ECL
vie; on fair rres-peu de chofe de fa philofophie , Trois
ameurs en om parlé, D fogene Laerce, Suidas ,
&.
Por–
phyre, Ce dernier dit,
a
l'occafion de Plotin :
Sa mai–
fa n itoit pleine de jeuneJ gafeONJ
&
de
jClmu filia ,
C '¡toime
In
mfonI da
eitoym~
1"
pl"J eonfiderlJ par
IeUl'
nai.l!anee
&
par leur fortlme , 7'. lIe ' ,oie la eon–
fian« 'I,,'il; avuient dam !tJ lumieru
& '
la vere" de
ce
phi/ojophe , '1u';/¡ er.oyoie"t tOUJ n:avo;r rien de
mitux
t;
faire en mOllrant, 'lile
de
¡rlt
re((}mm.ol1der
ce
'l,,'i/¡ ItÑjJ'oient a1< monde de pluJ cher;
de ce nom–
bre
hoit P ota",o" , '1,,'il fe plaifoie
,i
entcndre [I/r tme
pbilofophie done il ;ettoit
In
fondemeM, 011
¡,,,
tme
pbilof_phie '1,,;. eonjifle
,i
fonJ're plufiellrJ./jflemer en
11>1 ,
(
I,~
Jt..,'
i;Tt,uí¡.'fO
11.11"".
~ OIJt¡~.
~d.íI~.,
Jt.ctl
"'Cf,pS;ho'~ .
IV
'TthOI~
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nO'T¿¡'u" ,
J;. 'Tíi"
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.,.'fII"
"PpOr1¡~C1'
1ro).Ad",c:
tV
I((L'\
¡.t1~_tJ.'~"
'op,,'v",<,
);
c'efi un logogriphe que ce paf–
[age de Porphyre:
de
ce
nombre
( ..
~.~",)
éloie Po–
ramon, On oe faie
fi
cela fe rapporte aux peres ou aux
cnfans, Si c'ell des peres ,qu'il faut ellleodre cer en–
droil, POlamon éteit cODlemporain de Plolin , Si t'ell
des enfans , i! étoit pofiérieur-
¡¡
ce philoCophe , Le re–
fle du paflage ne préCenee pas moins de difficuhés: les
\lns liCent
~.~,J.."
l, . ... , qui ne préCente preCqu'allcun
fens; d'autres,
1r01\)..,J
,x.lt~"
ou
~o).).."
ti'
i .. ,
que naus a–
vons rendm par,
<¡II';I fe plaifoit
,i
entmdre fur
1Ine
phi/ofophie dont il jettoit le¡ fondemel1J,
011
<¡lIi eonji–
fie
a
fondre plttfieurs fiflemeJ en U/1,
Suidas dit de Ion
Pmamon, qu'i!
vre1lt avant
&
fOlu le "gr.e d'dug1l–
j le
("'/'
oo.,'
¡.tl~';'
Ao"•.," ),
En ce cas, ou cer auteur
s'c{l Irompé dans cetle oacarion, comme
il
lui efl ar–
rivé dans beaucoup d'autres ; ou le Pplamon dont il
parle , ri'ell pas le fondateqr de la feae écJeaique;
CH
D iogene Laerce dit de celui-ci,
'fu'il avoie tiré de (ba–
'1t" philofophie
ce
'1ui IlIi eonvt1toit ; '1,,'il en avo;t for –
mé
{a philofophie,
&
'lile <te
écleaiCme
leoit t Ollt
"DII–
'Vtatl
(h,tl
o p:
0)..1".
K"tl.l
~X.MJC.'T')c~'1''' 4,p.r,~
'/crnít.s-It
rilf~
?ro–
'T.I.I.(~'O, ,,~
•
A
MEtt.lpl",
I
tlO..ftd.,ut,w
'Ti
d,pfcr. ,,,.«
iE ,JIU,"'", "..,
ill¡"~')'
Voila le paíT'age auquel il faut s'en lenir; il
I'emporte par la clarté fur celui de Porphyre,
&.
par
l'aulorilé fur celui de Suidas , D 'oo
iI
s'enlilit quc Po–
tamon naqúie Cous A lexalldre Severe,
&
que fa phi10-
fophie fe répangil fous la fin du Cecond (jeeJe
&.
le com–
mencemem du Iroilieme . En efiet li
l'üleélifme
éteit
amérieur
a
ces lems, commem feroil-i! arrivé
a
Galien,
¡¡
Sextus Empiricus ,
:l
Plularque [UI-toul, qui a fait
mCnl\OIl des feaes les plus obfcures, de De rien dire
de celle-ci?
POlamon pouvoit avo;r aUlaot de Cens qu'il en fal–
Joil poor jeller les. premiers fondemens de l'
EcleE/ifme ;
mais
il
lui manquoil,
&
L'impartialilé nécetlaire pour
faire un bon choi" parmi les príncipes des autres phi–
lofophes. ,
&.
des qual ilés perConnelJes, telles que l'eo–
IhoQliafme, l'éloquence, ('efpr it,
&
meme
UIl
eXlérieur
inr~rc{Tanr,
fans lefquelJes on réuffir difficilement
a
s"llIad/er un grand nombre d'audireurs ,
IJ
avoit d'ail–
leurs pour le Platonifme, une prédileaion incompatíblé
avee ron fy lleme;
iI
Ce
renfermoil entieremenl dans les
mnlieFes puremen( philofophiques;
&
graees aux que–
relles des Chrétiens
&
des Payens, qui éloient alors
plus violemes qu'clJes ne l'ont jamais élé, les Ceu les
maderes de religion éloient
a
la mode , Telles furen t
les cauCes principales de l'obfcurité dans laquelle la phi-
10Cophie de Potamon. lOmba,
~
du peu de progres qu'
elle tir ,
Poramon foOteno;I,,,,
MEtaph)'fi'ltu,
que nous avons
dans I)OS facu llés inteJleaueJles, un moyen fUr de con–
Ilo;"e la vérité;
&
que l'évidence efl le caraaere di–
fl inaif des chofes vraies; eo
P hyji'fue,
qu'il y a deux
principes de la produélion générale des elres; I'un paC–
lif, ou la maliere; I'aulre aair, ou rouie caufe eBi–
ciente qui la combine, 11 diflinguoir dans les corps na–
lur els , le líeu
&.
les qualilés ;
&
iI
demandoir d'une fub–
fl ance, quelle qu'elle rat , quelle en étoit la caufe, q.llcls
en éroielit les élémens, quelle élOit [a conlliculion
&
fa
fOr me,
&
en quel eodroit elle avoir éeé pród uile,
Il
reduiCoit toute la morale
a
reodre la vie de I'homme
la plus vertueuCe qu'i! éteir poffible; ce qui, felon lui,
excJuoit l'abus, mais non l'uCage des biens
&
des plai–
lirs ,
Ammonius Saccas diCciple
&
CueceíT'eur de POlamon,
éroie d' Alexandrie ,
!l
pmfeíT'a la phiJoCophie éeleétique
fou s le regoe de l'empereur C ommode , Son éducalioD
fu e, chrélienoe ; mais un gOllr décidé. pour la phi
10Co–
phre regnante, ne tarda pas
¡¡
l'entralller dans les éco–
les du paganiCme , A peine eut-il
re~u
les premieres le–
~ons
d'
EcleE/ifme)
qu'il femir qu'une religion lelle que
la licnne) éeoit incompalible avec ce fy fli: me , En ef-
E C L
231
fet , fe ChrifHanifme ne foulrre aueune ex ception, R e–
jelter un de res , do¡;mes, c'c'fi n'cn admt rlre aucun ,
Ammanius apoflali a ,
&
revim
¡¡
la religron aUlOri!"éc
par les loís, ce qu'iLs appellorent
'1';,
JC.d.7«1
'Ó,utH
o l))..,rrí,«.r
f
c'cfl-a-dire qll'á parler exaétemem il n'en a\'oit poin!;
car celui
a.
qui l'on demande
'Iuelle
rJI
fa religion ,
&
qUI répond,
la rdigio" dlt pr;',,, ,
fe montre plus cour–
rifan que religieux , Ammonius l' écleélique n' écrivir
po¡nt, ce qui le difliegue de l'Ammooius d'Eu(ebe , 11
impor.,
¡¡
fes ¡¡ifciples un prof\lnd' filence [ur la narure
&.
l'objet de res
le~ons ,
JI
craignit que les diCpules , qu i
tle manqueroient pas de s'élever enlre Ces difciples
&
• les aUlres philofophes, n'augmentaíI'cm le mépris de la
PhiloCophie
&
le Ccandale des pelils efpr;rs; ce qui e.1l
tres-conforme a ce que
no.uslifons de lui dans H iero–
eles:
Cum hal1'enuJ mOK"'" inter plfitonicoJ
&
ariflo–
tdieo!, e<ttero{'Iue philofophoJ exflttiJJent contentioneJ)
'{IIortlm infanía eo tI!''1u¿ erae peo,veE/a, tlt ["ip,ta '1!,O–
que pr<cupeorllm ¡',ormn' t,lepra1'arcnt, '1"0 maga
V lrOS
bOJ imer fe pugnanteJ fiflerent. "'flu '1ftodam rapt
" 1
ad phi/ofophi"m dmmoni;u , vir
lT..IiJ'4.1",
rejeE/iJ, 'flld!
philafophi", eo"tentl'; erfint
&
opprobrio, opinionmn
diJjemionióltJ, perptlrgtltiJt¡t/e
&
rtfeE/iJ,
'1"~
utrtn–
'ftle exerevera"e "ugiJ
,
in prd!cipuÍJ 'ltúbllf
'l.ue&
ma–
xime
ne,~.I!(Jrjjs
dogmatibuJ
(ol1cordem
eJle Plat oniJ
&
driftoteliJ pbiloJóphiam demonflr41,il, fie'fue philo–
fophiam
()
eOlltcntionibllJ liber"m fUÍJ difeip"li, tradi–
dit ,
i\ mm0nius dir donc
¡¡
Ces dil.iples: " COOlmen–
"
~ons
par n('Jus Cépnrer de ces audileurs oi{ifs , donr
" uous n'avons aucon Cecours
a
altcndre dans la re–
" cherche de la véri¡é ; ' ils Ce fon l amu fés aíT'ez lo ng
" lems aux dépens d' A riOOle
&
de Platon ; m édirons
>J
dans le lilence ces 'précepleurs du genre bumain , AI–
" tachons-nous paniculieremenl á ce 'qui peur élendrc
I'cfpril, purifier l'ame, élever I'homrue au-de(lus de
" Ca condilion,
&
l'approcher des imlnonels, Que ces
Cources fécondes de doarine, ne noos
f~íT'cnt
ni mé–
" priCer ni négliger eelles oií nDUS efpérerions de pui-
Cer enCOte une fe.u le goulre d'inOruaíon rolide, T our
" ce que les hommes oot produil de' bOD, nous appar–
" tient , Si la feae ineolérsn lC Rui nous
perli:r.Ulenu –
" jourd'hui, peut no u s procurer qudqlles lurhieres lur
" D ie.u, rur I'origine du monde, Cur I'ame, fur Ca con–
" diti'on préfenle, fur Ion élal
a
venir, fur le bie n,
" Cur le mal moral, profitons-en , Au dons-nous la mau–
" vaiCe honte de rei ellel" des principes qui lendFOienr
" a
nous rendre meilleurs , paree qu.'ils re roitnt re nfer–
" més clans les Iivres de nos ennemis? Mais avaO[ IOUI,
,,' engageons-nous
¡j
ne révéler nOlre philofophie,
a
ces
" hommes que k teHent de la fuperOilion nouvelle en–
" Ira¡ne-, que quand iis Cerom capables d'en profiler,
" Que le ferment en foir fail
¡¡
la face du ciel " ..
Ce([e philoCophie concilia([lce,
pailibl~
&
fecrene . qui
s'~mpofoit
un filence rigonreux,
&.
qui élOi e roGJours
diCpofée
¡¡
écouler
&
a
s'inflruire, pl ut beaucoup aux
hommes CenCés, Elle fUI auffi favoriCée par le gouver–
nement , qui ne demandoir pas mieux de vo ir les erprits
Ce
pOrler de ce ce té: non qu'il fe- Coueiar beauc9up
que telle feae pré val Ot Cur telle aUlre , mais il n'igno–
roit pas que tous ceux qui enlroient dans I'école d'-'\m–
monius , éloieO! perdus pour c elle de l eCus-C hri/l, Am–
monius eut un grand nombre de diCcipl es , lis garderenr,
du moins pendam la vie de leur mallre, on lilence
fi
religieui COI Ca doa rioe, que nous n'en parler ions que
par conjeaure , Cependant J\mmon ius s'é lant propo–
Cé de donner
a
l'Ecleéli[me
toure la faveur poffible " jJ
efl certain qu'i! eut de I'indulgence ponr le go al do–
minanr de fon tems ,
&
que Ces
le~ons
fureO! melées
de lPléologie
&
de philoCophie , Ce
melang~
mont1ruellx
produili t dans la Cuile les plus mauvais cltels ,
~' Ecle
élifim
dégénera , Cous ks jiUccetreurs d'Arnm?OIus ? en
une fhéurgie abominable , Ce ne fut plus qu un ruuei
extravagaot d'exorcilines ,
d ' incant~~ions, d'é~ocati,ons
&
d'opéraeions noélurnes ) fuperllrlleu fes , fourerrnmes
&
magiques;
&
fes difcip!es rcffemblerenr moins
iI
~es
philofophes qu 'a des f¡Jlcr<ls ,
,
D enis L ongi n, ce rhéleur célebre de qUI
nou~
avons
un Irailé du fu blime, fU I un des philofophes de I'école
d' A mmonius , Longin voyagea; les vo yages éloienr
beaucoup Celon l'efprit de la feae écJeaique , 1I con–
fé ra avec les oraleurs, les phi lofophes , les grammai–
riens ,
&
toUS
ceux, qui , de fon Icms, avoienr quel–
que ré'pu lalÍon dans les le([res ,
JI
eu t paíT'é pour un
graod ph'lo«¡phe , s'jJ n'eue pas élé le pre mier philo–
loaue du monde : mais il excella lellemenr dans les
le~res ,
qu'o ne par la poinl de lui comme
philof(l~he,
Eunapius nous le donn e encore comme un homme
pro-