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ECO
)'00
ail eu en formallt un plao d'éducation m il itaire .
S~roit-i1
fage de der.rer
q,~'i1
en fu t aiofi de .lOutes les
profetJio os? Si nos fouhans élO,eOI c011lred,ts, nons
ne c:royoos pas que ce fUI par l'expérience . !'-1ais a–
vanr que de donoer l'efqui(J c d'un tableau qUl !le. do, t
~tre
fini que par le lems
&
des épreuves mult,phécs ,
' nons penfons qu'i'1 di nécetlaire de faite quelq ues ob –
fervalions .
Le fe ul bUI qu'on fe propofe, efi de fMmer des mi–
litaires
&
des citoyens; les .m oyens qu'on m el ' en u–
fage pour y parvenir, ne produiFon t
pe"I-~tre
pas des
favans, paree que ce n'efl pas l'objel . On ne do it donc
pas cnmparer ces m nyens aux rOIH.S qu' auroient·
f~i
vics dés gens dOD! les
lu m it're~
trcs-refpedables d'ad–
'Iems, ne rempliroicnr pas les vues qui nous fOAI pre–
fcrites .
On doit remarquer
3Um
qne
I'lcole rOyl/le milita;re
efl encore au bercean; qu'on fe croi t fort
éloi~né
du
poim de perfeétion; qu'on
n'of~
fe fl aler d'y arrive, qu'
avec le fecours du tems , de
la
patience,
&
fur-lOut
des avis de cen
X
qui voudro nI bien redre/fer des er–
rcurs preCque nécelf.'1ires dans uo établilTcment nouveau:
iI
iotérelT-e toute la nalion; toU t ce qui a I'.fprit vrai –
ment palriotique, lui doit
Ces
lumieres; ce feroil avec
le plus g raod empre1rernent qu'oll <ihercheroit
11
en pro–
fiter. C'efi principale1l1enr dan, cene alIente que no us
allolls metlre fous les yeux le f""it de oos réftexion s
&
de notre Iravail, to uJours prt:ts
a
préfércr le meil –
leur au bon.
&
a
corriger
ce
qu'il y aur6it d' inutile
ou de mauvais dans nos idées.
Daos toutes les éducalious on doie
f~
propofer deux
objets, I'efpril
&
le corps. La culture de l'efpril co n–
fifle principalemenr dans un foin parricul·ier de ne l'in–
'firu ire que de chofes miles, en n' employant que les
m oyens les plus aifés,
&
prop,>rtionnés aux difpolilions
q ue l'on Ir ouve.
L e corps oe mérile pas une a!teOlion moins grao de ;
&
a
cet égard
iI
taur avoüer que nous [ommes bien
inférieurs , non-feulemen t aux Grecs
&
aux R omains,
, mais meme
a
nos allcélres, don t les corps m ieux e–
xercés , étoieOl plus propre,
a
la guerre que le nÓtreS.
C ene panie de norre éducation a élé fingulierement né–
g ligée, fur un principe faux en lu i - méme . On con–
viene,
iI
efl nai , que la force du corps efi moins né–
celTaire, depuis qu'dle ne décide plus de l'avantage des
combatlans; mais OUlre qu'un . exercice comilluel l'en–
trericnl dans une fanté vigoureufe, defirable pour tous
íes éra ls, il
el!
confiant que les mililaires ont
a
elTuyer
des fOllgues qu'ils nc peueent Cu rmomer qu'aulanr qu'
il,
fom robufles. On ta utieO! diffici lemenr aujourd'hui
Je poids d'une cuiralTe, qui n'aUtoil fait qa'une rres-Ie–
gere pan ie d'nne armure ancienne.
N ous venons de dire que l'erpril ne devoir etre nour–
ri que de choles utiles . Nous n'enlendons pas par -la
que tout ce 'lui efl mi ie, doive etre enfdgné ; rous les
génics ll'embratreO! pas touS les objels, les connoif–
lances nécelTaires n'Olll peut ·etre que trop d' élendue':
aiofi -dans
le
déla¡¡- que nous allons faire , il fera facil e
de diáinguer par la nature des cha fes, ce qui el! etTen –
tiel
de
ce qui efl avantageux, eo un m ot ce qui efl
ba o de ce qui ell grand .
R eligion.
L a R eligion étant, fan. IJ,ontredit ce qu'iI
y
a de plus imponam daps quelqu' éducalion que ce
foit, on imagine aifémem qu'elle a atliré les premiers
fo ins . M. I'archeveque de Paris efl Cupérieur fpiriluel
de
l'école royale mil;ta;re;
lu i-m ~llle
ea venu voir eel–
te ponion précieu!i: de fon troupeau .
1\
Ce chargea de
diriger les inaruétions qui lui étoient néceITaires;
iJ
en
fixa l'o(dre
&
la méthode;
iI
détermina les heures
&
1á
durée des prieres, des caléchifmes,
&
généralement
de tous les excrcices fpiríruels, qui fe praliquent avec
a utant de décence que d'exaétimde . Ce pr¿lal a confié
Je foi n de Cette iml'0rtaole paJlie
11
des doéteors de
$ orbonne doO! il a fai l choix: on oe pouvoil les cher–
cher dans un corps oi plus éclairé , ni plus refpeétable .
L es exercices des Jours ouvriers commeocent par la
prierc
&
In melTe ; i1s font terminés par une priere d'un
quan- d' heure . Les iuflruétions font réCervées pour les
dimanches
&
féle;, elles font au tJi fimples que lumi.
neuCes ;
1'0 0
Y ioterroae régulierement tous les éleves,
fur ce qui fa it
la
baCeo de notre croyance. M, l'arche–
veque connolt pariairement l'étendue
&
les bornes que
doil av.oir la rcience d' un m ilitaire dans ce genre -l a,
N o us n'entrerons pas dans un plus grand délail
a
ce
fUJet ; ce que nous venons de dire efl fuffi fant pour
traoquillifer l' efpril de eeux qui ont crO trop legere–
m em que cme partie )lounoit
etre
négligée; un éta-
I
ECO
blilTcment militaire n'a pa.s
a
cet 6glllr-d: Jes me.mes cIe.
hors
&
le
m~ me
cxtérieur que bieu d'autres .
A pres la re ligion, le fcntiment qui ·ruccede le plus
.naturellement, a poor objet 1" Snllverain.
l\
cfl
ti
fa –
' cile
a
un
Fran ~ois
d'aimer. fon Roi. que ce feroill'in–
fulter que de lui en faire un pr¿Cfpte . O Ulre ce pon–
chant commun
a
toure la naripll , les éle",es de l'
¿col.
royale milita;re
om des mm ifs de reaoll11oiITOnce, fur
lelq uets il ne fauI que réftéchir un momem pour en
elre pénétré. Si on leur parle fouvem de leur M altee
&
de fes bieofails , c'efl mGins pour réveiller dans lellr
€ceur un C"mimeot qu'on he ce.lTe Jama is· d' y apperce–
voir, que pour redoub!er leur '¿ele
&
lcur émulalioll;
c'efl principalemeot
a
ce Coin qu' on doil les prog' ;'5
qu'ils ont f<l ils Jufqu'id: on n'y a eocme remarqué au–
ellO ral.1 entilTemem . -
EtudeJ.
La
Grammaire, les langues
fran~ oife,
lari–
ne, allemao de ,
&
ilalienne; les Malhématiques, le
D eflcin, le G énie, l' A rrillcrie, la Géographie , I'H ifl oi–
re, la L ogique, un peu d. Droit namrd, beaucoup de
M orale, les ordo onances m ili laires, la lhéoric de
la
guerre , les évolutions; la D anre, l'Efcrime, le
!'vla–
nége ,
&
Ces
panies , font les obje t, des éludes de l'¿–
cale rOJal. militaire,
Difons un mOl de chacun en par-
ticulier.
.
Gramma;re.
L a G rammaire efl nécelTaire
&
com–
m une
11
toa res les langues; fans elle on n'en
:l
,amais
<¡u' une connoillance fort imparfaite . Ce que chaque
langue a de particnlier, pout
~ tr,e
confiEléré comme
des
exceplions
a
Ja G rammaire géoérale- par Jaquelle o n
commence ici les érudes . On juge aifémen! qu'elle ne
peur s'enfe;goer qu'cn
fran~ois .
C'e!! d'apres les_ meil"
leurs modeles qu'on a tftc hé <le fe reflrai"dre au P'fus
petit r'JOmbre de regl es qu'il a élé po ffi ble . Les p/e–
mieres 3p'plicatiollS s'en font IOnJours
a
la laogu e fla n–
~oife ,
pa rce quc les
e~em ples
fOn! plus frappans
&
plus
immédiatement
fenfibl~s.
L orfqu'une iois le s éleves fu nt
aOcz fcrmes fur leors príncipes , pour appliqu r facile–
ment l'e xemple
a
la reg le
&
la regle
a
l'exemple, on
commence
:i
leur faire voir ce qu'i1 y a de COntro1ln
cutre ces principes appliq1\és au x
lang~es
latine
&
alJe,
mande. On y ' parv ient d' autant plus aifémeO!, que IOU–
tes ces
le~ons
fe fon t de ' vive voix . On pourroil fe:
conrenter de 'cirer I'expérience pour jurlifier certe ' mé–
rhode, fotl commune par·toul ailleurs qu' eo France;
un momen t de réflexion en fera Cernir les avantages .
Ce moye n efl beaucoup plus propre
a
fi xer I'anentioo
que des
le~ons
diétées, qui font perdre un tems coo–
fidérable
&
lOujours précieux, N ous nous .(Jfirons par
certe voie que nos regles ont été bien eotendues; par–
ce que, comme
il
n'efl pas naturel que des enians puif–
reO! relen'ir ex&étemen l les memes
mor~
qui leur one
été dilS, lorfqu'on les interroge, ils foO! obligés d'en
fublJ ituer d'équi"alen s, ce qu'i ls ne foO! qu'aulaUt gu'
i!s ont une coonoilTance claire
&
difl in éte de l' obJet"
dont il 's'agil: ti
1'00
remarque quelque incertilude dans,
leors répon res, c'efl uoe indication certaine qu' il tilut
répéter le principe,
&
I'expliquer d:une
fa~on
plus in–
telJigible.
11
fauI conve nir que celle méthode elt moins
faite pou r la commodité des maltres, que pour l'avan–
lage des ék_es . Il ea aiCé de conclure de ce que nous
venons de dire, que le raifonnemeot a plus de pan
a
ceue forme d'in(lruétion que la mémoire . L orfqu'apres
des interrogations réilérécs
&
relOurnées de plufieurs
mani'!!r s, on s' efl bien olluré que les principes foul
clairemen t
coo~us,
choque éleve en particulier les ré–
dige par écrit comme il les a emendus, le profelTeur
y corrige ce qu'il pourroil y avoir de défeétueux ,
&
pafTe
¡\
une nutremalierequ.illraite dans le meme
go út .
Nous obferverons deux chofes principales fur cene
méthode: la premiere, c'efl qu'elle n'efl
peut-~tre
pra–
licab le qu'av ec peu d' éleves ou bcaucoup de malrres ;
la feconde, efl ,que l'eCpril des enfa ns
f~
Irouvánt par–
a
dans une comention afTe z forte" la durée des
le~ons
doit y ctre propon io nnée . Nous croyons qu'il y a de
l'avantage
:i
les rendre plus courtes,
&
:l.
les réilérer
plus foo vent .
Apres avoir ainli jetlé Jes premiers foo dernens des
connoilTances grammaticales, apres avoir fait femir ce
qu'¡¡ y 'a d'analogue
&
de difUreot dans les langues ;
apres avoir
ti
xé les principes commuos
11
tomes en gé–
néral,
&
caraétérifliques de chacuoe en particulier, l'u–
fage
a
notre avis , efl le meilleur moyen d'acquérir u–
ne habitude foffi fame d'eutendre
&
de s'exprimer avec
facililé;
&
'c'efl tOU I ce 'qui efl nécelTa ire
a
un mili–
taire .