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ECL
viv.aeilé dans un vafe plein de vinaigre; I'amalgame fe
refroidil,
Ce
délache avee grand brui!, &¡ emporte avec
lui I'émail de derrus la piece d'or, qui ne
re~oil
aueun
dommage ,
&
conferve Con flinqué brillant.
E e
1, A E R; (
'Jardin.)
Ce dil d'une branche que
le venl
a
callée, & qui
a
fait un éclat dans la tige ,
(K)
E C LEC H E S, f. f. pI. (
JlIriffir.
)
démembre–
mens de fief.
Voyet I'artic/e
rl
de
/a colit1tme de Bou–
logne; vo)'ez
D
E M E M
n
R E M E N T •
E e
L I P S E R,
&
FIEF.
CA)
ECLECTIQUE,
adj .
(Medu . )
~Il
le nom
d'une Ceél:e de Medecins. dont Archigenes
d'
Apamée
en
Sy~ie.
qni vivoil fous Trajan, élOit le
crc.f.
C inquallle ou Coixanle ans avalll lui.
i1
Y
avoil eu un
philoCophe d'Alexalldrie nommé PC't'.l.:non (fclon Dio–
gene Laerce & Voffi us) , qui élO:1 aUleur Y,une fe–
él:e de philofophes qu'on appelloit
E<leEli,!,,,,
: 'ell·:}–
dire
chuifif!ante,
dans 13quelle on fai{oit pfofeflion de
choiíir ce que ehaeune des autres avoit de meilleur:
e~
que POlamon avoit praliqué ¡a I'égard de la Philofo–
phie, Archigenes le fil dans la fu ile
11
l'égard :le la M e–
decine ; on ne décduv re point, par ce que dit Galien
d' Archigelles & de Ca Ceél:e , en quoi con fi lloit ce ql1'
lls pouvoient avoir recueilli des nU lres fyllemes . On
trouve dans Ai:itius divers CXtrails des ouvrages du m é–
me Archigenes, qui font voir qu'il poaédoit bien la
pratique; mais
iI
n'y n ·rien auíli gui Goncerne le fond
de fon Cyll hne , par rapport a la feél:e
EcleEli,!iu.
Ce
m edecin élOit contemporain de Juvénal, qui en parle
de maoiere a faire voir. qu'i l étoit dans un grand em–
ploi.
Extra;t
de
le C lere.
hifl. de
/a
i'Yledecin,e.
00
ne pouvoit que réuflir dans c ette feél:e, parce
que dans lou.¡e chofe le pani le
pl.usjudicieux ell d'-e·
tre
Ideéli,!",:
c'eil dequoi Coot convaiocus aujourd'hui
les medecins les plus raifonnables, qui travaillent
a
ren–
dre. autaot qu'il
e~
pollible , la Medecine libre de tou–
te feél:e, de tome hypothefe; en rejeitant tout ce 'lui
ell avancé fans démon{lralion, & eo oe propofant que
ce que perfoone ne peut refurer d'adrneure, d'apres ce
que les anciens & les Inodernes oot établi folid ement
& fans aucuo doute. & ée que leur propre expérienee
leur fait trouver
tel. 170)'ez
D
E'M
o
N S T R A T ION.
170yez
d1lJli
I'artic/e ftlÍva nt . (d)
• ECLECT ISME,
f.
m.
(Hift.
de la Phi/o–
fophie al1( .
&
modo
)
L'écleél:ique ell un philoCophe
. qui foulaot aUI piés le préjugé, la tradition, \'aneien–
I/elé, le eon feotemeot uoived el • I'autorité, en un mot
tout ce qui fubJuge la foule des erprírs, ofe penCer de
lui· meme:, remonter a9X principes généraux le plus
elairs . les examiner. les difeu!er, n'admenre
rien
qlle
fur le témoignage de Con e-xpérience
&
de fa raifon ;
& de tou tes
les
philoCophies, qu'il a analiCées Cans é–
gard
&
fans panialité, s'eo faire une partieu liere & do–
rnell iq ue qui lui appanienne : je dis
Tlne phi/of ophie par–
It m/iere
&
dom efli,!lIe.
parce que l'ambilioo de I'é–
eleél:ique
ell
moins d'etre le préccpteur du genre hu–
main , que fon diCciple; de réformer les alltreS, que de
fe réformer lui-meme ; d'enCeigoer la vérilé que de la
conno;tre. Ce n'e{l point un homme qui plante ou qui
feme ; c'en un homme qui recueille & qui crible .
11
joüiroit tranquillement de la récolte ql1'iI auroit faite,
il
vivroit heureux, & moureoit ignoré, íi l'enthouíiaCme,
la vani!é, ou pcut-etre uo fentiment plus noble, oe le
fairoit fortir de fon caraél:ere .
Le feél:aire ell uo homme qui a embralfé la doél:rioe
d' un philofophe; I'écleél:ique , au conttaire. ell un hom-.
m e qui ne reconnoit point de maltre; ainíi quaod on
dit des Ec1eaiques que ce fut une feél:e de philofophes,
on arremble deux iMes eontradiétoires,
a
moios qu'on
ne veúille entendre aum par le terrne de
feéle,
la col–
leél:ioo d'un cenaio nombre d'hommes qui u'om qu'uo
f eul principe comntun, celui de lIe Coílmettre leurs lu–
m ieres
a
perConoe, de voir p'ae Icurs propees yeux, &
de douter plCl rÓt d'une chofe vraie que de s'e:pofer,
fame d'exameo,
a
admeme une chofe faulTe .
L es Ecieél:iques & les Sceptiques Ollt eu ceue coo–
form ité, qu'ils n'éloieot d'accord avee perConne; eeux–
ci,
paree qu'il. oe eonvenoient de ríen; les autres,
p arce qo'ils ne convenoicnt que de que\'lues points. Si
les Ecleél:iqucs trou voienc dans le Scepticifme des vé–
r ités qu'il falloit reconoo; tre, ce qui leur étoit contellé
meme par. les Sceptiques ; d'uo autre cÓté les Scepti–
ques n'étOlem poim diviCés entre eUI: au lieu qu'un é–
¿Ieél:ique adoptant arrez communément d'uÍl philofophe
ce qu'un autre écleél:ique en rejettoit,
il
en étoit de fa
f~él:e
comme
de
ces
[eél:e~
de
reli~ion ."
ou
il
n'y
a pas
ECL
<leux illdividus qui a.yent TigoUfeufermnr la mome
Ca–
~on
de penCer .
Les ,sceptiques
&
les
Ecleél:lques auroient pO pren–
dre d1!viCe commuoe,
n"l/i"J addiElm jt<rare in verba
magifrri ;
mais les Eeleél:iques qui ,n'élal1! pas íi di'ffi–
ciles que les Sceptiques, faifoiem leur protit de beau- .
coup d'idées, que ceux-ci llédaignoient, y auroient a–
joílté cet autre mo!, par lequel ils auroient rendu ju–
llice a
leurs
adverCaires , fans Cacrifier une liberté de
'penfer dom ils étoient li jaloux:
n1t/lllm phi/ofopbum
'"Iam
flliff~
inanem quí non vide.rit ex vero alzt¡ltid •
Si
1'00
réfléchit un peu fur ces deux eCpeces de philo–
fophes, 00 yerra combien il étoit uaturel de les com–
parer; ou verr, que le Seepticifme érant la pierre de
touche de
l'Ec/eElifme ,
I' écleél:iq ue devfoit toílj ours
marcher
a
cóté du fceptiq ue pour recueillir tou t ce-que
foo compagnon ne réduiroit point ea uoe poulli ere inu–
tile 'par la févérité de fes eU'ais .
11
s'enfuit de
ce
qui précede, que l '
E c/ellifme
pris
ii
la
ri~ueur
n'a point été une philofophie llou,elle,
pnifqu'tl o'y
a
poiot de chef de [eél:e qui o'ait éré plus
ou moins écleél:ique; & conféquemment que les Ecle–
él:iques font plrlni les philofophes ce que font les fou–
verains fur la fUDfaee
de
la leere,
les
feuls qui foient
rellés dans l'érat de Dature ou tout étoit
11
toos. P our
former fon rylleme, Pythagore mit
11
contribution les
théologiens de l'Egypte, les gymnofophilles de l' Lnde ,
les artilles de la Phénicie, & les philofoflhes de la
Gre–
ce. Platon s'enrichit des dépouillcs de Socrate. d'Ré–
raclite, & d' Aoaxagore ; Zénon pilla le Pylhagorirme,
le Platonifme, I'Héraclitifme, le Cynifme : touS entre–
prircnt
de
loogs voyages. Or quel étoit le but de ces
voyages, íinon d'intcrroger les différens peuples ,
de
ra–
marrer les vérités éparfes fur la [urface de la terre . &
de revenir
da~s
fa palrie rem plis de Ja fagefle de tou–
tes
les nations? Mais eomme il
ell
prefque impoffible
a
un homme qui, parcourant Dcaucoup de pays , a ren–
contré beaucoup de religions, de ne pas ehanceler dans
la íiennc,
iI
ell tres-difficile
a
uo homme de Jugement,
qui fréqoente pluíieurs écoles de philofopbie, de s'alta–
eher excluíivemeot a quelque parti, & de ne pas 10m–
ber ou daos l'
Ecleélifme ,
ou daos le Scepticifme.
11
oe faut pas confondre l'
EcleElifme
avee le Sioeré–
tifme. Le íioerérille ell un vérilable fcél:aire ; il
s'
ea
enrÓlé fous
des
é!cndards dont
iI
n'ofe preCq ue pas s'é–
carter.
II
a un chef dont il porte le nom: Ce lera,
fi
l'on "cut ., ou Platon, ou Arillote.
0 0
De!cartes , ou
N
ewton; il n'importe. La Ceule liberté qu·il fe foit re–
fervée , c'eí!. de modifier
les
fentillU!ns .de fa n mairre,
de retler-rer ou d' é teod re les idées qu'
iI
en
a
re~ues
,
d'en empruoter quelques autres d'ail)eurs ,
&
d'é tayer le
fylleme qunod il mcoace ruine. Si vous imagine. Utl
pa~"re
inColen t qui , méeoOlent
des
hailions dont il ell
eou ,'ert. fe ¡euc fUr les paa ans les m ieux VeIUS, arra–
che " I'un fa cafaque,
a
l'a\Jtre Con manteau, &
Ce
fait
de ces dépouilles un ajullement bifarre de toute cou–
leur & de toute pieee. vous aueel. un emblc me alfel.
elaél: du íinerétille. Luther, cet homme que j'app.elle–
rois volonCiers ,
ma$,nllJ ollélor;totiJ ,ontempear o[orque.
fut un vrai íinerétlne en matierc de religion. R elle
a
fa voir íi le Sincrétifme en ce genre en une aél:ion ver–
tueufc ou un crime ,
&
s' il
dl
prudent d' abaodonner
indillinél:ement les objets de la raifon
&
de la foi au
j ugernent de tOUt efprit.
Le Sincrétifme ell tout nu plus un apprentitTage de
l'Ecleélifme.
Cardan & j ordan us Brunus o'nllerent paso
plus loin ; íi l'un avoit été plus feofé , & 1';lUJre plus
hardi, ils auroient été
les
fondateurs de l'
Ecleélifm~
moderne . Le chancel ier Bacon eut cet honoeur, parce
<¡u'il fentit & qu'il ofa fe dire
:1.
lui-meme, que la oa–
ture ne lui avoit pas été plus ingrale qu'a Socrate. E–
picure, D émocrile , & qu'elle lui avoit aufli donné nne
l~t~ .
R ien o'ell
fi
commun que des Sincréliflcs
¡
rieo
h'ell
fi
rare que
des
Eeleél:iques. Celui qui
r6~tli t
le
fyllcme d' un autre écleél:iq ue, perd aufli-tÓI le titre
d'i–
"eéli,!'/e .
1I
a parn de tems en tems quelques vrais é–
cl eél:iques; mais le nombre
n'
en a jamais é ré a1Te¡
grand pour former une Ceél:e; & je puis aílílrer que
dans la multitude
des
philofophes qui ont porté ce nom,
11
peine en co mptera-t-on cinq ou íix qui l'ayem méri–
té.
Vo)'ez le; areic.
A
R 1ST
o
T I!'L
r
S M E.
P
L A T 0-
NISMI!, EPICURl::'ISMll,
BAcqNIS~\E,
&c.
L'écleélique ne ralTemble poim au harard des véri–
tés;
iI
ne les lairre point ifolées ; il s'opioiatre bien tnoins
encore
a
les faire quadrer
a
quelque plan délerminé ;
10rCqu'i1 a examiné
&
admis un principe • la propoli–
tiOR dont il
s'occu~e
illlm6diatelllent apres, ou
Ce
Iie
évi-