186
ECA
miner fi le mal ne fe montre point pnr des ligne,
extérieurs & vilibles, & rechercher enfuile queHe peut
~lre
la partie fenlible & dans laquelle réfide la
doul~ur.
Les figoes extérieurs qui nous annoncelll
qu~
l'anlma l
boite du pié ou de la jambe, font 10Ules les
tu~eurs
& tOUles les maladies auxquelles ces pardes fOn!
IUJ~I '
les' & quant aux recherches que nous devons falre
pou'r découvrir la partie atteinte & vitiée, nous .débu–
terons par le pié. Pour cel effet fi !'on
n'app<r~oll
rlen
d'apparent, on frappera d'abord avee le brochoir fur la
tete de chacun des dous qui ont été brochés,
~
on au–
ra
en meme tems l'reil fur l'avani-bras de l'alllmal, &
pres du eoude;
fi
le clou frappé occalionne la d?uleur,
foil parce qu'il fcrre, foit paree qu'il pique le pIé
(Vo–
Je<.
E
N C L O U U RE),
on remarquera un mou vemem
Íenfible
d~ns
ce meme avant - bras,
&
ce mouvemellt
ea un figne alfflré que l'animal fouffre. Que
fi
en frap–
pant aioll fur la tete des ¿lous
il
ne fein t en aUCUlle
fa~on,
on le déferrera: apres quoi on ferrera .toul, le
tour du pié, en appuyant un des c6tés des tf1quOlfes
vers les rivures des clous,
&
l'autre fous le pié
a
l'en –
trée de ces memes clous; des qu'on yerra
d.an~
I'avanl–
bras le mouvement dont j'ai parlé , on dOl! elre cer–
rain que le liége du mal ea en cel endroit. Enfin
Ii
en
frappant Cur la tete des clous, &
fi
en prefialll ainli le
tour du pié avee les triquoiCes, rien ne Ce décou vre
a
nous, nous pareroos le pié & nous le
Coud~rons
de
110uveau, Ne dévoilons-nous dans eCHe partie aueune
des
caufe~
qui peuvent
donne~
lieu 11 l'a€tion de boi[er;
remontons 3 la jambe, prelrons , comprimons , tátons
le caoon, le tendon: prenons garde qu'il Il'y ait cllfií! ·
re aux unes ou aux autres des différen[cs articul:llions ,
ce qui dénoteroit quelqu'enrorCe, & de-U pa(Jons
ií
I'e–
xall1en du bras & de I'épaule; manions ces parties avec
force, & obCer VOIlS
Ii
I'animal fein t ou ne feinl pas ;
faiColls le cheminer: dans le cas oú il Y aura inégal llé
d e mouvement dalls
ces
parties, & ou la, jambe du c6-
té malade demeurera ea arriere' & n'avancera jamais nu–
tant que la jambe faine, on pourra conclure que le mal
en dans le bras & dans l'épaule , Voici de plus une ou–
fer vatiqn infaillible, F ailes marcher quelque tems l'ani–
m al;
Ii
le mal auaque le pié ,
il
bOlrera IOIlJours da–
vaDtage; fi au contraire le bras ea atle€té , le cheval
boitera moins: mais le fiége de ce
m~me
m al par–
f ailemen t reGonnu, il s'agiroit encore de lrou ver un
llgne univoque pour s'a(fu"er de la vér;[able cauCe de
In
claudica[ion, & pour ne pas cOllfondre celle qui Cu it
é{
que CuCeitent un heurt, une contulion, un froifie–
roem que!>conque, avec celle
iI
laqudle
l'écart
&
l'en–
tr'ouverturt donnenl lieu: or les l'y mptom es qui cara–
€tériCent res premieres, fom
1°,
l'
entlo.rede la panie;
;¡-o, la
doul~ur
que I'animal reerent lorfq u' on lui me ut
l e bras en·avant ou en arriere: au Iieu que lorCqu'jl ya
i cart,
eflon, entr'ouverturc, le cheval fauche en che–
m inaol, c'ell-ií-d ire qu'il décril un dt mi-cercle avee la
jambe ; & ce mouvement contre nature qui nous aonon–
ce l'embarras qu'occationnent les liqueurs aagnames &
eXlravaCées , d I p¡éciCément le ligne non doute'Ux que
pous cherchicJIls,
On procede
a
la cure de celte maladie différemmellt,'
en érayanr fa mélhode Cur la confidéralion de I'é[at a–
€tuel du cheval, & Cur les ,circonaances qui accompa–
g nent cet accidenl, Si Cur le champ on ea
a
portée de
m ettre le cheval
a
l'eau & de l'y baigner, de maniere
qU,e toutes les parties affe€tées foient plongées dans la
riviere, on
l'y
laiiTera quelque tems , & ce répereuffif
lle peul l>roduire que de bons eftets . Auffi-t61 apres on
[aignera I'animal
a
la jugulaire, & non
a
l' ars, ainli
que nombre de marécnaux le pratiquent: ear il fa ut é–
viter ici l'abord trop impétueux & lrop abondant des
humeurs fur une panie
affoibl~e
& fouftrante , & cette
faignée dérivative feroil plus nuj(ible que falulaire . Quel–
ques - uns d'enrre - eux font auffi des fri€tions avec le
fang de l' anima'!,
a
mefure qu' il fort du vaiereau
qu' ils onl ouven; les fri€tions en général aident
le fang ex travafé
a
fe diffiper , 11 rentrer dans les ca–
Ilaux déliés qui peuvent l'
abforbe~,
& confolent en
qu'elque
fa~on
les libres tiraillées: mais je ne vois pas
quclle peUI elre l' efficacité de ce /luido dont ils char–
gem l'épaule & le bras,
a
moins qu'elle ne rélide dans
une chaleur
dou.ce,qui a quelque chofe d' analogue
a
la
chaleur nalurclle du membre affiigé, Je erois , au
furplus, q,u'i1 ' ne faul pas une grande étendue de lumie–
res. ,Po,ur >mprouver ,ceux de ces anifans, qui apres a–
v,olr ilé la
Jamb~
CalOe du cheval , de maniere que le
pié fe trouve
IIUI
au coude , le contraignent & le pref–
f~nt
de mareher & de repofer fon devant fur eelle qui
EC A
[oulfre (ce qu'ils appellem
f" irt nagcf
J
fet
),
le tout
dans l'intention d'échauft'er la partie & d'augmeOler le
volume de la céphalique, ou de la veine de I'ars, qui
ne fe préCente pas touJours clairemCI11 aux yeux ignn–
raos du maréchal: une pareille pralique en év idemmem
pernicieulc, pu iCqu'elle ne peut que produire des mou–
vemens foreés, irri[er le mal , accroi[re la donleur &
I'inflammation; & c'ea aino qu' un accidebr leger daos
fon origine & dans fon prineipe, de vient
fou v~nt
fune–
!le & for midable,
Quoj qu'il en foit,
¡¡
la faignée, au bain , fuccéde–
rollt des fr i€tions faites avec des répercufliCs & des ré–
folutifs fpiritueux & aroma tiques , Les ('Iemiers de ces
méaicamens convienneDl lorCque les liqucurs ne fOllt
point encore épanchées; appliqués Cur le champ , ils dOIl–
nenr du reiTocl
3UX
parties, pré viennenl 1'5mas des hu–
meurs, & parenr aux engorgemens confidérable : quant
aux réColutifs , il, atténueront, ils divilero
es flu ides
épaiffis , ils rememon! les liqueurs nagnant
eoagu-
lécs dans leur état naturel, & ils les diCpoléron t
a
paf–
fer par les pores, ou
a
regagner le torrent: on emplo–
yera dODc ou l'eau- de-vie, ou l'eCprir- de - vin al'cc du
lavon, ou l'cau vulnéraire, ou
la
leffive de cendre de
Carment, ou UDe déco€tion de romarin, de lny m , de
fauge, de Cerpolet, de lavande bouillie dans du vin; &
l'on obfen'era que le5 réColutifs médiocrement c\lauds ,
dans le cas d'une grande tenfi on
&
d' une vive douleur ,
font préférables
a
I'huile de laurier, de Ccorpion, de
vers, de camomil le, de romarin, de pér'role , de tere–
benthine, &
a
IOUS
ceux qu i COn! doüés d' une grande
a€tivité, L es '13vemcns émolliens s'oppoCeront encore
ii
13 fievre que pourroit occafionner la doulcur, qui exci–
reroil un éréthifm c dans tout le gcnre nervcux,
&
qui
déraogeroit la circu l3tion, De plus , on doit avoir éga rd
au plus
OLI
moins de gontlement & d' cnfiurc ; ce gol'!–
Ilement ne peul erre produit que par l'engorgemelll des
peti[s vaiereaux qui accompagnent les ti bres dilkndqes ,
10U par l'e Xlrava fi oo des liqu eurs qui circulen[ dans ces
memcs vaiiTeaox, & do nl que lqucs-uns on t é[é dilacé–
rés: or ces humeurs perdent bient6t leur flu idi[é, & fe
coagulent ; &
(j
l'oÍl employe des remedes froid & de
lim pies répercuffifs , ils ne pourroienl qu' eo augmen ter
l 'épalffilJemem, D ans quelque circonnance que ¡'on fe
trouve, la faignée en lOilJollrs nécefiaire; elle appaife
l'inftammation ; elle calme la douleur; e)le facilite en–
fin
la
réColution des liqueurs épanchées , en favorifan t
leur
rentré~
dans des canaux moi!)s' remplis,
La réColUlion
ea
fan s dOUle la tcrminaiCon la plus
delirable; mais
(i
le mal a été négligé , fi les engorge–
mens ODl é[é exttem cs , s'il y a" oi[ lorabondanee d'hu–
meurs dans l'animal au m omen t de
l'lcart
ou de l'e[,–
tr'ouvcrture, s'il n'avoir pas entieremcnl jetté la gour–
me,
(j
en un mOl les liq ueurs épaiffies
&
extfav.ar~es
ne pcuvellt pas
er re
repompées ; nous excl urons les ré–
r"lutifs. & noos aurons recours aUl médicamens matu–
rr.tifs, , l'cfret de dOllner du mouvement :\ ces memes
liquellrs , de les cuire, de les digérer,
&
de les difpo–
Cér
a
la Cuppuration, O n oindra done & l'épaule & le
bras en-dehors de c6té, & principalement :\ l' endroir
de I'ars en remontant, avec du bafilicum: & fi la dou-
• leur étoi r trop fo rte, aino que la lenfi oo, on mélcroir
avee le ba/ilicum un tiers d'onguent d'althrea: celte par–
tle, que 1'0n lavera chaque Cois que 1'0n réitérera I'on–
€tion, avec une déco€tion émo llien re, étan t dé[endue
~n
examinera fi l'on peul appercevoir quelque
nu€tua~
tlon; en ce cas. on fe ra ouverturt dan s le point le plus
mou, pour procurer l'iiTue
il
la maliere fu ppurée. Mais
Ii
celte I'oie ne s'olfre poin!,
011
Y palTera un Céron
ou une ortie
(voyez
O
R T ¡,E
&
S
E' T
o
N ) :
car il
faU! abrolumen t dégagcr
&
débarraiTer le mcmbre d'u–
lIe humfur qui lui ravir Con a€tion & fon jeu, L e pus
aina écoulé , on peur revenir au! répercuffi fs , non
moins proprcs lorfque les dépots roOl prets 3 C[ re diC–
lipés , que lorrqu' i1s commeneent
¡\
fe former ; . i"es
quoi on n'oublje po:nt de purger I'animal, &
1'0n
rer–
mine ain li la cure ,
L e régimc qu'obrervera le cheval pendant le trailc–
mctlt, fera re! : qu'on le tiendra
a
l'
t~U
blanche ' au
fon; que le foorrage ne lui fera pas donné eñ
gr~ndc
quanrité , & qu'on lui retranehera
l'
avoinc , De plus
on ¡ui accordera du repos , il ne Cortira point de
l'écu~
rie, il Y fera enrravé; & fi 1'0n craignoi r le defiéehe–
m ent de l'épaule
( Voy e:>:.
E
P A U LE ) ,
on pourra atta–
cher au pié de l'extrémité affe€tée , un fer
il
patin
( Vo–
Jez
FE
R ) ,
mais feulement
a
la
fin de la ma!adie
& /
pour ne l'y lailJer que quelques heures par jour ,
'
Ces fortes d'
Irart s,
ou d'entr'ouvenlJres anciennes ou
mal