ECO
bre la None, dans fes
difcourJ polieit/fui
&
militnirtJ,
fair femir les avamages d'une éducation propre
a
for–
mer les guerriers:
11
fait plus; il indique quelques mo–
yens analogues aux meeurs de fon lems ,
&
a
ce qui
te
praliquoil alors dans le peu de .rroupes réglées que
nous avions . Ces difcours furent dlimés ; mais l'ap–
probalion qu'oo leur donna
fUI
bornée
:l
celte admi–
rarion fl éril e, qu i depuis a éré le Corl de quaRlilé d'ex–
celleotcs vaes enfaOlées avee peine, Couvent loüées ,
&
raremeU! fuiv ies.
Le cardinal Mazarin efl le feul qu'on connoirTe, a–
prcs la N oue, qui ail lenté l'exéeulion ·d'une in flilu–
tion mililaire . Lorfqu'il fonda le collége qui porte fon
nom,
il
eUI inleotion d'y élablir une eCpece d'
¿cale
militaire,
a
l'on peut appelIer aina quelques exerci–
ces de corps qu' il vouloil y inlroduire,
&
qui CembleO!
fe rapporler. plus direétemcru
a
l'art de la guerre, quoi–
qu'ils Coienl communs :\ IOUS les élats . Ses idées ne
furen! pas accueilIies favorablemeO! par l'univerfité de
Paris ,
&
la morl du cardinal lermina la difpule . Cel
élabliífemeot efl dcvenu un lImpie colIége,
&
a
cel
égard on ne croil pas qu'il ait eu aucune diflinél:ion,
a
ce n'efl que la premiere chaire de Mathématiqucs
qui ail élé fondée dans I'univeralé, l'a élé au collége
Mazarin .
Une idée aum frappante ne devoit pas échapper
a
M. de Louvois: aum ce miniflre eut-il l'imention d'é–
lablir
a
l'hÓtel royal des l uvalides, une
¡cale
propre
a
former de jeunes militaires. Q n ignore les raifons qui
s'oppofcreot ;\ fou delfeio, IDais il efl fUr qu'il n'eul
:Iocune exécurion.
JI
élOir difficile d'abatldonner enlieremen! un projel
donl l'ulililé élOit
fi
démonrrée. Vers la tin du der–
nier liecle on propofa l'érablilfement des cadels genlils–
homines , comme un moyen cerlain de donner
a
la
jeune noblelfe uoe éducation digne d'eHe ,
&
qui de–
voil contribuer nécelfairem cU! aux progres de l'art mi–
litaire . L es difl"érentes compagnies qui furenr élablies a–
Iors, apres diverfes révolutions furent réunies en une
feule
a
M et'L ,
&
en
[733
le R oi
ju~ea
a-propos de
la
fupprim~r.
Ceue inflilUtioll pouvoit faus doute avoir '
de grands avanrages: mais on ne rauroit dimmuler aum
qu'elle avoi l de grauds inconvéniens .
II
feroil fuper–
flu d'cnlrer dans ce détail, il ruffil de dite que depuis
ce tems
I'lcole
des cadets n'a poinl éré rélablie .
En
1724,
un citoyen connu par roo 'Lele , par fes
talens
&
par fes fervices , ue craignil pas de reoeuvcl–
ler un projet déja
con~íl
plur.eurs fois ,
&
lOajours é–
choüé: il avoit des connoilfanees alfn valles pour trou–
ver les moyens d'exécurer de graods delfeins ;
&
,l'on
comptóil fans dOUle for fon géoie, lorfq u'on adopla I'i–
dée qu'il prcífenla d'un collége académique, donr le
bUI élOit non-feulemelll d'ioflruire la jcuneífe dans l'arl
de la gucrre , mais au (fi de cul river tous les lalens,
&
• de mem e
i\
proti l lOutes les diCpofi lions q u'on trqu–
veroit, dans .quelque genre que ce pUt etre . L a Théo–
Iogie , la J urifprudence, la Poliliq ue, les Sciences , les
Arts , rien n'eu éloit exclu _ T outes les mefures étoient
pri{es pour l'exécution: la place indiquée pour le ba li–
ment , étoil daos la plaine de Billancourl ; les plans
é tnient arrelés , la dotation étoil ti xée , lorfque des cir–
conflances partieulieres tirenr évanoüir ce proj el. Q ue!–
qu~s
foins qu'on fe foi t donné, il n'a pas éré potlible
de recouv rer les m émoires qui avoienr.élé fails
a
cel–
te occafion; l'on yauroil lrouvé fans doute des recher–
ches dont on auroit protilé,
&
que l'on regrelte eocore
tous les jours.
S'il
tfl
permis cepeodaol de faire quclqucs réfl c xions
fur uo delfein aum vafl e, on ne peul s'empecher d'a–
voüer que le fucces en élOit bien incerraio : on oferoil
prerllu'3Juíl ter que le bUl en élOit alfez inutile
a
bien
des égards . En
etrcl ,
n'y a-t-il p1S arTez
d'¿coleJ
00.
1'00 enfeigne la Théol ogie
&
la Jurifprudeoce? man–
que-I-on de feco ors pour s'inllruire dans lOutes les Scien–
ces
&
dans touS les Arls? S'il s'efl g!irré queJques a–
bus dans ces inflito tioos, il efl plus airé de les réfor–
mer que de faire un établilrement oouveau; qui ne
puurroil que dilEcilement fuppléer a ce qui efl fail. L a
partie militaire (embloil dOllc e!re
la
feul e qui mérilat
I'auemion du fouverain;
&
il
Y
a bien de I'apparence
quo daos la fu ire 00 s'y feroit borné ,
(j
l'établilTemel1l
du eollége académique avoit eu quelque fueces.
Apres dcs conquetes aum
~lorieufcs
que rapides, le
R oi venoit de rendre la paix
a
l'Enrope; oecopé du
bOllheur de Ces fu)els, fes regards, fe portOieDI fuccef–
fiv~melH
fu r 10US les objets qu i pouvoient y conrribuer,
&
fembloiel\! fUr-IOU! ehercher avidement des oceafioDs
T om.
V.
ECO
2 59
de combler de bienfails ceux qui s'étcient dillingués pen–
dan!
la
gurrre
&
fous Ces yeux . L es difpofitions du Roi
n'étoieO! ignorées de perfonne. D éJi\ les miEtaires que
le hafard de la naiífance n'avoir pas fav orifés , v..lIoienl
de trou ver dans la bonré de leur Souvcrain la récom–
penfe de leurs travaux; la noble(l" jufqu'aloes refufée
a
leurs deors, fut accordée
a
leur mérite: i1s tiorent
de leur valeur une diClinél:ioo qúi n' en efl pas une a
tous les yeus, quand 011
oe la doil qu':i la l1"illance.
Mais celte faveur élOil bornée ,
&
ne s'étendoil que
fur un certain oombre d'officiers. Ceux qui avoient· pro–
digué leue fang'
&
facrifié leur vie, avoienr lailré des
fuccerTeurs, hériliers de leu r courage
&
de leur pau–
vreté . Ces ruccerTeurs, viél:imes refpeél:ables
&
glorieu–
fes de l'amour de la patrie, . redemandoienl un pe,e ,–
qu'i1s ne pouvoieul pas manquer de lrouver dans un
Souverain plus
g~and
encore par fes vertus que par fa
puiflance .
Animé d'un ú le tcajours con flan! ,
&
qui fail fon
bOllheur, un eilOyeu frere de celui doO! nous aV.ons
parlé , occupé daos fa r,elrai¡e de ce qu i étoit eapable
de remplir les vues de fon Ma¡tre, crol pouvoir fai–
re revivre en. partie un projet, échoüé peut-élre parce
qu'il étcil Irop vafle.
.
Le plan d'une
<cole militaire
Iqi parul aum prali–
cable qll'ulile; il en
con~ut
le de/rein, mais il en pré–
vir les difficul tés .
11
éloir plus aiCé de le faire gou¡er
q ue de le faire connollre, on n'approche du Ihroue que
comme on regarde 'le foleil.
Perfonne ne conooi(loit mieux les difpoo lions
&
la
volonté du R oi , que madame la marquife de Pompa–
dour; l'idée ne pouvoil que gagner beaucoup
a
elre pré–
femée par elle : el le ne
l'
avoit pas feulemenl
eon~ae
comme un etrel de la bonté
&
de I'humaniré du Roi ;
elle en avoit
apper~ u
tous les avantages, elle en avoie
fenti loule l'étendue , elle en avoit approfondi lou les
les
cooféquences. Toochée d'uo projet qui s'accordoit
fi
bien avec fon creur, elle fe chargea du foin glorieuK
de préfenler all R oi les moyens de foulager une no–
blelfe indigente .
II
ne lui fut pas diffi cile de mOotrer
dans 10ut fon jbur ,une vérilé dont elle éloil r. péné–
Irée. Pour lout dire en un · mal, cefl " fes fo1ns gé- ,
n':reux -que
l'écQle royale milita;re
doit fon exiflence.
L e proje l fUI agréé; le R oi donna fes ordres , ti t con–
Iloitre {es volomés par fon édil de J anvier
17ft;
&
c'efl d'apres ccla qu'on travailla a un plan délaillé , doot
IIOUS allons lacher de donner uoe e[quilfe .
S'i1 n'efl pas airé de former un fylleme d'éducalion
privée, il efl plus difficile encare de re for mer des re–
~Ies
certaines
&
invariables pour une inflilUlion qui doie
etre commune
3
plufieurs: on oferoit prefque dire qu'
il n'efl pas pomble d' y parvenir . En ellel, nous avóns
un alfe? grand nombre d' ouvrnges dans. lefquels on
trouve d'ex eelleos préceptes , tres-propres.a diriger l'in–
flruaion d'un jeune homme en parlieulil:r; noos en
connoilfons peu dOn! le bUI foil de former pluaeurs
perfonnes a-Ia-fois. L es hornmes les plus éclaieés fue
cene matiere , fe contenleOl tous <f'one pratique con–
firmée par
mie
laogue expérience. L a diverlilé des gé–
nies, des
difpo ~¡ions,
des goílts , des deflinalions , elt
pelll-etre la caufe principale d'un filence qni ne peut
qu'exeiter nos regrels. L 'éducation, ce !ien
(j
précieux
de la foeiété, n'a point de lois éeriles ; enes fonl dé–
porées daos des mains qui favent
en
faire le meilleae
urage, fans en lailfer approfood ir l'efpril . L'amour du
bien public auroit fans doute délié lam de langues fa–
vantes, s'il elll été poffible de déterrniner des préceples
fi xes, qui fu lfent en méme tems propres
a
toUS les é–
lats,
11
n'y a point de Seience qui n'ait des
re~les
cer–
taines; tOUI ce qu'on a écrit pour les communlCjuer aux
hommes, lend toujours
a
la
~erfeé!:ioll,
c' .efl le but
de tous ceux qui cherchent
11
mfl rmre: mals comme
iI
n'efl pas pomble d'cmbralJer
~ou~
les ob)e,ts, la
pru~
dence exige qo'on s'a!tache partlcuherement a ceux qm
fon t eífeo,iels
11
la profeilion qu'on doil fuivee. L'élat
des eufans n'élant pas [Qujours prévu , il n'efl pas fa–
eíle de tixer jufqo'a qoel point leurs lumieres doivent
etre étendues fur telle ou relle Seience. L a volomé
d'un ,pere abfolu peut dans un inflan t déranger les é–
lUdes les mieux dirigées,
&
faire un éveque d'un géo–
metre.
Cet inconvénienl inévitablc daos IOllICS les édoca–
tioos, ne Cubliae paint dans l'
Icole royale militaire;
iI
ne doir en foni r que des guerriers,
6(
la Science
des 3m1es a trop d' Ob)elS pour nc pas répondrc
a
la
variélé de goals . Voilii le plus grand avantage que
K k
2
l'on