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DRO
difpenfer ; de rcndre
&
faire reudre la ju(lice; d'accor–
der des graccs, dillribuer les emplois
&
honneurs ; in–
(IitUer des officiers
&
les deflitUer, avoir un tire ou pa–
trimoioe public, meme des impolitioos, faire bame
monnoie, permeme
3
cenaines perfonnes de former
enfemble un corps polilique, régler les états, faire avec
les éuangers des traités d'alliance, de navigation
&
de
commerce; faire fonifier les places , lever des lroupes
&
les licencier, faire
la
guerre
&
la
paix.
Ces
dro;ts
s'étcndent non-Ceulement fur ceux qui
follt membrcs a'un état ; mais la pltlpart de ces me mes
dro;es
s'étel)denr aum fur les étrangers, lefquels follt
foumis aU I lois géuérales de police de l'érat pendan t
rour le tems qu'i!s y demeurcnr
&
pour les biens qu'
ils
y
polfedellt, quand
m~mc
ils o'y demeureroient pas.
L es ellgagemens de celui ou ceux auxquels la puif–
f:lIlce publique efl déférée, fom de maintenir le bOll
ordre dans l'érat.
Les mcmbres de l'état doivent de leur part etre foú–
rnis
iI
la puilfancc publique,
&
aux perConnes qui la
repréCcmem dans quelque portian du gouvernemem ; ils
doivenr pareillement étre fOllm is aux lois,
&
les ob–
ferver.
L e bien commun
&
particulier de chacun
de~
mem–
b,es de l'état, qui forme en général l'ob]et du
dro;&
puVl;'
particulier, renferme en
Coi
plulieurs ohjets
d,,–
pendans de celui-ci,
&
qui
en
formeut quelque portion
plu s ou moins conlidérable.
T our ce qui a rapport au
gouvern~mcnt
eccléliafli–
que civ il, de jur.ice militaire ou des ' finances, e(l done
dll relfort du
dro;t pub/;(.
.l\inli c'efl uu
dra;e p"b/;(
3 ré¡:ler tout ce qui con–
cerne la religion,
i\
prévenir les u oubles que peuvent
caufer les áiverfes opinions , faire reCpeé1:er les lieux
fuint s, obferver les-
fe
tes ,
&
amres regl es de difcipline
relalives
a
la religion ; conferver dans les cérémonies
pieures l'ordre
&
la décence convenable; empc!cher, les
abus qui peuvem fe commettre
a
l'occaliol1 des prati–
ques les plus faimes,
&
qu'il oe fe forme aueuns oou–
veaux établilfen¡ens en maricre de religion, Cans qu'ili
[oient approuv és de ceux qui ont le pouvoir de le fai–
re.
11
faur feulcmem faire atrenlion que le foin de main–
tenir la religion dans fa pureté,
&
d'en faire obfer–
ver le cu lte extérieur, efl confi é aux deux puilIances,
la
fpirituelle ' óc la lemporelle, chacunc Celon l'étendue
de fon pouvoir,
On doit auffi compreodre fous ce meme point de
vlle ce qui concerne le clergé en général, les differens
corps
&
particuliers dont il efl compofé, foir Céculiers
ou régll liers,
&
tour ce qui a quelque rapport
a
la re–
ligion
&
a
la piété, comme les univerlilés , les col–
léges
&
académies pour l'inflruélion de la ¡eunelfe, les
h6pitaux,
& (.
.
Le
droie pub/;(
envifage pareillement tour ce qn'-
a
capporr aux mreurs, comme le luxe, l'intempérance ,
les jeux défendus, la décence des fpeé1:acles , la dé–
bauche, la fréquenralion des mauvais
lieu~,
les jure–
mens
&
blafphemes,
l'
A(lrologie judiciaire,
&
les im–
pofleurs connus Cous le nom de
dev;ns forcier
J,
ma–
g;c;ens,
&
ceUI qui om la foíblefl'e de
le
lailfer abufer
par eux .
Comme
le
droie pub/;(
pourvoir aUI biens de l'ame,
c'ell-a-dire a ce qUI rouche la religion
&
les mreurs,
JI
pourvoit auffi aux biens corporels : de-la les lois qui
onr pour objel la famé, c'efl-3-dire de COllferver ou
r étab lir la falubrité de l'air
&
fa pureté de feal1, la
bonne qualité des autres alimens, le choix des reme–
des, la capacité des medecins, chirurgiens ; les pre–
caUlions que l'on prend contre les maladies contagie u–
fes.
c'ca
aum une fu ite du meme objct de pourvoir
a
ce qui concerne les vivres, comme
le
paio , le vin ,
la viande
&
les autres alimens , tant par rapport :\ la
culrure, pour ceux qui en demandent, que pour la
garde , tranCport, vente
&
préparation que l'on en peur
faire, meme pour ce qui Cert
a
la nourrirure des ani–
m aux qui [ervem :\ la culture de la !erre ou aUI voi–
lures.
La di(liné\ion des habits Celon les états
&
qualités
de.s perfonnes,
&.
le [oin de réprimer le luxe, font pa–
rel11ement des ob]e ts du
droit p"blic
de chaque étal .
, Les l?is contiennelll aum plufieurs regles par rapport
aux hablllemens , eQmme ce qui concerne la qualité
qu~
les érofles doivent avoir; la difliné\ion des habits
[elon les
ét~ts,
&
c,: qui tend
a
réprimer le luxe.
Jl
pourvolr encore a ce que les bihimens foien! con–
a ruits d'une maniere folide,
&
que l'on ne fatTe rien
DRO
de contrnire
a
la Mcoration des villes ; que les rues
&
voies publiques foient rendues sures
&
commodes ,
&
nc foienr poinr embarrafrées : ce qui a produil une
fou le de réglemens particuliers, donr l'objet efl de pré–
venir divers accidens qui pourroient arriver par l'im–
prudenee des ouvriers ,ou de ceUI qui conduifent des
chevaux ou voitures ,
&c .
U
n
des plus grands objers du
¿ro;t pub!;c
de eha–
que élat, c'efl l'adminiflration
d~
la
jullice en
g~n~ral; mais !Out ce qui y a rapporr n'appartie)lt pos éga–
lement au
dro;t pub/;c:
il fau t
a
cet égard diflinguer
la forme
&
le foud, les matieres
civile~
&
les matieres
criminelles .
L a forme de l'adminiflralion de la juflice ell du
droit
pltb/ic,
en m:\tierc civile auffi-bien qu'en matiere cri–
minelle; c'ctt pourquoi il u'efl pas permis aux parti–
culiers d'y déroger.
M ais la diCpofition des lois au fond pour ce qui tou–
che les particuliers en matiere civile, efl du
dro;t pr;–
vé;
ainfi les par!iculiers y peuvent déroger par des con–
ventions,
a
moins qu'il u'y nir quelque loi cOlltrairc,
auque! cas cetre loi fail panie du
dro;t p"b/;c .
Pour ce qui efl de la punition des Crtmes
&
délits,
elle ell emieremen! du relfon dll
¿ro;e Pllblic;
on ne
comprend poilll dans cetre clalle certains fai!s qui
11
>jn–
térdlenr que des paniculiers , mais feulement ccux qui
troublent l'ordrc public dircé1:cmen l ou indireélemelH.
Ids que les héré!ies, blaCphi:mes , Cacriléges,
&
autres
impi¿tés; le crime. de lefe-majellé, les
re~ellions
a ju–
(lice, allemblées illicites, porrs d'armes,
&
voies de
fail;
k~
duels, le crime de péeulat, les concumons ,
&
autres malverfations des olliciers; le <;rime 'de (aulle
monnoie, les a'fIilITinats, homicides, empoiConneméns' ,
patricides,
&
autres attel1lats fur la vie des autres
011
fm
la
/ienne; l'expolirion des enfaus, les vols
&
lar–
cios, les ban<jueroutes fraudulenfes, le crime de faux ,
les- uttentat5 faits contre la pudeur, les libelles,
&
au–
tres aétes injurieux au gouvernement,
&c.
On con<;oit par ce qui viedl
d'~tre
dit, que ce qui
touche
les
fOllélioll; des officíers de judicature,
&
au–
tres o/licias publics. efl pareillement une maliere de
d,-o;t p"b/;c .
Le
droie
pi/M;(
de chaque état a éocore pOUI" obiet
tOUI ce qui dépend duo gOIIl' ernemem des fina nces ,
comme l'amere
&
levée des impolhions , la propor–
tion qui doir elre gardée dans la répartirion, les abus
qui peu vellt fe glilfer dans ces opérarions ou dans le
recouv reinent .
Enfin ce meme
droie
embralfe tout ce qui a rap–
pon a ¡'uriliré commune, comme la nav igation
&
le
commerce, les colonies, les manufaélures , les fcien- '
ces. les ans
&
méliers, les ouy,;ers de
lOure
eCpece
la püilfunce des maltres fur leurs. ferv ileurs
&
dome~
fliques,
&
la foOm iffion que ceux - ci doivent
:l
leurs
maltres ,
&
tOut ce qui imérellc la tranquillité publi–
que, comme les reglcmcns fairs pour le fou13gement
des paUyres, pour obliger les mendians valides de tra–
vai ller,
&
renfermer les vagabonds
&
gens fans aveu .
Toutes ces malieres feroien! fon curieufes
a
détail–
ler ; mais comme on ne le pourroil fai re fans répéter
une panie de ce qui fail la maliere des anicles C
R 1-
M E,
G
o u
V E R N E M E N T, PUl S S A N
e
E
P
U D L
r–
Q
u
E,
&
autres femblables, on fe conlentera de ren–
voyer
a
ces anides.
(<1)
D
RO l
T P U D L
r e
E
e e
L E's 1 A S TI
Q.
u E,
ce Com
les lois qui onr pour objct le gouvernemenr
génér~ l
de l'Eglife univerfelle, on du moins le gouvernement
de l'églife d'un cenain état: par exemplc, le
tiro;,. pr/–
VIi,
ecclijiaflilJrte franfo;s
et'r
celui que l'on fu it pour
le gouvernement de l'égl ife gallicane ,
Ce
dro;e pr,b/;c ecclij.aj1;r¡ue
efl oppofé au
dro;e
par–
liculier eccléliaflique, <jui a bien auffi pour ob]el eeUK
qui fom partie de l'Eglife, mais qui les confidere cha–
cun féparémeor,
&
non pas colleé\ivement .
Ainli une loi canonique qui preCcri! qoelque regle
pour les réfignation des bénétices, ell un
droil
parti–
culier eccléhaflique qni el! fai! pour décider
aes
inré–
rats rcCpeélifs d'une ou deux perConoes; au lieu que les
lois qui reglen! la forme des cOllciles . ou quelque au–
tre point de difciplille, fom pour l'Eglife UD
dro;e pu–
b/;( ,
de meme que les lois civiles de poliee foot UD
droit pttb/;c
pour l'état en général .
Le
dro;t publ;( ecc/ijiajl;r¡ue
de Franee o'cfl point
recucilli Ceparément du refle du
drn;t
canoniqne ou ec–
cléliaflique; il Ce trouve
a
la vérité quelques lois ca–
noniques du nombre de celles qoi Con! obfervées en
France, qui conCerneD! priocipalemeot \e gouverncment
gé-