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132

DUC

lrouve alors que la largeur de ces petites lames ou pl..–

ques n'el1 que la huitieme panie d.'une ligoe ou la 960

partie d'un pouce,

&

leur épaiffeu r une 3072< ; ronce

d'or en alors éteodu.e en une Curface de 1' 90 piés quar–

rés, au lieu que la plOpan des batteurs d'or; ainfi que

nous I'avons obCcrvé,

ne

I'étendent qu'a !46 piés quar–

t és.

Mais quellc doie etre la fineffc de I'or étendu d'une

m aniere fi exceffive? Suivane le calcul de

M.

de Reau–

mur, Con épairfeur efl la

I 7)OCIOooO

p3nie d'uoe ligne

ou la 2 tOOOOO me partie d'un pouce, ce qui n'el! que

la

treizieme panie de l'épairTeur détcrminée par

M.

Hal–

ley;

mais il aJoate que aela CuppoCe

I'~paiffeur

de I'or

par-lOue égale, ce qui n'ell pas probable; car en bac–

rant les feuilles d'or, quelque a([ention que I'on

y

nit,

íI

efl impoffi ble de les étendre égalemene . C'en de–

!luoi il efl facile de juger par que lques parties qui foot

plus opaques que d'autres ; ainli la dorure du fil doit

~tre

pI us

ép"ªilr~

aUI

~l1droits

ou la feuille el! plus ,,–

paiffe.

M. de Reau!)"lur fuppul ane quelle doie

~Ire

I'épaif–

reur de I'or nux endroits oq elle en

la

moins conlidé–

rabIe, la trouve Ceulement d'une 31fOOClOme panie d'un

pouee; mais qu'en -ee qu'une

3

t5= 11)0 partie d'un

pouee? Ce o'efl pounan! pas eneore la plus grande

du–

{li/ieé

de I'or; ear au lieu de deul onees d'or que

pous avons CuppoCées au lingot, on peU! n'y employer

qu'une feule opee;

&

alors I'épaiffeur de I'or aux eo–

¡lroi!s les plus minees oc Ceroit que la 63oOOClO<1lc par–

~ie

d'un pouae.

Néanmoins quelque minees que Coient les lames

p'or, on peut les rendre deux fois plus minees, fans

qu'elles cellent d'e¡re

dor~es

_

En-

las

preITant feu)e.

mem beaueoup entre les roues , elles s'élendept au dou–

I:>le de leur ¡argeur,

&

proportionnellel]1ent en longueur;

de maniere que lour épaiJIeur Cera réduite enfin a Ulle

treize ou quatorze m illionieme panie d'un pouee _

Quelque effrayante que

Coit

celte ténuité de I'or,

iI

reeéuvre parfaitemem I'argent qu'il aeeompagne. L 'reil

le pl·us

per~ant

&

le plus fort m ieroCeope ne pel1vent

y

décou vrir le moindre vuide ou la moindre diCconti–

Duité.

~e

fluide le plus fubtil

&

la lumiere e1le-mc–

me ne peuvent y trouver un paffage:

~joutez

a cela

que

Ii

I'on fait diffoudre dans de ,'eau-forte une piece <le

cet gr trait

QU

de cet Or laminé, on appercevra la plij–

ce d e · I'argelle !Out exeavée, I'argent ayaot

é t~

dillous

par de I'eau-fone,

&

I'or iout emier en forme de pe-

lits tubes _

'

Quam

a

la

dllél¡lieé

des corps qui ont

de

la ¡nol–

leffe·, elle ne va pas

a

un degré li Curprenan t ; eepen–

dam le leaeur ne doit pas etre Curpris que, parmi les

corps duéliles de cene cbae, nous donnions la pre–

m iere pl3ce aa verre, qui efl de eous les corps ,durs .

le plus fragile _

D uélilieé dtl

Vfrre.

Tout le monde Cait que quand

le verre efl bien pénétré de la chaleur du feu, les ou–

vriers peuveut le former

&

le fa<¡:onner comme de la

c ire molle; mais ce qu'il

y

a

de plus remarquable ,

c'efl qu'on peut le réduire eo fils d'une tindr.

&

d'une

¡ongueur exeeffive _

N

s fileurs ordinaires ne fone pas leurs ti ls de foie,

de lin, ou d'autres q¡atieres fel]1blables, avec autant

d 'aiCance

&

de célérité

a

beaueoup pres que nos

~leurs de verre qui travaillen t fur une matiere li fra–

gile _

00

a ¡les plumets de celte rr¡atiere pour orner la te–

te des enfaus; on en fait d'autres ouvrages ·beaueoup plus

tins que les eheveux, qui Ce pliene , qui Ce courbent,

quj flotent comme eUI au !)"loindre vem.

1I n'y a rien de plus limpIe ni de plus

aif~

gue la

m érhode de faire eerte forte d'ouvrage, On

y

em–

plo ye deul ouvriers: le premier tient une extrémité d'un

znorceau de verre Cur la

~amme

d'une lampe;

&

quand

la ehaleur I'a amolli, Ull fecond ouvrier applique un cro–

chet de verre au morceau en fulion ; retirant enCuite le

crochet,

iI

amene un fi lee de verre, qui efl toujours

adhérent :\ la maffe done il Core. Apres cela appro –

c ham fon crochet Cur la circooférence d'une roue d'en–

viron deux piés

&

demi de diametre

iI

touroe la rOue

:luffi rapidement qa'il veut - eette

ro~e

tire des tilets

qu'elle dévid e fur fa eireon'férence JuCqu'a ce qu 'elle

foit

~ouvene

d'nn I!eheveau de fil 'de verre,

apr~s

un

certarn no mbre de révolutiens .

.L a

~affe ~u i

ell en fu lion au-deffus de la lampe, di–

mmue IOfenfl blement, étant enveloppée , pour ainli dire,

comme un peloton fur

In

roue ;

&

les parties qni Ce

refroidilfent a mefure qu'e lles s'éloigocnt de la flam-

DUC

me, deviennént plus cohérenees

a

ceHes qul les Cuivent,

&.

ainfi de fu ile _ Les panies les plus proches du feu

font wujours les moins cohérelltes,

&

par conféquent

elles cedent plus facilement

a

I'effore que fait le refle pour

les tirer vers la roue .

La eirconférenee de ees filets efl ordioairement une

ovale plate trois ou quatre fois aum large qu'épaiffe ,

11 )'

en a <lui

fon~

a

peine

plu~

.g.ros que

!e

til d'un

ver

11

Coie

&

qur ont une tlexlbl!tté mervetlleuCe _

De-la

M.

de R eaumur cooclud que la fiexibilité du

verre croiCsallt a proponion de la finerTe des fils,

fi

nous avions Ceulement I'an de tirer des tils aum tins

que ceux d'une !Oile d

'araign.ée

, on eo pourroit faire

des é!Offes

&

des d¡ap, propres

a

s'habiller,

M.

de Reaumur a fait quelques expériences

a

ce fu–

jet;

&

iI

el! parvenu

i\

fair~

des fils affez 6ns,

&

a

ce qu'il croit

3Um

fios que ceux d'one toile d'araignée;

mais il lI'a jamais pu les faire aOez longs pour en fa–

briquer quelque chofe,

floyer:.

-V

E R RE_

@uélilieé del eoilfl d'tlraignEe.

L'auteur dont nous

venons de parler, obferve q uc Ja

m~tiere

done les arai–

gn.ées

&

les vers

a

foie foot leurs tils, efl frag ile quand

elle efl en maffe, femblable aux gommes Ceehes. A

. m eCure qu'elle efl tirée de leur corps, elle acquiert une

conlinenee, de méme que les tils de verre Ce durciC–

Cent

:1

proportion qu'i1s s'éloigneDl de la lampe, quoi-

que par une cauCe différente _

.

L~

duélilieé

de cenc mallere

&

I'al'pr~t

qu'el\e" de–

mande, étant

be~ocoup

plus extraordinaires dans les

araignées que dans les vers

a

foie, nous nous

arrel~rons Ceu lerneO! i.ci

~

contid.érer la maticre de la toile

d 'araignée .

Vers I'anus de I'araignée il

y

a

fig

mamelons; on

peut les voir á la vue fim ple dans les groffes ar:rignées ;–

I~s

e!trémités de ces différens mameloDi fom percées

de trous qoi fOn! la

fon~ioll

de filieres_

M.

de Reaumur obferve que dans une étendue éga–

le a celle de la tete de la plus petite épingle, il

Y

a

un affez grand nombre de Irous pour fouenir une quan–

tité prodigieufe de tils tres-dillinas _ On connol! I'exi–

llenee de ces trous par leurs effets: prenez une groffe

apignée de jardin tou le

pr~le

a pondre fes renfs;

&

appl iquant le Joigt fur une panie de fes mamclons,

en le retirant,

il

eruportera une quantité prodigieufe de

différens fi 15.

M.

de Reaumur dit qu'il eo a remarqué plufieurs fois

Colxante-dix ou quatre-vingt avec UD m icrofeope; mais

jI s'el!

apper~u

qu'i1

y

en avoit iooniment plus qu'il

ne pouvoie dire . En avans:an t que chaque extrémité

d'un mamelon

en

fournit m ille, il en perfuadé qu'i(

feroi¡ fon au-delfous de l. ré. lité _ Cene panie efl di–

viCée eo une infinité de petites ém ineoees , Cem blables

aux yeux d'un papillon,

&<.

11

efl hors de doute que

chaque éminenec fouro it plufieurs lils; ou plOtÓt eotre

ces différentes éminences il y a des trOllS qui do nnt nl

paffage aur lils; l'uCage

de

ces éminenees ou protubé–

ronces ell; Celon toule apparence, de faire qu'i leur

premiere fonie les tilcts foiene féparés avant que I'air

les ait durcis _ Ces

protQbér~pees

oc font pas

(j

Cenli–

bies dans quelques araignées; mais en leur place il y!\

des toulles de poi)s qui font le meme office,

c'efl-a~

<lire qui tiennent les filets

f~p~rés.

Quoi qu'il en

Coit,

iI

peut fonir des fils de plus de mille différens eodroits

dans chaque mamtlon ; par conCéquent I'araignée ayanf

fix

m~melons,

elle

a

des trous ou des ouvertures pour

plus de fi'x mille tils _ C e n'el! pas arTez que ces ou–

venures Coient exeeffi vetnene petites, mais les

ti

Is Cont

déJ3

formé~

avan! d'arrivcr nu mamelon, chaeun d'eu ,t

ayant Ca petite gaine ou

can~1

daos lequel

iI

efl porté

au mamelon cf'alfez Join.

M , de Reaumur les Cuit juCqu'a leur fource,

&

il

fait voir le

m~chaniCme

qul les produi!. Vers I'origi–

ne du velltre

il

nouve deux pe¡its corps mollels, quj

Cont la premiere fouree de

I~

Coie ; leur forme

&

leur

tranCparenee re!Templent 11 eelles des larm es de verre,

par le nom deCquels

no~s

les defignerons dans la Cuite ,

L'exlrémité de ehaque larme va en touruant; elle

fait une inlioité de tours

&

de retours en "lIant vers

le 'namelon. De in oaCe ou de la racine de la larme

vient une autre branche beaucoup plus

~ro!T.,

laquelle

tourna~t

de dillerentes manieres forme dlllerens Jl reuds ,

&

prend

Con

cours comme I'autre vers la partie po–

flérielir~

de I'araignée _ D ans ces larmes

&

dans leu rs

branches efl comerme une mal iere propre

a

former la

foie,

(j

ce n'efl qu'elle efl trop molle.

Le corps de

la

larm~

efl une efpece de refervoir,

&

les deu¡ branches fOn! deu¡ canaux qui eo viennent,

Uo