ECL
&
quelle raifon auroir-il de nier ces prodiges? J'avoue,
pour moi, que je n'accuCerois point un bon dialeéti–
cien bien in nruit des faits , de trop préfumer de fes
forces , s'il s'engageoir avec le pere Balthus de démon–
trer
¡¡
I'aoreor des oracles,
&
a
tOOS ceux qui penCenc
comme loi qu'i1 faar 011 donnee dans un pyrrhooifme
géoéral for toos les faits Curnaturels, ou convenir de la
vériré de plo{ieurs opérations théurgiques, N oos oe nous
étendrons pas
davaocag~
Cur l'hinoire de Julien; ce qoe
nous pourríons aJoO rer d'inréretT'ao r, (eroit hors de 00-
tre objet , J ulicn mourur
¡¡
l'age de rrente-trois aos ,
11
fao t fe Couvenir en lifau t Con hinoire, 'lo'une grande
qualité
naturc l1~
prend le nom d'on grand vice ou d' o–
ne grande vertu , Celoo le bon ou le mauvais uCage qu'on
en a fait
~
&
qu'il n'appartient qo'aul hommes Caos pré–
Jugés , Cans iméret
& ,
fans partialiré, de prouoneer
Cue
ces obJcrs importans ,
Eunupe flcurit au tcms de ThéodoCe; difciple de Ma–
>!ime
&
de CluiCanrhius, voila les mattres Cous leCquds
il avoit étudié I'art oratoire
&
la philoCopbie alexandri–
nc, L es empereors ex er<;oient alors la perfécution la
plus viv e contre les Philofophcs ,
11
fe préCenteroir ici
un probleme fi ogulier
a
réCoudre; c'en de Cavoir pour–
quoi la perfecution a fait tleurir' le ChrinianiCme,
&
é–
leint
I'Eclellifme,
L es philoCophes théurgines étoient
des emh uliaUes : commem n'en a- t - on pas fa il des
marlyr$ ? les croyoit-on moins convaincus de la v¡érilé
de la Théurgie , que les Chrétiens de la vé rité
de
la
r<!(lmeétion? Oüi , Cans doute , D'ailleurs , queHe diffé–
reoce d'une croyance publique,
a
un fyneme de philo–
fophi,, ? d'un tcmple,
a
une école? d'un peuple,
a
on
petit nombre d'hommes choi"s? de l'reul're de D ieu,
~u
x
prnJe,s d"s hommes? La Théurgie,
&
j'
E c/elli[–
me
om paa é ; la rcligion chrétienn e dure
&
durera
dans 'tous les Heeles, Si un Cyneme de coonoitT'ances
humaines en fauI,
iI
Ce
rencomre tÓt 00 tard un fai r,
une obCervation, qui le reoverCe,
11
n' en en pas
~infi
des notions qu i ne tiennent
a
rien de ce qui Ce patT'e fur
la terre ;
iI
oe Ce prélente dans la nature aueun phéno–
mene qui leS contredi¡e; elles s' élablitT'cnt dans les e–
fprils preC'lue Cans aucu n etrort,
&
ell es y durent par
preCcription _
La
Ceule révolution qu' elles éprouvenr,
c'ell de lobir une infinité de métamorphores, entre leC–
quelles 11 o'y en a jamais qu'une qui puitT'e les expoCer;
c'el! eelle qui leur faifaot prendre une forme naturelle ,
les rapprocheroit des limites de norre foible raiCoo ,
&
le.
Coum~llroi,
malheu reu Ccmeot
a
notre examen, Tout
en perdu,
&
lorlque la Théologie dégénere en philo–
fophíe ,
&
10rCque la PhiloCophie dégénere en Ihéologie :
c'en un monllre ridicule <¡u'un compoCé de l'uoe
&
de
J'autre , E r telle fu t la philoCophie de ces tems; Cync–
me
de
purifi carions Ihéu rgiques
&
ratioueHes , qu' Ho–
raee ,,'auroit pas m ieu! repréCenté , quand
iI
l'auroit eu
eo vO" , 3U commeo.emem de Con
A re po/ti'lue
:
n' é–
loit-ce pas en etret ulle lete d'homme , on coo de che–
val, ,des plu m.:s de toute eCpece, les membres de tou–
tes Cone d'animaux ,
ttndi'lf/e eo/latiJ
m
ettrpiter a–
t rI/m definat in pi[<cm, mulier [ormo[a {uperne
? Eu–
nape CéJourna a A,heoes , voyagea en Egypte,
&
fe
lra1lfporra par- tout ou il crut appercevoir de la lumiere ,
felllblable
a
un homme égaré dans les ténebres, qui di–
rige les pas ou des bruits loinlaios
&
quelques lueurs
intcrminente lui annoncenr le Céjour des hommes; il
devinr mcdecin , nalurali ne , orateur, phi!oCophe,
&
hi–
Ilurie n,
11
nous rene de lui un conunenraire rur lei
\'iel des Sophint s , qu'il fau t lire avec précaution ,
H iérocli:, fuccéda
11
Eunape ; il profetT'a la phi loCo–
phie alexandrine dans Athenes ,
a
peu-pres Cous le re–
);ne
de
rh¿odoC~
le jeune, Sa tete étoil un chaos d'i–
dé~s
platOniciennes , arillotéliques,
&
chrétiennes;
&
fe eahlers ne prnuv oi"nt el airemell t qu'uue choCe , c'eCl
que le véritable
E cleéli{me
demandon plus de Jugement
que beaucoup de gens n'en avoieO[ , Ce fUI Cous H ié–
rocles que celte philoCophie pana d' Alexandrie dans
A –
Ihene , PIUlarque, tils de Nenorius, I'y profelfa pu–
bliqu«ncnt apres la moti d'H,érocles, C 'étoit tOuJ,oUI'S
un m¿lange de d¡aleétique, de moral
e ,
d'enrhoufia{ me,
&
de théur¡¡ie:
hllmanum capm
&
cervix e'{l/ina,
P lmarque laltT'a Ca chalre en mouranr
a
Sy rianus , qui
eUl pour rUCCt O. ur Hermes ou H en ness , bon homme
, ':/ en fut; c'eIl lui <¡ui prouvoit un JOur
11
un Egy–
pti«l Illoribond , que I'ame étoil motielle , par un srgu–
lllCnt all
z
femblable
ii
celui d'un luthérien mal inltruít,
qui diroi,
á
un calholique ou
a
un proteflanr,
it
'1ui il
fe propol.roit de faire croire l' impanation:
N OII! ,ad–
m'~lUnt
tO!l!
!er
dcux I'exiflence dll dinble; eh hun,'
!TIon eher amI " 'Iue
le
tltaóle m'emporee, fi ce 'Irl< Je
ECL
237
'II,Oll!, dir n'efl
par
.vrlli
,
H ermeas
a~oir
u,n frere qui
n étOlt pas fi honne,e homme que 1m; mals qui avoie
plus d'cCprit , H errneas enCeigna l'
E elelll[me
ii
Edefia
fa femme,
a
l'arithméticien D omninus,
&
a
Proclus le
plus fou de tous les Ecleél iques _
JI
s' étoit r mpl i la
tI:le de gymnofophifme, de ootioos hermétiques, ho–
mériques , orphéiques, pytagoriciennes, pl310niques,
&
arifloléliciennes; il s'étoit appliqué aux mathématiques ,
a
la grammaire,
&
11
I'art oratoiro; il Joignoit
a
10Ules
ces coonoilfances acquiCes, une for:'e doCe d'emhouan–
(me naturel, En conféquence, perfonne n'a jamais com–
me¡cé plus . ffidOment avec les diellx, n'a débité tant de
merveilles
&
de Cublime,
1\(
n'a fa it pl us de prodiges ,
11
n'y avoit que I'cnlhodiafme qui pOt rapprocher des idées
aufli difparates que ce lles qui remplifT'oient la tele de
Proclus,
&
les rendre éloquemes Caos le recours des
liaiCons, L orrque les choCes font grandes , le défaut d'en–
chaiuemenr acheve de leur donner de I'élévation,
11
eCl
inconcevable combien le detT'ein de balancer les mira–
eles du ChrifiíaniCme par d'aulres miraeles, a fait débi–
rer de reveries, de menfollges ,
&
de puérililés, aux
Philorophes de ces tems,
U
11
philoCophe écleétique Ce
regardoit comme un pomife univerCe1, c'en-i-dire com–
me le plus grand menleur qu' il
y
ea,
su moade :
Di–
cere phiJo[ophum ,
dit le Cophine M arinus ,
non unitts
cu ·lifdam civieatir
,
neque creteTarum tanttt1"i1 g entillm
injlitutorum
11&
rituum CUTll m egere.,
fed
ejJe
in utli–
'IIer¡I<m toeif/s m rli1di [ ..eromm aneiflitrm ,
Voil:l lé
perlonnage que Proclus prétendoit repréCenter: aullí il
faiCoit pleuvoir quand
il
lui plaiCoit,
&
cda par le
mo–
yen d'un yunge, eu petite fpherc rOllde; il faiCoit ve–
nir le diable;
iI
f.iroit en .lIer les maladies : que ne
faiCoi t-il pas?
Q1Id!
om1Jia
mm
habuerunt finem IIe fu r–
g atl/s defd!cat'iJ'l.l/e ,
&
nneiv ieatis fr'd! ¡lÍllor, ip}e
n–
d)'en [apienei", feliciter penetraree;
&
eonlempl"e.r fa –
tIlls beo&orllm ac re'UeYO exiftentirlm
fpeEla cu/Qrum.,
non ampli,,! prolix is dij}ertationihus indigeret ad col–
ligendamfibi earttm remm [apieneiam; red fimpliei
j¡~It/ieu frrui1f
&
mm/is a8u [pellan! exemp/ar m"'ti!
div ince ,
iiJffet¡Meretur
'lJirtutem
'[110m
ncmo
pntdentianc
dixerie, [ed [apiene iam,
r ai rapponé ce long pa(fage
mot pour mot, ou I'on retrouve les mémes prélentions
abCurdes, les memes
e~lravagances,
les memes vifions ,
le meme langage , que dan¡ nos myniques
&
nos quié–
tines; afin de démonrrer que I'enteudement humain eCl
un innrumeot plus limpie qu'on oc l' imagine,
&
que
la fucceflion des tems ramcne rur la rurface de la ter–
re juCqu'aux memes folies
&
a
leur idinrne ,
, Proclus eUl pour CuccelTeur Con difciple M arinus, qui
eut pooe Cucccffeurs
&
pour difciples Hegias, lfidore,
&
Zenodole, qui eut pour diCciple
&
pour Cuccelreur
Damafcius , quí ferma la grande cha¡ ne platonicienne ,
N ous ne Cavons rien d' importanr Cur Marinus _ La
Théurgie déplut :\ Hegias; il la eégardoit comme une
pédanterie de Cabbar , Zenodote pretendoit ':Ire écleéli–
'lue, Cans prendre la peine de lire:
T Ol<ees ces le811re!,
diCoit-i1,
donnent be" f/eou? d'opinion! ,
&
pre!,!ue point
de eonnoif!nneet ,
Quant a D amafcios, voici le pomait
que Photíus nous
~Il
a laitT'é :
Fui!!e D ama[ei1lm fr,m –
me
ir~pium
'{uoad religionem
,
c'ell-i\ -d ire qu' il eur le
rnalheur de n'étre pas chrétien;
&
no'Vis at'lue anil i–
bus fabtt lis [ erileíonem [f/am replev,;!!e,
c'en-a-dire qu'
il avoit rem pli
Ca
philoCophie de rév élations , d'extaCes ,
de guériCons de maladies , d'apparitions,
&
autres Cou i–
Ces théurgiques:
Sanllam'lue fide m n.flram, '{f/nmvis
timid' telle'{ue, allatra'llíf!e ,
Les Payens iujuroie'nt les
C hrétiens; les C hrétiens le leur rendoienl quelquefois, La
cauCe des premiers étoit Irop mauvaiCe;
&
les Ceconds é–
loienr trop ulcéres des maux qu'on leur avoit fails, pour
qu'i1s pulTent ni les uns ni les autres Ce conteoir dans les
bornes érroites de la modéralion _ Si les lemples du
Paganifme étoient renverles, fes autels détruit. ,
&
Cei
dieux m is en pie
ces
,
la terre' éroit encore Ircmpéc
&
fumante du Cang ehrétien:
Eis eeíam
,
'{,"O$ ob erudi–
tionem fummiI lau:Jibl:J
l XIII/t rae,
rurJlu
detraxiffe ;
c'élOir alors comme aujourd'hui , On ne diCoit le bien
que pour faire croire le
mal :,
S~q,!e ~.rum
jtdiemz
eonflier!Cndo , 'mlllllm
nM
perflrli1xijJe;
In
./ingulr! '1"OS
laudarat aliruid defiderando ,
&
'1UO! in e",/"m eve–
x erat , hum. rur[Ta nllidendo,
C'en ainli qu'il en uroie
avec
Ces
boos amis,
J
e ne erois pas qu'il en t tant de
modération avec les autres ,
Les Ecleétiques comp:erenr 3Um
d~s
femmes parmi
leurs dirciples, N ous ne parierons pas de toutes; mais
nnus mériterions les plus jufles reproches de la partie
de l'eCpece humaine
a
laquelle oous craignons le plu.
de déplaire,
ti
DOUS paffions Coos 'filence le nom de la
cé-