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ECO
E
e
0, L
f., (
F!
hi/ofophie de
1');
on déligne par eés
mOtI
I
elpece de philolophie, qu'on. nomme aUlremcllt
IX
plus
cumm~ném<nt
jCholtifli'(ue
,
qui a fuba itué les
mots aux chules ,
&
les queH iolls frivoles ou ridicu–
les , .lUX grands obJ ets de la véritable Philofophie; qui
ex~llquc.
par do;s termes barbares des chofes iniotelligibles;
qUI a tUl t oam e ou miS en hoooeur les uoiverfaux,
los cathégories , les
~réd icamens' ,
les degrés métaphyli–
fiques, les fecondes Imentioos I'horreur du vuice
&,.
Celte philofophie ea née de' l'efprit
&
de I'ign'orao–
ce.
00
peu! rapporter fon origine ou du moios fa
plus brillante époquc , au doulieme hecIe daos le tems
ou I'uoiv crfité de Paris a commencé
a'
prend re une
forme éclatante
&
durable. Le peu de conooi/fances
qOl étol! alors répandu dans l' univcrs le défaut de
~ivr,es,
d'obfervatiun,
&
le peu de facili'té qu'oo avoit
a s e!l proc.u.rer, tournerem tous les efprits du c6té des
qud\¡?~s
olhves;
00
raifonoa fur les abaraélioos, au lieu
de rallonner (ur les etreS réels : on crca pour ce oouveau
genre d'érude une langire nouvelle,
&
on fe erut favant
parce qu'on avoit appris ccrte langue. On ne peut trop
regrener que la plO part des auteurs fcholalliques ayent
f~l!
un
u ~age
fi
~i lérable
de la fagacité
&
de. la fub–
Idllé extreme qu on remarque dans leurs écnts; tant
d'elprit mieux employé " eOt fait faire aux Sciences de
grands progres dans un autre tems;
&
il femble que
dans les grandes bibliolheques 9n pourroit écrire au–
<leCfus des endroits oil la colleélion des fch olalliques
ell renfermée,
ue '(<<id perditio hifC?
c'ea
11
Defcarres que nous avons I'obligarion prin–
cipale d'avoir Cecoüé le joug de cene barbarie ; ce grand
homme nous a détrompés de la philofoph ie de l'
Icu–
le
(peul' erre meme, fans le vouloir, de la fienne:
mais ce n'ea pas dequoi il s'agit ici ). L'univerfité de
Paris, grace a quelques profelreurs "raime nt éc\airés,
fe délivre iofenfiblement
de
cene lepre ! c-ependam el–
le n'en ell pas encore
tour-~-fait
guérie. Mais les u–
niverfités d' ECpagne
&
de Portugal, grace
a
I'inqui–
fition qui les tyrannife, foO! beaucoup moins avancées;
la PhiloCophie y ell encore dans le meme ctat oil elle
a
él6 parmi nous depuis le douzieme jufqu'au dix-fe–
ptieme
lieel~s;
les profeffeurs jurent meme de n'en ja–
mais enfeigner d'aurre : cela s'appelle prendre tomes les
précautions poflibles contre
13
lumiere. Dans un des
journaux des r.wans de I'année
17f2,
ii
I'article des
n ouvell" lieeéraires,
Ol) LJe peut lire fans étoDnement
&
Cans affi:élion, le titre de ce livre nOllvellemeut im–
primé
a
L[sbclnne , (au milieu du dix-huitieme lieele ):
Syftema (/fifJoe-clicrtm de fo rmis f1l bfl aneialibus ,
&c.
el/m
differeatione de (/,údentibus abfo/1Itis. U/yjJipone
17fO,
On Ceroit temé de croire que c'ell une faure
d'impreffi on,
&
qu' il faut
lir~
1
HO ,
':'oyez
A
R 1-
STOTI!' LISM!::, SCflO'LA STIQ Ul!,
&c .
N ous Ceroir-il permis d'obferver que la nomenc\a
tu
re inutile
&
fatigamc , dOn! plufieurs Cciences Conl en–
core chargées, el! pelH-etre un mauvais rene de I'an–
cien goat poor la philoCophie de
I'école? Voyez
B
0-
TAN)QUE, M E'TUODE,
&c.
(O)
E COL
E S
D'E
D
ROl T,
(J t<riJpr.)
fom des lieux
Otl I'on
enC~igne
publiqoement la
J
uriCprudence.
11
n'y avoit poim encore
d'école
publique de cene
eCpece, fous les premiers empereurs romains ; les Juri .
fconfuhes qu' ils avoienl aUlOri(és
11
répondre fm le
droit, n'avoient d'aUlre fonélion que de donner des
conCultations
a
ceux qui leur en demandoiel1l,
&
de
compofer des commentaires fur les lois .
Ceux qui s'adonnoiel1t
l
l'élUdc de la
J
urifprudence,
s'innruifoiem par la leélure des lois
&
des ouvrages
des jurifconfultes,
&
en converfaut avec eux.
Quclques-uns de ces juriCconfuhes, tels que Quin–
tus-Mucius ,
&
peu apres Trébalius , Cafcelius,
&
0 -
fi lius , tenoient che:¿ eux des affemblées qui étniem
en quelque forte publique, par le concours. de
cell~
qui
y veooient pour apprendre fous eUK la J uriCprudence .
Le jurifconfulte Ofilios avoit formé un éleve nom–
m é
Alleius CapilOo,
&
Trébatius avoit de meme
formé Al1lillitius Labeo; !=es deux éleves fureO! chacun
auteors d'uo<\ Ceéle famcufe: favoir, CapitoLJ de la Ce–
éle
d~s
Sa.biniens., ainf; appellée de Manurius Sabinus,
premler dlfclple de Capito
&
premier chef de celle fe–
a e: Labeo fut auteur de
I~
Ceéle des Proculéiens,
ainl; appellée de Proculus un de fes feélateurs.
Ces affemblées de juri'CconCultes avec leurs éleves
&
.Ieu,rs
~eaatcur~ ,
formoienr des cCpeces d'
<eoles;
rnais
qOl n
ét~lenr
pOlllt publiques.
La
101
f,
ao ff.
de extraord, co¡¡n.
parle néanmoins
tie profeffeurs en droit civ il, qui 10m appellés
profef-
ECO
[oya j <lrÍf ,iv i/is;
mais ce n'étoient pas de, profelTeurs
publi cs : on les appelio;t auffi
jllris jI"dioji ,
nOn! 'lui
leur étoit commun avec leurs éleves
&
avec les
affd~
feurs des Juges .
L
:/ cole
de Beryte ou Beroé, ville de Phénicie, pa·
roit etre la pl us ancienne
Icole
publique de droit: c'c([
de-U qu'elle ell nommée
nutrix tegllm
daos la conni–
tution de Jull inien,
de , atione
&
meehodo j " "is,
§,
7,
On oe r.1it pas précifemeOl en que! tems elle ·fut ton–
dée . J ull inien en parle commc d' un , établiflement dé–
ja ancien, qui avoit été fa it par fes prédéceflcurs;
&
on la Irouve déJa étab lie dall s la loi premie re , au co–
de
'fui ",taee veJ profejJi,me fe eXCIIJanl,
laquelle cll
des empereurs D ioclé!len
&
J\1axime , qui reguoient en
28f·
N ic éphore Callia e ; S07.omcne ,
&
Sidoine 1\:pol–
linaire, en
10m
aufli mention . Mais le premier qu i en
ait parlé, Celon que le remarque M . M enage en fes (/–
menités de droie,
ea
Grégoire Thaumaturge ,' leque!
vivoit f9 uS
A
lexandre Sevcre, dol1t I'empire
commen ~a
en
222.
Cene
leole
éloit une des plus floriCfantes,
&
dillinguée des autres en ce qn'il y avoit alors quatre
profetreurs en droit: au lieu que dans les autres done
00
va parler, il n'y en avoit que deux . L es incendies,
les inondations,
&
les tremblemens d,c terre qui ruine–
rene Béryte en divers tfms, entre autres le tremblement
de terre qui arriva du tems de I'empere!:!r Conllant,
n'empecherent pas que
I'école
de droit ne s'y rétablit _
Elle le fut de nouveau par Jullinien,
&
étoic encore
célebre dans le feptieme lieele,
&
qualifiée de
mere de
lois,
comme on voit dans Zacharie de Mytileoe.
Les cmpereurs Théodofe le jeune
&
Valel1linien
1If.
établircnt une 'autre
Icole tle droie
a
CODaantinople en
42
f,
Cene
Icole
étoit remplic par deuK profelfeurs,
don t I'un nommé Léonlius , fut honoré des premiers
c¡mplois.
Quelques-uns ont avan eé , mais fans prcuve que les
mél mes empereurs avoienr auffi établi deux profe(fcurs
de droit
11
Reme; il paroit feulement que
l'éco/e
de Ro–
me étoir dé):l établie avan t J un iuien .
En effet, cet empereur voulan t que I'étude du droit
fut mieu x reglée que par le paflé , rellraigoit la facul–
té d'enfeigner le droit aUl< trois
écoles
on académies
qui étOient déJa élablies dans les trois principales villes
de l'empire , qu i étoicnt Rome , Conllantioople,
&
Bé–
ry!e; Théodore
&
Cratin u, fu reO! profelfeurs
11
Conllan–
linople, Dorothée
&
AnatOl ius ,
a
Beryte; ceUI de Ro–
me fur ':nt fans doute auffi choi lis parmi les juriCconCul–
tes, auxquels J ullinien adrelfe fa cOl)llitution au fujee
de l'élUde du droit.
Pour animer le lele de ces profeffeors
&
leur auirer
plus de confidération , Jullinien les
tit
participer aux
premicres charges de I'empire , Théophile fut fait coo–
reil er d'état, Cratinos
thr~ rorier
des libéralirés du prin–
ce, Anarolius con/ul: tous fureD! affraochis des char–
ges publiques,
&
on leur accorda les memes priviléges
qu'aux profeffeurs des autres fciences .
,
Avanr Jullinieil, l't!tude du droir Ce bornoit
a
une le–
gere explication de qucIques ouvrages des jurifcopCul–
tes; le cours du droir (lUroit néaomoins quatre all–
nées .
Dans la premiere, on e¡pliquoit les principaux titres
des inll itutes de Ca'lus
&
de quatre traités,
de v <&ere
re uxoriJ , de euee/is, de e.(lamentis
,
&
d. /egatis ,
A
la fin de ceHe année, les étudians étoieot appellés
dupondii
;
ce qui , felon quelques UI1S , fignifioir gens
qni ne valoient encore que deux dr.gmes, c'ell-i-dire
gens qui éroienr encore peu avancés ; d'autres penfent
qu'on les appelloit ainfi, parce que dans celte année
00
leur apprenoir
a
fai re la Cupputation des panies de I'as
romain , pour ¡'inrcll igence du partage des fucceflions,
&
a
faire le
dupondius ,
c'ell-a-dire la duplication de
¡'as, que r on diviCoit quelquefois en vingt-quatre on–
ces au lieu de douze; ce que
1'00
appelloit
dllpondillm
f acere.
La
Ce
conde année fe paffoit 3 voir deu x traités, I'un
de jltdiciiJ,
I'autre
de rebtlS.
La troi lieme éroit employée
a
leur expliquer les ti–
Ires de ces memes trailés que I'on avoit omis de leur
expliquer I'année précédentc ; on y voyoit aufli les
principaux endroits des huit premiers livres de Papi–
nieo ,
La quatrieme
&
derniere année n'étoit plus propre–
menr une année de
le~ons
; car les étudians travail–
loieor' Ceuls Cur les réponfc s dI) juriCconfultc Paul, door
ils apprenoient par
c~ur
&
réciroient les titres les plus
impon al1s,
11
éroit 'aCfCl ordillaire que les éludiaDs au bout de
ce