ECL
ner une Comme aux tenlatives d'un homme de géoie
qui meur! avec fes proJets dans Ca
t~te,
fans qu'oo
pniOe conjeaurer
ti
la oature réparera Jamais celte per–
te: car dans roUte la fuite des individus de ¡'eCpece hu–
maine qui Ont ex iné
&
qui exineront, il en impoffi–
ble qu'i¡ y en ait deux qui fe relfemblent parfaitemem;
d'oii
iI
s'enfuit pour ccux qui faveot raifoooer, que tou–
tes les fois qu' uoe découverte utile attachée
a
la dif–
féreoce fpécifique qui
dinin~uoit
tel individu de tous
les autres,
&
qui le connnuoit te!, ou n'aura . point
été faite, ou o'aura poim été publiée, elle De fe fera
plus; c'en autan! de perdll pour le progres des Scien–
ces & des Arts ,
&
pour le bouheur & la gloire de
l'elpece. J'invite ceux qui feroot teotés de regarder
celte conlidération comme trop fubtile, d'imerroger
U.
deifus quelques-uus de nos illuares contemporains; je
m 'en r-apporte
a
leur jugemeot. Je les invite encore
a
jet–
ter les yeUI fur les pro¡luélions origioales,
l~nt
aociennes
que moderoes, eo quelque genre que ce foil,
a
mé–
ditet un momeDl fur ce que c'en que I'originalilé,
&
~
me dire s'¡¡ y a deux originau! qui fe reifemblent ,
Je ne dis pas exa&ement, mais a de petiles différeDces
pres. J'ajouterai enfin la proteaion mal placée, qui a–
bandonne les hommes de la natioo, ceux !lui la repré–
feOlem avec dignité parmi les natioos fubliltantes, ceux
iI
qui elle devra fon rang parmi les peuples
a
venir,
c c ux qu'elle révere dans fon fein,
&
dpnt on s'entre,
tien\ avec admi[fltion dans les cOQlrées éloignées ,
a
des malheureux condamnés au perfonnage qu'i\s font,
ou par la nature qui les a produits médiocres
&
mé–
chans , ou par une dépravation de caraaere qu'i\s doi–
vent
ií
des circonnances telles que la mauvª ife éduca–
tion , la mauvaiCe compagl'lie, la débauche , l'eCprit
d'intérel,
&
I~
petitelfe de cerlains hommes pulillani–
mes qui les redouten!, qui les lIauent, qui les irritent,
peuI-l!lre, qui rougiifent d'en etre les proteéleurs dér
e1arés, mais que le public
a
qui rien n'échappe , fioit
par compter au nombre de leurs protégés . 11 femble
que I'on fe conduife daos la république ljnéraire par la
meme politique cruelle qui régnoit dans les démocra–
ties anciennes, oii toUt citayen 'lui d.venoit trop puiC–
fam, étoit eXlermiué . Ceuc comparaiCon en d'autant
plu s j une que, quand on eut facrifi é par I'ollraciiine
quelques hooneteS gens, cetre loi
commen~a ~
desho–
norer ceux qu '.,lIe épargnoit. J'écrivois ces réflexiolls ,
le
II
Février )
'lff ,
au retour des funérailles d'un de
nos plus grands hommes, deCo lé de la perte que la na–
tion
~
les lemes faifoiém en fa per Conne,
&
profon–
Mmenl indigné des perCécutions qu'il avoit etluyées .
La
vénération que je portais
a
fa mémoire , graveit fUF
f on tombeau ces mots que lavois deHinés quelque tems
a uparavant
a
Cer vir d'infcription
11
Con grand ouvrage de
l'ECprit des lois:
alto f{""fivit e",lo luce",
,
ipgemuitf{'u
repcrtá.
Puiífent-i1s palfer a la pol\érité,
&
lui appren –
elre qu'allarmé du murmure d'ennemis qu'il redouroit.
&
fen(¡ble
a
des injures périodiques, gu'il eut mépri–
fées fans dOUle fans le fceau de
l'
Autorilé doO! elles
lui paroifio ient revetues, la perte de la tranquillilé de
é:el homme né Cenlible, fut la trine récompe!lfe de I'hon–
n eur qU'il venoit de
fair~
a
la France,
&
du (ervice
imp<mant qu'il venoit de rendre
a
I'univers !
. J uCqu1a préfent on n'a guerc appliqué
l'Ecletfli[me
qu'a des matieres de
Phílo(ophi~;
mais il n:el!
pa~.
dif–
ficile de prévoir
a
la fermentauon des efptlts , qu II va
elevenir plus général .
J
e ne crois pas,. peut-érre meme
¡1'el1· il pas
a
fouhaiter, que res premlers ettels fOlent
l apides ; parce que ceUl qui foo! verfés dans la prau–
que des Arrs ne fom pas a!lez raffonueurs ,
&
que
ee.uxqui om I'habitude <;le raironner, ne foO!
01
alléz
¡n–
firuits ni alfe? difpoCés
a
s'ionruire de la pame mé–
chaniq~e.
Si roS! met de la précipitadon dans la ré–
forme,
iI
pourra facilemeol
a~river
.qu'en voulanl [Out
corrige~
on galera tout, !'Je premler mouvemeut en
d e Ce
p~rter
au
K el
tremes .
J'invit~
leS Phil?lophes
~
s'en méfier ; s' ils foO! prudens , lis fe réloudront a
devenir difciples en beaucoup de genres, avatlt
q~e
de
v ouloir élre maitres; ils hafarderoot quelques conJeau–
re~ ,
aVam que de pofer des
pri~cipes.
Qu'ils fongem
qu'ils
001
aflaire
a
des efpeces d'automales , auxq uels
il
faul communiquer une impulfion d'aulant plus me–
nagée , que les plus enima:'les d'en lre eux roO! les
moins eapables d' y ré/iner . N e feroil-il pas ralfonna–
bl~
d'étudier d'abord les rellourees de I'art, avanG que
d e prétendre aggrandir ou rellerrer fes limites? e'ell:
faure de cetl!! initialion, qu'o.n ne lail ni admirer ni re–
prendre. Les fau! amateurs 'corrompent les artlltes ;
les demi-connoilleurs les découragent: je parle des arts
ECL
lib~raux .
Mais landis que la lumiere qui f1it cffort
en tout fens, pénétrera de loutes parts,
&
qne l'eljnil
du fteele avancera la révolution qu' il a commencee ,
les arts méehaniql1es s'urreterollt on ils en font , li le
gouvernemeo l dédaigne de s'intéreffer
a
leurs
progri:~
d'une maniere plus utile. N e
feroit.ilpas
a
fou haiter
qu'ils euifem leur académie? C roil·on que les cinq uan–
te milIe franes que le gouvernem eO! employeroit par
un a la fonder
&
a
la fO\ltenir , fuffen l mal emplo)'és :–
Quam
a
moi, il m'ell: démonrré qu'en viogl ans de
tems
il
en Cortiroit cinquanre volumes
in·4°.
on I'on
trouveroit
a
peine cinquanre lignes inutiles; les inven–
tions dont nous fommes en poifeffion, fe perfeaionoe–
roieot; la communicalion des lumieres en feroit né–
ceifairemenl natlre de nouvelles ,
&
recouvrer d'aocien–
nes qui fe font perdues;
&
I'état préfenreroit
ií
qua–
rante rnalhereux citoyens qui fe Cont épuifés de tra–
vail,
&
a
qui
iI
rene
a
peine du pain pour eux
&
poor
leurs enfans , une reifoutce honorable
&
le moyen de
cominuer
a
la fociété des fervices plus grands peut·etre
eocore que (!eux qu'i1s lui oo.t rendus? en
con~gnanr
dans des mémoires les obCervatlons précleuCes qu lIs om
faites pendant un graud nombre
d'an n~es .
De .
quel. a–
vanlage ne
f~roit-i1
pas pour ceux qUt fe denmerOlem
a
la meme carrielo, d'y enlrer avec toute I'expérience
de ceux qui n'en forlent qu'apres y avoir blanchi? Mais
faute de ¡'établi!loment que Je propofe , loutes ces oh–
ferv31ions Conl perdues, toute ceue expérience s'éva–
noüit les /iedes s'écoulent , le monde vieillit,
&
les
arts
~ échaniques
renen! toujours enfans ,
Apres avoir donné un abrégé hinorique de la vio
des priucipaux Ecleéliques , il nous rene
a
expofer les
poinls fondamemaux de leur philoCophie . c 'en la ta–
che que nous nous Cornmes impoCée ' dans le rene de
cet an icle . Malgré l'auendon que .nous
: ~vons
eu
~'en
écarter lout ce ql1i nous a paro IOlmel hglble ( qUOlque
peul-ttre
iI
ne I'eut pas été poor d' au tres ), il s'
ell
fauI beaucoup que nous ayons réuffi
a
répandre fur ce
que nous avons con Cervé, un e c1arté que quelques le–
a eurs pourroot deftrrr. Au rene, lI0US eonCeillons
;¡
ceux
a
qni le iargon de la philofophie Cchobfl ique ne
fera pas familier, de s'en tenir
a
ce qu i
pi
écede ;
&
~
ceu x qui auroO! les connoiifances néceifalfes pour eu–
tendre ce qui fuit, de ne pas s'en et1imer davantage ,
Philo[ophie des EcleEli'fues ,
Pr¡ncipes de la
d¡aleEl¡'f~e
des
EcleEl¡'l/~es
..
Celle
partie de leur
philo CoP~le
D
en pas fans .0bLcumé; ce
fonl des idées ariflotéllques
(j
qUlllteifenclées
&
Ii
rafi–
nées , que le bon fens s'en en évaporé,
&
q.n' on
Ce
Irouve
a
tour momenl Cur les confi ns du verblagc: au
reae on
ea
prefque si"r d'en ven ir-la routes les fois
qu'o~
ne mema aucune fobriété dans I'argumentalion,
&
qu'on la pouifera jurqu' on dIe peu I aller . C'éroit
une des ruCes du ScepdciCme. Si vous
fuivie~
le fee–
ptique
iI
vous égaroit dans des ténebres inextricables;
(j
vous' reFufta de le fui vre , il tiroit de vOlre pufil–
lanimité des induélio ns aifez vrailfemblables ,
&
calme
votre Ihefe en
p~rriculier,
&
contre la philofophie dog–
m atique en général . L es Ecleétiques diCoient :
l .
On ne peut appeller véritablemenl
élre ,
que ce
qui excluI abColument la qualité la plus contraire
ii
I'eo–
tité,
¡a ·privation d'.nt ité.
2 .
1I Y a· dans le premier etre, des qualités <jui on l
pour prio'cipe l'unité; mais I'unité ue Ce compranl point
parmi les genres, elle o'empeche poinl I'crre premier
d'etre premier, quoiqu'oll diCe de lui qu'iI efl un.
3.
C'en par la raifon' que lOut ce qui en un, n'el1
ni meme, ni Cemblable , que I'unitt' n'empeche pas. I'é –
Ire premier d'i'tre
le
prem ier genre,
le genre ["preme .
4. Ce qu'oll
appcr~oit
d'abord , c'en l'exitl cnce , I'a–
aioo,
&
I'état l ils fOil! un daus le fUJ et ; en eux-mc–
mes , i1s font Irois .
Voila les fondemens Cur lefquels Plotin éleve Con
fyn eme de dialeaique. 11 ajoíHc:
f .
Le nombre, la quantiré, la qualité, ne fom pas
des etreS premiers entre les erres; ils fonl poflérieur<
a
I'eifence : car il fa ut co mmencer par étre poffi ble .
6. La Céilé ou le
Coi,
la qNiddilé ou le ce , I'iden–
lité la diverlité , ou I'altérité, ne font pas , a propre–
me~1
parler , les qualités de I'erre; mais ce fonl fes
propriétéS, des concomitans uécelfaire s de l' exifienee
aauelle.
7. La relalion,
I ~
lieu, le tems., I'é tat, I'h?bitude,
l'aélion, nc Cont pOlOt genres premlers; ce Cont des ac–
cidens qui marquent compolition ou défaUl,
8, 4