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262

ECO

re

,¡ \,

Hilloire,

il

feroit diffi<;ile de lui affigner des

bornes, autres que celles qu'on donneroit

:i

I'Hilloiré:

rneme. On a tam écrit fur ecHe matiere, qu'on ne s'at–

tend pas Cans dome

a

quelque chofe de nouveau de no–

tre pan. N ous nous contentcrons d'obCerver que des

rnilitaires ne fauroiem av oir une connoi(Jance trop exaéle

des pay s qui fom communément le théatre de la guer–

re. La T opographie

la

plus détaillée leur ell nécr(Jaire .

Au relle la Géographie s'apprtnd ailemcnt,

&

s'oublie

de meme . On emplo ye utilemeor la méthode de rap–

porter aux différens liel1x les traits d'hilloire qui peuvetlt

les rendre remarquable . On juge bien que les faits mi–

liraires Cont lollJours préférés aux autres,

a

moins que

ceux-ci ne Coient d'une importance confidérable. Par ce

moyen on tixe davantage les iMes;

&

la mémoire,

Guoique plus chargée, en dev ien t plm ferme.

H ifloire.

L 'H illoire ell en meme tems une des plus

ngréaales

&

des plus utiles connoiiTanees que puiiTe ac–

quérir un homme du monde. Nous igoorons par quel–

le bifarrerie fingulierc 00 oe I'enfeigne daos aucune de

nos

leales .

L es étrangers peofent fllf cela bien différem–

ment de nous ; ils n'ont aueune univerlité, aucune a–

cadémie, ou I'on n'enfeigne publiquemem I'Rilloire. lis

Oi1t

d'~illeu rs

peu de profe(Jeurs qoi ne commeneent leurs

COurs par des prolégomencs hilloriques de la fcience

qll'ils profetlelll;

&

cela fuffit pour guider ceux qui veu–

lem approfondir davantage. S'il efl dangereux d'entrepren –

dre I'étude de I'Rilloire

f.ns

guides, eomme cela n'cll

.pas douteux, il doit paroltre éconnant qu'on néglige fi

fOrl d'cn proeurer

a

la

jcuneiTe

fran~oife.

Sans nous ar–

rétcr

a

chercher la Cource du mal, lkhons d' y appor–

ter le remede .

La

vie d'un homme ne Cuffit pas pour érudier I'Ri–

Iloire en détail ; on doit done fe borner

a

ce qui peue

etre relatif

a

I'état qu'on a

embr~ aé.

Un

ma~iflrat

s'at–

tgchera

a

y déeouv rir I'efprir

&

I'origine des lois, don t

iI

'en le difpcnfatcur: un eccIéfiallique n'y cherchera que

ce qui a rapport

it

la religion

&

a

la difcipline : un fa–

»allt s'oecupera de diCcumons ehronologiques, dans leC–

Gu eIles un militaire doit le lai{fer s'égarer Oll s'innrui–

re ,

&

fe contenter d'y trouver des exemples de vcrlU,

de eourage , de prlldence, de grandeur d'am ,d'attaehe–

ment au fouverain , indépendamment des Mtails militai–

res dOlle

iI

peut tirer de grands feeours.

11

remarquera

dans l"hifloire aneienne cetre difcipline admirable, cetre

fubordination fans hornes, qui rendirent une poignée

d'hon;mes les mai tres de la terre . L 'hiflo:re de fon pays,

fi

néce{faire

&

fi communément ignorée , lu i fera cou·

n";tre I'ét:(t préfem d 's alfaires

&

leur orig ine , les droits

du ptinee qu'il fert,

&

les inrérels des autres fouverains;

ce 'l ui feroit d'autant plus avantageux , 'l u'il efl arrez or–

dinalfe aUJourd'hui de voir choili r les négociateurs dans

le corps militaire . Ce. connoi(fances approcheroient plus

de la perfeélio n , fi l'on donnoit au mo:ns

:i

ceux en

qui on !rouveroit plus de capacité, des principes un peu

itefldns du droit public .

D roit natllrel .

M ois fi I'on ne va pas juCque-Ia, le

droit de la guerre au moins ne doie pas ctre ignoré; cet–

te connoilfltlee (era précédée d'une ecinture un peu forte

du droit naturel, dont I'étude !res-négligée efl beaucoup

plus mile qu'on ne penfe .

011

ne fera pas furpris que

cetre étude ait été abandonnée ,' fi I'on confiderc eom·

bien peu elle ftme nos paffi ons ; fa morale tres-confor–

m e

a

eelle de la R elig ion , nous préfente des dev oirs

a

remplir ; les préeeptes aull eres de la loi naturelle fon e

propres

a

former I'hon ncte homme fuiva m le monde;

mais quoi qu'on en dife, c'dl un miroir dans lequd

on craint fouvent de fe regarder.

M oral•.

La M orale étane du reITon de la Religion,

eeae partie ell plus partieulierement contiée aux doélcurs

chargés des ioflruél ions fpiriruelles ;

mai~

s'il Icur efl ré–

fervé d'eu expliquer les prineipes,

il

ell "du devoir de

tout le monde d'en donner des exemples; rien ne fait

un fi graud eftee pour les mreurs.

11

efl plus faeile

a

des .enfaus de pren dre pour

1l10de l~

les aélions de ceux'

q u'ils eroyem

f~ges,

que de

Ce

convainere par des raiCon–

nemens ; la M orale .ell encare une de

ee~

Ccienees ou

I'exemple efl préférable aux préceptes, mais malheureu–

femelll il .el!' plus airé de .Ies donner que de les fuivre .

Ordonna"CeI militaireJ.

C 'ell

a

tou tes ces con noi f–

fan ces préliminaircs, que doit fuecéder I'érude altemive

&

réfléch ie

de

loures les ordolllJances militaires. Elles

contieun enr une lbéorie fa vante ,

a

laqudle

011

aura foin

de j oiudre la pralique autall t qu'on le pourra : Par exem–

pie, I'ordonllance poor fe terviee des

plaee~

fera non–

feul~menc

l'obJel d'ulle ill flruétion particuliere faite par

les olfieicrs, elle Cera eneor prat.iquée daos l'hÓte! eom-

ECO

me dans une place de guerre . Le nombre des éleves

dans I'érabl itTemenl provifoire, ne permet, quant

a

pré–

fe nt, d'eu exécurer qu 'uue pan ie.

11

en fera de meme de ehaque ordonnanee en pani–

eulior .

11

ell inutile de

~'étebdre

beaucoup fur I'impor–

tanee de eet obJet ; tout le monde peu t la

("m

ir .

Le

, détail en feroit aum trap étendu pour que nous entre–

prenions

d'y

emrer; nous diroos l"eule.meot un mot de

¡'exorcice

&

des év ol utions .

.

Ex,rcice, <'lJolutionJ.

T ous ceux qui conno;iTentj'é–

lat aéluel du ferviee militaire , conv iennent de la néeef–

fité ¡j'avoir un grand nombre d'offi ciers fuffi fa mment in–

Ilruits dans I'an d'exet'cer les u·oupes .

11

efl conflam

qu'un " fage cqntinuel efl uo n.oyen dncace pour

V

par–

venir. C'ell d'apres cene certitude fondée Cur l'expé–

rienee, que les éleves de

l'lcole roy"le mi/itaire

fonr

exercés touS les jours , foit au maniement des ar.mes ,

foit aux différemes évolutinos qu'ils doiven t un jour fai–

re exéelHer eux-memes. Les jours de dimanehe

&

fe–

tes Com pourtaot plus particulieremem cllufaerés

a

ces

exércices. D 'npres les foins qu'oo y prend,

&

I'habile–

té de ceux qu'on y employe, il n'y a pas \ieu de dou–

ter que eeHe

leole

ne devienne uue pepiniere d'exeel–

lens oflleiers majors, done on commence

a

femir tour

le prix,

&

done on ne peut pas Ce dilFmuler la rareté .

Taéli9'<e .

Ce n'ell qu'apres ces principes néceiTaires,

qu 'on peut parrer a la grande théorie de I'aer de la .guer–

re. On

eou ~oit

airémene que les grandes opération, de

Taél,ique ne fom pratieahles qu' a un certaio ' poinr par

un corps peu nombreux; mais cela n'empeche pas qu'on

ne puiiTe eo enfeigner la rhtorie, fauf

a

en

borner les dé–

monilrarions aux chofes po ffibles. Apres [Ont, on ne

prétend pas qu'en fortant de

l'l cole roy" le militaire ,

uo

éleve foit un officier aeeompli; on le prépare f" ulemenc

a le' devenir. II efl certain nu moins qu'il aura des fa–

eilités que d'autres n'om ni peuvent av oir.

L a théorie de I'art de la guene a été traitée par de

.grands hommes , qui on r bien voulu nous eomtuuniquer

del lumieres , fruits de leurs mécijtations

&

de leur ex–

périence. S'iIs n'om pas atreint la perfeétion en tout,

s'ils ont négligé quelques partics, il IlOUS (emble qu'on

doit tout a[[endre du ú le

&

de l'ému lation qui paroif–

fem aujourd'hui avoir pris '

la

place de l'ignoraoce

&

de

la friv olité. Cette maniere de fe difling uer mérite les

plus grands éloges,

&

doit nous faire coneevoir les plus

ft ateules efpéranees: s'ils nous ell permis d'aJo uter quel–

que. chofe

:l

nos fouhaits, e'eH qu'd le devienne encore

plus commune.

Apres avoir pareol1ru fuecinétemeor tous les objets qui

ont un rapporr direél

a

la culture de I'efprit, nous par–

lerons plu s brievemenc eneore des excrcices propres

11

rendre les corps robufle s, vigoureux

&

adroirs.

D anfe.

L a D anCe a particulierement I'avamag e de po–

fer le corps dans l'étilt d'tq uilibre le plus propre

a

la

Coupletre

&

iI

la légereté. L 'expérienee nous a démon–

tré 'lue ceux qui s'y font appliqués, exécment avee beau–

eoup plus de faci lité

&

de promptitude tous les mou–

vemens de I'exereiee militaire.

Efcrime .

L'Elcrime ne doit pas non plus etre négli–

gée ; Outre ql1'el le ell quclquefois malheurell fement né–

celfaire , il el! eenain que fes mouvemens vifs

&

impé–

tuellx aug melHent la

vig~eur

&

l'agi liré . C'<fl ce qui

nons fait penfer qu'on ne doit pas la borner

a

I'exerci–

ce de I'épée feule , mais 'lu 'on fera bien de I't tendre au

maniement des armes , meme qui ne fom plus en ufa–

ge, telles qne le ftéau , le ba ton a deux bo

llt

5-;

I'épée

á

deux mains,

&c.

11

ne faut regarda eomme inllrile

rien de ce qui peut encretonir le eorps dans un exerci–

ce violem, qui pris avee

la

modération eonvenable , peur

étre eOlllidéré

eomm~

le pere de la famé.

Art de nager.

11

en furprenum que les oeeafions

&

l es dangers n'ayeO! pas fait de l'an de nager une par–

tic efrenrie lle de ¡'édueation.

11

en nu moins hors de

doute que e'ell une chofe Couvenc utile,

&

quelquefois

nécefiaire aux militaires.

00

en fent trop les eonfé–

quences, pour négl iger un avamage qu'il efl

fi

facile de

fe proeurer .

Man lge.

11

nous rene

a

parIer du Manége

&

de fes

panies principales. Sans entrer daos un détail fuperHu,

nous nous contenterons d'obferver que fi I'art <le monter

3

cheval efl ut ile

á

tout le monde, il ell eiTenriel aur

militaires , mais plus paniculieremem

a

eeu! qui feroient

deflinés au (ervice de la cavalerie .

11

en aifé de eoncevoir toue I'avantage qu'il

y

auroit

a

avoir beaueoup d'officiers atreo¿ inllruits dans ce geme,

pou r former eux-memes leurs cavaliers . Ce foin n'efl

poil![ du [OUt indigne d'un homme de gue"e. Ce n'ell

que