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ECC
papes ne font devenus fouveraios de Rome
&
de I'e,
xareat de Ravenne, que par la donation que , Pepin en
tit a Etienne
111.
Lorfque les Romains eurent conquis les Gau les., tous
les
erclt!jinjli'ffleJ
y
éroicnt gaulois ou romains,
&
par
conféquent fujcrs aux l,Libuts comme dans le reLle de
l'empire,
,
"
La monarchie franC;OIfc ayant
ér~
érabbe fur les rUI–
nes de l'empire, on fuivit en France, par rapport aux
eccllfiajJiqll<s,
ce
qui fe pratiquoit du tems áes empe–
reurs ,
Entre les
ecdlfiajli'ftttS,
plufieurs éroieO! francs d'o–
rigine, d'autres étoient gaulois ou romains,
&,
enrre
ceux-ci quelques-uns étoielll ingenus, c:eCl-a-dire libres;
la plupart des autres étoient terfs comme une grande
partie du peuple; plulieurs des évéques qui dégraderent
L ouis le Débonnaire avoient éré ferfs ,
SOllS la premiere race de nos rois. les
ecc¡¡jiaflj–
'fues
ne faifoient poiO! au roi des dons
a
parr, com-.
me la noblelI'e
&
le peuple en faifoient chaque année;
ils contribuoient néanmoius de pluGeurs aurres mauie–
res a foütenir les charges de I'état,
Nos rois les exemptcrent
a
la vérité d'une parrie des
charges perfonoelles¡ mais les terres de l'Egtife demeu–
r.erent fujenes aux charges réelles,
II Y avoit meme des tributs ordinaires, auxqucls les
ucllfiafli'lttes
étoient fUJers comme les lúcs,
Grégoire de- Tours ral'porre que Theodebert roi d'Au–
Ilra(ie, petit-fils de Clovis, déchargea les églifes d'Au–
vergne de tous les tributs qu'e\les lui payoient:
il
fait
:¡uffi mention que Childebert roi du rneme pays,
&
petit-fils de Clotaire premier, atfranchir pareillement le
clergé de Tours de routes fortes d'imp6ts,
Clotaire
1.
ordonna, en
5'68
ou
5'60 ,
que les
"clé–
jiafli'fll<r
payeroient le tiers de leur revenu ; taus les
évequcs y foufcrivirent,
á
l'exception d'l nj uriofus éve–
que de Tours, doO! l'oppolition 6t changer le roi de
volonté,
Pafquier
&
aUlres auteurs remarquent aum que Char–
les Martel prit une partie du temporel des églifes,
&
fur-tout de celles qui étoieot de fondation royale , pour
réeompenfer la nobldfe franc;oife qui lui avoit aidé
a
combatcre les Sarralins, Les
eccllfiafli'flus
contribuc-
/' rent encore de fon tems, pour la guerre qu'U prépa–
roir contre les Lombards , L oifeau tient que cene le–
vée fut du dixieme des revenus;
&
quelques-uns tien–
nent que ce fut la l'origine des d¿cimes; mais on la
rapporte
plu~
communément 3U tems de Philippe Au–
gune, cQmme 00 l'a dit ci-de vaot
all mol
D
E'C /–
N E S,
Sous la feconde race de nos rois, les
ucléjiafli'l'lts
ayant été admis dans les aflemblées de la nation, of–
froient au roi tous les ans un don, COlT)me la noblef-
fe
&
le peuple ,
'
Il Y avoit meme une taxe fm le pié du revenu des
fiefs-aleux
&
autres héritages que chacl1n poíTedoit,
~es
hilloriens en font lT)ention fous les aonées
826
&
fui–
vantes ,
Fauchét dit ql1'en
833
Lothaire relfut 11
Compiegne
les préfens que les éveqaes, les abbés, les comtes,
&
le ¡ieuple faifoient au roi tous les ans ; que ces pré–
feos étoieot proportionnés au revenu de chacun : Louis
le Débonnaire
I~s re~ut
encare des trois ordres
a
Or–
léans, Worms,
&
Thionvil1e en
83 5', 836 ,
&
837,
Le roi tiroit quelquefois des grands fe igneurs
4.
des
tv2ques certaines fubventions de deniers,
&
les autori–
foit enfuite
a
y faire contribuer ceux qui leur étoient
fubordono~s;
ainfi les feigneurs faifoient des levées fur
leurs valI'aux
&
cenlitaires,
&
les
év~ques
fur les cu–
rés
&
autres péo!!/iciers de leur
dioc~fe;
c'ell Cans
~ou
te de-U
I
que dans un concile de Touloafe" tenu en
846,
on trouve que chaque curé étoit lenu de four–
nir
a
fon éveque une certaine contriqutiot), cQo CiClao–
te en un minot de froment
&
un minO[ d'orge, uoe
m efure de vin,
&
UD agneau, le toU! évalué deux fo ls ;
&
I'éveque avoi¡ l!= choill de le prendre eo argent ou
en nature ,
L'empereur Charles le C)1auve 6t en outre; en 877,
une levée extraordinaire de deniers taO! fut les
e~clé
ji(lfli'f~"
que
~ur,
le6 laYcs,
a
l'o~cali')n
de la guer–
re qu
11
entre~flt
a la priere de J ean VII
J.
contre les
Sarralins " q,Ut, ravageoieqt le¡ eovirons de R ome
&
de toute l,!talle, ,Fau.chet dit que les
év~ques
levoient
fur les pretres, c eCl-a'dire fur les curés
&
autres bé–
~éfic¡iers
de leur dioc;He ,
~inq
fous g'or pour les plus
rlches,
&
Sluatre ,demers ,d argent pour les f110ins aifés;
qu~
tpus ces deDlers
é!Olell~
remis entre les maios
<les
ECC
gens cotnmis par le roi:
011
prit mEme quelque chofe,
du thréCor des églifes pour payer cetle fubvention, la–
quelle paroit etre la feule de ceue efpece qui ait été
leNc!e fous la feconde race ,
On voir aum par les a.c1es d'un fynode, lenu 11 Soif–
fons en
80,
que les rois failoient quelquefois des em–
prunts fur les tiefs de l'Eglife : eo effet, C harles le Chauve,
qpi fut préfen!
11
ee
¡;yl1od~
, reooop a faire €e que
l'pn appelloit
pr.eflllriar,
c'eCl-~-dire
de ces fortes d'em–
prunts, ou du mojns des fournitures , devoirs , ou re–
d~Yanees,
dOn! les fi cfs de l'Eglife étoient chargés,
Les voyages d'outre-mer qui fe tirent pour Jes croi-'
fades
&
guerres f,imes, furent propremem la fource
des levées ; auxquelles on donna peu de tem s apres le
Dom de
dlcimes,
Le premier
&
le plus fameux de ces voyages, fut
celui qui fe tit fous la conduite de Godefroi de Bouil–
Ión en
1096 ;
les
eccUjiafli'lucr
s'emprelI'erent comme
les autres ordres de contribucr a cene fainte expédi–
tion,
Louis le Jeune le premier de nos rois qui fe croifa,
lorfqu'il partit en
1147 ,
6t une lev éc de dénier's fur
les
eccllfiafli'lttCs
pour la difpenfe qu'i1 leur accorda de
faire ce voyage, Ce fait eCl prouvé par trois pieees que
rapporte Duchefne :
1
0,
un titre de l'abbaye de S, Be–
noir-fur-Loire, qui porte que cene abbaye fut d'abord
taxée a
ICoo
marcs d'argent, enfuite
a roo;
qu'cn–
fuite on s'accorda a
300
mares
&
5'00
befans d'or:
2,0,
par une leme d'un abbé de Ferriere a I'abb¿ Su–
ger, alors regent du royaume en I'abfence
de!
L ouis le
jeune, ou cet abbé demande du tems pour payer le
reClan¡ de fa taxe:
3°,
une autre Jeme du chapitre
&
des habitans de Brioude
á
Louis le Jeune, 011 ils par–
lent d'une couronne qu'ils avoieut m ife en gage pou..r
payer au roi ce qu'ils lui avoient promis ,
Une chronique de I'abbaye de M origny nous apprend
encore, qu'Eugene
111.
étant arrivé en Franee lorfque
le roi était fur le point de partir pour la Terre-Caime,
les églifes du royaume tirent tous les frais de fon le–
Jour, qui fut fort long, puifque le premier Avril
1148
il tint un concile
11
Reims,
II n'eCl point fail mention d'aucune autre fubvention
extraordinaire fouro ie par les
ectléjiajli'lues
,
jufqu'a la
dixme ou décime faladine fous Phihppe Augurte, de–
puis leque! les fubvcotions fournies par l. clergé ont
été appellées
décimer, dOn!
gratlli.tr;
&
r"b,'entionr,
comme on l'a expliqué
aux motr
D
E'e 1M E S
&
D o
N S
G R A TUI T S,
&
qu'on le dira
au mol
S
U B V E N–
T ION,
O utre les redevances
&
fubventions que les
erclé–
ji4fl
i
'lIUJ
p3yoieo t en argent, des le cornmencement de
la monarchie, ils devoienr 3ulli 3U roi le droil' de gi–
te ou procuration,
&)e
fcrv ice mililaire ,
Le droit de gire conliCloit a nourr ir le roi
&
ceux
de fa fu ite, quand il paíToit dans quelque lieu 011 des
ecdtjiafli'l'us
féculiers ou réguliers av oient des rerres'
i1s étoient aum obligés de recevoir ceux que le rol
envoyoit de fa part dans les provinces
&
les ambaíTa–
deurs,
A l'égard du fervice militaire, ils le devoient com–
me fujels
&
eomme propriétaires des biens fonds, long–
tems avant que l'on connat en France l'ufage; des fiefs
&
du fervice da par les vaíTaux,
Iiugues abbé de S , BerlÍn, l'un des fils de Charle–
magne, qui étoit général de l'armée de Charles le Chau–
ve fon oncle, fut tué dans la
bat~ille
qu'il donna pres
de Touloufe le 7 Juin 844,
,
Abbon, parlant du liége de Paris par les Norm,ans ,
dit qu' Ebolus at¡bé de Saint,Germain-des-Pre1., alloit
a
la guerre avec Golenus éveque de Paris,
L orfque les
eccléjiafli'lltes
devinrent polI'eíTeurs ge
fiefs " ce fut un titre de plus pour les obliger
~u
fervi–
ce militaire, comme ils conrio.rent en elfel de l,e ren.
dre, D es qu'il y avoit guerre, les églifes étoient obli–
gécs d'e.nvoyer
ji
l'armée leurs hommes ou vaflaux ,
~
un certam nomIne de per(onnes,
&
de les y e otreteoir
a
leurs dépens: les
év~ques ~ ~bbés
devoieot ,ctre
a
la tete de leurs vaflaux,
II eCl dit dans les capitulaires,
qu~
l'on préfe a une
requete
a
Ch~rlemagne,
lendante
a
ce que
1
eceU–
jiafli'flttJ
fuflem difpenfés du fervice mililaire,
&
il
par07t, que c'éroient les peuples qui le demandoient
repréfentans ',au roi que les
eccUfiajlir¡lIet
fer vjroien:
I'érat plus utlleme,nt en reClan t
~al1s
leup églifes,
&
s'occupant, au,x
ptler~s
pour le rOl
&
fes fujets, qu'en
marchant a
1
enneml
&
au combat, ce qui confirme
que quand ils veooiellt en, per[onne
a
l'arf11ée, ils n'é-
toient