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ECL

19, 11

(aut diflinguer dans le monde les dieux des

démons, Les dieux font fans paffions, les Mmoos ont

des paffioos: ils fOl;\t éternels comme les dieux, mais

illférieurs d'uo degré; daos l'échellc uoiverfelle des

e–

ues, ils tieooeni le milieu entre nous

&.

les dieox,

30, II

n'y a point de démon dans le moode intelli–

gible :' ce qu'on y appelle des

d¡monJ

fom des dieoK,

31.

Ceux qui habitent la région du monde fenr,ble ,

qui ;étend jufqo'i la Lune, Com des dieux vilibles, des

dieux du Cccond ardre: !ls COnt aox dieux intelligib1cs,

ce que la Cplendeur efl aux étoiles,

• 32, 'Ces démons Cont des

Cy

mpathies émanées de l'a–

me qui fait le bien de I'univers; ' elle les a eogendrécs,

afio que chaque partie eut daus ' le tout la perfeétioll

&

l'énergie qui lui convieonent,

32, Les démons De fom poim d es

~tres

corpo.els,

mais ils menent en aétioD l'air, le feu,

&

les élémens:

~'ils

étoient corpore1s, ce feroient des animaux

f~o¡j­

bies.

33, 11

r.1ut

fuppoCer Dile ma tiere géoérale iotelligible,

qui

Coit UD véhicule, UD iotermede eAtre la matiere feo–

lible ,

&

les etres auxque!s elfe efl fubordonnée.

34, 11

n'y

a

poiot d'élémens que

la

tetre ne contien–

ne. La g'éoératioo des animau!

&

la végétation des

plantes déroontrem que c'ea

Ul!

an imal;

&

comme la

portion d'eCprit qu'elle renferme efl grande, on efl bien

fondé

~

la prendre pour une divinité; elle De fe meut

point d'uo mouvement de translation, mais elle n' efl

pas incapable de fe mouvoir. Elle peut

C~ntir,

paree

qo

'elle

a

une ame, comme les aares en om une, com–

me

¡'homme a

la

ueone,

Pri"cip_s de la T'hlologi. 1&lellir¡ue,

tePs qu'ils Cont

épandus dans les ouvrages de Jamblique, le rhéologieo

par excel lence de la Ceéte ,

J.

11 Y

a des dieux: nous portons en nous -

m~mes

la

MmODaralÍOn de

c~tte

vériré , La connoi(fance nous

en

ea innée : elle cxifle dans notre emendement, amé–

ri~ore

11

toute indoétion,

11

tout préjugé,

a

IOUt jugt'–

ment . Cefl une conCcience umultaoée de l' uoion né–

ce(faire de notre nature avec Ca cluCe génératrice; c'en:

oue conféquence immédiate de la coexiflence de ceue

caufe avec notre amour pour le bon, le vrai,

&

le

heao .

2.

Cette eCpece de contaét intime de I'ame

&

de la

divinité ne nous el! pas fubordonllé; notre volonté ne

peut ni I'altércr, ni I'éviter, ni le nier, ni le prouver ,

JI

en: néccffairement en nous; nons le fentons,

&

iI

oous convainc de

l'exiflenc~

des dieux par ce que nous

fommes, quclque choCe que oous Coyons ,

3.

Mai6 I'idée des

comp~gnons

immortels des dieux

De

nous efl ni moios imime, ni moins inoée, ni moios

perceptible que celle des dieux. La connoi(fance natn–

relle que nous avons de leor exiflence en: immuable,

parce que leur e(fence De change point. Ce n'efl point

non plus une vérité de conféqueoce

&

c'

induétIon :

e'efl une notioo limpIe, pure ,

&

pr~miere,

puiCée de

loute érernité daos le feio de la divinicé,

11

laquelle

nous Commes reflés unis dans

le

rcms par ce lien indiC–

foluble .

4. 11 Y

a des dieux,. des Mmons,

&

des héros,

&

ces érres célefles Com diflribués en différt lHes cla!!es ,

Les rellemblances

&

les différences qui les diflinguent

&

qui 'les rapproehent, ne nous Cont connues que par

:malogie.

11

faut, par exemple, que

la

bonté leur Coit

une qualité commune, parce qu'ellt en: ellemielle

a

leor

nature.

11

en efl autrement des ames, qui participent

feolcment

a

cet amibut par communicatioo ,

j'.

Les dieux

&

les ames Cont les deux extremes des

choCes célel1es, Les héros conflituenr l'ordre imerme–

diaire. lIs Cont Cupérieurs en excellence, en oature, en

puillance, en verto, en beauté, eo grandeur,

&

géné–

ralemem en toute bonne qualité , ao! ames qu'ils tou–

chent imméq,iatement,

&

avec' leCquelles ils ont de la

reffemblanee

&

de la Cy.mpathie par la vie qui leur

a

éré commune ,

11

faut encore admettre une Corre de

génies fubordonnés aux dieux,

&

miniflres de leur bien–

faifance dont i1s fom épris,

&

qu'ils i-mitent, lis font

le milieo l1 -travers lequel les

~rres

eélefles prennent u-o

ne forme qui oous les rend viubles; le véhicule qui

porte

11

nos oreilles les choCes il1effablts,

&

a

ootre

entendement I'incompréhenfible; la glace qui fait p. ner

dao~

notre ame des images qui n' étoiem point falres

pour y pénétrer Cans (on fecours.

6.

Ce fom ces

deu ~

c1affes qui formeo t le lien

&

le

commerce des dieux

&

des ames, qui rendent I'enehai–

nemem des chofes télefles Indi(foluble

&

cOntillO, qui

facilitent aux dieux le moyen de defcelldre jufqu'auJI;

ECL

245

hOl1lmes, des hommes jufqu'aux derniers etres de la na–

ture,

&

ices etres de remonter juCqu'aux dieu: .

7.

L'unité, une exiflenee plus parfaite que celle des

. erres inférieors, I'immutabiliré, I'immobilité, la puillan–

ce

dc

mouvoir Cans perdre l'immobililé, la providence,

Conl encore des qualités communes des dieux, On peut

conJeérurer par la diflérenee des exrremes, quelle

ea

eelle des intermédiaires, Les aétions des dieux font ex–

cellentes, celles etes ames Cont imparfaites. Les dieu!

peuvent tour, égalemem, en meme tcms , Cans ob(}acle,

&

fans délai,

11 Y

a des choCes qui C"ht impoffibles

aux ames: il leur faut du tems pour toutes celles qn'

elles peuvcot; elles ne les exécutent que féparémerlt,

&

aliec peine. La divinité produit fans efforr,

&

gouver–

ne : l'ame

C~

tourmente pour engendrer,

&

fert. Tout

efl fo(}m is aox dieux, jufqu'au! aélions

&

a

l'exiflencCl

des ames: i1s voyent les e(fenees des choCes,

Ilt

le ter–

me

des mouvemens de la nature. Les ames paffent d'Utl

effet

11

un nutre,

&

s'élevem par deglé. La divinité elt

incompréhenfible, incommenCurable, illimitée, Les ames

éprouvent tootes fortes de paffions

&

de formes, L';n–

tellig-ence qui préfide

~

tout, la raiCon univerfelle des

etres efl préCente aux dieox Cans nuage

&

Cans réferve,

fans raiConoement

&

Cans induétion, par un aéte pur,

fimple,

&

invariable, L'ame n'en ea éclairée qu'impar–

fairement

&

par intervalle. Les dieux om donoé les loi$

a

I'univers: les ames Cuiveut les lois données par les

dieux,

8.

C'efl la vie que l'ame a rcque dans le commen–

cement,

&

le premier mouvement de Ca volonté, qui

Ont déterminé l·eCpece d·':rre

or~anique

qu'clle informe–

roir,

&

la tendanee qu'elle aurOlt

a

Ce perf<étionner ou

a

fe dérériorer, .

,

9,

Les choCes

excellent~s

&

univerfelles contiennent

en elles la raifon des chofes moins bonnes

&

moios

générales, Voilll le fondement des ré,·olutions des etres,

de leors émanations, de I'éteroité

de

!eur principe élé–

mentaire, de leur rapport indélébile avee les eholes cé–

lefles, de leur dépravation, de leur perfeétibilité,

&

d~

tous les phénomenes de la nature humaioe. .

10.

Les dieux ne Cont attaehés

ii

aueune partie de l'u–

!livers : i1s Cont préfens meme aux chofes de ce monde:,

i1s eontiennent tout

&

rien ne les contient: ils font par–

tout; toot en ea rcmpli, Si la divinité s'empare de que!–

que rubaanee corporelle, du cíel, de la terre, d'une

ville facrée, d'un bois, d'unc f1atoe, Con empire

&

Ca

préCence s'eD répandent au-dehors, comme la lumiere

s'échappe en tout fens du folei! . La Cob(}anee en

en

, pénétrée. Elle agit a\l-dedans

&

3

I'extérieur, de pres

&

au loin, fans atfoibli(fement

&

Caos interruption . L es

dicux ont ici bas difierens domiciles, felon leur nature

ig~ée,

rerreflre, acrienne, aquatique. Ces diainétions

&

celles des dons qu'on en doit auendrc, font les foode'

men s rle la théurgie

&

des évoeations,

1

t , L'ame efl impaffible; mais Ca préCence dans un

corps rend paffible I'etre compofé . Si cela

eft

vrai de

l'ame,

11

plos forte raifon des héros, des démons,

&

des dieux,

J

2.

Les démons

&

les dieux ne Cont pas également

affe8és de toutes les parties d'un Caerifice; il

Y

a le

point important, la chofe énergique

&

Cecretre: i1s ne

fom pas non plus également leofibles

a

tootes fortes de

faerifices.

11

faut aUI uns des fymboles, aux autres

ell

des viétimcs, ou ' des repréfeotations, ou des homma–

ges, ou de bonnes reu vres .

J

3,

Les prieres font Coperflues . La bienfaiCancG des

dieux, qui connoit !lOS véritables befoins, efl attentive

a

prévenir DOS demandes, Les prieres ue Cont 'l.u'un

moyen de s'élevcr vers les dieux ,

&

d'unir fon eCprit

3U leur, C'efl ainu que

le

pretre fe garantit des paffions>

conferve Ca pureté,

& •.

14,

Si I'idée de la colere des dil!i1X étoit mieux con–

nue, on ne chereheroit point,

11

¡'appaiCl:r par des facri–

lices, La colere célefle n'cfl poiot uo re(fentiment de

la pan des dieux, dollt la créature ait

a

craindre quel,

que mauvais effet; c'ea unc averuoll de Ca paf! pour

lcur bienfaiCance, Les holoeaufles ne font otiles. que

quand elles Conr la marque de la ré/ipifcence, C'efl un

pas' que le

co~pable

a fait vers les dieux dont il s'étoiQ

éloigné: le méchant fuit les dieux, mais les dieax ne

le pourfuivent poim; c'ea lui Ceul qui fe re¡¡d

malh.eu

reu x ,

&

qui Ce pcrd par Ca méehanceté.

T

j.

11

efl pieu! d'attendre des dieux tout le bien qu'

i! leur efl impoCé par la néceffité de leur nature .

Jl

eft

i¡npie de croire qu'on leur fait violence,

11

ne faur dooe

s'adre(fer aux dieux, quc pour Ce rendre meillcur fol–

meroe, Si les luarations ont écarté de. delIus nos teres

quei-

/