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190

ECC

papes ne font devenus fouveraios de Rome

&

de I'e,

xareat de Ravenne, que par la donation que , Pepin en

tit a Etienne

111.

Lorfque les Romains eurent conquis les Gau les., tous

les

erclt!jinjli'ffleJ

y

éroicnt gaulois ou romains,

&

par

conféquent fujcrs aux l,Libuts comme dans le reLle de

l'empire,

,

"

La monarchie franC;OIfc ayant

ér~

érabbe fur les rUI–

nes de l'empire, on fuivit en France, par rapport aux

eccllfiajJiqll<s,

ce

qui fe pratiquoit du tems áes empe–

reurs ,

Entre les

ecdlfiajli'ftttS,

plufieurs éroieO! francs d'o–

rigine, d'autres étoient gaulois ou romains,

&,

enrre

ceux-ci quelques-uns étoielll ingenus, c:eCl-a-dire libres;

la plupart des autres étoient terfs comme une grande

partie du peuple; plulieurs des évéques qui dégraderent

L ouis le Débonnaire avoient éré ferfs ,

SOllS la premiere race de nos rois. les

ecc¡¡jiaflj–

'fues

ne faifoient poiO! au roi des dons

a

parr, com-.

me la noblelI'e

&

le peuple en faifoient chaque année;

ils contribuoient néanmoius de pluGeurs aurres mauie–

res a foütenir les charges de I'état,

Nos rois les exemptcrent

a

la vérité d'une parrie des

charges perfonoelles¡ mais les terres de l'Egtife demeu–

r.erent fujenes aux charges réelles,

II Y avoit meme des tributs ordinaires, auxqucls les

ucllfiafli'lttes

étoient fUJers comme les lúcs,

Grégoire de- Tours ral'porre que Theodebert roi d'Au–

Ilra(ie, petit-fils de Clovis, déchargea les églifes d'Au–

vergne de tous les tributs qu'e\les lui payoient:

il

fait

:¡uffi mention que Childebert roi du rneme pays,

&

petit-fils de Clotaire premier, atfranchir pareillement le

clergé de Tours de routes fortes d'imp6ts,

Clotaire

1.

ordonna, en

5'68

ou

5'60 ,

que les

"clé–

jiafli'fll<r

payeroient le tiers de leur revenu ; taus les

évequcs y foufcrivirent,

á

l'exception d'l nj uriofus éve–

que de Tours, doO! l'oppolition 6t changer le roi de

volonté,

Pafquier

&

aUlres auteurs remarquent aum que Char–

les Martel prit une partie du temporel des églifes,

&

fur-tout de celles qui étoieot de fondation royale , pour

réeompenfer la nobldfe franc;oife qui lui avoit aidé

a

combatcre les Sarralins, Les

eccllfiafli'flus

contribuc-

/' rent encore de fon tems, pour la guerre qu'U prépa–

roir contre les Lombards , L oifeau tient que cene le–

vée fut du dixieme des revenus;

&

quelques-uns tien–

nent que ce fut la l'origine des d¿cimes; mais on la

rapporte

plu~

communément 3U tems de Philippe Au–

gune, cQmme 00 l'a dit ci-de vaot

all mol

D

E'C /–

N E S,

Sous la feconde race de nos rois, les

ucléjiafli'l'lts

ayant été admis dans les aflemblées de la nation, of–

froient au roi tous les ans un don, COlT)me la noblef-

fe

&

le peuple ,

'

Il Y avoit meme une taxe fm le pié du revenu des

fiefs-aleux

&

autres héritages que chacl1n poíTedoit,

~es

hilloriens en font lT)ention fous les aonées

826

&

fui–

vantes ,

Fauchét dit ql1'en

833

Lothaire relfut 11

Compiegne

les préfens que les éveqaes, les abbés, les comtes,

&

le ¡ieuple faifoient au roi tous les ans ; que ces pré–

feos étoieot proportionnés au revenu de chacun : Louis

le Débonnaire

I~s re~ut

encare des trois ordres

a

Or–

léans, Worms,

&

Thionvil1e en

83 5', 836 ,

&

837,

Le roi tiroit quelquefois des grands fe igneurs

4.

des

tv2ques certaines fubventions de deniers,

&

les autori–

foit enfuite

a

y faire contribuer ceux qui leur étoient

fubordono~s;

ainfi les feigneurs faifoient des levées fur

leurs valI'aux

&

cenlitaires,

&

les

év~ques

fur les cu–

rés

&

autres péo!!/iciers de leur

dioc~fe;

c'ell Cans

~ou­

te de-U

I

que dans un concile de Touloafe" tenu en

846,

on trouve que chaque curé étoit lenu de four–

nir

a

fon éveque une certaine contriqutiot), cQo CiClao–

te en un minot de froment

&

un minO[ d'orge, uoe

m efure de vin,

&

UD agneau, le toU! évalué deux fo ls ;

&

I'éveque avoi¡ l!= choill de le prendre eo argent ou

en nature ,

L'empereur Charles le C)1auve 6t en outre; en 877,

une levée extraordinaire de deniers taO! fut les

e~clé­

ji(lfli'f~"

que

~ur,

le6 laYcs,

a

l'o~cali')n

de la guer–

re qu

11

entre~flt

a la priere de J ean VII

J.

contre les

Sarralins " q,Ut, ravageoieqt le¡ eovirons de R ome

&

de toute l,!talle, ,Fau.chet dit que les

év~ques

levoient

fur les pretres, c eCl-a'dire fur les curés

&

autres bé–

~éfic¡iers

de leur dioc;He ,

~inq

fous g'or pour les plus

rlches,

&

Sluatre ,demers ,d argent pour les f110ins aifés;

qu~

tpus ces deDlers

é!Olell~

remis entre les maios

<les

ECC

gens cotnmis par le roi:

011

prit mEme quelque chofe,

du thréCor des églifes pour payer cetle fubvention, la–

quelle paroit etre la feule de ceue efpece qui ait été

leNc!e fous la feconde race ,

On voir aum par les a.c1es d'un fynode, lenu 11 Soif–

fons en

80,

que les rois failoient quelquefois des em–

prunts fur les tiefs de l'Eglife : eo effet, C harles le Chauve,

qpi fut préfen!

11

ee

¡;yl1od~

, reooop a faire €e que

l'pn appelloit

pr.eflllriar,

c'eCl-~-dire

de ces fortes d'em–

prunts, ou du mojns des fournitures , devoirs , ou re–

d~Yanees,

dOn! les fi cfs de l'Eglife étoient chargés,

Les voyages d'outre-mer qui fe tirent pour Jes croi-'

fades

&

guerres f,imes, furent propremem la fource

des levées ; auxquelles on donna peu de tem s apres le

Dom de

dlcimes,

Le premier

&

le plus fameux de ces voyages, fut

celui qui fe tit fous la conduite de Godefroi de Bouil–

Ión en

1096 ;

les

eccUjiafli'lucr

s'emprelI'erent comme

les autres ordres de contribucr a cene fainte expédi–

tion,

Louis le Jeune le premier de nos rois qui fe croifa,

lorfqu'il partit en

1147 ,

6t une lev éc de dénier's fur

les

eccllfiafli'lttCs

pour la difpenfe qu'i1 leur accorda de

faire ce voyage, Ce fait eCl prouvé par trois pieees que

rapporte Duchefne :

1

0,

un titre de l'abbaye de S, Be–

noir-fur-Loire, qui porte que cene abbaye fut d'abord

taxée a

ICoo

marcs d'argent, enfuite

a roo;

qu'cn–

fuite on s'accorda a

300

mares

&

5'00

befans d'or:

2,0,

par une leme d'un abbé de Ferriere a I'abb¿ Su–

ger, alors regent du royaume en I'abfence

de!

L ouis le

jeune, ou cet abbé demande du tems pour payer le

reClan¡ de fa taxe:

3°,

une autre Jeme du chapitre

&

des habitans de Brioude

á

Louis le Jeune, 011 ils par–

lent d'une couronne qu'ils avoieut m ife en gage pou..r

payer au roi ce qu'ils lui avoient promis ,

Une chronique de I'abbaye de M origny nous apprend

encore, qu'Eugene

111.

étant arrivé en Franee lorfque

le roi était fur le point de partir pour la Terre-Caime,

les églifes du royaume tirent tous les frais de fon le–

Jour, qui fut fort long, puifque le premier Avril

1148

il tint un concile

11

Reims,

II n'eCl point fail mention d'aucune autre fubvention

extraordinaire fouro ie par les

ectléjiajli'lues

,

jufqu'a la

dixme ou décime faladine fous Phihppe Augurte, de–

puis leque! les fubvcotions fournies par l. clergé ont

été appellées

décimer, dOn!

gratlli.tr

;

&

r"b,'entionr,

comme on l'a expliqué

aux motr

D

E'e 1M E S

&

D o

N S

G R A TUI T S,

&

qu'on le dira

au mol

S

U B V E N–

T ION,

O utre les redevances

&

fubventions que les

erclé–

ji4fl

i

'lIUJ

p3yoieo t en argent, des le cornmencement de

la monarchie, ils devoienr 3ulli 3U roi le droil' de gi–

te ou procuration,

&)e

fcrv ice mililaire ,

Le droit de gire conliCloit a nourr ir le roi

&

ceux

de fa fu ite, quand il paíToit dans quelque lieu 011 des

ecdtjiafli'l'us

féculiers ou réguliers av oient des rerres'

i1s étoient aum obligés de recevoir ceux que le rol

envoyoit de fa part dans les provinces

&

les ambaíTa–

deurs,

A l'égard du fervice militaire, ils le devoient com–

me fujels

&

eomme propriétaires des biens fonds, long–

tems avant que l'on connat en France l'ufage; des fiefs

&

du fervice da par les vaíTaux,

Iiugues abbé de S , BerlÍn, l'un des fils de Charle–

magne, qui étoit général de l'armée de Charles le Chau–

ve fon oncle, fut tué dans la

bat~ille

qu'il donna pres

de Touloufe le 7 Juin 844,

,

Abbon, parlant du liége de Paris par les Norm,ans ,

dit qu' Ebolus at¡bé de Saint,Germain-des-Pre1., alloit

a

la guerre avec Golenus éveque de Paris,

L orfque les

eccléjiafli'lltes

devinrent polI'eíTeurs ge

fiefs " ce fut un titre de plus pour les obliger

~u

fervi–

ce militaire, comme ils conrio.rent en elfel de l,e ren.

dre, D es qu'il y avoit guerre, les églifes étoient obli–

gécs d'e.nvoyer

ji

l'armée leurs hommes ou vaflaux ,

~

un certam nomIne de per(onnes,

&

de les y e otreteoir

a

leurs dépens: les

év~ques ~ ~bbés

devoieot ,ctre

a

la tete de leurs vaflaux,

II eCl dit dans les capitulaires,

qu~

l'on préfe a une

requete

a

Ch~rlemagne,

lendante

a

ce que

1

eceU–

jiafli'flttJ

fuflem difpenfés du fervice mililaire,

&

il

par07t, que c'éroient les peuples qui le demandoient

repréfentans ',au roi que les

eccUfiajlir¡lIet

fer vjroien:

I'érat plus utlleme,nt en reClan t

~al1s

leup églifes,

&

s'occupant, au,x

ptler~s

pour le rOl

&

fes fujets, qu'en

marchant a

1

enneml

&

au combat, ce qui confirme

que quand ils veooiellt en, per[onne

a

l'arf11ée, ils n'é-

toient