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DUC
lrouve alors que la largeur de ces petites lames ou pl..–
ques n'el1 que la huitieme panie d.'une ligoe ou la 960
partie d'un pouce,
&
leur épaiffeu r une 3072< ; ronce
d'or en alors éteodu.e en une Curface de 1' 90 piés quar–
rés, au lieu que la plOpan des batteurs d'or; ainfi que
nous I'avons obCcrvé,
ne
I'étendent qu'a !46 piés quar–
t és.
Mais quellc doie etre la fineffc de I'or étendu d'une
m aniere fi exceffive? Suivane le calcul de
M.
de Reau–
mur, Con épairfeur efl la
I 7)OCIOooO
p3nie d'uoe ligne
ou la 2 tOOOOO me partie d'un pouce, ce qui n'el! que
la
treizieme panie de l'épairTeur détcrminée par
M.
Hal–
ley;
mais il aJoate que aela CuppoCe
I'~paiffeur
de I'or
par-lOue égale, ce qui n'ell pas probable; car en bac–
rant les feuilles d'or, quelque a([ention que I'on
y
nit,
íI
efl impoffi ble de les étendre égalemene . C'en de–
!luoi il efl facile de juger par que lques parties qui foot
plus opaques que d'autres ; ainli la dorure du fil doit
~tre
pI us
ép"ªilr~
aUI
~l1droits
ou la feuille el! plus ,,–
paiffe.
M. de Reau!)"lur fuppul ane quelle doie
~Ire
I'épaif–
reur de I'or nux endroits oq elle en
la
moins conlidé–
rabIe, la trouve Ceulement d'une 31fOOClOme panie d'un
pouee; mais qu'en -ee qu'une
3
t5= 11)0 partie d'un
pouee? Ce o'efl pounan! pas eneore la plus grande
du–
{li/ieé
de I'or; ear au lieu de deul onees d'or que
pous avons CuppoCées au lingot, on peU! n'y employer
qu'une feule opee;
&
alors I'épaiffeur de I'or aux eo–
¡lroi!s les plus minees oc Ceroit que la 63oOOClO<1lc par–
~ie
d'un pouae.
Néanmoins quelque minees que Coient les lames
p'or, on peut les rendre deux fois plus minees, fans
qu'elles cellent d'e¡re
dor~es
_
En-
las
preITant feu)e.
mem beaueoup entre les roues , elles s'élendept au dou–
I:>le de leur ¡argeur,
&
proportionnellel]1ent en longueur;
de maniere que lour épaiJIeur Cera réduite enfin a Ulle
treize ou quatorze m illionieme panie d'un pouee _
Quelque effrayante que
Coit
celte ténuité de I'or,
iI
reeéuvre parfaitemem I'argent qu'il aeeompagne. L 'reil
le pl·us
per~ant
&
le plus fort m ieroCeope ne pel1vent
y
décou vrir le moindre vuide ou la moindre diCconti–
Duité.
~e
fluide le plus fubtil
&
la lumiere e1le-mc–
me ne peuvent y trouver un paffage:
~joutez
a cela
que
Ii
I'on fait diffoudre dans de ,'eau-forte une piece <le
cet gr trait
QU
de cet Or laminé, on appercevra la plij–
ce d e · I'argelle !Out exeavée, I'argent ayaot
é t~
dillous
par de I'eau-fone,
&
I'or iout emier en forme de pe-
lits tubes _
'
Quam
a
la
dllél¡lieé
des corps qui ont
de
la ¡nol–
leffe·, elle ne va pas
a
un degré li Curprenan t ; eepen–
dam le leaeur ne doit pas etre Curpris que, parmi les
corps duéliles de cene cbae, nous donnions la pre–
m iere pl3ce aa verre, qui efl de eous les corps ,durs .
le plus fragile _
D uélilieé dtl
Vfrre.
Tout le monde Cait que quand
le verre efl bien pénétré de la chaleur du feu, les ou–
vriers peuveut le former
&
le fa<¡:onner comme de la
c ire molle; mais ce qu'il
y
a
de plus remarquable ,
c'efl qu'on peut le réduire eo fils d'une tindr.
&
d'une
¡ongueur exeeffive _
N
s fileurs ordinaires ne fone pas leurs ti ls de foie,
de lin, ou d'autres q¡atieres fel]1blables, avec autant
d 'aiCance
&
de célérité
a
beaueoup pres que nos
~leurs de verre qui travaillen t fur une matiere li fra–
gile _
00
a ¡les plumets de celte rr¡atiere pour orner la te–
te des enfaus; on en fait d'autres ouvrages ·beaueoup plus
tins que les eheveux, qui Ce pliene , qui Ce courbent,
quj flotent comme eUI au !)"loindre vem.
1I n'y a rien de plus limpIe ni de plus
aif~
gue la
m érhode de faire eerte forte d'ouvrage, On
y
em–
plo ye deul ouvriers: le premier tient une extrémité d'un
znorceau de verre Cur la
~amme
d'une lampe;
&
quand
la ehaleur I'a amolli, Ull fecond ouvrier applique un cro–
chet de verre au morceau en fulion ; retirant enCuite le
crochet,
iI
amene un fi lee de verre, qui efl toujours
adhérent :\ la maffe done il Core. Apres cela appro –
c ham fon crochet Cur la circooférence d'une roue d'en–
viron deux piés
&
demi de diametre
iI
touroe la rOue
:luffi rapidement qa'il veut - eette
ro~e
tire des tilets
qu'elle dévid e fur fa eireon'férence JuCqu'a ce qu 'elle
foit
~ouvene
d'nn I!eheveau de fil 'de verre,
apr~s
un
certarn no mbre de révolutiens .
.L a
~affe ~u i
ell en fu lion au-deffus de la lampe, di–
mmue IOfenfl blement, étant enveloppée , pour ainli dire,
comme un peloton fur
In
roue ;
&
les parties qni Ce
refroidilfent a mefure qu'e lles s'éloigocnt de la flam-
DUC
me, deviennént plus cohérenees
a
ceHes qul les Cuivent,
&.
ainfi de fu ile _ Les panies les plus proches du feu
font wujours les moins cohérelltes,
&
par conféquent
elles cedent plus facilement
a
I'effore que fait le refle pour
les tirer vers la roue .
La eirconférenee de ees filets efl ordioairement une
ovale plate trois ou quatre fois aum large qu'épaiffe ,
11 )'
en a <lui
fon~
a
peine
plu~
.g.ros que
!e
til d'un
ver
11
Coie
&
qur ont une tlexlbl!tté mervetlleuCe _
De-la
M.
de R eaumur cooclud que la fiexibilité du
verre croiCsallt a proponion de la finerTe des fils,
fi
nous avions Ceulement I'an de tirer des tils aum tins
que ceux d'une !Oile d
'araign.ée, on eo pourroit faire
des é!Offes
&
des d¡ap, propres
a
s'habiller,
M.
de Reaumur a fait quelques expériences
a
ce fu–
jet;
&
iI
el! parvenu
i\
fair~
des fils affez 6ns,
&
a
ce qu'il croit
3Um
fios que ceux d'one toile d'araignée;
mais il lI'a jamais pu les faire aOez longs pour en fa–
briquer quelque chofe,
floyer:.
-V
E R RE_
@uélilieé del eoilfl d'tlraignEe.
L'auteur dont nous
venons de parler, obferve q uc Ja
m~tiere
done les arai–
gn.ées
&
les vers
a
foie foot leurs tils, efl frag ile quand
elle efl en maffe, femblable aux gommes Ceehes. A
. m eCure qu'elle efl tirée de leur corps, elle acquiert une
conlinenee, de méme que les tils de verre Ce durciC–
Cent
:1
proportion qu'i1s s'éloigneDl de la lampe, quoi-
que par une cauCe différente _
.
L~
duélilieé
de cenc mallere
&
I'al'pr~t
qu'el\e" de–
mande, étant
be~ocoup
plus extraordinaires dans les
araignées que dans les vers
a
foie, nous nous
arrel~rons Ceu lerneO! i.ci
~
contid.érer la maticre de la toile
d 'araignée .
Vers I'anus de I'araignée il
y
a
fig
mamelons; on
peut les voir á la vue fim ple dans les groffes ar:rignées ;–
I~s
e!trémités de ces différens mameloDi fom percées
de trous qoi fOn! la
fon~ioll
de filieres_
M.
de Reaumur obferve que dans une étendue éga–
le a celle de la tete de la plus petite épingle, il
Y
a
un affez grand nombre de Irous pour fouenir une quan–
tité prodigieufe de tils tres-dillinas _ On connol! I'exi–
llenee de ces trous par leurs effets: prenez une groffe
apignée de jardin tou le
pr~le
a pondre fes renfs;
&
appl iquant le Joigt fur une panie de fes mamclons,
en le retirant,
il
eruportera une quantité prodigieufe de
différens fi 15.
M.
de Reaumur dit qu'il eo a remarqué plufieurs fois
Colxante-dix ou quatre-vingt avec UD m icrofeope; mais
jI s'el!
apper~u
qu'i1
y
en avoit iooniment plus qu'il
ne pouvoie dire . En avans:an t que chaque extrémité
d'un mamelon
en
fournit m ille, il en perfuadé qu'i(
feroi¡ fon au-delfous de l. ré. lité _ Cene panie efl di–
viCée eo une infinité de petites ém ineoees , Cem blables
aux yeux d'un papillon,
&<.
11
efl hors de doute que
chaque éminenec fouro it plufieurs lils; ou plOtÓt eotre
ces différentes éminences il y a des trOllS qui do nnt nl
paffage aur lils; l'uCage
de
ces éminenees ou protubé–
ronces ell; Celon toule apparence, de faire qu'i leur
premiere fonie les tilcts foiene féparés avant que I'air
les ait durcis _ Ces
protQbér~pees
oc font pas
(j
Cenli–
bies dans quelques araignées; mais en leur place il y!\
des toulles de poi)s qui font le meme office,
c'efl-a~
<lire qui tiennent les filets
f~p~rés.
Quoi qu'il en
Coit,
iI
peut fonir des fils de plus de mille différens eodroits
dans chaque mamtlon ; par conCéquent I'araignée ayanf
fix
m~melons,
elle
a
des trous ou des ouvertures pour
plus de fi'x mille tils _ C e n'el! pas arTez que ces ou–
venures Coient exeeffi vetnene petites, mais les
ti
Is Cont
déJ3
formé~
avan! d'arrivcr nu mamelon, chaeun d'eu ,t
ayant Ca petite gaine ou
can~1
daos lequel
iI
efl porté
au mamelon cf'alfez Join.
M , de Reaumur les Cuit juCqu'a leur fource,
&
il
fait voir le
m~chaniCme
qul les produi!. Vers I'origi–
ne du velltre
il
nouve deux pe¡its corps mollels, quj
Cont la premiere fouree de
I~
Coie ; leur forme
&
leur
tranCparenee re!Templent 11 eelles des larm es de verre,
par le nom deCquels
no~s
les defignerons dans la Cuite ,
L'exlrémité de ehaque larme va en touruant; elle
fait une inlioité de tours
&
de retours en "lIant vers
le 'namelon. De in oaCe ou de la racine de la larme
vient une autre branche beaucoup plus
~ro!T.,
laquelle
tourna~t
de dillerentes manieres forme dlllerens Jl reuds ,
&
prend
Con
cours comme I'autre vers la partie po–
flérielir~
de I'araignée _ D ans ces larmes
&
dans leu rs
branches efl comerme une mal iere propre
a
former la
foie,
(j
ce n'efl qu'elle efl trop molle.
Le corps de
la
larm~
efl une efpece de refervoir,
&
les deu¡ branches fOn! deu¡ canaux qui eo viennent,
Uo