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260

ECO

)'00

ail eu en formallt un plao d'éducation m il itaire .

S~roit-i1

fage de der.rer

q,~'i1

en fu t aiofi de .lOutes les

profetJio os? Si nos fouhans élO,eOI c011lred,ts, nons

ne c:royoos pas que ce fUI par l'expérience . !'-1ais a–

vanr que de donoer l'efqui(J c d'un tableau qUl !le. do, t

~tre

fini que par le lems

&

des épreuves mult,phécs ,

' nons penfons qu'i'1 di nécetlaire de faite quelq ues ob –

fervalions .

Le fe ul bUI qu'on fe propofe, efi de fMmer des mi–

litaires

&

des citoyens; les .m oyens qu'on m el ' en u–

fage pour y parvenir, ne produiFon t

pe"I-~tre

pas des

favans, paree que ce n'efl pas l'objel . On ne do it donc

pas cnmparer ces m nyens aux rOIH.S qu' auroient·

f~i­

vics dés gens dOD! les

lu m it're~

trcs-refpedables d'ad–

'Iems, ne rempliroicnr pas les vues qui nous fOAI pre–

fcrites .

On doit remarquer

3Um

qne

I'lcole rOyl/le milita;re

efl encore au bercean; qu'on fe croi t fort

éloi~né

du

poim de perfeétion; qu'on

n'of~

fe fl aler d'y arrive, qu'

avec le fecours du tems , de

la

patience,

&

fur-lOut

des avis de cen

X

qui voudro nI bien redre/fer des er–

rcurs preCque nécelf.'1ires dans uo établilTcment nouveau:

iI

iotérelT-e toute la nalion; toU t ce qui a I'.fprit vrai –

ment palriotique, lui doit

Ces

lumieres; ce feroil avec

le plus g raod empre1rernent qu'oll <ihercheroit

11

en pro–

fiter. C'efi principale1l1enr dan, cene alIente que no us

allolls metlre fous les yeux le f""it de oos réftexion s

&

de notre Iravail, to uJours prt:ts

a

préfércr le meil –

leur au bon.

&

a

corriger

ce

qu'il y aur6it d' inutile

ou de mauvais dans nos idées.

Daos toutes les éducalious on doie

f~

propofer deux

objets, I'efpril

&

le corps. La culture de l'efpril co n–

fifle principalemenr dans un foin parricul·ier de ne l'in–

'firu ire que de chofes miles, en n' employant que les

m oyens les plus aifés,

&

prop,>rtionnés aux difpolilions

q ue l'on Ir ouve.

L e corps oe mérile pas une a!teOlion moins grao de ;

&

a

cet égard

iI

taur avoüer que nous [ommes bien

inférieurs , non-feulemen t aux Grecs

&

aux R omains,

, mais meme

a

nos allcélres, don t les corps m ieux e–

xercés , étoieOl plus propre,

a

la guerre que le nÓtreS.

C ene panie de norre éducation a élé fingulierement né–

g ligée, fur un principe faux en lu i - méme . On con–

viene,

iI

efl nai , que la force du corps efi moins né–

celTaire, depuis qu'dle ne décide plus de l'avantage des

combatlans; mais OUlre qu'un . exercice comilluel l'en–

trericnl dans une fanté vigoureufe, defirable pour tous

íes éra ls, il

el!

confiant que les mililaires ont

a

elTuyer

des fOllgues qu'ils nc peueent Cu rmomer qu'aulanr qu'

il,

fom robufles. On ta utieO! diffici lemenr aujourd'hui

Je poids d'une cuiralTe, qui n'aUtoil fait qa'une rres-Ie–

gere pan ie d'nne armure ancienne.

N ous venons de dire que l'erpril ne devoir etre nour–

ri que de choles utiles . Nous n'enlendons pas par -la

que tout ce 'lui efl mi ie, doive etre enfdgné ; rous les

génics ll'embratreO! pas touS les objels, les connoif–

lances nécelTaires n'Olll peut ·etre que trop d' élendue':

aiofi -dans

le

déla¡¡- que nous allons faire , il fera facil e

de diáinguer par la nature des cha fes, ce qui el! etTen –

tiel

de

ce qui efl avantageux, eo un m ot ce qui efl

ba o de ce qui ell grand .

R eligion.

L a R eligion étant, fan. IJ,ontredit ce qu'iI

y

a de plus imponam daps quelqu' éducalion que ce

foit, on imagine aifémem qu'elle a atliré les premiers

fo ins . M. I'archeveque de Paris efl Cupérieur fpiriluel

de

l'école royale mil;ta;re;

lu i-m ~llle

ea venu voir eel–

te ponion précieu!i: de fon troupeau .

1\

Ce chargea de

diriger les inaruétions qui lui étoient néceITaires;

iJ

en

fixa l'o(dre

&

la méthode;

iI

détermina les heures

&

durée des prieres, des caléchifmes,

&

généralement

de tous les excrcices fpiríruels, qui fe praliquent avec

a utant de décence que d'exaétimde . Ce pr¿lal a confié

Je foi n de Cette iml'0rtaole paJlie

11

des doéteors de

$ orbonne doO! il a fai l choix: on oe pouvoil les cher–

cher dans un corps oi plus éclairé , ni plus refpeétable .

L es exercices des Jours ouvriers commeocent par la

prierc

&

In melTe ; i1s font terminés par une priere d'un

quan- d' heure . Les iuflruétions font réCervées pour les

dimanches

&

féle;, elles font au tJi fimples que lumi.

neuCes ;

1'0 0

Y ioterroae régulierement tous les éleves,

fur ce qui fa it

la

baCeo de notre croyance. M, l'arche–

veque connolt pariairement l'étendue

&

les bornes que

doil av.oir la rcience d' un m ilitaire dans ce genre -l a,

N o us n'entrerons pas dans un plus grand délail

a

ce

fUJet ; ce que nous venons de dire efl fuffi fant pour

traoquillifer l' efpril de eeux qui ont crO trop legere–

m em que cme partie )lounoit

etre

négligée; un éta-

I

ECO

blilTcment militaire n'a pa.s

a

cet 6glllr-d: Jes me.mes cIe.

hors

&

le

m~ me

cxtérieur que bieu d'autres .

A pres la re ligion, le fcntiment qui ·ruccede le plus

.naturellement, a poor objet 1" Snllverain.

l\

cfl

ti

fa –

' cile

a

un

Fran ~ois

d'aimer. fon Roi. que ce feroill'in–

fulter que de lui en faire un pr¿Cfpte . O Ulre ce pon–

chant commun

a

toure la naripll , les éle",es de l'

¿col.

royale milita;re

om des mm ifs de reaoll11oiITOnce, fur

lelq uets il ne fauI que réftéchir un momem pour en

elre pénétré. Si on leur parle fouvem de leur M altee

&

de fes bieofails , c'efl mGins pour réveiller dans lellr

€ceur un C"mimeot qu'on he ce.lTe Jama is· d' y apperce–

voir, que pour redoub!er leur '¿ele

&

lcur émulalioll;

c'efl principalemeot

a

ce Coin qu' on doil les prog' ;'5

qu'ils ont f<l ils Jufqu'id: on n'y a eocme remarqué au–

ellO ral.1 entilTemem . -

EtudeJ.

La

Grammaire, les langues

fran~ oife,

lari–

ne, allemao de ,

&

ilalienne; les Malhématiques, le

D eflcin, le G énie, l' A rrillcrie, la Géographie , I'H ifl oi–

re, la L ogique, un peu d. Droit namrd, beaucoup de

M orale, les ordo onances m ili laires, la lhéoric de

la

guerre , les évolutions; la D anre, l'Efcrime, le

!'vla–

nége ,

&

Ces

panies , font les obje t, des éludes de l'¿–

cale rOJal. militaire,

Difons un mOl de chacun en par-

ticulier.

.

Gramma;re.

L a G rammaire efl nécelTaire

&

com–

m une

11

toa res les langues; fans elle on n'en

:l

,amais

<¡u' une connoillance fort imparfaite . Ce que chaque

langue a de particnlier, pout

~ tr,e

confiEléré comme

des

exceplions

a

Ja G rammaire géoérale- par Jaquelle o n

commence ici les érudes . On juge aifémen! qu'elle ne

peur s'enfe;goer qu'cn

fran~ois .

C'e!! d'apres les_ meil"

leurs modeles qu'on a tftc hé <le fe reflrai"dre au P'fus

petit r'JOmbre de regl es qu'il a élé po ffi ble . Les p/e–

mieres 3p'plicatiollS s'en font IOnJours

a

la laogu e fla n–

~oife ,

pa rce quc les

e~em ples

fOn! plus frappans

&

plus

immédiatement

fenfibl~s.

L orfqu'une iois le s éleves fu nt

aOcz fcrmes fur leors príncipes , pour appliqu r facile–

ment l'e xemple

a

la reg le

&

la regle

a

l'exemple, on

commence

:i

leur faire voir ce qu'i1 y a de COntro1ln

cutre ces principes appliq1\és au x

lang~es

latine

&

alJe,

mande. On y ' parv ient d' autant plus aifémeO!, que IOU–

tes ces

le~ons

fe fon t de ' vive voix . On pourroil fe:

conrenter de 'cirer I'expérience pour jurlifier certe ' mé–

rhode, fotl commune par·toul ailleurs qu' eo France;

un momen t de réflexion en fera Cernir les avantages .

Ce moye n efl beaucoup plus propre

a

fi xer I'anentioo

que des

le~ons

diétées, qui font perdre un tems coo–

fidérable

&

lOujours précieux, N ous nous .(Jfirons par

certe voie que nos regles ont été bien eotendues; par–

ce que, comme

il

n'efl pas naturel que des enians puif–

reO! relen'ir ex&étemen l les memes

mor~

qui leur one

été dilS, lorfqu'on les interroge, ils foO! obligés d'en

fublJ ituer d'équi"alen s, ce qu'i ls ne foO! qu'aulaUt gu'

i!s ont une coonoilTance claire

&

difl in éte de l' obJet"

dont il 's'agil: ti

1'00

remarque quelque incertilude dans,

leors répon res, c'efl uoe indication certaine qu' il tilut

répéter le principe,

&

I'expliquer d:une

fa~on

plus in–

telJigible.

11

fauI conve nir que celle méthode elt moins

faite pou r la commodité des maltres, que pour l'avan–

lage des ék_es . Il ea aiCé de conclure de ce que nous

venons de dire, que le raifonnemeot a plus de pan

a

ceue forme d'in(lruétion que la mémoire . L orfqu'apres

des interrogations réilérécs

&

relOurnées de plufieurs

mani'!!r s, on s' efl bien olluré que les principes foul

clairemen t

coo~us,

choque éleve en particulier les ré–

dige par écrit comme il les a emendus, le profelTeur

y corrige ce qu'il pourroil y avoir de défeétueux ,

&

pafTe

¡\

une nutremalierequ.illraite dans le meme

go út .

Nous obferverons deux chofes principales fur cene

méthode: la premiere, c'efl qu'elle n'efl

peut-~tre

pra–

licab le qu'av ec peu d' éleves ou bcaucoup de malrres ;

la feconde, efl ,que l'eCpril des enfa ns

f~

Irouvánt par–

a

dans une comention afTe z forte" la durée des

le~ons

doit y ctre propon io nnée . Nous croyons qu'il y a de

l'avantage

:i

les rendre plus courtes,

&

:l.

les réilérer

plus foo vent .

Apres avoir ainli jetlé Jes premiers foo dernens des

connoilTances grammaticales, apres avoir fait femir ce

qu'¡¡ y 'a d'analogue

&

de difUreot dans les langues ;

apres avoir

ti

xé les principes commuos

11

tomes en gé–

néral,

&

caraétérifliques de chacuoe en particulier, l'u–

fage

a

notre avis , efl le meilleur moyen d'acquérir u–

ne habitude foffi fame d'eutendre

&

de s'exprimer avec

facililé;

&

'c'efl tOU I ce 'qui efl nécelTa ire

a

un mili–

taire .