ECO
pirnles tllur I'argeot de la campagne :
&
l'impÓt détrui–
[aor la propon ion qui pouvoit fe .trouver encore c?rre
les beCoios du laboureur
&
le pnx. de
~on
blé,
1
a.r–
gen t viem Cans cefre
&
ne
reto~rne
Jamals ; plus
l~
vll–
le' efl riche, plus le pays ei1 . mlCérable . Le prC?dult des
lailles palIe des mains du prlllce ou du
financle~ dao~
ceBes des artilles
&
des marchands;
&
le cultlvateur
qui o'en
re~~ir
jamais que la moindre partie, s'épuift:
enfin en paY'1H ruujoors
é~alement
&
recc.vant toílJ ours
moins . Comment voudrolt-on' que pOt vlvre un hom–
me qui n'auro it qUe" des' .vcines
&
poin,t, d'aneres '. OU
dOn! les artetes ne porterorellt le fang qu a quarre dOlgts
du caenr? Chard in dit qu'en PerCe les droits du roi
[ur les dentées fe payent aulJi en denrées; ce! uCage,
qu'Herodore
remoign,~
avoir. autrefois éré pra.tique: dans
le meme pays juCqu a D anus, peur prévelllr le mal
door Je
viens.deparlrr. Mais. a
moin~
qu'en PerCe les
¡mendans dtreéleurs, commls,
&
gardcl-magnlO oe
foir uoe ;urre eCpece de gens que par-tout ailleurs, fai
peioe
a
croire qu'iI arrive jufqu'au roi la moindrc chofe
de toUS ces produits, que les blés oe Ce gatent pas dans
tous les greoiers ,
&
que le feu oc cooCume pas la plO–
part des magazios.
L e fecood inconvénient vient d'ub avantage apparent,
qui lailfe agg'ral'er les maux avant qu'on les
apper~oi
ve. C'el[ 'que le bit! efl une den rée que les im pÓts·
tic
l'cnchérilfellt poiot dall s le pays qui la produit,
&
don t ,
m
\lgré fOil
abColu~
néce{lite , la quao tité diminue , Cans
que
le pr"Íx etl' augmente ; ce qu i fai t qU'e beaucoup de
gens méurellt de failTl, quoique le blé contioue d'etre
A
boo marché,
&
que le laboureur ielle feul chargé de
l'imp6t qu'il n'a pu défalquer fur le · pri x de la vente.
11 faut bicn faire :lneotion qu'on ne
doi~
pas raiConner
de la taille réelle comme des droits Cur routes les mar–
chaodiCes qoi cn fom haulfdr le prix ,
&
Cont ainn pa–
yés
moios par Ics marchands , que par les acheteurs.
Car ces droils , quelcjue fom qu'ils pui(fem érre, (imt
pourtant voloo t\tires ,
&
Ile font payés par le m
,Hcha.ldqu'a proportion des marchandiCes qu'il achete ;
&
com–
me
il
n'achete qu'a proportioo de fOil débit, il fait la
I"ói au particulier. Mais le laboureur qui, foit qu 'il ven–
de ou ¡fon, ell contraint de payer a des termes fjKes
pour le terrain qu'j¡ cultive, o'elt pas le malere d'at–
lendre <']u'on mette
¡¡
Ca denrée le prix qu'il lui plait?
&
,!uand il ne la veodroit pas pour s'entretenir, il
(e–
roit forcé de la vendre pour payer la taillc, de Corte
qu'e c'ell quelquefuis I'énormiré de l'impolition qui main–
fient la denrée
a
vil prix.
Remarque? eocore que les
re(four~s
du commerce
IX
de 1';lldultrie , loin de rendre la laille plus fuppon a–
ble par I'abondance de I'argent, ne la rendellt que plus
onéreufe. Je n'io/illerai poine Cur uoe chofe tre -éviden–
ie, Cavoir que
11
la pl us grande ou moind re quaotité .
d'argent dans uo état , peut lui doooer plus ou 1110in>
C'e crédit au-dehors ,' elle ne change en aucane manie–
re la fOrtuo e réelle des citoyens ,
&
ne le s met oi plus
ni' moios
:l
leu r aile . Mais le rerai ces deux remarques
importantes : I'une , qu'a m ins que l'état n'ait des den–
rées fuperBu es
&
que I'abondaóce de I' argem o·e vieo–
n'é de leur débit chei l'étranger, les villes
00
fe fait
le co¡nmerce, fe CemeJl( Ceules de cene abondaoce,
&
que le' payCan nc faie qu'ell devenie telativemcnt plus
pauvre; I'autre, que le prix de toUleS choCes haulfallt
avec la multiplication de I'argeni, il faut au{li que les
imp6rs haulfenl
;i
proportion, de Cone que le . Iabou–
teur fe trouve plus chargé Catis a:VOIt plus de relfour–
ces.
On ooi/ voir que la taille Cu·r les terres efl un vé–
fitab le iinp6t fur leur prodl1it . Cependant chacun con–
v·ien! que tien n'efl, li dangereux qu'un impÓt fur le
blé payé
p~r
I'ach eréur: comlÍlél1l ne voit- oo pas que
lé
mal efl cent fois. pire éfl1and cet imp6c eH payé par
1,<
cliltivateu'f
m c"n'!~?
N 'en-ce ·pas aunquer la CubfJ(lance
de I'état juCque rlans Ca (ource
1
N 'elt-ce pas rravailler
aum
direélémént qll' il efl poffible
a
dépeupltr lé pay s ,
&
p~r
conCéquent
~ I~
r6inét
a
la longué ? car il n'y
ah pOlnt pour uhe nálion éle pire diCctte que eelle des
ommes .
fi
11
~'appartient
qu'au "érirable homme d'état d'élever
e s vues dans I'a{liene dés imp6ts plus
h~ut
que l'ob–
b
et des
~n~nces ,
de transformer des charges onéreu–
es en
d
utlles réglcmens de police,
&
de faire don–
ter au
p~uple
n
de tels établi llemens n'one pas eu pour
fin
le bleo de la nation plílt6t que le produit des
¡n–
xes.
Les droits
Cne
I'importation des marchandiCes étran–
getes dOn! les habitans fom avides fans que le pays
en
E,ca
ait beCoin , fur l'e xportation de celles· du oro do pays
dom
iI
o'a pas de rrop
&
dont les étrangers ne peuvent
le pallee. fur les produétions des am inutiies
&
trop
luctatifs,
Cue
les· entrées dans les vil les des chol"s de
pllr agrémen!,
&
en général fu r t9us les objets de lu –
r.e" r-c mplirollt IOUt ce dOllble objet. C'eil par de tels
impÓts , ql1i foul agent la pauvreté
&
chargent la richeC–
fe, qu'iI fllut prévenir l'augmentation con tiouellc de I'i–
négalité des fortunes , I'alferv ilfemcnt aux riches d'une
multitude d'ouvriers
&
de ferv i!eurs inu tiles , la mul–
tiplicadon des gens oififs d·ans les viUeS ,
&
la deCer–
tion des C:lInpagnes,
11
en important de' mettre en tre le prix des choCes
&
les droits dont
00
les charJle , une telle proportion que
l'avidité
d~s
particuliers ne Coit poiot trop portéo a
la
frau de par la graodeur des profi ls .
11
faut cncore pré–
v-en ir la facilité de la contreband.e , en préférant les mae–
chandiCes les moins fac iles
il
cacher . Ellfi ll il con vient
que l'imp6t foit payé par celui qui employ e la chofe
taxée , plul6t que par celui qui la vend, auquel la quao–
tité
d~s
droits dont il Ce trouveroit chargé , dooneroir
plus de tentatioos
&
de moyeos de les fraudcr . C 'cft
I'ufa~e
cOllllan! de
b
C hine , le pays du tl10llde ou les
impÓts Com les plus fons
&
les mieu x payés : le mar–
ahand ne paye rien; I'ach·eteur Ceul acq uine le droit,
r.,os qu il en réCul te ni murmures ni fédi tions ; p'lrce
que les de nré, s néoeíl"aires
a
la
vic , relles, que le ris
&
le blé , é!ant abColumcnr franches, le p uple n'elt
poillt foulé ,
&
l'illlpÓt ne rombc que Cur 1es gens ai–
fés. Au relle toules ceS.précautions oe doivent pas taul
etre diétécs par la craiote de la conrrebaode .. que p1t
I'anention que doi t avoir le gouvernemellt
,¡
~aralHir
le s pan iculiers de
h
lédoé1:illll des pwñ r ill égirimes ,
qui , apres en avoir fait de mau vai, ciwyell" ne tar–
deroit pa en fai re de mal-hOlllietes geo, .
Q u'on érabli tfe de fon es
ta ~e,
fur la Iivrée , fur les
équipages, Cur les glaces , I" Ores,
&
ameublcmen" fu t"
les éwtfcs
&
la d'lrure, Cur les cc¡úrs
&
Jardills de, hÓ-.
tel" Cur les fptétncl,es de toute eCpece , {iJr les orofcf–
liolls oiCe ure s, comme baladiu" chal1lours, hill,ions
&
en un nllll fu r cene roul. d'objets de
lu~ e ,
d'amufc–
lll elH
&
d'oili veté, qui fra ppen r tou, les yéllX,
&
qui
peuvent d'aUlant moills fe cacher, que leur reol u(aJle
ell de fe mont rer ,
&
qu'ils Ceroient inul i es s'il n'é–
toient vas . QU'OIl ne cra;gne pas que
de
tels produilS
fu (fcm arbilr311 eS , pOllr U'elre fOtl
6
que (u r des cho–
los qui ne l:,nt pas d'une , ahfolue n¿ce l!i ré : c'ell bien
mal conool" e 1es hommes que de croirc qu'apres s'e–
tre
Ulle
foi laillés Céduire par le luxe , ils y puilfent
jamais
~eooncer ;
ils retlotlceroien t cent fois plu t6 t au
oé€elf:tire
&
aime,oient encore Illieu x mourir de faim
que de honte .
L'au~me l1fari"n
de la dépellCc ne fera
qu'lIne nouvolle rail"n pou r la «lUtelltr , quand la va–
nité de fe n'¡lll1trer opulen r fora
1,,0
pro fit du prix de
lo
cho/\!
&
des ¡"rais
de
la taxe . Tant qu'il
y
au r3
des
riches, ils voudront fe dilltngn<c
des
pall vre"
&
I'état
ne fauroit
le
furmer un reven u moins onéreux ni plus
a,lImé que Cur cwe difli nétioo.
Par la méme raifon I'ind ufl rie n',!llroit rien
il
fouf–
frir d'u n ordre écollomique qui en rich,roit les Fina
lI–
ce" ranimeroit l'Ag,;clllturc,
~n
Cou lngeall r le labou–
reur ,
&
rapprocheroit in Cen rihlemelH tollt e, les to n u–
nes de celte méd iocrité qlli fait la vérilable force d'un
érat.
11
Ce pOllrroit, je I'a voue , que les
im~6 ts
con–
tribu3(fent
:t
faire palfer plus rapidemt nt qu clques mo–
des; mais ce ne {;;rojr jamais que pour en Cllbl1itu r d'au–
tras fur lefqllelles I'ou vrier gago eroit , 1:lI1s que le fi Cc
eu t rieo
il
perdre. E n un mor CuppoCons que l'ef»rit
du gouvernemel1t foit cOllllamment d'alleoir toures les
la xes fu r le luperflu de riche/fe ,
il
arrivera de deux
choCes l'une : ou les riches rcnOllcerOlH a leurs dépen –
Ces Cuperft ucs pOl1r n'en faire qlle d'uriles, qui retour–
oeront
au
profit de I'érar; alors I'a{liete des impÓts au –
ra
produi r I'elfcr des meilleure s lois Comptuaires ; les dé–
pellfes de ¡'¿rat auront nécelfaircment dilllinué
~vec
cel–
les des particu liers;
&
le
ti
le oe fauroit mnins recevoir
de eeHe manieee, qu'il n'ait beaucoup moins encore
i
débourfa : ou
ti
les riches oe diminuent rien de leurs
prnfu /ions , le fi Cc aura dans le produit des impóts les
rC (foll rces qu'il cherchoit poor pourvoir aux be(oins
, ~ds
de I'érat. D ans le premie r cas, le ti fc s'enrichit de tou–
te la dépen(e qu'i l a de moins
3
faire ; dan le fecond ,
j{
s'enrichit encore de la dépenfe inutile des panic!!–
liers.
i\.joutons
a
tout cecí une importante dilliné1:ion en
matiere de droit poliriql1e ,
&
d
laquelle les gouverne–
metlS, jaloux de faire (Qu t par eux-memes, devroiellt
don-