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DRO

Le

draie primi:if d" gen!

el1

3Um

sncien que [es

hommes ;

&

il a rane de rappon avee le droir nam–

rel, qui el! proprc aux hommes, qu'il el! par e{feoce

3Ua¡

invariable que le deoir llamrel, Les eérémonics

~e

la religion peuvene changer ,

mli,

le eulre que, l'on

doie

a

D ieu ne doie fouffrir aueun changement: JI en

ell

de méme des devoirs des en fans envers les peees

&

meres, ou des ciroyens envors la paerie,

&

de la

b onne-fei dOe enere les eoJJtraélans ;

ti

ces devoirs oe

fbne pas toOjours remplis bien pleinemeur, au moios ils

doivem l'erre,

&

fom invariables de leur oarure ,

Pour ce qui en du fecoad

droie dei gens

appellé pae

Jes Romains

fu undariflm,

celu i-ei neos'el! formé, eOm–

PlC

011 l'a

M j.

díe, que par fucceffion de eems,

&

~

,meíiJre que l'on en

a

femi

la

néceffiré : ainl; les de–

voirs réciproques des cirQyens one commeocé lorfque

les hommes om

b~ ri

des vil les poue vivre en fociéré ;

les devoirs des fujers

enverS

I'érat one commencé ,

lorfque les hommes de chaque pays qui ne compo–

foiem entre CUK qu'une mcme fam ille foumiCe au leul

gouvernemene parernel, établirene au-de{fus d'eux une

pui{fanee publique, qu'ils déférerem

a

un ou plufieurs

d'enere eu

x ,

L'ambirion, l'intéeee,

&

aurees fujers de différends

enere les pui(rances voilines , onr donné lieu aUI gue,–

r es

&

aUN feevilUdes peeConnelles: relles fone les lbur–

ces funeaes d'une panie de ce fecood

dr. ie d" g em ,

Les diff'érentes narioos, quoique la plapan divifées

d'inrérer, lo nr conveoues

eneee

elles eaeiremene d'ob–

ferver, rane en paix qu'en guerre ,

e~naioes

regles de

bieoféanee, d'humaniré,

&

de jul1iee : comme de ne

poine atremer

a

la

perfollne des ambarJadeurs, ou au–

eres perfonnes envoyées pour faire des peopofieioos de

pai" ou de rreve; de ne poiO! empoiConner les foncai–

nes ; de refpeaer les eemples; d'épargnee

I~s

femmes,

les vieillards ,

&

les cofaos : ces ufages

&

pluueurs

nurres femblablcs, qui par fueceffion <le eems ooe ae–

'luis force de loi, one formé ce que 1'00 appelle

droi;

ths gem ,

ou droit commuo au" divers pcuples,

Les narians poliGées ooe eependanc plus ou moins

de

droiel

communs avee eerrai(lS peuples <lu'avee d'au–

eres , fcl on que ces peuples fom eux-memes plus ou

m oins civilirés,

&

qu'i1s connoi(fene les lois de l'huma–

n ité , de la jul!ice

&

de l'honoeue,

Par exemple, avee les fauvages antropophages, qui

fone dans une 'Profonde ignorance

&

fans forme de

gouvernemel1t,

il

Y

a peu de eornmunication,

&

peef–

<ju'aueune (nreré de leur pan,

II

ea permis au! au- '

tres hommes de s'eo détendre, mc!me pae la fore.e ,

eomm e des beees féroces; on ne doit eependane

ja–

m ais leur faire de mal fans néeeffi té: an peuI habiter

dans leur pays pour le eulriver ,

&

s'ils velllene trafi–

quer avee nous, les inaruire de

b

vraie religion,

&

leur eommuoiquee .les cOmmodirés de la vie , ,

Chez les ,Baebaees qui vivene eo forme d'é rae, 00

pem erafiquee

&

faire eoures les aurres chofes qu'ils

permerrem, comme Oll feroir lIvee des peuples plus'

po lis,

A vee les infideles on peur faire eout ce qui oe tend

poine

a'

autorifer leor religion, oi

11

níer ou déguifer la '

116 tre , '

L es diverCes narions mahoméranes, quoiqu'atraehées

la plupan

a

différenees feéles

&

foumifes

¡¡

diverCes

!lU i(fanees, om entr'elles pluaeurs

droif/

ce mmuns qtjj¡

formen! leur

d,.oit des gens,

l'aleoran éranr

le

fonde–

mene

d~

rouees leurs 10is, meme pour le temporel,

Les Chrériens, lorfqu'ils font eo gueeee tes uos can–

ere les amres, foo! des prifonniers, eomme les aurres

fl3rions; mais ils ne eraitem poine leurs prifoooiers en

efclaves : e'ea auffi une loi entr'euI, de

f~

donner un

muruel Ce<;ours contre les in6deles ,

.

Le

@roie

du

gens

qui s'obferve préfentemene en Eu–

rope, s'ea formé de plufieurs ufages veous «n partie

des R omaios, en partíe des loi¡ germaniques,

&

o'el!

arrivé que par degrés au poine de perfcétion 001 il en

aujourd'hui ,

Les Germains, d'ou fone fou is les Feancs , ne con–

noilfoienc cneore prerqu'aucun

draie del gens

du rems

de Taeire; puir'lUe eer aureur, en parlant des m reurs

de ces peuples, dit que rouee leur politique

a

l'égaed des

érrangers , eontiaoir

¡¡

enlever ouverrement

a,

leue voi–

lios le fruie de leue labeur,

ay~ne

poa. maxime qu'il

y

avoir de la lacheré

¡¡

n'aequ€rir qu' ; force de rravau,'

&

de fueurs, ce que l'on pouvoie

avoie

en

un momeoe

na prix de fOil fang , '

!-es lois

&

le~

m o:urs de la Franee s'érendirent de–

pUlS Charlemagne -dans toUte I'ltalie , ELpagne, S icile .

T om<

v,

DRO

107

H ongrie, A llemaglle , Pologue, Suede, D anemark,

AngIererre,

&

gélléealcmenr dans toure l'Europe, ex–

cepré ce qui dépelldoie de l'empire de Conl!anrinoplc ,

Dans eous ces pays le nom

d'emp.rellr rom(¡j¡¡

a tou –

jours éré rcfpeété ;

&

celui qui en

a

le eirre, riem le

premier rang eOl.e les rouverains , On remaeque 3uffi

que dans ces différens éraes de l'Eurape on ufe ii-peu–

pr!:s des memes titres de digniré ; que dans chaque é–

rae il y a un roi ou auere louverain ; que les prinei–

paux feigneurs portene par-rour les memes rieres de

prillces, ducs, comtes,

&c,

que les officiees om nuni

les mc!mcs rirres de eonnérables ', ehaneeliers, mnré–

chnux, fénéchaux , amiraux,

&e,

qu'il ya pae-toue des

nlfemblées publiques a-peu-pres fem blables, fous le nom

de

parlemens, leaes

,

dieees, (onfei/¡, ehambres,

&c,

qn'on y obferve pae-toue la diflinétion des dirJ'¿rens

ardres , tels que le c1ergé, la nobldre,

&

le riers –

éear; eelle de la robe avee l'épée, eelle des nobles

d'avee le, rotueiees: enfin que toure la forme dn gou–

vern cmene

y

ea prife rae le meme m odele; ce qui

viene de ce que ces peuples étoiene tous fujers de

Charlemaglle , ou fes voifins, qui faifoiene gloire de

l'imirer,

C 'en aum de-l3 que plufleurs de ceax qui om rrairé

du

droie

publie ou

droie des gens

de l'Europe, difene

que la vérirable origine de ee

drait

ne remome qu'au

rems de Charlemagne, paree qu'en effer les diverfes na–

lioos de l'Europe étoient jufqu'alors peu eivilifées,

&

obfervoienr peu de regles enu'elles , C'ea

¡¡

eerre épo–

qu,e mémorable, du regne de Charlém3g{le, que com–

menee le COfpS univerrel diplomaeique du

droit des

g ens ,

par Jean Dumone, qui coatienl en dix-fepe

eo–

mes

in-folio

tous les uairés d'allianee, de paix, de nn–

vigation

&

de eommeeee,

&

aueees aéles relarifs au

droie des gens

depuis Charlemagne ,

,

D 'aurres prérendenr que 1'00 oe doit répreodee l'é–

rude du

droie des g<NI

qu'au eems de

l'empeeeu~

Ma–

ximilien

1.

de L ouis

Xl.

&

de Ferdinand le Carholi–

que, tous deux rois, run de France, l'amre d'Efpa–

gne; que roue ce qui fe trouve au-deffus de ce rems,

lcn moins pour l'inl!ruélion que pour la curiofiré,

&

que ce n'el! que depuis ces peinccs que l'on VOiL une

polirique bien form€e

&

bien érablie,

Voya.

/'

Europe

pacijiée par /'Iquité de

/a

reine de Hongr;.,

p,

f,

C e que die eet aueeue feroir "ériJable, li par le rer–

me de

politique

on tl'enrendoit autre chofe que la (cien–

ce de vivre avee les peuples voifins,

&

les regles que

l'on doir obreever avee cux ; mais fuivant l'idée que

l'on arrache communémem au rerrne de

polieit!ue ,

e'en

une cenaine prudence propre au ge}Uvernemene,

lao~

pour l'imérieur que pour les affaires du dehors : e'en

, l'art de conno,irre les vérieables

intér~es

de l'érae,

&

eeux des puirJances voifines; de caeher fes delIeios, de

pré\'Cnir

&

rompre ecux des eonemis; Of en ce fens

la politique ea rm21emenr ditféreme du

droit publie det

g ens,

qui n'el! autre chofe que eenaioes regles obCer–

vées pae eourcs les narions eme'elles, pae rappor[ aux

liaifons réciproques qu'elles ont ,

Le rrairé de Grmius,

de j1lre belli

&

paeis,

qui,

¡¡1ivanr ce eirre, remble n'annoncee que les lois de la

guerrc, lefquelles en fone eo effcr le principal objet,

ne laiffe ¡ias de renfermer auffi les peincipes du

droie

oalurel

&

ceux du

droit

des

gens,

11

Y traire du

droie

en g'énéral, des

droiu

communs

a

touS les hQmmcs,

des différent'es manieres d'aequérir, du

mari~ge,

du

pouvoir des peres fur leurs cnfans, de cehii des mat–

tres fue leurs efclaves,

&

des rouvcrains fur leurs fu–

j ers , des promcffcs , eOJUrars, Cermeos, u aités publies,

du

droie

des ambaffadeues, des

droies

de répulJu re; des

Jleines ,

&

aUlres marieres qui fom du

droit do gens ,

L es lois m emes de la gue rre

&

de

la

paix en fone

pan ic; e'el! pourquoi

il

examine ce que e'ef! que la

guerre, en qucl eas elle el1 jul1e ; ce qu'il el! permis

de faire pendam la gnerrc ,

&

comment on doie gar–

der la foi promife aux ennemis , de quelle maniere 00

doit Hairer les vaineus,

Mais quoique cee ou vrage eontieooe d'excellentes cho–

fes fue le

droie d(s gells ,

on ne peue le regarder eom–

me un rraité m érhodique de ce

droie

en général;

&

e'ea

fans dOUle ce qui a engagé Puffendorf

¡¡

compo–

fer fon rrai"té

de j ure 1Jat1lr<f!

&

gentium,

daos lcquel

jI

a obCerv é plus d'oedee poue la dif.leibUlioo des ma–

rieees, C e traité a 'éeé traduir en

fran~Elis,

eomme ce–

lui de Grotius , par Barbeyrae,

&

aecompagné dc no–

ees rrcs -miles; on en va faire ici une eoune analyfe,

rieo n'éranr plus propre

a

donner une june idéc des

m atiercs qu 'ernl>rafle le

droie dOI gm¡,

o.

1.

1..'au-