dúruir, reconoo, t
qu'il etl di ffi ei le de parler alfez di¡ne meO[ de I'amellr
T ume
f/.
ECO
267
&:
encore plus de I'imiter; l'e Clampe que Soetmans en
a gravée, ne rend point les beautés de I'original; mais'
on eo voir
a
Paris,
a
S. Germaio' l' Au xerrois , une
cxcellence copie) qu'on doit vrailfemblablemenc
11
Fran–
<;ois
1.
Les tableaux de ce, maltre fe Irouveot diCperfés dans
toute l'Europe,
&
la plO pan Coot des morceaux tres–
gracieux pour le
faire.
11 n'etl perConne qui ne coo–
ooi(fe de nom fa fame uCe Giocoode, <¡u i ert peut-etre
le pom air le plns achevé qu'il y ait au monde; le Roi
en ert le po(fc(feur.
Les de(feins de Léonard de Vinci,
a
la mine de
plomb, "' la (aoguine ,
a
la pierre noire,
&
fur-tout
~
la plume, font recherchés par les curieux.
Enfin foo eCpt il étoir omé d'uD graod nombre de
connoiflaoces Cur fon art, mais
00 l1e
peu t le lolier du
cÓté du coloris ; il o'a pas coonu cene pan ie de la Pein–
ture, parce que le G iorgioo
&
le T itieo n'avoien t pa¡
eocore produie leurs ouvrages. Les carnatioos de L éo–
nard foor d'un rouge
d~
tie ,
&
IrOp de 6ni dans
Ces
eableaux y répand la Céchereffe.
Miehel - Ange Buonarota ,
de la maifon des comtes·
de Cano(fes, auffi graod peintre que Cculpteur,
&
aufTi
grand Cculpteur qu'archit.eéte , naquit pres d'Are'LZo en
T orcane I'an
1474,
&
mourut l'an
15'64.
11
fera tou–
jours I'admiratioo de l'univers , rane que la Peioture ,
la Sculpture
&
l' Architeél:ure Cubfirteront avee honoear.
Ses progres rapides qui devancerent res années, lui
firem la plus haute réputation ; il fe doona des roi ns
ineroyables pour I'acquérir,
&
ne s'occupa touee Ca vie
qu'¡' I'étendre . A toures les CoUicitations dont Ces pa–
reos I'accablerent pour I'engager
a
Ce marier) il répoo–
dit tolljours qu'i1 nc vouloie avoir d'autres eofans que
res ouv rages.
Celui qui a faie le plus de bruit daos le monde, ert
fon
']ugement ,,,,iverf el ;
tableau unique en fon gence,
plein de feu, de génie , d'enthouliaCme, de beaueés ,
&
de ticences tres-condamnables . Je n'ni garde de les ex–
cuCer . M ais
a
ne confidérer que
la
Peinture en elle–
meme, il faur convenir que e'eft un morceau rurpre–
nanr, par le grand goO r de deOei o qui y domine , par
la fubli mité de, peoCées,
&
par des anicudes extraor–
dinaires qui forment un Cpeétacle fiogulier, frappaot
&
terrible .
M ichel- Ange mourut aRome, ra(fafié de gloire
&:
d'années. L e duc Cóme de Médieis, apres I'avoir fai t
dé terrer en Cecret, fir tranrporrer
(00
corps
a
F loreoce,
on l'on voie Con eombeau eo' marbre, qui coofifte en
trois figures d'uoe glaode beauré, la Peioture, la Scul–
pIUre,
&
l' Archireéture) touees trois de la
m~me
main,
de eelle de M ichcl-Allge . N ous avons auffi trois vi.e,
panicutieres de ce grand hOlIlme,
&
e'ert ce qui m'o–
blige d'abréger Con anicle,
André de l S"rto ,
né
a
Floreoce en
1488 ,
mourut de
la pefte daos la
meme
viHe en
1';30.
Soo pere étoir
un Tailleur d'habies , d'ou lui eCl venu le furn om
del
Sarto.
L es Cujets de la vie de S. Jeao Bhptirte ,
&
celle de S. Philippe Bélli7.7.i , qu'on voir
a
Floreoce,
le placent au rang des célebres artirtes .
JI
étoie grand
demnaU!UI , bon colorine , eoeendoie bien] le nud , le
jet des draperies,
&
I'art de diCpofer Ces 6gures .
11 avoit aum le talem d'imieer les originaul dans
la
derniere perfeétioo . On faie qu'il 6t cecte fameuCe co–
pie du pom aie de L éon X . ·qui erompa Jules-Romain
lui-meme, quoique I'origioal mt de Raphael foo mai–
tre ,
&
qne Jules en eut fai e les draperics.
00
eftime
extrememeDt les de(feios d' Aodré au erayon rouge ,
&
on a beaucoup gravé d'apres lui.
.
' , .
Pontorme,
(
']oc<¡lIes) Giaeomo CartleCl,
car c éeoll
fon véritable nom,
naq~ it
a
Florence en
r493 ,
&
mou–
rue dans la meme ville eo líf6. II monlta daos fes
premiers ouvrages un talene fupérieur ,
&
ne remplit
poinr dans les derniers, les idées avantageures qu'll a–
voi! doonées de lui.
11
Conit de
Con
gence,
00
it acqué–
roie uoe "rande réputation , pour preodre le gOllt alle–
maod '
e~tl
a
cecte birarrerie qu'il fau,t attribuer cecte
graod; différeoce qui ert entre. Ces premiers ouvrages,
[ort eftimés,
&
entre Ces dernlers, doO!
00
ne fal t au–
cun c'as' mais Ces delfeins Cone recherchés.
11
cmploya
dome
a~nées
de
Coi
os
&
de peioes
¡,
peindre
a
Floren–
ce la ehapelle de S. L aurene ;
&
la conrrainte on il
mit Con génie, a force de Iimer foo travail , lui
gla~.
te\lemeO! I'imagination, qu'il ne ti t qu'un ouvrage forl
médiocre,
&
Ce
trouva meme incapablc de I'achever .
L e
RojJo,
que oous avoos nommé
maítre
Ro,or
naqu it
11
Floreoce en
1496,
&
Iinit Ces jours
a
l'
oo~
tainebleau en
In!.
Ce peioltc, qui n'eut de maltre
L I
2.
que