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l '

D ,RO

il Y traite phit6t des devoir s du citoyen, que de l'hom–

m e eo général,

&

des devoirs réciproques de ceux 'lui

tont citoyens de divers états.

Le meilleur traité de morale que nous ayons de I'an–

liquité en le livre des offiees de Cicéron, qui contient

en

abrégé les principes du

rirQil nnl",.el .

11

y

mallqu~

cependant encore bien des ehoCes que l'bn auroit peu't–

~tre

trouvées dans fon trait!! de la république, dollt

il

ne nóus refle que quelques fragmens.

11 Y

a

num de

bonnes

choCes

dans fon traité des lois , ou il s'anache

JI

prouver qu'il y

3

un

droit "atll ,.1

indépendal1t de

I'inflí/urion des hommes,

&

qui tire fon origine de la

volonté de Dieu .

11

faít voir que c'eCI. U le fondement

de (OlItes les lois junes

;se

raifonnables ; il monlre l'u–

tilité de la religiofl dans la fooic!té eivile,

&

déduit au

long les devoirs réciproques deS hommes . _

L es príncipes de I'équité 03turelle n'étoiem pas in–

c onnus aux juriCconCul¡es romains: que1ques-ulls d'en–

tre eUK f.¡iCoient meme profeffi on de s'y auaeher ple.–

t(,t qu'a la rigueur du droil; telle étoit la Ccéle des Pro–

culéiens: nu lieu que les Sabiniens s'nltachoient plus :\

13

leme de la loi qu'¡¡ I'équité. M ais dans ce qui nous

efl reflé des ouvrages de ce grand nombre'

de

juriCcon–

fulles, 011 ne voit point qu 'aucun d'eux eíl t tmité

tOí

p roftjJo

du

droit nntll.-.I ,

ni du

el

roit des gens .

Les livres memcs de Jufl illien,

i\

peine contiennent–

ils quclqucs définitions

&

nOlions tres - fommaires du

¿ roit natllrel

&

des gens ; c'el! ce que I'on trouve al!

d igefle

dc

jItJ¡;,;á

&

;!'rr ,

&

¡} ux innitu!es

de jllre

nattlrali, gCl1ti 11m

&

civ ili.

Ent,r'e les nuteurs moJernes , Melané!:hon, dans fa

yaorafe,

a donné une ébauche

du

dro;t nalltre/.

Bene·

dié!: Winc1ir en touche

RUm

quelque chofe dans fes

pr;n<;pcs d" dro;l;

mais il y <;onfond fouvent le droit

pofitif avec le

dro;t natllrel .

L e célebre Grotius efl le premier qui ait formé un

fyfleme du

dro;1 nat"rel,

dans un

trait~

intitulé

de

j"–

re bel/;

&

paciJ,

diviCé en trois liv res. Le titre de cet

ou vrage n'annonce qu'une matiere du droit des gens;

&

en effet la plus grande partie de l'ouvrage roule Cur

le droit de la gUerre;

m~;s

les prin cipes du

dro;1 na –

turcl Ce

trouvent établis, tam dans le diCcours pré–

liminaire Cu r la certitude du Droit en général, que

dans le chapitre premier, 011 apres avoir annoncé l'or–

dre ,de tout l'ouvrage,

&

défi ni ce que c'en que la

guerre, les différen tes choCes que l'on entend par

1<

terme de

droi

I

,

iI

explique que le

dro;t

pris pour une

certainc regle, fe divire en

¿ro;t natflrel

&

arbitraire . Le

dro;t nnlttrel

conline, felon lui, dans certains príncipes

de

l'a

droilc raiCnn, qui hous fopt connollre qu'une aélion

efl moralemen! hon oéle ou

deshooné.le,

fclon la con

ve–

narfce ou diCconvenance nécclTaire qu'elle

a

avec

l!n~

na–

ture raifonnable

&

fociable

¡

&

par

conf~queDt

que D iel!

qui efl \'autcur de la nature , ordQnne ou défend une telle

aé!:ion.

¡¡

examine cambien il

y

a de fortes de

¡¡ro;t

nature/,

&

comment on peut le difl inguer d'avec cer–

taines chafes auxquellcs on donne ce nom impro pre.

ment.

U

COlltien! que ni l'infliné!: COllllnun

a

toUS

les

. animauJC;, ni meme celui qui efl particulier

a

I'homme,

ne conUituent point un

dro;r natf!rel

proprement dit.

l1

examine enfin de quelle maniere, on peut prouver

les maxi mes du

dro;1 n/ltl/ul.

L e furplus de cee ouvrage concerne principalcment

les lois de la guerre'-

&

par conféquent le droit des

gens

&

la politiql\e .

11 Y

a cependane quelques titres

qUl pcuvem avoir

,3Um,

raJ>\'0rt au

dro;t nnttlrel;

com–

me de la june défenCe de Coi,memc , des droils com–

muns

a

tous les hommes de l'acquitition primitive des

chafes,

&

des autres manieres d'acq uérir ; du pouvoir

paternel , du mariage , dcs corps ou communaulés , du

pou voir des Í<lUverains fUf leurs Cujels ;

&

des maltres

fur Icurs eCCla ves; des biens dts IO,uverainetés,

&

de

leur aliénation ; des fuccefl\olls

nb ;n,teJlne,

des promeC–

fes

&

conlrats; du fermenl, des promdles

&

fermens

des Couvcraios, des traités publics fails par le Couve–

rain

lui-me.me

, ou fans Con ordre , du dommage cau–

fé injuflemont ,

&

de l'obligado n 'qui en réCultc ; du

droie des ambalfades , d.u droit de Cépulture, des pei–

nes,

&

comment elles fe commu niquem d'une perColl–

ne

a

l'autre .

Quelque tems apres que le trailé de Grotius eut

pa~

TU ,

lean Selden, célebre juriCconCulte anglois , ti e un fy–

fleme de tOUles les lois

de~

Hébreux qui conce rnent

k

dr.it

" aturel ;

iI

('imito la

de jllre nat" rd!

&

gen–

t~um

/lplld Hrbr,eoI.

Cet

ouvra~e

efl rempli d'érudi–

t10n , mais 10ns ord re,

&

écrit d'uo fly le obCeur: d'ail–

leurs cee auteur ne- tire pas les principes p atu rels des,

DRO

111

feules lumieres de la raifon ;

iI

les tire reulcment des

fept préceptes préteodus donnés

i\

N oé, dont le nom–

bre efl fon íncertain,

&

qui ne fom fondés que fur u–

ne tradition fore douteufe; il fe contente meme fou Vcnt

de rapporter les décilions des rabbins , fans examiner

Ii

elles foot bien ou mal fondées .

Thomas Hobbes, un des plus grands genies de fon

lieele, mais mnl heureufcmem trop prévenu par l' indi–

gnation qu' excitoient en lui les efprits rédilieux qui

broullloient alors l' Angleterre, publia a Paris en

1642. ,

un traité du citoyen, ou entr'autres opioions dangereu–

fes, il s'elforce d'établir, fu ivant la morale d'E picure,

que le príncipe des fociélés efl la conCervation de foi–

m~me,

&

l'utilité particuliere;

iI

conelu! de-la que tous

les hommes 001 la volonté, les forces,

&

le pouvoir

de fe faire du mal les 'uns aux autres ,

&

que l' étar

de

nalur~

ert un état de guerre cOlure taus;

iI

ami–

bue aux rois une autorité Cans bornes, non;Ceulement

dans les aff.1ircs d'état, mais aum en matiere de reli–

gion . Lambert VerthuiCen, phi¡ofophe des Prov inces-u–

nies, tie une diUertation pour juflitier la maoiere dont

les lois naturelles fone prérent6es daos le traité du ci–

toyen ; mais ce ne fut qu'en abaodouoant les principes

d'Hobbes, ou eo tacham d'y

donn.er

un fens favora–

ble. Hobbes donna encore au public un autre o uvrage

intitulé

le v inthan ,

dont le précis en que Cans la paix

il n'y a poiol de fílreté dans un état; que la paix ne

peue fublifler fans le -commandement, ni le comman–

dement fans les armeS; que les armes ne valeO! rien,

fi

e Hes ' ne foO! m ires entre les mains d'une perfoone,

& <.

11

foíltient ouvertement , que la volonté du fou–

verain fait non-feulemene ce qui en jufle 00 injune ,

mais meme la religion; qu'aucune révélation divine nc

peue obliger la confcience, que quand le fouverain ,

auque! il attribue une puilTance arbitraire, lui

a

donné

force de loi.

Spin07.a a cu depuis les memes idées de l'éta. de na–

ture, qu' il fonde fur les memes principes .

On ne s'engagera pas ici

a

refuter le Cyfleme perni–

cieux de ces deu! philofophes, dont on

~pper<;:oit

aifé-

111em les erreurs , '

L e baron de Puffendorf ayant cOD<;:íl le delTein de

former un fy fleme du

dro;e de la llat/lre

&

da genI

,

fu ivit l'eíprie

&

la méthode de Grotius;

¡.¡

exam ina les

chafes dans leurs four ces,

&

profita des lumieres- de

ceux qui I'nvoient précédé ; il

Y

joignie fes propres dé-

, couvertes,

&

donna d'abord un premier traité fous le

titre

d'./EmenJ de jllrifPrt¡dence un;verJel/e.

Cet ouvra–

ge , quoiqu'encore imparfait, dOlloa une

Ii

haute idée

qe I'auleur, que

1

'éleé!:eur palstin Charles" L ouis l'¡¡p–

pella l'aollée fuivante,' daos fon univerlieé· d'Heidelberg ,

&

fooda pour lui une chaice de

prof~lTeur

eo

dro;t de

la nat"re

&

de¡ gens.

M.

de Barbeyrac, .dans la préface qu' il a mife en

téte de la traduétion du trailé du

dro;t

".

la nntur.

.&

deI g ens

de Puffendorf, faie memion d' un autre pro–

felTeur allemand, nommé

Buddd!tlI,

qui avoit

~té

pro–

fclT.ur

en

dro;t nntnrel

&

en morale a H all en Saxe,

&

qui efl nuteur d'une hifloire du

dro;t nat"rel .

M. Burlamaqui auteu r des

pr;ncipeI d" dro;1 nnt,,–

.-el,

dollt on parlera dans un moment, étoit auparavanl _

profelTcur en

dro;t nattlrel

&

civil a Geneve; ce qui

donne lieu de remarquer en palfant que dans plulieurs

érats d' AlIcm:igne

&

d'ltalie on a reconoq l'utilité qu'

iI

y a

vO;t

d'établir une école publique du

dra;t nat,,–

rel

&

deI genJ,

qui efl la fource du

dro;t

civil, pu–

blic ,

&

privé: il feroit

a

fouhaiter que l'étude du

dro;t

natltrel

&

des gens,

&

ceUe du

dro;t

public , fllfient

partou! autan t en recommandation: revenons

a

Puffen-

90rf que nous av ions quillé paur un moment .

L es élémcns de jurifprudence univerCc\!e ne font pas

Con feul ouv rage fur le

dro;t natl,trel;

il donna deux

ans apres rOIl traité du droil

de jure nalllrd!

&

gm–

tiTtm,

qui a élé tradllit par Barbeyrac,

6(

3,ccompagné

de notes ; Puffendorf

a

aum donné un abregé de ce

trailé , intilulé .

de¡ devoir¡ d_ I'homme

&

d" citoyen,

Quoique fon g rand traité foit égülement inlitulé du

dro ;t de la nflt1tre

&

des genI,

il s'étend néanmoins

beaucoup plus fur

le droit

des gens que rur le

dro;t

l1t/t Ttrel :

on en

a

déjd

donn~

l'allalyre

fI1J

mot

D ROl

T

D E S

G

E N S,

l\uquel nous renvoyons

le

lcé!: cur .

L 'oll vrage

le

plus réccnt,

le

p[us précis ,

&

le plus

méthod ique que nouS ayons Cur le

dro;t ' nnturel

,

erl

cel ui que nous avo ns déJ3 an,noncé de J . J . Burlamaqui

coneciller d'état,

&

ci-devant profelTtur en

dro;t nntu–

re/.

&

cil'il 3 Geneve, imprimé

a

Geneve en 1747 ,

il1-4," •

, 1

/