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arriva au! Th':urgilhs pratiques; leur eCprir s' ég:ua ,
leur ame devieor féroce, & leurs maios fanguinaires,
Ces exccs. produilirerr t deux cffets oppofés, Quelques
ehrétiens f¿duits par la rem mblance qu' il y avoit en–
tre leur religion
&
la
philofophie moderne, trompés par
les menfange< que les Ecleaiqu es débilOíelH fur I'effi–
eacité & les prodiges de leurs rits , mais emral nés fur–
tour
¡¡
ee genre de fu perllition par un tempéramenr pu–
fillanime, euricux, inquiel, ardem, faoguio, trille, &
m élancholique, regarderem les doaeurs de l' Eglife ,
commc des ignorans en comparaifon de ceux-ci, & fe
précipiterenr dans leurs écoles; quelques écleaiques au
comraire qui avoienr le jugemem Cain,
a
qui lOule la
Ihéurgie pratique ne parol qu'un mel3nge d'abCurdi,tés &
de
~rimes,
qui nc virem rien dans la lhéurgie
ralrone~l e qui ue fUI preferil d'une maniere beaueoup plus clal–
re , plus raifonnable , & plus précife, dans la morale
ehrétienne, & qui , venaDl 11 comparer le relte de I'E–
cleéliJme
fpéculatif avec les dogmes de notre religion,
lIe penferent pas plus favoraólement des émanations que
des théurgies, renoncerent
a
cene philoCoph ie, & fe fi–
renl baplifer: les uns fe convertilTem, les aurrcs apo–
llatienr, & les alTemblées des Chrétiens
&
les écoles
du PaJ\anifme fe rcmpliITem des transfuges, La philo–
fophic des Ecleaiql1es y gagna moins que la théologie
des Chrétiens
11 '
y perdil: celle'ci fe mela d' idées fo–
phill iques, que lIe profcrivit pas fans peine l'autorité qui
n ille fans ceITc dans l'Eglife
¡¡
ce que la pureté de la
doa rine s'y coaferv c inaltérable, Lorfque les emper,eurs
eurcO! embralfé le Chrillianifme " & que la profeffion
p ublique de la religion payenne fur défendue ,
&
les é–
coles de
1ft
philoCophie écle0ique fermées; la crainte de
la
per[~ cution
fut une raiCon de plus pour les philofo–
phes de rapprocher encore da l'antage leur' doarine de
ec lle des Chrétiens; ils n'épargnerent rien pour donner
le change fur leurs fentimens & aux PI', de l'Eglife &
aux maltres de I'état, l is inlinuerenl d' abord que les
apetres avoient alt éré les principes de leur chef; que
m algré celle altération, ils diftéroienl moins par les
ehofes , que par la maniere de les énoncer:
Chriftllm
neJúo '{,<id ali"d {cripjijJe, '{uam Clniftiani docebant ,
.. nihi"l'u J."jiU" contra deol [r'OI , red eOI POti1<1 magi–
&0 ritre coIHiB';
que Jefus-Chrill étoit cenainemenl un'
g-rand philoCophe, & qu'il o'étoit pas impoffible qu' ini–
lié
a
louS les mylleres de la théurgie, il n'eu t opéré
les prndiges qu'on en racomoil, puifque ce don extra–
ordinaire n'avoit pas été refufé a la plüpan des écle–
a iques du premier ordre, Porphyre difoit :
Srmt Jpiri–
tftS
ttrren; Yltinimi ,
10&0 f/lIodaYI1 Y/lalorllm
dtemOnllm
[ubjcéli ¡ oiéftati; ab hiJ Japientel H ebrteomm '{uomm
,mM ellam ifte 'Je{tlS fuie
,
&c, lis auribuoiel1l cet
0-
racle
3
Apo !lan, in terrogé fur J erus- Chrilt : 8..
~"
l.,
• .,." ..
vrJpXtl.
tTo1J~'
" I'T4ftM ..."
~f"o,':
M orta/iJ erat ,
{("in'–
d1lm earncm phi/DJoplJUI ¡lIe miraculofis operibuJ cla–
rUI,
Alexaudre Sévcre melloir au nombre des perfon–
nages les plus refpcaables par leur faimeté,.
inter ani–
m ar J01Jéliorel ,
Abraham,
O~phée,
Ap? llonrus ? & Je–
fus - Chrill, D'autres ne ceITOl cnt de cner :
D ifpp,,'of
Ijl<' de i//o flliBe revera menti,oJ, dice"do ¡lIrem De–
ttm, per '{Ium f aél"
Jun~
omnia,
~t!m
nihil, aliud
l
"am homo freerle
,
'luamvlJ excellentifJimte Japlentl,e,
Is a)oalOienr:
[pJe vero piltl ,
&
in ctelum jiera pii ,
~o,,(efJit;
ita hUllc 'luidem n01l blaJphemabil
;
miJere–
beril a"tem hominllm dementiam ,
Porphyre fe trom –
pa; ce qui fai r grande pitié
ii
u,n philofoph c"
c' ell un
éc1eaiqu.: tel que Porphyre, qUI eo ell rédurl
a
ces ex–
tr~mi¡és, Cep~ndan~
les écleaiques
r~uffirent
par ces
v6ies obliqucs a en rrnpo[er
~x Chré((~os ,
&
~ ob~e
nir du gouvernemem un peu plus de hbe rté;
1
E ghfe
m eme nc
baL~nc,:a
pas
a
élev.era la dignité de l'épifco–
pal S ynefius , "lui re.connoifiOit
,ouvert~ment
la
célebr~
H ypatia poor [a maltrefie en phllofophle; en un mot 1I
y
cu t
{ln
lems ou les Ecleaiques étoieOl prc[que par–
venus
a
fe taire palier pour Chrétiens, & ou les Chré-–
tions n'étoiem pas éloignés de s' avoüer Ecleaiques,
'¿toie alors que S, Augullin di[oil des Philofophes:
Si hanc vit"m illi P hilo[ophi TllrJUJ agere poellijfent,
'1Jiderent profeél. e:,jm a"éloritate faeilll'l co"Juleretur
hominibllJ,
&
pa1<cil mlltotil verbir, Chrifti4ni fíe–
r ene,
jiCltt
plerifJuc
recentiorlsm noftrorNmfJlse
eempo~
Tum Platonzc; fecerllne,
L'illulion dura d' amam plu s
long' lems, que les Ecleaiques, preITés par les Chré–
liens,
&
s'cnvel nppam dans les dillina ions d' une mé–
taphylique ([eS - fubtile 11
laquelle ils étoient rompus ,
rien n'é'loit plus difficile que de les faire enlrer emiere–
mCOI dans l'Eglife , OU que de les en tenir évidemment
fépiués; ils avoient tellemcm quillleITcnc'é la
rhéolo~ie
ECL
p3yenoe, que prollernés aux ptés des idoles , on
ne
pouvoit les convaincr.: d'idolatrie : il n' y avoit rien
a
quoi ils ne fi Oent face avec lturs .émanatiolls , Etoic lIl–
ils malérialille ? ne l'éloient-ils pas? e 'el! ce qui n'ell
pas m':me aUJourd'hui trOP facile
3
décider ,
Y
a -t -
il
quelque chofe dé plus voi ón de la monnde de L éib–
l1i~'l., q~e
les
pet~tes
fph:res inlcll ig: mes, ,qu' ils, appe,l–
lOlent
yungeI :
rooufll1Gt.
IU',.""
':t/J.'t,o".n '01." ....,
.111«.1:
,"ou).c:t;(
d<i'eli'~1o,v, ",.,,~úp.,,«.' ~
...
roiv&,:
lnt,JJ~llte
yllnges
ti
patre , intelligllne
&
ipJ'"
,
, onfiliir ¡mffabilibuJ "'D<te,
tlt intelligant,
Voil a le fymbo le des élémens des
c–
tres, felon les Ec1ea iques; voil a ce donl lout ell com–
pofe:, & le monde inlelligible, & le monde Cenlible,
&
les eCprits créés, & les corps, La définilion '1u'ils don–
nent de la mOr!, a lant de liaiCon anc le fyllhne de
I'harmonie préérablie de
Léibnil'/.,~
que M Brncker n'a
pu fe difpenfer d' en convenir . t'IOlin dir :
L'
homme
mel/rt,
ou
I'ame Je [Ipare dll eorpJ, qualld il n'y a
plll1 de f orce danI
/'
ame 'lui
l'
attael" all &orpJ ;
&
ce! inllant arrive,
perJitá harmonia 'l"am olim babn/J,
habebat
&
anima,
Et M, Brucker a)o(\te : '"
vera
har mol1iam prtefl""ilitam inter animam
&
(orp1l1
jam
Plotino ex farte notam,
-
On fera d autam moins furpris de ces reITemblances,
qu'on connoltra m ieux la marche defordonnée & les
éC31lS du Génie poétiquc, de l'Enthoufiafme, de la
Métuphylique, & de l'Efprit fyll émalique, Qu'elt-ce
que le talent de la tiaion daos un poele, finon I'arr
de trouver des caufes imaginaires
:l
des effets réels &
donnés, ou deS dfers imaginaires
a
des cauCes réelJes
& données? Quel ell I'cffet de l' enlhou fiafme dans
I'homme qui en elt tranfponé., ti ce n'ell de lui farce
appercevoir enlre des etres tloignés ' deS rapports que
perfonne n'y a jamais vüs ni
fuppof~s?
00
ne peur
point arriver un
mélaph ylici~1I
qui, s'abandonnant en –
rierement 11
la méditarion, s'occupe profondémenr de
Dieu, de
la
nalure, de I'efpace, & du tems ? aquel
réfultat ne [era pOlnt conduil un philofophe qui pour–
fuír l'explication d'un phénomene de la nalUre iHraveri
un long enchalnement de conjeaures? qui ell-ce qui
connolt toute l'immenfité du rerrein que (les différens
efprils om baIlO, la mullitq¡lc inlinie de fUPPolirions
tingulieres qu'ils om faites,
~
foule d'idées qui fe [onr
p,rérentées
a
leur enlendemem, qu'ils 00l comparées ,
& qu'ils fe fom efforcés de lier, J'ai emendu raconter
plufieurs fois 11
un de nos premiers philofophes , que
s'élam occupé peodam long-lems d'un phénomctle de '
la narure, il avoit éré conduit par une tres-Iongue Cui–
re de coojeaures, a une explication fyllémal ique de
ce phénomene,
li
extravagante &
li
compliquée, qu'¡¡
,élOil demeuré convaincu qu'aucune tete humaine n'a–
VOil jamais rien imagin é de femblable ,
11
lui arriva
cependau t de relrouver dans Arillote
pr~cifément
le
meme réfullal d'idées & de réflexions, le mCme fy–
lleme de déraifon, Si ces rencontres des Moderoes a–
vec les A nciens, des Poeres tanl anciens que moder–
nes , avec les Philofophes, & des Poctes & des Phi–
lofophes entre eUK, font, déja
li
fréquemes, combien
les cxemples n'en feroient-ils pas encore plus communs ,
fi nous n'avions perdu aucune des produaiolls de l'an–
riquité , ou s'il y avoil en quelque endroil du monde
un livre magique qu'on p(\t 10uJours conCulcer, &
00
toules les penfées des hommes
alJa~ITeDl
fe graver su
moment ou elles exillent d¡lIls l'emendement'? La rer–
femblance des idées des Eeleaiques avec celles de
L éibnit'/., n'elt donc pas un phénomene qu'il fsille ad–
meltrc fans précaution, ni rejetter fans examen; &
la feule conf¿quence équitable qn'on en puiITe tirer,
dan la fuppnótion que cetle refiemblance foil réelle,
c'ell que les hommes d'un liecle ne different guere des
hommes d'un aUlre lieele, que les memes circonllan,
ces amenent prefque néceITairement les memes décou–
venes, & que ceux qui nous ont précédé avoient va
beaucoup plus de chofcs, que nous o'avons géné rale–
m ent de difpolirioo
a
le croire ,
Apres ce raoleau général de
l'Ecleélifme,
nous al–
lons donner un abregé hillorique de la vie
&
des mreurs
des principaux philofophes de cette feae; d'oo nous
pallcrons
iI
I'cxpotitien des points fondamentaul de
leur fyllcme,
Hiftoire de
l'
Ecleélifme ,
La philofophie éc1eaique fUI fans chef & fans nom
(",,'94",
.«1'
",I,up.O')
jufiju' a Potamon d'Alexandrie ,
L'hilloire de ce POlamon ell fort brouillée: on ell tres–
incertain [ur le
r~s
ou
il
parut; on ne fait rien de fa
yie;