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288

ECO

I

r!!ndre cher, que le genvernement kur

1')

ay¡s le" eur de par!

a

l' adminiflralion publique pour

all

e

alsez

&

1

l'

íi .

temir qu'ils COIlI chez eux,

que es OlS ne. OleD[

, l

ux que les

g~ranls

de la commune lIberté.

'Ca eUdrs

~e

IOU5 beaux qu'ils COO!, apparriennent

a

es rous,

.

1

d'

taus les hommes; malS Cans parallre es

allaque~

!-

redemeUt, la Qlauvuife volo.nté des chefs en rédulI al–

fémeO! l'dfel

a

rien. La 101 doO[

00

abuCe .fert

~

la

fois au puilfant d'arme

offen(i~e,

&

~e

bouclu;r contre

1-

~

'bl

&

le

préle~le

du bIen pubhc eH lOuJours le

el Ol(j

~'ereux

lIéau du peuple. Ce qu'il y a de plus

~é~seflair!,

&

peul-elre de. plus difficile dans le, go.uver:

'nemeUt, c'e.(l une, inlégrlté févere

.a

rendre Ju(llce a

10US,

&

fue-tout a proléger le pauvre co?tre . la Iyran–

J¡ie du riebe. Le p.lus grand mal eH .déJa f:UI,

qua~d

n a des puuvres

a

défendre

&

des rlches

a

comen Ir .

e'ell fur la mGdiocrilé feule que . s'ex,;rce tou,le la for–

ce des lois; elles fonl

égalemel1~

lmpulffames cOlllre les

¡hréfors du riche

&

eOOlre la !JlIfere du

pau~~e; l~

pre–

mier les élude, le feeood teur

~chappe

;

1

un brlfe la

loile

&

l'aulre paiJe aU·lravers.

C'~1l

donc une des plus importantes affaires du gou–

yernemenl de prévenir I'extreme inégul ilé des fOrlu–

Des non;n enlevanl les Ihfélors a leurs potfeffeurs,

mai; en Ólant

a

toUS les moyens d'en accumuler, ni

en baliffalll des hÓpilauK pour les pauvres, mais en ga–

ranlilfanl les citoyens de le qevenir. Lcs hommes iné–

gale mc[]1 dillribués felr le lerritoire,

&

emalTés dans un

lieu landi. que les aUlres fe dépeuplenl; les arts d'a–

grémenr

&

de pure induarie favorifés aux dé¡;cns des

méticrs mj,es

&

pénibles; l'agricullure faclifiée au com–

m erce; le publicain rendu nécelfaire par la mauvaife

admio iLlralion des deniers de I'élal ; enfin la vénalilé

poulrée

a

tel ex ces , que la conlidéralion fe compre a–

)'ec les pin ol es ,

&

que les vertus mc2mes fe vendent

ii

prix d'arg'enr; relles [onl les caufes les plus [eo(ibles

de I'opulence

&

de la mifere , de l'il1léret particulier

fubailué

a

l'intérer pu blic,

&

de la haine mUlUelle des

.ciroyens , de leur indifie rence pour la caufe commune,

de la corruplioo du peuple,

&

de I'a!foibl iffemem de

~ous

les re/forts du gouvernemem. Tels fom par

COI1-

fé~uent

les maux qu'on guérit diffi cikment quand i1s

fe fonl [eolir, mais qu'une fage admin iflration doil pré–

venir, pour mai nlenir avec les bonnes mceurs le rerpea

pour les lois, ramour de la palrie,

&

la vigueur de la

volonlé générale .

Mais tomes ces précautions feront infuffifanles,

(j

I'on ne s'y preod de plus loio eocore. le 6n i5 celle

partie de

1'/conQmi.

publique ,' par Oll j' aurois díi la

commencer. La palrie ne peuI fubliller fans la liberté,

Di la liberté fa os la vertu, ni la vertu fans les _CItO–

:yens: vous aurez lOut li vous formez des cilOyens;

fans cela vous n' aurez que de mée hans efclaves,

a

commencer par les chefs de I'élat. Or former des ci–

toyeos n'en pas l'affaire d'un jour;

&

pOlH les avoir

\hommes , il fauI les inflruirc enfans. Qu' on me dife

que quiconque a des he mmes á gouverner, ne doil pas

chercher hors de leur oature une perfed ,on doO! ils ne

font pas fufceplibles ; qu'il ne doil pas vouloir délruire

!=n eux les paffions,

&

que I'exécurion d'un pareil pro–

J~I

ne feroil pas plus detirable que poffibl'e. J

e

COD–

v!endr~i d'~ulaO!

mieux de lOut cela, qu 'un homme qui

11

auro:t pOlO! de paffi ons feroir cerrainemem un fort ,

n;auvai s

cilO~en ;

mais

il

faut convenir aum que li l'on

n apprend pUll1r aux hommes

~

n' ai mer rien, il n' ea

pas 1I1lpOlJible de leur apprendre

a

aima un objet piu–

IÓt qu'un

autr~,

&

ce gui

ea

vérilab!emem beau, PIu–

tÓI que ce gOl efl dlfforme . Si, par exemple, 00 les

exerce a(k Z-Iól

a

ne jamais regarder leur individu que

~a~

fes

relatio.ns

. avec le corps de rElat,

&

a

n'apperce-

Olr, .pour aloh dlfe , leur propre ex illence que com–

~~, .une

.partle de la (ienne, i1s pOurronl parvenir enlin

~

ldelllltier en quclque forre avec ce plus grand rout

a. Ce reulir memeres de la patrie

a

I'aimer de ce fen?

IIf~ent

exquis que IOUI homllle ¡rolé n'a que pour foi–

mbe me ,

a

,élever perpétuellemem leur ame

a

ce grand

o Jel ,

&

a

rraos~

. (i

le

di ~

r '

ormer

3l1l

1 en une veJ lu fublime cel-

N on

Pro

lltlO

n

dangereure d'ou naiffeO! 10US nos vices

-Ieu eInent la Ph'l

Cc

de ces nauvell

. l,oophle démol1lre la poffibililé

m ille eXCI11PleSesécdted lons,., mais

l'

fiilloire e"O fournit

c'efl que perrunne ataus; s ,Is. [onl

fi

rares parmi nous,

&

qu'ol1 s'aviCe

en~~r~e

fo?cte qu'il y ait des cilOyens,

pour les former .

II

u' flmoms de s'y prendre affez - r(jt

clinatio:ls nlllurelles qUeantul s tems .de .changer nos in–

que I'habitude s'e{l joil1te ' el,les

00[

pns leur cours,

&

~elI}s

de

nous tirer l¡ors

d

amour pra pre; il n' ea plus

e

naus - memes , quanq

I.Jn~

ECO

fois le

moi hllrAain

conceniré dans nos creurs

'f

a–

equis celte méprifable aaivilé qui abforbe IOUle V1!rtu

&

fait la vie des peliles ames. Comment l' amour de

la palrie pourroil-il germer au milieu de

13m

d' aUlres

puffioos qui l'érouffeO!?

&

que relle-t-il pour les con–

cilOyens d'un ccenr déja partagé enlre

l'

avarice une

ma1rreffe _,

&

la vanité .

C'ea du premier momeO! de la vie, qu'

iI

faut ap–

prendre

a

mériter de vivre;

&

comme on participe

en

naiffanl aux droils des ciroyens, I'inlta¡¡t de n01re naif–

fance doil etre le commencement de l'exercice de nos

devoirs. S'il y a des lois pour l'age mur,

iI

d0it y en

avoir pour l'enfance, qui enfeignem

a

obéir aux autres;

&

comme on ne lai!le pas la raifon de chaque homme

unique arbilre de fes devoirs , on doil d' aurant moins

abandonner aux lumieres

&

aux préJugés des peres I'é–

ducalion de leurs enfans, qu'elle imporle

a

l' élal en–

care plus qu'aux peres; car felon

le

cours de nalure ,

la mort du pere lui dérobe fou vent les derniers fruils

de celle éducation, mais la patrie en fem IÓI ou tard

les effers; l'élac demeure,

&

la famille fe diffoUl. Que

(i l'aUlorilé publique en prenant la place des peres,

&

fe chargeant de celte importante fonélion, acquielt leurs

droits eu remplilraut leurs devoirs, ils ont d' aUlaD[

moins fujel de s'en plaindre, qu'¡¡ cet égard ils ne fOD[

propremeOl que changer de nom,

&

qu' ils aurOD! en

commun, fous le nom de citoyens, la meme aUlorilé

fur leurs enfans qu' ils e xerc;oiem féparémelll fous le

nom de

peres,

&

n'en ferom pas moins obéis en par–

lam au oom de la loi, . qu' ils l' éroient en parlan! au

nom de la nalure. L'éducarion publique fous des regles

preferites par le gouvernement,

&

[ous des magiarats

élablis par le fouveraio-,

ea

donc une des max imes fon–

damenlales du gouvernement populaire ou légitime. Si

les enfaos font élevés en commun dans le fein de l' é–

galilé, s'ils fom imbus des lois de l'éral

&

des maxi–

mes de la volomé générale, s'ils follt inl1ru its

11

les re–

fp.-der par·deffus IOUles cho[es, s' ils font environnés

d'exemples

&

d'objels qui leur parlenl fans cefle de la

tendre mere qui le. nourril, de I'amour qu'elle a pour

eux, des bieos ineaimables qu'ils rec;oivem d' elle,

&

du relour qu'i1s,lui doiveO!, ne dourons pas qu'ils n'ap–

prenneO! ainli

a

fe chérir muruellemenl comme des fre–

res ,

ii

ne vouloir jamais que ce que veul la fociélé"

¡¡

fubtl ituer des adions d' hommes

&

de ciroyens au aé–

ri le

&

vain babil des fophiíles,

&

a

devenir un jour les

déf~nreurs

&

Jes

p~res

de la parrie dom ils auront élé

ti

10ng'lems ks enfans .

Je ne parlerai poiO! deS magifirals dellinés

a

pré(ider

a

certe éducalion, qui cerrainement ea la plus impor-

13nte affaire de I'élat. On fem que (i de lelles marques

de la confiance publique étoieO! légerem ent accordées,

(j

celle fond ioo Cublime n'éroit pour cenx qui au raienc

dignemem rempli toutes les autres le pr ix de leurs tra–

vaux, ,'honorable

&

doux repos de leur viei lle fle ,

&

le comble de tous les honneurs, toute I'enlreprife [e–

roil i!lUlile

&

I'éducation fans fucces; car par-rouI ou

la letr0n

n'ea

pas foulenue par I'aulorilé,

&

le préce–

pIe par l'exemple, I'infirua ion demeure fans fru il.

&

la vertu

m ~ me

perd fon crédil dans la bouche de

c~lui

qui ne la p,atique pas. Mais que des guerriers illuflres

courbés fous le faix de leurs lauriers preehenr le coura–

ge;

que des magiflrats integres, blanchis dans la pour–

pre

&

[ur

les tribunáux, enfeignent la jullice; les um

&

les aUlres fe formeront ain(i de venueu x fucceffeurs,

&

tranfmemom d' age en

a~e

aux générations fuivan–

les, I'e xpérience

&

les talcns des chefs, le courage

&

la vertu des citoy'ens,

&

l'émuladon c0mmune

a

10US

de vine

&

mourir pour la patrie.

Je ne fache que [lois peuples qui ayent autrefois pra–

tiqué l'éducalion publique; favoir, les Crétois, les La–

cédemoniens,

&

les anciens Perfes: chez IOUS les tmis

elle elJl le plus grand fucees,

&

fit des prodiges che?–

les deux derniers. Quand le monde s'el! trouvé divifé

en nations trop grandes pour pourvoir elre bien gou–

vernées, ce moyen n'a plus élé pralicable;

&

d' aUlres

raifons que le ledeur peut voir aifémem, ont encore

empeché qu'¡¡ n'ait élé temé chez aucun peuple mo–

de~ne.

C'efl une chofe tres - remarquable que les Ro–

mains ayeot pd .s'en paffer

i

mais Rome fut durant cioq

ceots aos un mlracle contlnuel, que le monde ne doit

plus efpérer de revoir.

La

vertu des Romains engen–

drée par I'horreur de la tyrannie

&

des crimes des Iy- '

rans,

&

par l' amour innt de la patrie, lit de toules

leun m¡¡ifons aurant d'écoles de citoyens;

&

le pou–

,voir fans bornes des peres fur leurs eufaos mil taot de

ft vérit~

dan

s la

police particulicre, que le pere plus

!;r~in~