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ECC

lOient pas ordinairemem limpies fpeétateurs du combat .

La réponfe de

hn rlemagne fut qu'i1 accordoil vo-

lomiers la demande, mais que de telles affaires devoient

~tre

concertées avec tous les ordres.

L es prélat5 fu ren! cependan! difpeofés de fe troover

en perfonne

a

I'armée ,

i1

condilion d'y envoyer leurs

vaOaux Cous la conduile de quelqu'autre feigneur ; mais

les éveques inliflerem aiors pour continuer

a

faire le

fervice mililaire en perlOnne , craignant que s'i1s le eef–

foien! , eeh ne leur n t perdre leurs tiefs

&

n'avilit

Icur dignilé .

11

parolt

m~me

que les fuccel1c urs de Charlemagne

rélablircm I'obligalion du fervice militaire de la par!

des

a , Ujiafti'ltIJI;

00

en trouve en elte t plul1eurs preu–

ves .

R ouillard,

el,

f OIl

biftoirt

de M . hm,

pago

3u.

fait

mention d'un

eu/ijiaftir¡tte ,

lequel, fous ·1.;ouis le Dé–

bonnaire , en

87 1,

commandoit I'armée des Efelavons.

L a chroniQuc manufcrile de l'abbaye de M oufon, fait

au m mendon d' Adalberon archeveque de Rdms , qui

amégea le chateau de Vuarch en

971.

O rdericus V ilalis dit fur I'année

1094,

que Philippe

1.

amégeant la fOflcre/Te de Breval, les abbés y condui–

fir~nl

leurs vnrraox,

&

que les eurés s'y trouvereot

a

la l"le de leurs paroifliens, ehacun raogés fous leurs

bannieres .

Philippe Augufle , en

Tl0 9 ,

confifqua les nefs des

évcques d' Auxerre

&

d'Orléans pour avoir quilt¿ 1'3r–

l11é~ ,

prél cndant qu'lls ne dCl'oicne le [. rvice que q uand

le loi y élOit en perfonn e .

Joinvillc parle

de

fon prelrC, qui fe batloil vaillam–

mellt comre les TIfI cs .

Le pere T homnmn prétend que les évéques

&

les

abbé, n 'úroient dans les armées , que pour comenir

leu rs I'nnÍlux

&

Iroupes :\ leur

Col

de ,

&

qu'ils oe fai–

foienl pa< le ferv;';e de gens de guerre,

ce

qui efl une

errellr; ear OU lre les cxemples que I'on a déja rappor-

16

dn contraire ,

iI

en certain que les

cu /ljiofti'l" eJ

cOlllinucrcnt cncore long· tcms de fervir en perlonne ,

&

que les plus I'aleureux fe bat¡oienl réellement con–

lre les enl1emis, tandis que ceu x qui étoienl plus paci–

fi ques levoiem les mains au cíel : ceU l< qui fe battoient,

pllur ne point lomber en irregularité en répaudalll le

fang humain , s'armoicnl d·une maiTue de bois pour é–

toordi r

&

abbnttrc ceu ' contre qui i1s combaltoicnt .

,c

fUt G uerin,

~lu

depuis peu éveque de Senlis, qui

rangea ¡-armée nvam

In

bataille de Bouvines , en

1214;

iI

lle comban it cependaol pas de la main

a

caufe de Ca

qunlilé

d·-év ~que ;

m ais Philippe coulin du roi

&

évé –

que de Beauvais , fe fouvenam que le pape I"avoi[ re–

pris pOllr s'';lre dél' (f.ouv.! en

u~

a.uue combal. contre

les Anglois, a(fommol[ dans ceIUl-e!

ks

el1nemlS avec

Ul1e marroc, d·lf fl epui' de IGquelle

Ji

lerraOa le eomte

de Salisbur)';

iI

s·imaginoit par ce mo)'en etre

a

eou–

verl

de

IOUl reproche , prélendaflt que ce n·éloit. pas

répandre le Cang , eomme cela lui élOil défendu

11

cau–

fe de fa qualilé d·éveque .

Q,uelques évéqucs

&

nbbés obtenoient des dirpenfes

de tervir en perConne ,

&

envoyoiem quc\qu·un en leur

place; d·nulres éloient difpenl és purcment

&

limplemell t

du ftr vice , c" mme Philippe Augu{\e l·accordB en

1200

iI

I"él'eque de Paris ,

&

Philippc

111. iI

Gérard de M o–

rer abbé de

S.

Germnin·dc\·Prez; mais

001

rois étoieot

forr retenus dans la coneeffion de ces dlfpenfes, qui

tendoicnl

a

affoiblir les forces de I"élal.

Puur

elre eonvaincu de I'urage conflanr on éloient

les

e«léjiaftiqtla

de faire le fervice m ililaire pour leurs

tief, , ou au moins d'env('yer quelqu·un en leur place,

iI

Cuffi t de parcourir les rOles des aneiens bans

&

ar–

riere-bnns , qui ront rnpport':s

11

la Cuite du

traitl

de

¡"

noblrJ!e

pnr de la R oque , daos lefquels font com–

pris le éveques, abbés , prieurs , chanoioes,

&

autres

bénériciers , les religieux ,

&

meme les religieures,

&

cela depuis Philft>pe Augufle jufque forl avant dans le

xJ v tiecle .

Philippe le Bel , en

13°3,

écrivil a tous les arche–

v ~~lles

&

é\·e~ues

des letlfes circulaires, qu'ils euffent

:1

r.

rendre avee leurs gens a fon armée de Flandre;

&

par d'nulres leltres de la meme année , il demande

a

IOUS

I~s

gens d'égliCe un fecours d'hnmmes

&

d'ar–

gent

a

proponion des terres qu'ils poiTédoient ; il or–

dunnn eocore , en

1304,

iI

tous les

" ellji,,{li'luel

de

fon royaume , de fe Irouver en perfonne

a

ton armée

Arra' , ainti qu'its y éloienr obligés par le [erlllellt

e

hdél'lé.

De

mémc PJ.i\ippe V, dans dés lemes du

4

JUiD

J318,

adreflé s au bl il li de Vermandois, dit : Nou¡

ECC

191

vous envoyons plulieurs

leures,

par le[quelles nous re–

quérons

&

lemonnoos les prélals, abbés , barons , no–

bies,

&

autres, .. . qu'ils foient en chevaux

&

en ar–

mes appareiflé> fuffifammeuI felon leur él3t,

&

le plus

fortemenr qu'ils le pourronl.

i

la quiotaine prochaine

a

Arras ,

&<.

11

y

eur encore pendant long - tems plulieurs prélals

&

aUlres

eu/ljiafti'f,ul,

qui failoient en pertonne le fer–

vice militaire qu'il. devoiem poor leors tiefs.

On voi! dans les regi Ilres de la chambre des com–

ptes, qu'Henri de T hoire

&

de V iIIars , élanl

év~que

de Valence

&

depuis archeveque de Lyon, porta les

armes, avec Humbert fire de Thoire

&

de Villars,

fon frere ainé, dans les armées de Philippe de Valois

eo Flandres, dans les années

1337, 1338,1340,1341,

&

1341.,

ayaat lix chevaliers

&

qualre- vingl·deux é–

cUJers de leur co pagoie.

ean de Meulant éveque de Meaux, fe trouva aum

ea

1339

&

1340,

dans les armées de Flandres.

Renaut Chauvcau éveque de Chalon!, amlla

a

la

bataille de Poitiers on

i1

fut"tDé;

&

Guillaume de Me–

lun archeveque de Sens, y fu! fail pri[oonier.

1\

la bataille d'Azincourl, donnée le

2f

Oétobre

141f,

Guillaume de MomB.igu archeveque de Sens,

qlli fUI le feul entre les

eulrjiaflirueJ

qui fe nouva

en

perfolllle

iI

cetle Journée, ti! admITa fon grand eoura–

ge don!

iI

avoir déjil donoé des preuves eo d'aunes oc–

calions;

iI

fe porra dans celles-ci BUX endroits les plDs

dangerenx,

&

Y

perdil la vie.

1.;" uis d'

A

mboife cardinal

&

éveque d'Alby, s'cm–

ploya aum fort ulilemen! au liége de Perpignan I'an

147í ·

D ans la fuite, au moyen des contributions d'hom–

m es

&

d'argent que les

tulljiafti'futl

ont fournies, ils

ont élé peu-:l-peu difpenCés de fcrvir en per«lllne,

&

m eme emieremeol exemplés du ban

&

de I'arriere-ban,

tant par

Frao~vi5

J.

le

4

Juillet

IHI ,

qDe par eoo–

tral du

29

Avril

1636,

fOU5 le reglle de Louis XIII.

Depuis le regne de Conflamio, les

eulljiafti'llül

onl

toiljours ·éré en graode conlidéralioo ehez tous [es prin–

ces ehréliens,

&

lingulkremem en Franee, on on leur

a accordé plufieurs honneurs, dillinélions,

&

privilé–

ges, tan! au c\ergé en corps, qu'i\ ehncun des mem–

bres que le compoCent .

Le fecond eoucíle de Macon tenu en

f8f,

porte

que les

lúes

honoreront les clercs majeurs , e'ell-a-éli.

re ceux qui avoient rer,ll le [ous-diaeonal ou un autre

ordre fupérieur; que quand ils fe rencontreroienl,

fi

'I'UD

&

1'3utre éloienr a cheval , le laYe Oteroit fon eha–

peau; que t1 le clere élOil

a

pié, le lile defeendroi! de

cheval pou r le faluer.

Une

des principales prérogalives que les

tcdljia¡ii–

'f'UI

0111

dans I'"ral, c'ell d" former le premier des

Irois ordres qui le compofent,

&

de précéder la no–

ble /Te dans les aiTemblé<s qui leur [onl communes;

quoique dans I'origine la noblelre

fell

le premier ordre,

&

meme

proprem~m

le feul ord;e eootidéré dans I'é–

tat.

Pour bieo enlendre comment les

u,/ljia{li'fuel

ont

obtellu Celle prérognlive,

iI

fnul obferver que les évc–

ques eurell! beaucoup de crédit dans le royaullle, de–

puis que Clovis eut embrafié la religion ehrélienn.; i1s

furent admis daos fes confeils,

&

eureOI beaucoup de

parr au gouvernement des affaires

lem~orelles.

On croil aum que tous les

u,Ujiafti'lutl

franes

&

tous ceux

.q.ui

éloient ingénus

&

libres, furent admi¡

de bonne-heure dans les a/Temblées de la nalion; mai,

e'ttoit d'abord faos aucune dillinétioD, c'efl-a-dire fans

y tormer un ordre

iI

part.

lis ne lenoieDt point non plus alors d'a/Temblées re–

gUes

pour leurs affaires temporelles; s'i1s s'aiTembloient

quelquefois en pareil eas, I'affsire élOil termioée en UDe

ou deux féanees. Les anemblées que le c\ergé tiem pré–

Centement de rems en tems, o'ont commeneé

a

deve–

oir fréquentes

&

a

prendre une forme reglée, que de–

puis le contrat de Poi/Ty en

1,61.

I/o)'e:<.

ce qui en

a

été dil

aux

motI

C

LE R G E' ,

D

E'e

I

M

E,

D

O N

G

R A–

TUI T .

Mais

fi les

t&<lJIiafti'l"eJ

n'étoieot

pas

alors autori–

fés

a

lenir de

le~

afiemblées, i1s eurene I'avantage

d'Glre admis dans

les

aiTemblées de la oalion ou par–

lemens généraux .

11 Y

avoit trente·quatre évéqDCJ au parlement, ou

C IOI{(ire ti l refoudre la loi des AlIemands.

Les

abbés

éloienl

3uffi

admis dans ces a/Temblées. Le nombre des

eu/ljiafti'ftlel

y

élOil quelquefois fupérieur

i

celui des

larcs: c'ell de-la

que les hifioricns

ee<léjiafli'llw,

eom-

me