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EAU

part qu'au delTein

&

la volonté de la troubler, pour

s'eo 3brcuver avec plus de fati¡faélioll,

Il

me femble

,(ju'en 3ltribuaOl ces mouvemens, que nous oe remar,

quons qué rnrcmen! daos les chevaux acoummés

a

boire dans la riviere, au delir oatUre!

ii

l'animal

phi–

lolutro/l,

de faire rejaillir par ce moyen l'

ea1l

,fur lui–

meme,

ou de s'y plonger, on ne fe feroi! pas li éloi-

gné de

la

vrailTemblance ,

,

L 'ex périeoee efi milie fois

pI

us mre que le raifoo–

nemeo!. Préfentez

11

l'animal de

l'ean

lrouble, mais

[31lS odeur ou mauvais goGt;

&

de

l'ear<

parfaitement

limpide, iI s'abreuvera iodifféremment de l'une ou de

l'au!re: conduifez-Ie daos une riviere, des qu'iI fera

"éri!ablemeot al!éré, il boira fur le champ,

&

ne cher–

chera poim d'nbord

11

en troubler

I'ea,,:

permettez-Iui

de la bame

&

de l'agiter

ii

fon gré,

il

s'y couchera in–

failliblemenr: examioez eofio ce dont ónt é!é !emoins

nOlJ1pre d'écrivaios qui ont .eorichi le recueil curieux

'Iui a pour lilre,

ScríptoreJ 'reí Ylefli c", vete

re!

,

&c, &

ce doOl vous pouvez vous alTurer par vou s - meme ,

vous verrez que beaucoup de chevaux bnilant d' u–

ne foif ardente, ne fom poio! preLTés de I'étancher,

lorfqu'on ne leu r offte

a

cet efle! qu 'une

el'"

fale

&

brouillée, ArifiOle, Crefcemius , RueIlius

&

quelques

;lutreS, pretenr donc

ii

I'animal une intention qu'il o'a

point,

&

onr laiHé échapper ceIle qll'il a réellement,

&.

'lui lui efl fuggérée par un iflioét

&

par un gout qu'

ils reconnoifToiem néanrnoins en lui,

II

n'efl pas douteu¡ que c'efl ce meme gOl'\¡ qui le

foll ieite

&

qui l'engage

a

plonger fa rete plus ou moins

profondémeOl daos I'auge ou dans le feau qui comient

f.1 boilTon, Cerre nétion, a laquelle il ne fe Iivre que

lorfque I'altérarion n'efi pas cónlidérablc:, a cepeodaOl

occa(i6noé de oouveaux écarts,

Plín~f

eo a conclu que

les chevaux trempen! les oneaux dans

l'~au

quand ils

s'abreuveot, JérÓme G arembert,

'l".ft,

xl..,

a avancé

qu'ils y p}ongeut la tetc JUlqu 'aux yeux,

t~ndis

que les

~ nes

&

les mulets humen! du bord de , levres,

U

o oa–

turalifie-moderne, qui fans doute o'a vérifié ni I'un ni

¡'autre de ces faits,

&

qul n'a

peu!-~tre

prononcé que

fur

In

foi des Naturalifles qu'i1 a con[ultés , n'a pas

craiut de regardcr la froideur de

l'eau

qui frappe la

membrane muqueu[e de l'a,nimal au moment

011

il boit,

comme la eaufe d'uoe maladie dOIll

la

fource 'n'efi

rée\lement que dans le fang: il fuggere meme un

ex –

pédient alfez particulier poor la prévenir ,

\1

confeille

" ce! effet d'eífuyer les oazcaux du cheval chaque fois

qu'il a bjl, Telle efl la trille condition de I'cfprit hu–

main, les vérKés les plus fen libles fe dérobelll :\ lui;

&. des écrits dans lelquels brillent l'érudition

&

le plus

profond favoir, follt rouJoors femés d'une foule d'er–

reurs ,

Ce n'en [eroil pas une moins groffiere que d'imagi–

ncr fur le nom

&

fur la réputation d'Arill nte, que

l'el1"

trouble engrailTe le cheval,

&

lui efi plus falutai–

re que d'autre , Pour peu que l'on foit éclairé fur le

méc.hanifme des corps animés, on rejette loin de foi

le principe pitoyable fur lequel efi établie cene doétrine ,

Ji

feroit treS difficile de déeouvrir la forte d'élaboratiQn

a

la

faveur de laquelle des

~orpufcules

terreflres

&

grof–

fieres aideroient a

fO~rDir

un chyle balfamique ,

&

pro–

pre a une affimilation d'ou réfulteroit une homogenéité

véritable, N on-feulcmellt le fluide aqueux dilToUl les

humeurs vifqueufes , emretieot la fluidité du fang , tient

touS les émonétoires convenables ouverts, débarralTe

touS les conduits,

&

facilite mervei\leufement la plus

importante des excrétioos, c'ca-a-dire la tranfpiration

jnCenfible; mais Cans fon Cecours la nutrition ne f.1uroit

étre parfaitement opérée; il efi le véhicule qui porte

-le fue nourricier jufque dans les pores les plus tenus

&

\es plus déliés des parties,

11

fu it de cene véri ré

&

de ces effers , que les feules

eatlx

bieofaifaotcs ferom

celles qui , legeres, pures, fimples,

douce~

,&

c\aires ,

pa(Jeront avec facilité daos tous les vaiíTeaux excrétoi–

res;

&

nous deyons penCer que celles qui fom crues ,

pefa ntes, croupilfaotes, inaétives, terrefires,

&

impré"

gnées en un mot de parties hétérogenes groffieres, for–

mem u'ne boi(Jon trcs-nuifible , attendu la peine qu'elles

0m de fe frayer une route a-travers des qnaux ,

ii

I'ex–

trémité defquels elles oe parvieooent jamais faos y cau–

fer des obfiruélioos , ravoue que celles-ci, eu égard

a

la conllruélion de I'animal,

a

la force de fes organes

digefl ifs , au genre d'alimens dont il fe nourrit,

& c.

oe

fom poiD! auffi pernicieures poor lui que pour I'homme:

nous

n~

devons pas néanmoins nous difpenCel' de faire

attelHion aux difierenteS qualités de eelles dont nouS

I'abreul'oos, Les

ea/!x

trop vives fuCci¡ent de fortes

EAU

175

trauoMes, des avives

c-oofidérabj~s.

Les

~aux

de neige

provoquent ordinairement une

toUX

violenté , un eng" r–

gement coofidérable daos les g landes fublioguales

&

ma–

.i!laires; elles excitent en memo !efllS dans le Jeunes

chevaux un flux eOlllidérable , par les

nazeau ~ ,

d'une

hiuneur plus ou moins épaiffe,

&

d' uoe couleur plus

ou moios foncée,

Le tems

&

la

maniere d'abreuver ces fortes d'ani–

mauX, font des points qui importent e!lentiellement á

leur Gonfen'ation ,

00

ne doit jamais,

&

dans aucune

drconfi~nce,

les

faire boire quaod ils On! chaud , quand i1s fom eaoufllés ,

&

avant de les nv oir lailTé. repoCer plus ou moins loog–

tems , L'heure la plus convenable pour les abreuver,

efl celle de huit ou neuf heures du matin,

&

de fegt

ou huit heures du Coir, En éré un les abreu ve trois fois

par jour,

&

la troilieme fois doit etre fi[t'e

it

environ

ciuq

heuces apres la premiere,

11

efl vrai qu'eu égard aux che–

vaux qui travaillimt

&

aUl( eh<!vaux qui vuyagem , un pa–

reil régime ne fauroit etre exaétemellt eonllant; mais il

n

r

faut point abfolumem s'éeapter

&

fe départir de

la

ma–

Xlme "luí concerne le che val hors d'hak ine,

&

qui efl en

fueur, N os chevaux de manége

lié

boivent <Ju'une

he~ re

Oll

deu ~

apres que n<)6 exercices fom fin is; le Coir on les

abreuve a fept heures,

&

100JOurS avanr de leur .don–

ner l'a voine: cene pratique efl préferable

a

celle

de

leur donner le grain aV3m la boilTon, a moi,Ds que

l~

cheval ayanr

6U

tres-chaud , on ne lui donne une meCu–

re d'avoine avant

&

apres qu'i1 aura b{¡ ,

Plufieurs pcrfonries [ont en ulage d' envuyer leurs

chevaux boire

a

la riviere; cette habitude, blamée d'un

córé par Xénophon,

&

loüée de I'autre par Camera–

rius , oc f.1uroir etre improuvée, pourvu que I'on [oit

?fTuré de la f.1gefTe de ccux qui les y conduirent, qu'on

oe les y mene pas dans le tems le plus apre de I'hr–

ver,

&

qu'on ait I'auemion

á

leur retour, non-feule–

ment d'avaler avec les mains

I'eatt

dollt leurs quatre

jambcs font encore mouillées" mais de leur efluyer

&

de Icor fécher parfaitement

les

piés,

Ceux qui abreuvent I'animal dans l'éGurie doivent,

en hyver , avoir grand foin de lui faire boire l'

eau

fur le champ

&

auffi-tó t qu'elle efi tirée, D ans l'été

au comraire

i\

, fi indifpenfable de la tirer le foir pou r

le lencemain marin,

&

le meme matin pour le foir

du meme jour, Je ne luis point fur ce f.,it d'accord

avcc Camerarius ; il In vcétive \'ainemeAl les palefreniers

~ui

offrent :\ boire

leurs ehevaux de

l'eau

qui a fé–

journé dans un va e, parce qu'elle a été expofée a la

chute de plufieurs ordures;

iI

veUl qu'elle foit tirée

fralche men t

&

préfenrée auffi-tÓt

ii

I'animal : mais fes

fuires funcfles d'une parei lle méthode obfer,vée dans le

tems des chaleurs, n'om que trop énergiq uement pro,lI–

vé la féverité avec laquelle elle doit etre profcrite, On

peut parer cependant á la froideur de

l'ea"

&

a fa rrop

grande crudité, foit en y trempallt les mains, foil en

y

jeuant du Con, foil ell l'expofant au fO leil, foit

el\

la

m~la91

avee uue certaine quaotité

d'ulft

chaude, foie

entin en

l'~gitant

avec une poignée de foin, aUlrement

on eourroit rifque de précipiter le cheval dans quelque

maladie férieufe, J'aJouterai qu'il efl elTéutiel de s'op–

poler :\ ce qu'il boive tom d'uoe haleine; on doi! I'in–

rerrompre de tcm, en tems quaud

iI

s'abreuve, de ma–

niere qu'i l ne s'effinlffle pas lui-mcme,

&

que fa re–

fpirarion foit libre; c'efl ce que nous appellons

<o"!>e>',

Tompre i'eau

ti

J'

animal .

Une quefiion

3

décider, ea cell e de fav air s'il coo–

viem

mieu~

d'abreuver un eheval

d~ns

la rou te ,

0<1

d'atteqdre

a

cet effet que

1'011

Coit atrivé

all

lieu ou

l'on doir s'am!ter , Si I'on confultoir

M,

de SoleyCel

fur ceue difficulté, on trouveroit qu'¡¡ a pronoueé pour

&.

c.alllre , D ans le

chnpítre"

xxjx,

de la fec(\ndc par–

tie de fon ouvrag.e,

éd;bt'o"

de I'année

L712,

che'/.

E–

O1ery , il

chat-ge le bon lem de

conGlur~

por<r Itú ,

que les

€hel'aux doivent boire en ehemin, par la raiCon que s'i1s

ont chaud en arrivant, on efl un tems intini fans pou–

voir les faire boire,

&

que la Coif les empéchnnt de

maoger , une heure ou deu-x s'(icoulent, enCorte qu'ils

f0Dt obligc!s de repartir n'ayam Di bu ni maogé, ae qui

les mel hors d'état de fournir le

ch~min,

Daos

1.,

cha–

pitre' fiú vant

il recommande exprctfémellt de prendr.:

garde aUN

eaux

que

l~s

chevaux boívent, particnliere–

ment eu voyage,

car

d~-I'¡-dlpelld,

dit-il,

la con{erv,,–

~ion

de Icur vi.

O"

lePor deflrRflion;

or

le bon len!

in–

dique ici une contradiéli0o ma'Oifefie: en eflet, fi je

dois d'uoe par! abreuver man

che

val dans

13

route ,

plutÓt que de parienter jufqu'au moment

(lo.

j'arrive–

rai;

&

fi

de J'aulre il eil tres-importaot que Je con6-

de'