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228

ECL

viv.aeilé dans un vafe plein de vinaigre; I'amalgame fe

refroidil,

Ce

délache avee grand brui!, &¡ emporte avec

lui I'émail de derrus la piece d'or, qui ne

re~oil

aueun

dommage ,

&

conferve Con flinqué brillant.

E e

1, A E R; (

'Jardin.)

Ce dil d'une branche que

le venl

a

callée, & qui

a

fait un éclat dans la tige ,

(K)

E C LEC H E S, f. f. pI. (

JlIriffir.

)

démembre–

mens de fief.

Voyet I'artic/e

rl

de

/a colit1tme de Bou–

logne; vo)'ez

D

E M E M

n

R E M E N T •

E e

L I P S E R,

&

FIEF.

CA)

ECLECTIQUE,

adj .

(Medu . )

~Il

le nom

d'une Ceél:e de Medecins. dont Archigenes

d'

Apamée

en

Sy~ie.

qni vivoil fous Trajan, élOit le

crc.f.

C inquallle ou Coixanle ans avalll lui.

i1

Y

avoil eu un

philoCophe d'Alexalldrie nommé PC't'.l.:non (fclon Dio–

gene Laerce & Voffi us) , qui élO:1 aUleur Y,une fe–

él:e de philofophes qu'on appelloit

E<leEli,!,,,,

: 'ell·:}–

dire

chuifif!ante,

dans 13quelle on fai{oit pfofeflion de

choiíir ce que ehaeune des autres avoit de meilleur:

e~

que POlamon avoit praliqué ¡a I'égard de la Philofo–

phie, Archigenes le fil dans la fu ile

11

l'égard :le la M e–

decine ; on ne décduv re point, par ce que dit Galien

d' Archigelles & de Ca Ceél:e , en quoi con fi lloit ce ql1'

lls pouvoient avoir recueilli des nU lres fyllemes . On

trouve dans Ai:itius divers CXtrails des ouvrages du m é–

me Archigenes, qui font voir qu'il poaédoit bien la

pratique; mais

iI

n'y n ·rien auíli gui Goncerne le fond

de fon Cyll hne , par rapport a la feél:e

EcleEli,!iu.

Ce

m edecin élOit contemporain de Juvénal, qui en parle

de maoiere a faire voir. qu'i l étoit dans un grand em–

ploi.

Extra;t

de

le C lere.

hifl. de

/a

i'Yledecin,e.

00

ne pouvoit que réuflir dans c ette feél:e, parce

que dans lou.¡e chofe le pani le

pl.us

judicieux ell d'-e·

tre

Ideéli,!",:

c'eil dequoi Coot convaiocus aujourd'hui

les medecins les plus raifonnables, qui travaillent

a

ren–

dre. autaot qu'il

e~

pollible , la Medecine libre de tou–

te feél:e, de tome hypothefe; en rejeitant tout ce 'lui

ell avancé fans démon{lralion, & eo oe propofant que

ce que perfoone ne peut refurer d'adrneure, d'apres ce

que les anciens & les Inodernes oot établi folid ement

& fans aucuo doute. & ée que leur propre expérienee

leur fait trouver

tel. 170)'ez

D

E'M

o

N S T R A T ION.

170yez

d1lJli

I'artic/e ftlÍva nt . (d)

• ECLECT ISME,

f.

m.

(Hift.

de la Phi/o–

fophie al1( .

&

modo

)

L'écleél:ique ell un philoCophe

. qui foulaot aUI piés le préjugé, la tradition, \'aneien–

I/elé, le eon feotemeot uoived el • I'autorité, en un mot

tout ce qui fubJuge la foule des erprírs, ofe penCer de

lui· meme:, remonter a9X principes généraux le plus

elairs . les examiner. les difeu!er, n'admenre

rien

qlle

fur le témoignage de Con e-xpérience

&

de fa raifon ;

& de tou tes

les

philoCophies, qu'il a analiCées Cans é–

gard

&

fans panialité, s'eo faire une partieu liere & do–

rnell iq ue qui lui appanienne : je dis

Tlne phi/of ophie par–

It m/iere

&

dom efli,!lIe.

parce que l'ambilioo de I'é–

eleél:ique

ell

moins d'etre le préccpteur du genre hu–

main , que fon diCciple; de réformer les alltreS, que de

fe réformer lui-meme ; d'enCeigoer la vérilé que de la

conno;tre. Ce n'e{l point un homme qui plante ou qui

feme ; c'en un homme qui recueille & qui crible .

11

joüiroit tranquillement de la récolte ql1'iI auroit faite,

il

vivroit heureux, & moureoit ignoré, íi l'enthouíiaCme,

la vani!é, ou pcut-etre uo fentiment plus noble, oe le

fairoit fortir de fon caraél:ere .

Le feél:aire ell uo homme qui a embralfé la doél:rioe

d' un philofophe; I'écleél:ique , au conttaire. ell un hom-.

m e qui ne reconnoit point de maltre; ainíi quaod on

dit des Ec1eaiques que ce fut une feél:e de philofophes,

on arremble deux iMes eontradiétoires,

a

moios qu'on

ne veúille entendre aum par le terrne de

feéle,

la col–

leél:ioo d'un cenaio nombre d'hommes qui u'om qu'uo

f eul principe comntun, celui de lIe Coílmettre leurs lu–

m ieres

a

perConoe, de voir p'ae Icurs propees yeux, &

de douter plCl rÓt d'une chofe vraie que de s'e:pofer,

fame d'exameo,

a

admeme une chofe faulTe .

L es Ecieél:iques & les Sceptiques Ollt eu ceue coo–

form ité, qu'ils n'éloieot d'accord avee perConne; eeux–

ci,

paree qu'il. oe eonvenoient de ríen; les autres,

p arce qo'ils ne convenoicnt que de que\'lues points. Si

les Ecleél:iqucs trou voienc dans le Scepticifme des vé–

r ités qu'il falloit reconoo; tre, ce qui leur étoit contellé

meme par. les Sceptiques ; d'uo autre cÓté les Scepti–

ques n'étOlem poim diviCés entre eUI: au lieu qu'un é–

¿Ieél:ique adoptant arrez communément d'uÍl philofophe

ce qu'un autre écleél:ique en rejettoit,

il

en étoit de fa

f~él:e

comme

de

ces

[eél:e~

de

reli~ion ."

ou

il

n'y

a pas

ECL

<leux illdividus qui a.yent TigoUfeufermnr la mome

Ca–

~on

de penCer .

Les ,sceptiques

&

les

Ecleél:lques auroient pO pren–

dre d1!viCe commuoe,

n"l/i"J addiElm jt<rare in verba

magifrri ;

mais les Eeleél:iques qui ,n'élal1! pas íi di'ffi–

ciles que les Sceptiques, faifoiem leur protit de beau- .

coup d'idées, que ceux-ci llédaignoient, y auroient a–

joílté cet autre mo!, par lequel ils auroient rendu ju–

llice a

leurs

adverCaires , fans Cacrifier une liberté de

'penfer dom ils étoient li jaloux:

n1t/lllm phi/ofopbum

'"Iam

flliff~

inanem quí non vide.rit ex vero alzt¡ltid •

Si

1'00

réfléchit un peu fur ces deux eCpeces de philo–

fophes, 00 yerra combien il étoit uaturel de les com–

parer; ou verr, que le Seepticifme érant la pierre de

touche de

l'Ec/eElifme ,

I' écleél:iq ue devfoit toílj ours

marcher

a

cóté du fceptiq ue pour recueillir tou t ce-que

foo compagnon ne réduiroit point ea uoe poulli ere inu–

tile 'par la févérité de fes eU'ais .

11

s'enfuit de

ce

qui précede, que l '

E c/ellifme

pris

ii

la

ri~ueur

n'a point été une philofophie llou,elle,

pnifqu'tl o'y

a

poiot de chef de [eél:e qui o'ait éré plus

ou moins écleél:ique; & conféquemment que les Ecle–

él:iques font plrlni les philofophes ce que font les fou–

verains fur la fUDfaee

de

la leere,

les

feuls qui foient

rellés dans l'érat de Dature ou tout étoit

11

toos. P our

former fon rylleme, Pythagore mit

11

contribution les

théologiens de l'Egypte, les gymnofophilles de l' Lnde ,

les artilles de la Phénicie, & les philofoflhes de la

Gre–

ce. Platon s'enrichit des dépouillcs de Socrate. d'Ré–

raclite, & d' Aoaxagore ; Zénon pilla le Pylhagorirme,

le Platonifme, I'Héraclitifme, le Cynifme : touS entre–

prircnt

de

loogs voyages. Or quel étoit le but de ces

voyages, íinon d'intcrroger les différens peuples ,

de

ra–

marrer les vérités éparfes fur la [urface de la terre . &

de revenir

da~s

fa palrie rem plis de Ja fagefle de tou–

tes

les nations? Mais eomme il

ell

prefque impoffible

a

un homme qui, parcourant Dcaucoup de pays , a ren–

contré beaucoup de religions, de ne pas ehanceler dans

la íiennc,

iI

ell tres-difficile

a

uo homme de Jugement,

qui fréqoente pluíieurs écoles de philofopbie, de s'alta–

eher excluíivemeot a quelque parti, & de ne pas 10m–

ber ou daos l'

Ecleélifme ,

ou daos le Scepticifme.

11

oe faut pas confondre l'

EcleElifme

avee le Sioeré–

tifme. Le íioerérille ell un vérilable fcél:aire ; il

s'

ea

enrÓlé fous

des

é!cndards dont

iI

n'ofe preCq ue pas s'é–

carter.

II

a un chef dont il porte le nom: Ce lera,

fi

l'on "cut ., ou Platon, ou Arillote.

0 0

De!cartes , ou

N

ewton; il n'importe. La Ceule liberté qu·il fe foit re–

fervée , c'eí!. de modifier

les

fentillU!ns .de fa n mairre,

de retler-rer ou d' é teod re les idées qu'

iI

en

a

re~ues

,

d'en empruoter quelques autres d'ail)eurs ,

&

d'é tayer le

fylleme qunod il mcoace ruine. Si vous imagine. Utl

pa~"re

inColen t qui , méeoOlent

des

hailions dont il ell

eou ,'ert. fe ¡euc fUr les paa ans les m ieux VeIUS, arra–

che " I'un fa cafaque,

a

l'a\Jtre Con manteau, &

Ce

fait

de ces dépouilles un ajullement bifarre de toute cou–

leur & de toute pieee. vous aueel. un emblc me alfel.

elaél: du íinerétille. Luther, cet homme que j'app.elle–

rois volonCiers ,

ma$,nllJ ollélor;totiJ ,ontempear o[orque.

fut un vrai íinerétlne en matierc de religion. R elle

a

fa voir íi le Sincrétifme en ce genre en une aél:ion ver–

tueufc ou un crime ,

&

s' il

dl

prudent d' abaodonner

indillinél:ement les objets de la raifon

&

de la foi au

j ugernent de tOUt efprit.

Le Sincrétifme ell tout nu plus un apprentitTage de

l'Ecleélifme.

Cardan & j ordan us Brunus o'nllerent paso

plus loin ; íi l'un avoit été plus feofé , & 1';lUJre plus

hardi, ils auroient été

les

fondateurs de l'

Ecleélifm~

moderne . Le chancel ier Bacon eut cet honoeur, parce

<¡u'il fentit & qu'il ofa fe dire

:1.

lui-meme, que la oa–

ture ne lui avoit pas été plus ingrale qu'a Socrate. E–

picure, D émocrile , & qu'elle lui avoit aufli donné nne

l~t~ .

R ien o'ell

fi

commun que des Sincréliflcs

¡

rieo

h'ell

fi

rare que

des

Eeleél:iques. Celui qui

r6~tli t

le

fyllcme d' un autre écleél:iq ue, perd aufli-tÓI le titre

d'i–

"eéli,!'/e .

1I

a parn de tems en tems quelques vrais é–

cl eél:iques; mais le nombre

n'

en a jamais é ré a1Te¡

grand pour former une Ceél:e; & je puis aílílrer que

dans la multitude

des

philofophes qui ont porté ce nom,

11

peine en co mptera-t-on cinq ou íix qui l'ayem méri–

té.

Vo)'ez le; areic.

A

R 1ST

o

T I!'L

r

S M E.

P

L A T 0-

NISMI!, EPICURl::'ISMll,

BAcqNIS~\E,

&c.

L'écleélique ne ralTemble poim au harard des véri–

tés;

iI

ne les lairre point ifolées ; il s'opioiatre bien tnoins

encore

a

les faire quadrer

a

quelque plan délerminé ;

10rCqu'i1 a examiné

&

admis un principe • la propoli–

tiOR dont il

s'occu~e

illlm6diatelllent apres, ou

Ce

Iie

évi-