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232

ECL

profondément verfé dan l'hiOoire, Il l'appelle

~".,.~,¡

••,

""i

I¡<{.X" , bihliolhulue 1Ii1lan:. ,

é loge qu'on

a

dOllné depuls a tam d'autres,

11

cut pour dilciple. Por–

phyre

&

Z énobie reine d'Oriem, L'honneur d'cnfeigncr

la philofophie

&

les lemes

:l

une reine, lui eoílta, la

vic , Z éuobie , feule IDaitrerre du throne des Palmlré–

niens, apres le meurtre d'E denathe fon mari , cnvahit

l'Egypt~

&

quelques prov inccs de J'empire , Aurélien

m archa contre elle , la vainquit,

&

la ti t prifonniere,

L ongi

foup~onné ~'avoir

mal confeillé Z énobie, fu t

condamné

:l

mOrt par I'em pereur , 1I apprit I'ordre de

fon fu pplice avec fe rmeté,

&

il

employa I'art daos

I~quel il excelloit,

a

relever le courage de fes compll–

ces ,

&

:l

les détaeher de la vie ,

11

avoie beaueoup é–

crit; les fragmeos qui nous reOent de fon traité du fu–

blime, fufli fent pour nous montrer quelle étoit la trem–

pe ¿e fon e fprit ,

H erennius

&

O rigenc font les deux éc1eaiques de I'é–

ca le d' Ammonius, quc I'hilloire de la feae nous oHre

immédiaeement apres L ongin, Nous ne favons d'H ercn–

nius qu' uoe chofe , c'eO qu'il ,'iola le premier le feeret

qu'iJ avoit j uré

:l

Ammonius ,

&

qu'il eotrai na par fon

exemple

Or¡~ne

&

Plotin

¡\

divulguer la philofophie

éc1eéliqu~ ,

C;et Origene n'eO poine celui de's C hré¡jens,

L'écleaique m ourut agé de foixanee-dix ans, peu de

tems avant la

Do

du regne des empereurs Gallus

&

Va–

lulien ,

V oiei un des plu. célebres défenfeurs de I'école Am–

m onienne, c'eO Plotin; Porphyre foo condifciple

&

foo

ami nous a laillé fa vie , M ais qucl fond peut-on faire

fur le récit d'" n homme qui s'étoit propofé de mettre

Plotin en parallele avee J efus-C hrirl ;

&

qui étoit aae'/.

pcu philo fophe pour s'imaginer qu'il les placeroit de ni–

Vel U dans la mémoire des hommes , en attribuant des

m iracles

a

Plotin ? S i I'on reudoit JuOice

a

Porphyre fur

celle miférable fu perchcrie, loin d'aJout cr foi aU I min –

eJes de Plotin, on legarderoit fon hiOorien, malgré tou–

te

b

violence avcc jayuel le on f.,i t qu'il s'cfl déchaiué

conrre la religion chréticnne, co mme peu con \'aiucu de

la

faurreté des mirades de Jefus-Chri ll. P lotiu naquir dans

I'ooe des deux Lycopolis d'Egypte, la rrei'l. ieme année

du regnc d' A lexandre Severe,

&

fe livra

a

l'élUde de

la philofophie

á

1'3ge de vingt-huit ans ,

11

fuivit les maj–

tres les plus célebres d' A lexandrie; mais il fortit cha–

g rin de leurs écoles , C 'étOit un homme mélaucholiquc

&

CuperOitieux ;

&

comme les philofophes qu 'il avoit é.

coucés faifoient a(fe? peu de cas des myOeres de fon

pays ii les regarda comme des gens qui promelloieut

la Cageae fans la polleder , Le dégout de leurs principes ,

le cOluluili r dans l'école d' Am tnonius, A peine eut-il ,

entendu cd ui-ci dia erter

d"

~rand

princip.

&

de fu

¿manationJ

qu'il

s'~criu :

'VOi /fl

J'homme ifru j e

,herrhQís

.

JI

étudia

C~us

Ammonius pendant

007.C

ans ,

fI

nc fe

dét¿rmina • quiller fon école , que pour parcourir l' l

[Ir

de

&

la Perfe

&

s' illOruire plus

n

fond des rheries

m yOiques

&

d~s

opérl tions théurgiques des M ages

&

des GymnoCophiOes ; car il prenoit ces chofes pour la

feu le véritab le fcieuce , U ne circonOance qu'iJ regarda

e omme fa vorable a fou de(fcin, cc fut le départ de l'em –

pertur G ordien pour fon expédition contre ,les Parthes :

m ais Gordien fut tué daus la M éfopotatnle,

&

norre

philofophe rifqua plulieurs fois de perdre la vie avant

q ue d'nvoir regagné A ntioche ,

1

I pa(fa d' Antioche :l

R o me '

il

avoie alars quarante

:1m

¡

iI

fe trouvoit fur

u n gra:ld théBtre; rieo ne. l'empechoit de s'y montrer ,

que le Cerment qu'il avoit fait

:l

Ammouius ; I'indifcré–

tion d'H erenuius leva cet obOacle; Plotin fe croyant dé–

gagé de fon

f"meu~

par le parj ure d'Her,e nnius ,

W~fella pupliquement I

EcI. llt(me

pendaue dlx ans , mali

feulement de vive voix , fans rieu

dia~r ,

On I'ioterro–

geoit

&

iI

répondoit , C ene m aniere de philofopher de–

vena~t

de Jour en Jour plus bruiante, par Ies diCputes

qu'elle excitoi! entre fes difciples,

61

plus fltlga nte pour

lui par

la

néceffité ou

11

fe trouvoit a chaque inOane de

r épondre nux memes queOioos , il prit

~e

pan i

d'éc~ir; ,

I 1

c?mmcn~a

la

premi~re

année de G alleu ;

&

I~

dlxle–

me 1I avoit compofé vmgt

&

un ouvrages, fur dllférens

fOJets,

00

ne fe les procuroit pas facilement : pour con–

ferver encare quelques veaiges de la difci pline philofo–

phiqoe d'Ammonius o n ne les co mmuniquoit qu':l des

él~ves bi~ n

éprouvés' , qu'ao x éc\ea iques d'un jUllement

fam

&

d u,n age avancé, C'éloit , comme on le

ver~a

dans la funr , tOUt ce que la M étaphylique peut avolr

de plus emortillé

&

de pi us obfcur la D ialeaique de

plus fubtil

&

,de plus ardu , un pou

d~ mor~ le ,

&

beao–

coup de fanaltfme

&

de théuroie , M ais 'il y avoit peu

de danger

a

lire P lotin, il

Y

~n

avoie beaocoup

a

I'en-

ECL

tendre , L a prlfence d'un auditoir'e nombreox é lcvoit fOil

efprit ; fa bile s'enflammoit; il voyoit en grand; on fe

lairrolt infenfiblemem entrainer

&

féduire par la force

des iMes

&

des images qu'il déployoie eo abond nce;

on partageoit

Con

emhou/bfme;

&

co mme 1'011 j ugeoie '

de

In

,'trit.!

&

de la beauté de ce qu'on venoir d'enten –

dre, par la violence de I'émotion qu'on en avoit' éprou–

vé , on s'eo retoornoit convaineu quc P lotin étoit le

premier homme d u monde ;

&

en elfet c'étolt une tcte

dc la trempe de celle de nos Cardans , de nos Kircher ,

~

de nos Malebranches, de ces hommes moins utiles que

rares:

~orum ;1'Ig~"illm

miro

ardor~

;lIjlnmmatllWl

1

&

neftio '{uá ambitione dullmn

,

f e f e ,;tldir;; ha/unit

co,,–

ceri "'gre [ere

&

inditnattlr; '{tli objellorltm mag!';–

e"dine capti

&

nbreptt jib; f..pe ipji 7Jon ftmt prd!J.,,–

ttl1.

t~ hor,~m

I1H11Itro

'1";

1I0n

'luid diea,,'

[t1lt;alltv 6

perpt"dunt , Jui cogieationttm 1Ii1lid;.ffimarllm f trlilif–

jima,um'{ue ftull;blts ob1l0lllti , amplelltmtllr, '{uid'luid

d/!V"'¡

imag inationi o"urr;t al"0n ,

jiJ1gulart

&

/lb

aliiI Jiverfltm , fllndame"to f lllciatur aliJuo 1Iel "11110,

d"mmodo mmtibuJ aliorum a:tonitis olltraeur ali'{uid

porte.eoJ.m

ti

e"orme ,

Voila ce que P lotin polTédoit

dans un degré Curpreoant ; fa figure d'ailleurs élOit im–

pofante

&

noble , T ous les mouve mens de fon ame ve–

Doient fe peindre fur fon vifag e;

&

10rfqu'iI parloi! ,

il

s'échappoi! de fon regard, de fon gerle, de fOil aél ioa

&

de

toU'c

Ca perfonne, une per(uahon dont il élOit dif–

ticile de fe Mfendre, fur-tom quand on apportoit de fon

c('¡té quelque diCpolirion naturell.

:l

I'enthouuafme , C 'en

ce qui arriva a un certain R ogatien; les difcours de

Plotin lui échaufferent tellemem la

t~te,

qu'iI abandon–

na le foin de fes affaires , charra fes domeOiques, mé–

priCa des dignités 3uxquelles

iI

étoit déligné,

&

tom ba

dalls une m ifere aRr eufe, mais au milieu de laquelle

il

eut le bonheur de conCerver fa frénéúe,

Avec des qualités tel les que eelles que l'hiOoire ac–

carde a Plotin, on nc manque pas de difciples; auffi

en eut-il bcaucou p , parm i lefquels on nomme quelques

femmes , Ses vertus lui mériterent la coofidération des

citoyens les plus diOillgués; ils lui confie rem en mou–

ran t la fortune

&

l'éducation de Icurs enfans , Pendant

les vingt-fi x sns qu'¡¡ Yecut a R ome, il

fue

l'arbitre d'un

grand nombre de ditrérends, qu'¡¡ termina avec tant d'é –

quité , que ceu i -memes qu'iJ avoit condamnés devinrent

fes amis ,

11

fut onoré des grands , L 'cmpereur Galien

&

fa fe mme Salonine en tirent uo cas partieulier ,

11

nc leur

demanda jamai, qu'une grace, qu'il n'obtint pas ; e'étoie

la fouveraineté d'une pelite vil1e de la Campioie, qui

avoit été

ruiné~,

&

du petit territoire qui en dependoit ,

L a ville devoit s'appeJler

platonopolis

ou

la 1Iille de

Platon,

Plotin s't ngageoit

a

s'y renfermer avee fes a–

m is ,

& :l )'

réalife r la république de ce philofophe: mais

¡¡ arriva alors ce qui arriveroit encare aujourd 'hui ; les

courtifans lOurnereOl ce projet eo ridicule , traduihrent

P lotin cor;nme une efpece

d~

fou , en dégotiterent I'em–

pereur ,

&

emp~cherent

qu'uoe expérienee tres-intéref–

fant" ne flit tentée ,

Ce philofophe vivoit duremenc, ainfi qu'¡¡ eouvenoit

a

un h,'mme qui regardoit ce monde comme le Jicu de

fon e¡ il,

&

fon corps comme la prifon de fon ame ; iI

profe(foit la philofophie faos relft che;

iI

abufoit trop de

fa fanté pour fe bien porter,

& iI

en faifoit trap pcu

de cas pour appeller le medeein quand il étoit indifpo–

fé;

iI

fut auaqué d' une efquinancie, dont il mourut

11

I'age de

66

ans , la fecoude année du regne de I'empe–

reur C laude ,

11

difoit en mournnt :

e'{lIiJem j am mitor

'{lIod in nobit di1linttm rfl , ad di1lil1/1m ipfttm 'luod "i–

gel in l,"i1l"fo, adjungue:

" Je m 'tlforce de rendre

" a

I'ame du monde , la particule divine que j'en tieos

" féparée '"

IJ

admettoit la mé tempfycofe, eomme

une maniere de fe puritier : mais

iI

mourut convaincu

que (on ame éroit devenue fi pure par I'étude continuel–

le de la P hilofophie , qu'eJle alloit rentrer dans le fa in

de D ieu , ,fan s parrer par aucune épreuve nouvelle , Sa

phiJofophie fut généraltmene adoptée,

&

!'éco le d' Ale–

xandrie le regarda comme fon chef, quoiqu'il eOt eu

pour prédéeelfeurs Ammonius

&

Potamon ,

AmeJius fuccerreur de Plotin avoit paaé fes prem ie–

res annécs fous l'inOilution du OOl eien L ifimaque ,

11

s'auacha enfuite

a

P lotin,

11

travailla pendan t vingt-qua–

tre nns

a

M brouiller le chaos des iMes moitlé phiJoCophi–

ques , moitié théorgiques, de ce vertueux

&

fingulier fa–

nalique,

IJ

écrivi! beaueoup ;

&

quand fes ouvenges n'au–

roient fervi qu'a reconcilier Porphyre avec

l'E clellifme

de Plotin , ils n' auroicot pas été iootiles au progrcs de

la f. éte ,

Porphf re , cet eDnemi

Ii

ramcuI

da

oom che étieo ,

na-