EAU
qo'ils touchent du boO[ du
doig~
le vin qui ell daos
la
chaudiere, il
Y
a aai'L de.
Vil~,
&
il o'y en a pas
trOpo
Ce vuide eO toiljours méAagé', quoiqu'on mene au–
tre chofe que du vin dam la chaudiere; car il f.uut fa–
voir qu'apres la bonno
ea,,-tl.·'/J;'
lirée., il relle une
quaotité d'autre
.",,·d'·'/Jie
(qu'on
app~lle
(econd.
),
qui n'a prefque pas plus de force ni de gout que
fi
on meloit daos de bonoe
.a"·d....'1¡j.
~
d'
eau
eam–
muDe; dans laquelle feconde pourtam
il
y
a encare u–
ne partie de bonne
eau·áe-'/Jie
que l'on oe veut pas
perdre,
&
que l'OIl retife en la faifnnt bouillir une fe·
conde fois avec de nouveau vin dans la chaudiere: on ap'
pelle cette feconde fois, une
Jecond. cha,'¡¡c
ou une
do,,–
bl. chmlJJe ,
parce qu' ordioairemelll on remet dal1s la
chaudiere tout ce qui ell veou de la premiere chauffe, foit
boone
. at,-d.-.,i"
ou feconde; siofi il fsU! moins de vin
a
ceue double chauffe qu'a la premiere ,
JI
Y
a des gens qui
a
toutes les cR3uftes meuent a pan la bonoe
.ar,·de-'/J'"
qui eo vieO!:'
00
appelle cela
Je'/J"
a
toutCJ les cha.,,!–
fes,
Pou~
la feconde cbaufte ¡Is oe melteot que la fe·
conde qui ell venue de
la
premiere chauffe: il y. a,
quC'lquefois jufqu'¡\ 60 ou 70 pintes de feconde, plus
ou molns, fuivant
la
qualité du vio , On dira. ci"aprh
comment on coonoit qu'il
o~ y
a plus d'efpril dans ce
qui vieot de la chaudiere,
&
que ce. qui y reOe n 'ell
bon qu'a etre jetté ,dehors,
~orfque
la ohaudierc ell remplie jufqu'ou elle doit·
l'elre on met du feu fous le fouroeau ; on fe
fer~
d'abor'd de bois fOTl co mbuflible, comme du farmeo!
de vigne, du bouleau
00
autre
m~nu
bois, qui don ·
nanl plus de tbmme que le grQs bois, a une chaleur
pllJi vive:' .on en ,mot fous
l~
foorneau,
&
o,n l'y
e~trelient touJours vlf autant qu
11
en faul pour falre bO,ull·
Hr eeue chaudiefe; on appelle cela en termes de l'art,
»lcttre en train,
Q uand la chaudiere commelleea bouil–
lir e'ell·a-dire quand elle ell aflez chaude pour ne pou·
volr plus y fouffrir la maio, on la coune d'un autre
vailfeau que l'on appelle un
chap.att,
C~
co"peau en
un vaiOeau de cuivre fait en cone applatl, dont la par·
tie étroite entre daos le bord du collel de la Cha\ldiere,
&
s'y joint le plus julle qu.'il en p0!Eble: Ce cone
applati
&
ren verfé , peut , avolr
~ouze
a tre!7.e pouces.
L e diametre de la paFtle élrOlle en celul du calle!
de la ehaudiere , fau f la liberté d'eolrer dans ce collet ;
&
le diamelle du hau! peul avoir fepl
a
huit pouces de
p lus, 11
Y
a
ii
ce chapeao \lile ouverlure ronde, de
quatre pouees de diametre,
11.
laquelle, en j,oint
&
bien
foudé un tuyau de cuivre qu'on appelle la
'1ue"t dtt
ehaptatt,
d'environ deux piés de long, qui va tou.jours
en diminuant jufqu'ó la réduétion d'un pouc.e d.e dia·
m etre au bou! ,
On couvre celle ehaudiere avec- le chapeau: on ,ap–
pelle cela
<o;¡¡er la cha"dier. ,
pour
emp~cher
l'exha·
lairou de la fumée du vin, parce que c'ell dans ceue
fumée que fe trouve l'efpril du vio qui fait
l'ea,,-de·
'/Jie.
On fai! enforte qu'¡¡ ne rene entre le chapeau
&
le collel de la chaudiere aueune ouverture par .ou la
fumée puilfe s'éehapper;
&
pour
y
réumr, apres que
le chapeau en entré,
&
bien enfoncé daos le collet de
la chaudiere, on
me~
de
la
cendre feche autour du eol–
let, pour la férmer prefque hermétiquement '.
Ce tun u ou ceue queue de chapeau va fe j.oindre
dans un autre vaiffeau de cuivre ou d'étain, que l'on
appeUe
fcrpmtine,
parce qu'elle eO faite en ferpenl re–
plié , C'e(l' un ullm!ile fai t de diftereos tuyaux adaptés
&
foudés les uns aux autres en rond
&
en fpirale, qui
n'en fom qu'un. Ce tuyau pe"t avoir un pouce
&
de–
mi de diamelre a fon embouchure,
&
ell réduit
a
un
pouce
a
fon extrémité; il eft compofé de fi x
a
fept
tO\1rnsns en fpirale, élevés les uns fur les autres d'en–
viroll (¡,x :\ fept pouces; enforte que la ferpentine, dans
route ra hauteur appuyée fur fes louruans, peut avoir
trois piés
&
demi nu environ . Ces tuy.auI ¡ournans
fon t affujettis par trQis bandes de cuivre " ,ou du m eme
métal doot efl la ferpentine, qui y fOllt jQ.tn.les du haul
en·bas pour en empeeher l'abaiíTemeol,
00
uoit la queue du chapeau
a
la ferpentine,
~o
fai–
faD t Cntrer le petit bout de la queue du chapeau dans
l'nuvenure du haut de la ferpemine, ou cene queue
entre d'un pouce
&
demi ou environ: on lune 9ien
l'un
&
l'autre avec du Iinge
&
de la terre graere bien
uoie, afin qu'il ne forte point de fUl1)ée qui vienne de
la chaudiere ,
Cette ferpentine en, comme
1'00
doit le compren–
dre, e10ignée du corps de la chaudiere
&
de la ma–
Tomt V.
EAU
169
~nnerie
qui' ['envlronne, de l'efpaee de dix pouces on
environ: elle
eCl
placée dalls un tonoeau ou aUlre vaif–
feau de bois fait en form" de touneau, que I'QIl ap–
pelle
Ripe
en bien des endroits , Ceué ferpentine y
d i
pofee 'debant
&
a
."plornb, peneham néanmoius lant–
foibpeu fur le devant, pour fa ciliter l'écoulement de
la liqueur qui
y
paffe: elle y eO affuJenie o.u par des
pattes de fer, des crampons
&
des picces de bois qui,
(ans l'endommager, peuvent la rendre imm" bile
&
la
¡enir dans un état flable, 1I
Y
a
a
ceue pipe trois trOUS
ou ouyeuures, l'un au haur, du
c6.téde la chaudiere,
par lequel fort de la longueur d' un pouce le bOllt d'en–
haut de la ferpemine; l'autre trOU au bas, aans le de–
vant de la
pip~,
par ou fort de la longueur de trois
pouces ou environ, le petit bout de la ferpent ine;
&
un autre trou dans le derriere de la pipe, ou l'on a a–
juflé une fentaine ou gros rebinet, Lorfque la ferpen–
t·ioe en bien pofée dans la pipe,
&
que la pipe elle–
m eme ell bien alfujenie en équilibre, on bouche bien
les trois tmus de la pipe: on calféutre les deux pre–
miers avec de l'étoupe ou de vieilles cordes effilées on
éplnchécs, aut'our du tuyau forrant de la ferpentine;
&
le. troilieme, qui ell celui de derriere, doil elle bien
fermé par la fontaine que l'on y a fait entrer,
Pour favoip
fi
la ferpenrine efl bien pofée
&
a af–
fez de pente, on prend une balle de fu
fi
1 qui ne foit
!las d'un trop gros calibre,
&
OlJ la lai¡re couler dans
la grande ouverture de la ferpentine; elle doit rou ler
aifément , faire IOpS les tours de la ferpentine,
&
[or.
tir par le petit bO,m
l
alo.s elle en bieo pofée, Si la
baile s'arréte dans la ferpentine, ce qui peut quelque-.
fois elre caufé par un graio de foudure
de~
tllyaux ,
que le poelier aura lailfé échapper dans le dedans des
tuyaux, en la foudanr, ou parce que. la [erpeQtine n 'eil:
pas bien foudéc: il faut faire fortir cette balle;
&
pOllr
y réum r, il fam meme dans le lrou de la ferpenti–
De la queue du chapeau renverfé, c'eO-a-dire fon vui–
de en-,dehors,
&
jen er dans ce chapeau environ un feBu
d'eau, h quelle s'écoulanr
a
force ' daos cette ferpenti–
De, eDtFaloera avec elle la baile qui y eO rellée ;.
&
Ii
la pipe n'eO pas droite ou pofée comme il faut, il
faut la rétablir,
&
remettre ceue balle j,ufqu'; ce qu'
elle paíTe.
P our favoir s'il n'y, a point de petits tfOUS a la chau–
diere, au chapeau ou
a
la ferpemine, il faut, pour la
ferpenrine, la remplir <l'eau avant de la mettre dans.
~a
pipe, boucher bien le trou d'en-bas avec un bou–
chon de liége qui fe rme bien juOe,
&
fouffler par le
gros bou¡ avec un foufftet qu.i proone bien JuOe : s'il
y a quelque finus, l'eau fon ira par-la, anendu que ·le
vcn! du fouftlet la preffe vivemem: alors
il
faUI faire
fouder cel
endroi~
avant de la menre dans la pipe; s'il o'y
a point de trou,
0\1
femira que l'eau fail
I
éfiflallce au
venr du foufftet: on le rctire,
par~e
que la ferpemi–
De ell bien joiote
&
bien fOJldée, Four le chapeau , il
faut le mettre entre fe s yeux
&
le jour, le yuide du
c6té des yeux; s'il y a deS finus, .on les Yerra; s'il
o'y
en a point, le chapeau ell en bon état , Pour la chau–
diere on
s'appet~oit
qu 'il y a un ou des, trous, quand
on voit dégoutter du vio dans le feu, ou quelqu'endroit
de la,
ma~ounerie
mouillé ;
il
faut alors
dema~onner
la chaudiere, pour réparer le l1)al"
Quand IOUS les uOer.files fom ep ordre, on rempl it
la pipe d'eau fr<¡ide, n'importe de quel fOJld elle vien–
De, foit de riviere, de puits, de pluie , ou de mér :
celle de mer en la moias bonoe, parce qu'elle ell plil–
t6! chaude , 11 faU! que l'ea\¡ furm a nte la
ferpentin~
d'environ un pié, Cene eau fert
a
rafralc~ir
l'"",-de–
'/Jie
quj fort bouillante de la chaudiere, en s'élevant en
vapeur vers les parois. du chapeau, s'écoule par I'ou–
verture, du chapeau, paffe dans la queue de ce chapeau '.
&
de-la dans leS' tours de la ferpentine,
&
en fOTl par
le peti.! bout, ou' elle ell re<rue dans un bamO!' cou–
vert, qui ell dans un trou en
terr~
au bas de l,a pipe,
&
011 elle entre au
moy.end' un pellt vafe, d.e cUlvre on
d'autre métal, qui en fait en
fo[m~
d'uo peti! eoton,
ooir plat, que l'on place fur le Peti! bout de la ferpen–
tine : cet entonnoir ell percé
a
L'autre bou! d'un trou,
fous lequel il y a une petite queue ou douille, qui en–
tre dans un trou fait expres so baillo.!, par ou fe vuide
l'
eau-de''/Ji(
qui vient de la ch;ludiere. o.n appelle le
trou en terre ou l'Qn place le bamot,
faux ba/fiot .
On donne
a
ces unenCiles les nOtJ;lS qui fom en ufagc:
daos la provinee oU, l'OD s'en fert.
On a dit que cene eau daos la pipe fert
a
rafra1chit
l'ea,,-de-'/Jie
aVaOI qu' elle entre daos le bamot; ear
quand elle y entre ehaude, elle eti ordinairement acre,
y
~
(