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256

ECO

E

e

0, L

f., (

F!

hi/ofophie de

1');

on déligne par eés

mOtI

I

elpece de philolophie, qu'on. nomme aUlremcllt

IX

plus

cumm~ném<nt

jCholtifli'(ue

,

qui a fuba itué les

mots aux chules ,

&

les queH iolls frivoles ou ridicu–

les , .lUX grands obJ ets de la véritable Philofophie; qui

ex~llquc.

par do;s termes barbares des chofes iniotelligibles;

qUI a tUl t oam e ou miS en hoooeur les uoiverfaux,

los cathégories , les

~réd icamens' ,

les degrés métaphyli–

fiques, les fecondes Imentioos I'horreur du vuice

&,.

Celte philofophie ea née de' l'efprit

&

de I'ign'orao–

ce.

00

peu! rapporter fon origine ou du moios fa

plus brillante époquc , au doulieme hecIe daos le tems

ou I'uoiv crfité de Paris a commencé

a'

prend re une

forme éclatante

&

durable. Le peu de conooi/fances

qOl étol! alors répandu dans l' univcrs le défaut de

~ivr,es,

d'obfervatiun,

&

le peu de facili'té qu'oo avoit

a s e!l proc.u.rer, tournerem tous les efprits du c6té des

qud\¡?~s

olhves;

00

raifonoa fur les abaraélioos, au lieu

de rallonner (ur les etreS réels : on crca pour ce oouveau

genre d'érude une langire nouvelle,

&

on fe erut favant

parce qu'on avoit appris ccrte langue. On ne peut trop

regrener que la plO part des auteurs fcholalliques ayent

f~l!

un

u ~age

fi

~i lérable

de la fagacité

&

de. la fub–

Idllé extreme qu on remarque dans leurs écnts; tant

d'elprit mieux employé " eOt fait faire aux Sciences de

grands progres dans un autre tems;

&

il femble que

dans les grandes bibliolheques 9n pourroit écrire au–

<leCfus des endroits oil la colleélion des fch olalliques

ell renfermée,

ue '(<<id perditio hifC?

c'ea

11

Defcarres que nous avons I'obligarion prin–

cipale d'avoir Cecoüé le joug de cene barbarie ; ce grand

homme nous a détrompés de la philofoph ie de l'

Icu–

le

(peul' erre meme, fans le vouloir, de la fienne:

mais ce n'ea pas dequoi il s'agit ici ). L'univerfité de

Paris, grace a quelques profelreurs "raime nt éc\airés,

fe délivre iofenfiblement

de

cene lepre ! c-ependam el–

le n'en ell pas encore

tour-~-fait

guérie. Mais les u–

niverfités d' ECpagne

&

de Portugal, grace

a

I'inqui–

fition qui les tyrannife, foO! beaucoup moins avancées;

la PhiloCophie y ell encore dans le meme ctat oil elle

a

él6 parmi nous depuis le douzieme jufqu'au dix-fe–

ptieme

lieel~s;

les profeffeurs jurent meme de n'en ja–

mais enfeigner d'aurre : cela s'appelle prendre tomes les

précautions poflibles contre

13

lumiere. Dans un des

journaux des r.wans de I'année

17f2,

ii

I'article des

n ouvell" lieeéraires,

Ol) LJe peut lire fans étoDnement

&

Cans affi:élion, le titre de ce livre nOllvellemeut im–

primé

a

L[sbclnne , (au milieu du dix-huitieme lieele ):

Syftema (/fifJoe-clicrtm de fo rmis f1l bfl aneialibus ,

&c.

el/m

differeatione de (/,údentibus abfo/1Itis. U/yjJipone

17fO,

On Ceroit temé de croire que c'ell une faure

d'impreffi on,

&

qu' il faut

lir~

1

HO ,

':'oyez

A

R 1-

STOTI!' LISM!::, SCflO'LA STIQ Ul!,

&c .

N ous Ceroir-il permis d'obferver que la nomenc\a

tu

re inutile

&

fatigamc , dOn! plufieurs Cciences Conl en–

core chargées, el! pelH-etre un mauvais rene de I'an–

cien goat poor la philoCophie de

I'école? Voyez

B

0-

TAN)QUE, M E'TUODE,

&c.

(O)

E COL

E S

D'E

D

ROl T,

(J t<riJpr.)

fom des lieux

Otl I'on

enC~igne

publiqoement la

J

uriCprudence.

11

n'y avoit poim encore

d'école

publique de cene

eCpece, fous les premiers empereurs romains ; les Juri .

fconfuhes qu' ils avoienl aUlOri(és

11

répondre fm le

droit, n'avoient d'aUlre fonélion que de donner des

conCultations

a

ceux qui leur en demandoiel1l,

&

de

compofer des commentaires fur les lois .

Ceux qui s'adonnoiel1t

l

l'élUdc de la

J

urifprudence,

s'innruifoiem par la leélure des lois

&

des ouvrages

des jurifconfultes,

&

en converfaut avec eux.

Quclques-uns de ces juriCconfuhes, tels que Quin–

tus-Mucius ,

&

peu apres Trébalius , Cafcelius,

&

0 -

fi lius , tenoient che:¿ eux des affemblées qui étniem

en quelque forte publique, par le concours. de

cell~

qui

y veooient pour apprendre fous eUK la J uriCprudence .

Le jurifconfulte Ofilios avoit formé un éleve nom–

m é

Alleius CapilOo,

&

Trébatius avoit de meme

formé Al1lillitius Labeo; !=es deux éleves fureO! chacun

auteors d'uo<\ Ceéle famcufe: favoir, CapitoLJ de la Ce–

éle

d~s

Sa.biniens., ainf; appellée de Manurius Sabinus,

premler dlfclple de Capito

&

premier chef de celle fe–

a e: Labeo fut auteur de

I~

Ceéle des Proculéiens,

ainl; appellée de Proculus un de fes feélateurs.

Ces affemblées de juri'CconCultes avec leurs éleves

&

.Ieu,rs

~eaatcur~ ,

formoienr des cCpeces d'

<eoles;

rnais

qOl n

ét~lenr

pOlllt publiques.

La

101

f,

ao ff.

de extraord, co¡¡n.

parle néanmoins

tie profeffeurs en droit civ il, qui 10m appellés

profef-

ECO

[oya j <lrÍf ,iv i/is;

mais ce n'étoient pas de, profelTeurs

publi cs : on les appelio;t auffi

jllris jI"dioji ,

nOn! 'lui

leur étoit commun avec leurs éleves

&

avec les

affd~

feurs des Juges .

L

:/ cole

de Beryte ou Beroé, ville de Phénicie, pa·

roit etre la pl us ancienne

Icole

publique de droit: c'c([

de-U qu'elle ell nommée

nutrix tegllm

daos la conni–

tution de Jull inien,

de , atione

&

meehodo j " "is,

§,

7,

On oe r.1it pas précifemeOl en que! tems elle ·fut ton–

dée . J ull inien en parle commc d' un , établiflement dé–

ja ancien, qui avoit été fa it par fes prédéceflcurs;

&

on la Irouve déJa étab lie dall s la loi premie re , au co–

de

'fui ",taee veJ profejJi,me fe eXCIIJanl,

laquelle cll

des empereurs D ioclé!len

&

J\1axime , qui reguoient en

28f·

N ic éphore Callia e ; S07.omcne ,

&

Sidoine 1\:pol–

linaire, en

10m

aufli mention . Mais le premier qu i en

ait parlé, Celon que le remarque M . M enage en fes (/–

menités de droie,

ea

Grégoire Thaumaturge ,' leque!

vivoit f9 uS

A

lexandre Sevcre, dol1t I'empire

commen ~a

en

222.

Cene

leole

éloit une des plus floriCfantes,

&

dillinguée des autres en ce qn'il y avoit alors quatre

profetreurs en droit: au lieu que dans les autres done

00

va parler, il n'y en avoit que deux . L es incendies,

les inondations,

&

les tremblemens d,c terre qui ruine–

rene Béryte en divers tfms, entre autres le tremblement

de terre qui arriva du tems de I'empere!:!r Conllant,

n'empecherent pas que

I'école

de droit ne s'y rétablit _

Elle le fut de nouveau par Jullinien,

&

étoic encore

célebre dans le feptieme lieele,

&

qualifiée de

mere de

lois,

comme on voit dans Zacharie de Mytileoe.

Les cmpereurs Théodofe le jeune

&

Valel1linien

1If.

établircnt une 'autre

Icole tle droie

a

CODaantinople en

42

f,

Cene

Icole

étoit remplic par deuK profelfeurs,

don t I'un nommé Léonlius , fut honoré des premiers

c¡mplois.

Quelques-uns ont avan eé , mais fans prcuve que les

mél mes empereurs avoienr auffi établi deux profe(fcurs

de droit

11

Reme; il paroit feulement que

l'éco/e

de Ro–

me étoir dé):l établie avan t J un iuien .

En effet, cet empereur voulan t que I'étude du droit

fut mieu x reglée que par le paflé , rellraigoit la facul–

té d'enfeigner le droit aUl< trois

écoles

on académies

qui étOient déJa élablies dans les trois principales villes

de l'empire , qu i étoicnt Rome , Conllantioople,

&

Bé–

ry!e; Théodore

&

Cratin u, fu reO! profelfeurs

11

Conllan–

linople, Dorothée

&

AnatOl ius ,

a

Beryte; ceUI de Ro–

me fur ':nt fans doute auffi choi lis parmi les juriCconCul–

tes, auxquels J ullinien adrelfe fa cOl)llitution au fujee

de l'élUde du droit.

Pour animer le lele de ces profeffeors

&

leur auirer

plus de confidération , Jullinien les

tit

participer aux

premicres charges de I'empire , Théophile fut fait coo–

reil er d'état, Cratinos

thr~ rorier

des libéralirés du prin–

ce, Anarolius con/ul: tous fureD! affraochis des char–

ges publiques,

&

on leur accorda les memes priviléges

qu'aux profeffeurs des autres fciences .

,

Avanr Jullinieil, l't!tude du droir Ce bornoit

a

une le–

gere explication de qucIques ouvrages des jurifcopCul–

tes; le cours du droir (lUroit néaomoins quatre all–

nées .

Dans la premiere, on e¡pliquoit les principaux titres

des inll itutes de Ca'lus

&

de quatre traités,

de v <&ere

re uxoriJ , de euee/is, de e.(lamentis

,

&

d. /egatis ,

A

la fin de ceHe année, les étudians étoieot appellés

dupondii

;

ce qui , felon quelques UI1S , fignifioir gens

qni ne valoient encore que deux dr.gmes, c'ell-i-dire

gens qui éroienr encore peu avancés ; d'autres penfent

qu'on les appelloit ainfi, parce que dans celte année

00

leur apprenoir

a

fai re la Cupputation des panies de I'as

romain , pour ¡'inrcll igence du partage des fucceflions,

&

a

faire le

dupondius ,

c'ell-a-dire la duplication de

¡'as, que r on diviCoit quelquefois en vingt-quatre on–

ces au lieu de douze; ce que

1'00

appelloit

dllpondillm

f acere.

La

Ce

conde année fe paffoit 3 voir deu x traités, I'un

de jltdiciiJ,

I'autre

de rebtlS.

La troi lieme éroit employée

a

leur expliquer les ti–

Ires de ces memes trailés que I'on avoit omis de leur

expliquer I'année précédentc ; on y voyoit aufli les

principaux endroits des huit premiers livres de Papi–

nieo ,

La quatrieme

&

derniere année n'étoit plus propre–

menr une année de

le~ons

; car les étudians travail–

loieor' Ceuls Cur les réponfc s dI) juriCconfultc Paul, door

ils apprenoient par

c~ur

&

réciroient les titres les plus

impon al1s,

11

éroit 'aCfCl ordillaire que les éludiaDs au bout de

ce