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h

EAU

doucc~r

quí en agréable

a

.l'odOra!

&

au goO! , quoí–

que vloleD! : ce! efprit, quand le feu le cÍétache par Con

aétivité des panies groilleres qui l' eDveloppent, forme

une liquem exrremernem c1aire, brillame, vive,

&

blanche ; ce que nous ap'pelloDs

cat<-dc-v ;e:

la

/Jonne

&

foree cau-de-vi<

_

UeCprit foíble

&

infirme, ef! celui

qui s'exhale des parties épailles , apres que l'eCprit fort

comme plus fu blil cf! Corti; cet eCpri! foible ef!- alfez

cbir, blanc, tranrparent; mais

il

n'a pas, comme I'e–

fprit fort, celle vivacité, celle infiammabilité, Ce!le fa–

veur , ce bon goul

&

celle bouue odeur qu' a l' efprit

rOrt: cer efpril n'eU dit

¡o;ble

&

;nfirme,

qu.e parce qu'il

di

compo[" de ql1elqucs parlies d 'efpril fon,

&

de par–

lies aqueu[es

&

Ilegmaliques, le[quelles élan! fupérieu–

les de beaucoup

a

celles de I'efprit fon , l' abCorbenl

&

le rendenl lel qu'on vient de le dire;

&

cQmme

il

y (\ encore dans

c~

n\€lange des p'3rticules de l' e[pril

fort que l'on veut avoir,

&

qui feronl, commc le pur

erprit fort, de bonne

((",-de- v;e,

c'cf! ce qui fait qu'

apres la bonne

eau-de-v;.

lirée, on lailfe venir jurqu'a

la fin cel dprit foible, pour le repaerer

d~ns

une fe–

conde chauffe _ On appelle ce! e[pri! foible, en terme

de fabricarion

d'cau -de-v;e,

la

¡teonde

,.

c'eQ-a-dire

la

¡cconde um-de-v;e

_

La 1C0ilieme parrie du vio, qui en

!e reUe cj u dedaus de la challdiere, apres que ces d.eux

c[prils

en

four rortis, en une matiere liquide, trouble

&

brunc, qui u'n aocune propriété pour tout ce qui re–

garde

I'.au-de-v;e:

aum

la

laiCíe-t-oq couler dehors. par

des canaux faits expres, ou elle fe vt\ide par un tuyau

de cuivre long d'un pié

&

de deux pouces de diame–

tre, qui eU joio\

&

Coudé

a

la chaudiere fur le cÓré

pres le fond, afin que IOUt puiae fe bien vuider; le–

que l tuyau eU bien

&

folidement bouché pendan! tou–

!e la chauffe _ On appclle celte derniere panie du vin,

la

d¡charge ,

c'eU-a-dire celtc pan ie groillere qui char–

geoi! les e[prits da vin,

&

que le

f~u

\\ féearéc;

&

di–

vi[ée,

On laiae venir cette

eau-de-v;c

dans le baillo! juf–

<ju'a ce qu'il n'yai! plus d'efprit fon;

&

pour le con–

noltre, on. a une perite bouleille de eryUal bien !ranf–

parente, longue de qua!re

a

cinq pouces, d'un pouce

elc diametre dans Ion milieu,

&

~'un

peu moins dans

fes

cS lr~mités:

on l'appelle, ",,.

pr",ve,

paree qu'elle

t"r!

á éprouver; avec laquelle bou!eille 00 re«oi! du

luyau m eme de la rerpentine , ceue

Mu-de-v;e

<jui en

vicnr; on empli! ceue bouleille juCqu'aux deu! tiers;

&

en mettant le pouce fur l' embouGhure

&

frappant

d'un coup ou deuI ferme dans la paume

de

l' autre

maiD, ou fur fon genou,

&

non [ur une matiere du–

r e , parce qu'on caereroi! la bourcilJe , on excite ceUe

liqueór , qui dcvienr bouillonnanre,

&

qui forme une

quantilé de globules d'air dans le haut de cetre liqueur :

<;'cll

par ce moyen & la difpofition, grotfeur, & na–

bililé de ces gloubles , que les connoilIeur; [aven!. qu'il

y

a

encore, on qu'il n'y a plus de cet efprit fon

a

ve–

nir ;

&

meme avanr qu'il foil toUI vcnu,

c'eU-

¡¡ -

dire

quand il

di

proche de fa fin , ces globules de la preu–

ve commencent :\ n'avoir plus Ic meme reil vir, la

m~me

groereur, la

meme

difpofilion ,

&

la meme Ua–

¡'ililé;

&

quand tout cet efprir for! en venu, il ne fe

for me plus (lU prefque plus de globules dans la prcu–

\'e;

&

quoique I'on frappe comme ci-devan!, elle ne

for me plus qu' une pe,ile écume , qui eU preCqu'auill-tÓr

patféc

qu'appe\~ ae ,

Les ouvriers

d'ea,..d.-v;e

appellen!

cela,

14

perte;

ainli on dit,

la chaud;ere commen"

a

perdr.,

ou

eft perdlle,

c'en-a-dire qu'il n'y a plus d'e–

(prit forr

&

de_ preuve

¡¡

venir :

&

ce qni vienr enfuite

cel

la feconde_

Quaud on veur avoir _de l'

eal/-d.·v;.

trts-for!e, on

le\'e le baillot des qu'elle perd; on n' y lai([e entrer

aucune panie de feconde:

OA

appelle cela;

COI!per.

ti

la

¡ u p,m;ne ,

ou de

l'eal<-dc-v,e cOl/pée

ti

14

¡upene;ne_

El pour recevoir enfuite la fec onde, on

pl~ce

un aUlre

bafTior ou étoi! le premier, qui

re~oi!

celle feconde,

comme le premier avoi!

re~u

la bonne

eau-d. -v;.

- _

M ais comme ccue

eau-de -v;e

coupée

¡¡

la ferpenl!–

né n'eU pas uoe

ear<-de-v;e

de commeree, ou on ne

la demande pas

Ii

f{)tle, quoiqu'on l'

y,

re~oive

bien;

'luand on la vend lelle , les bnileurs - marchands - veD–

deurs y laieren! venir une partie de la feconde, qui tem–

pere le feu

&

la vivacité de celle premiere

<au-de-v ,"-

11 Y a eu dans une prov ince du royaume (l' Aunis)

ot't I'on fabrique beaucoup

d'eau-de-v;e ,

des contena–

!ions au [uje! de ce rnelange de la [econde a

vec

la

bonne

catt~de·'lJie ,

OU

de

l'ea1!~de-'lJ;e

[orte ;

le, :lche–

teurs diroiear qu'il y avoit lrop de [eeonde,

&

-que ce–

la rendoir

I'cntt-de-v ;e

c urcrnemen t foible au bout de

- -

T ome

V.

-

-

'EAU

.171

quelques jOU!;, [ur-tout apres quelque !ranfporr

&

tr~jer fur mer; les vendeurs de leur eóté difoient que -non,

&

qu'ils fabriquoiem

l'

.a,,-d.-.,;c

eomme ils avoiem

!ouJours fai t ,

&

que s'il

y

a\'oit de la fraude , elle ne

venoir pas de Icur part: en forre quc -cela melloit dans

ce cornmerce

d'.",,-de-v;c

des con!eUalions qui le ,rui–

Doien!; chnclln crioit

a

la mauvaife foi, chacnn fe plai–

gnoi!,

&

peut-étre les deux partics avoieut raifon de fe

plaindre l' une de I"autre _ Sur ces contef!atiOLls,

&

pour

rétablir

&

faire reBeurir cetle branche du commerce,

le Roi, par les [oins

&

atlenlÍoll5 de M _de Boirmom ,

inlendam ,de la province,

a

illle~po[é

fOil nUlOrilé;

&

par [on arra! du con

[di

du

ro

A vei l

175'3,

fa Maje–

n é a ordonné,

art_

L

que les

, a"x-do-v;e

[erom tirées

au quart, garnitore compri[e , c'eCl-a-dire que tur [cize

pots

d'ea,,-de-v ie

forte il n' y aura que quacre poes de

reC9!lde _ Pour entendre cecí, il faul fe rappdk r ce que

1'011

a d-devalH di!; que la torte

eau-de-.';,

venoil dans

le bafTior; qu'ellc élOit forte ju[qu'" ce qu'ellc CUI per–

du; que pour favoie ce qui eu étoir vellU,

&

combien

il

y

en avoir dans le baillot, o u avoir un balOn fair

cxprcs , fur lequel.

il

y

avoir des m arques numéeolées

qui indiq,uoiem la quamité de liqucur qu'il y avoit dans

le ba[fiot : ainfi fupporant qu'en fondanr avec le

b~ lon,

il maeque qu'il y a de la liqueur jufqu'au n

Q

_

20 ,

cela

veut dire qu'il y a vingt eots

d'cm.-de-v ;e

<ians le baf–

tiol.; ainti y ayant vingt pO!S

d'afj-de-v,e

for!e, on peur

l~

rondre

&

la conferver bonne , marchande ,

&

con–

forme

ñ

l'arret du coofe il, en y laieranr vcnir. cinq POtS

de [econde, qui -Ce rru':lanr avee les 20

p OlS

d'edll -de–

v ie

forte, en comporenr

2) :

c'ea ce qu'on appelle

1,–

'l!~r

au 'l"art,

paree que le quart de

20

en

f,

&

qne

I'on ne leve le baillOt qu'apees que ces

f

pots de Ce–

conde fom m elés avec les

20

pots

d'eau-de-v;e

fone:

&

ainli foil qu'il' y ait plus ou moins

d'.au-de-v;e

forte

de venue dans le baillOt, on preod le quarl de ce quí

eH venu pour la laiercr venir en feconde·, Ces pOIS de

feconde fQnt appellés

la garn;tllYe,

par I'arrd du con–

feil _

L€lrfque eeue

eafj-de:-vie

en venue avec fa garnito–

re ,

on leve le baillot fur le champ pour

y

en placer'

un aurre, afin de recevoir 10U! le. reae de la [econ–

de ;

&

l'on peul des ce mamen! vuider ce premier

baill ol,

&

meme cette bonoe

"",-de-v;.

daos un [On–

neau ou fmaíl le, appellée

barr;'l"e

ou

p;ece·;

&

l'úD

peut dire qu'il

y

a

dans cene barrique 2f pots de bon–

ne

. a,,-de-v;e

marchande,

&

faite conformémen! aUl(

iu!emians du R oi _

Celte fUlaille, piece , ou barrique , doit clre fabri–

quée fuivant le réglem enr poné par l'arrel du confeil -

du

17

Aoal

1743,

rendu aux inChnces

de

M_ de

I3.–

remin,

intelldan~

aloEs de la province, qui vouloir [Otl–

tenir ce eommerce , 011 il voya it des-Iors oattre des ,

conteUa!ions qui le ruiueroient infüilliblemen!,

Ii

1'011

n'alloi! au-devanr par l'imerpoli lion de I'[,'lliorilé [ou–

vcraine; ces futailles doiven! dOllC elre faites confor–

mémenr

a

ce réglemen!, pour qu'elles puierenr jauger

j uUe

&.

vel!er juUe, eo terme de commerce, ce qu'

elles contieonellt : ce que l'on fait par le moyen d'u–

ne jauge ou velte num érolée

&

gradué e fui vanl tou–

les les proporiions géom élriq ues,

&

approuvée por la

police des lieux, laquelle velle l'on gliCre diagonale–

mell[ daus la barrique par la bond

o

d'icclic,

11 Y

a

pou, ce co mmerce

d'eafl-de-v;e

des

cO~rliers

auxquels on peUl s'adreerer : ces gens-!:I fOil[ chargés

de la par! das marchands-commifli onnaircs , ou alUfes,

de l'achat de ceue liqueur;

&

comme dans les conte–

Uations reglées par l'arret du confeil de t

75"3,

les cour–

tiers avoient élé compeis dans les p!aiures rerpeal VeS ,

le R qi par fon édi. a é labli dans la ville de la

Ro–

chelle des agréeurs, pour .l'acceplnlioo

&

pour le

~har­

gement des

eaflx-de-vú :

enrone que rur 1: certIficar

des agréeurs

:i -

l'acCeplá!ion ,

l~s

et...

x-de-~.,e

fon t ré–

putées bonnes;

'&

fur le cen ifical ceS agrécurs au

chargement, les

ea1!x-de -v;e

onr été embarquées

&

char–

gées bonnes

&

cela afi n de fairc ceerer les plaimes ues

marchands-c~mmenans

,des provinces éloigoées, qui

fe plaignoiem qu'on leur envo)'oit de

l'eal/-de-vie

trop

foible.

C'eil ainli que fe fabrique

&

fe cornmerce

I'ea" de–

ú e ,

qui a uo flux

&

reflux continuel daos le prix,

Comme I'on veur conferver taut ce qui en efprir

dao& le vin que l'on brule, on fair I'épreuve

a

la fin

de la chaoffe, pour favoir s'il y a enca re quelque erprir

dans ce qui vienl de la chaudiere;

&

pour cela I'ou–

vrier bnl1eur

rc~oit

du lUyau de la ferpentine dlOS un

pelit vafe, un peu de'la liqucur qur viem ;

&

une

chan~

y

2.

de(-