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ECO

pourquoi on dit daos ce dernier fens,

l'

leol.

de Ra–

phael, des

Carrach~s,

de Rubens,

&,.

Mais en pre–

naO! le mOl

d'''ol.

dans fa lignificarion la plus éren–

due, on compre huit

é,oles

en Europe; favoir

l'/,ole

romaine,

I'irole

fl orentine ,

J'érole

lombarde,

l'é,ole

vénirienne,

I'.,ole

aHemande,

l'I<ole

flamande,

l'érole

hollandoife,

&

l'írole

fran90ife.

Raifemblo ns fous chacune les principaux anilles qu'

elles

OO!

produir; leur hilloire riem :l celle de I'an me–

me,

&

o'en peur etre dérachée.

Article de M, le Che–

v"I;.r

DE]

A U

e o

U R T .

E

e

o LE A L L E

M

A NDE,

( Peint, )

les ouvrages

de cene

I<ole

fe caraaérifent:l une

repréf~ntarion

0-

dele de la narure, relle qu'on la voit avec fes défauts,

&

Don comme elle pourroit erre dans fa pureté.

11

femble de-la que les peintures de

I'irole al/ema/1de

ne

doivent pas différer de Celles des Hollandois

&

des

FIa–

maDds,

a

qui I'on reproche également de repréfenter

la

nature fan s I'annoblir; cependant il regoe encore

a

cet égard une grande diClance pour le mérite entre les

ouvrages des uns

&

des autres . Les fcenes champE–

tres, res fetes de village, les bambochades ,

&

autres

petits ÜljetS de ce genre, traités par les peintres alle–

manas, n'om poiO! généralement celle touche , cene

expremon, ceue élégaoce, cet efprit, ce caraaere de

vérité, ceue na"iveté pleine de charmes, enfiD ce fini

précieux, qu'on trouve daDs les ouvrages des peiDtres

des

P~ys-bas.

J

e parle id en général,

&

non pas fans

exceptloo.

Dure.. , (Alb.r#)

doilé d'un génie valle, qui em–

bra(foit tous les arts, naquit

a

Nuremberg en

1470 ,

&

m ourut dans la meme ville en 15"28. Albert Durer,

tel que je viens ' de le dépeindre, jeua les fondemens de

l'icol. "l/emana.,

&

fe reodit extrememeO! célebre par

fes premiers ouvrages. Les fouverains rechercherent fes

rableaux avec empreifemem,

&

le comblercnt d'éloges,

d'honneurs,

&

de blens. Les ellampes de ce fameux

maltre devinreot meme précieufes aux peintres italiens,

qui en tirerent un grand avantage. Cet homme iIIullre

a gravé de grands, rnorceaux en bois

&

en cuivre. On

a aum gravé d'apres lui . On fait qu' Albert Durer a é–

crit furo la Géométrie, la Perfpeaive, les Fortifica–

tious ,

&

les proportions du corps humain.

Holbún. (Jean)

né a Bale en

r

498, mort

a

Lon–

dres en 1H4. Ce peintre célebre que je mets dans la

cJaife des peiotres allemands, quoiqu'il foit né en Suif–

fe, n'eut pour maltre que fon pere ; mais fecondé d'un

heureux géote, il parvint

a

s'élever au rang des grands

artilles daDs les premiers ouvrages qu'il produifit.

II

travailloit égale¡nent en mioiature,

a

goüache, en dé–

trempe,

&

11

huile.

11

s'efl immortaliCé par les ouVra–

ges de

f.1

maiu, qu'on voit

a

Ba le

&

a Londres. S'ils

ne font pas comparables pour la Poélie aux tableaux des

éle,;es de Raphael, du moios leur font-ils fupérieurs

pour le coloris .

R otbenamer,

(J.an

)

naquit

a

Muoich en 1

r64,

dé–

vc10ppa fes talens dans fon féjour en Italie,

.&

s'ell

rendu célebre par plufieurs ouvrages, au nombre def–

quels

011

mer fon rableao du banquet des dieux, qu'il

fit pour l'empereur Rodolphe

11.

le bal des nymphes

qu'il peignit pour Ferdinand due de Mantoue ,

&

fon

tableau de tous les Saints, qu'on voit a Ausbourg . Sa

maniere tient du gOllt flamand

&

du goílt vénitieu; fes

airs de teteS font graeieux, fon coloris e(t brillant, fon

travail ell aifez fini; mais on lui reproche de manquer

de correaion dans le de(fein.

Elsbaimer, (Aaam)

a

Franefort en 1P4, mort

a

Rome en 1620 . Sa compofition ell ingénieufe,

&

fon

travail d'un grand fini; il n'a prefque trai[é que de pe–

tits fujets,

&

repréCentoi[ admirablemem des cffets de

nuit, & des clairs de Lune; fa rouche ell fpirituelle &

gracieuCe;

iI

entendoit tres-bien le clair obCcur,

&

fes

ñgures font rendues avee beaueoup de gont

&

de vé–

rité. Ses tableaux font rares

&

précieux .

Barhuy(en , (Lt<dolphe)

a

Embden en 1631,

mourut en 17°9 . Cet artifle rendit la nature

a

vec une

grande préciljon; il a repréCenté des marioes,

&

fur–

tour des tempetes , avec beaucoup d'intelligenee.

N,tI,her, (GaJpard)

né a Prague en 1636, mort

a

la Haye en 1684, s'ell diflingué par le pomait, par .fon

art

á

traiter de petits fujets,

&

par un talem linguller,

peindre les é[offes

&

le linge. Sa col.tume élOit de

répandre fur fes tableaux un vernis, avaO! que d'y met–

rre la deroiere main; il remanioit enCuite les couleurs,

les lioit,

&

les fondoit enCemble.

Mignon, (Abrabam)

a

Franefort en 1640, mort

en J679: c'ell

le

Van-Huyfum de

l'¡,ole al/ema/1de.

Tom. V.

ECO

26

5

Ses

ooveages font précieux par l'art avee lequel il re–

préCentoit les /leurs dans tout leur éela[,

&

les frui[s

avec toute leur fraicheur; par ' Ie choix qu'i1 en faifoi[

par fa maniere ingénieufe de les grouper, par fon imel:

ligence du coloris qui parol[ traDfparen[

&

fondu fans

féch ere(fe, enfin par fon talen[ 11 imi[er la rofée

&

les

goutles d'eau que la nature répand fur les /leurs

&

les

fruits . Ce charmant arriOe a laiíl"é deux filies, qui on!

peint dans

Con

goa l. L es Hollandois font grand cas des

ouvrages du pere,

&

les om enlevés [am qu'ils 0111 pl,.

J1!Ierinn, (Marie Sibil/e)

née

a

Francforr en 1647 ,

marre

¡¡

Amllerdam en 1717, ell célebre par fon gua!

pour I'hilloire des illfeaes , par I'intell igeuce avec laquelle

el

le

a

Cu les demner

&

I!!s peindre, par fes voyages

dans les Indes ;\ ce fujet,

&

enfin par fes ouvrages ,

imprimés avec figures qui en ont é[é la fuile .

Kn. I/er , (Godefroi)

a

Lubeck en 1648 , mort

il

Londres en

171 7;

il

s'efl reodu célebre en Angle–

tarre,

&

s'~1I

enrichi dans le pomai[ .

11

a fai[ aulli

quelques rableaux d'hilloire,

011

regnent une 'touche fer–

me fans dureté,

&

UD coloris onélueux. Le fond de

ces tableaux ell pour I'ordinaire crné de payfages

00

d'architeaure .

'

Klingftet,

a

Riga en 16p, mort

a

Paris ell

1734 ,

a

excellé dans la miniature . Ses ouvrages font

pour I'ordinaire

a

I'eoere de la Chine.

11

a donné dans

des Cujets exrrememeO! libres .

Arti"e de M . le Che–

~'ali.r

DE]

A U

e o u

R T .

E

e

o L E F

L

A

M

A N

J)

E,

(Pei/1t.)

00

diflíngue les

ou

v

r5ges de celte

/,ole

&

de celle de Hollande,

ii

une

parf.ite inrelligence du clair-obfcur,

a

uo travail fini fans

féchereae, a une union Cavante de couleurs bien aaor–

ties,

&

a

UD

pinceau moclleux . Pour fes défauts, i1s

lui fom communs avec ceux de

¡'éeole

hollaodoi fe.

C 'ell grand dommage que les peintres de ces deux

éco–

les,

imitateurs trap fer viles de la NalUre,

I'~yeot

ren–

due telle qu'elle éroit ,

&

non comme elle pouvoit e[re ;

mais ces reproch es oc rombem poinr fur certains grands

maltres ,

&

lingulierement fur Rubens

&

Vandeyk.

HlIbert

&

J ean Van-Eye",

peuvent etre regardé9

corpme les fond ateurs de

1'1,01. finma/1 de.

J ean, qu'on

appella depuis

Jen" de B rtlges ,

du nom de ceHe ville

od

iI

s'étoit retiré, y [rouva dans le xjv. lieclo le fe–

cret admirable de:

b

peinture

a

huile, qu'¡¡ commuui–

qua

a

Antoine de Memne,

&

celui-ci le fit pa(fer en

ltalie ,

Voy.

PE J NT

U R

E

A' HU [

LE, E

e

o L I! R

0-

MAINE, ECOLI! VE' NITrENNE.

St""WY'R,

né en Flandres vers l'an 1íío , mort en

1603,

peignoit

11

m erveil\e les perfpeaives i11lérieures

des églifes: fes effers de lumieres foO! admirables,

&

fes tableaux tres-finis: Péternefs fut fon éleve.

Byil, (Pa¡d)

:1

Anvers en 1H4, mourut

:l

R o–

me en I626. Son goal le conduio[ en ¡Ialie, pour

y

coonoltre les ouvrages des meilleurs mallres . Ses pay –

fages, dans leCquels

iI

a exeellé, fOOl

fur-ro~ [

recom–

mandables par les arbres, les liles

&

les lointains char–

mans; par un pinceau moelleuK, une rouche kgere, u–

ne maniere vraie : Annibal Carrache fe plaifoit quelque–

fois

a y

meme des fi gures de Ca main. Paul Bril pei–

gnit aum dans fa vieilk(fe des payfages fur cuivre , qui

Cont

précieux par leur fin i

&

leur délicateITe . Ses def–

leills font fort recherchés, on y remarque une touche

fpirituelle

&

gracieufe.

P '/lrbtls

le fils,

( FranfoiJ )

a

Anvecs vers l'al1

1

r6o ,

mort

a

Paris en

1 62~,

a

parfaitemenr réum dan,

le pomait,

&

a traité quelques fUJe[s d:hifloire avec .cuc–

ces .

11

a mis de la nobleae

&

de la véri[é dans fe,

expremons; fon coloris efl bon, fes draperies bien jet–

tées

&

fes ordonnances aaez bien entenducs. On voie

dans' l'ho[el de ville de París deux lableaul de fa' main,

repréfeotans, I'un le

pr~y6[

des

J~archands

&

les

é–

chevins

a

genoux aux plés de L oUls XIII. cncOre en–

fam, l'autre

111

majori[é de

.c~

prince: L e pomai[ .en

grand d'Henri

IV.

qu'on Val! au palals royal, ell peme

par ce maltrc.

Bretlgel, (Jean)

furnommé

Br.ugel de veloun,

par–

ce qu'il s'habilloit de ceue étoffe, eU né en

Ií7í, &.

mon en 1631..

11

étoit fils

de

Pierre Breugel

le viel/x ,

&

le furpalfa de' beaucoup. Ce el1armant artille a fnie

des pay r.'gcs admi:ables, dan.s lefquels

il

y

~

fouven e

des /leurs des frUl[s, des a01maux

&

des VOllUres re–

préfentés ;vec une

inr.el

.'ig~nee

!inguliere.

11

3

aum

pe~f}t

en peli! des fUJets d hlllolre. Sa touche ell pleme d e–

fprir, Ces.

tigu~es

font correaes,

&

fes ouvrages d'utl

~ni

qui ne lalife nen

a

delirer. Ses deaems ne foO! pns mo¡ns

précieul que fes tableaux.

H

Ce'

fervoit du pinceau

a.–

vec une ldrelfe infinÍ<:, pour feuiller les arbres .

LI

B"~