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COM

cerraine

pu~rilité

nationale, qu'oll n'honore que trop

fouvent du nom de

dllietle• ./T. d. goút.

Combiell cct–

te délic.t.lle qui no permee point au malheureuK Philo–

aete de pOlllTer des cris inarticul"'s lur notre fcene,

&

de

le

rouler

~

I'entrée de

1"

caverne, ne ballnit-eUe pas

d'obJcts imére()ans de la PeinlUre!

Chaqlle inflant a fes avantages

&

fes def3\'antagcs

dons la Peimure; l'inflant une fois choifi, lOut

I~

refle

erl donné. Prodieus fuppofe qu'Hercule dlllls fa jeunef–

le,

apres la démite dll fallgJier d'Erimamhe, fut ac–

cueilli dans UD licu foliraire de la forét par la dt!elTe de

h gloire

&

par ceJle des plaifirs, qui fe le difputerem:

combien d'ioflans difiérens ccue f.1ble morale n'ofiriroit–

elle pas

:l

UD peintre qui la choiliroit pour fujet?' on en

compoferoit

UIlC

galerie .

11 Y

a

l'inflam ou' le héros efl

accucilli par les déelTes; I'inrlall t ou la VOiA du plailir

fe

fait cntendre; celui on I'honneur parle

a

fon creur;

l'inlhnt ou

iI

bolance cn

lui-m~me

la raifon de I'hon–

neur

&

celJe du plsil1r; I'inflam ou la gloire commen–

ce

a

l'emporler; I'inflant ou,

il

en entierement décidé

pour elle.

A

I'afpea des déclTes il doit etre faili d'admiration

&

de forprife: il doit s'aueodrir

il

la voix du plailir;

iI

doi, s'enflammer :\ ceJle de J'honlleur : daos I'initant ou

ji

balance leurs avantages ,

iI

en revellr,

¡acertain, Ctl–

fpendu;

11

mefure que le Gombat imérieur augmente,

&

que le momem du facrilice approche, le regret, I'agi–

ration, le courment, les angoilTes, s'emparem de Iui :

&

premie/Ir ratione llnimltJ, vil'Jc;i(lu

Jaborat..

Le pcintrc 'lui manqueroit de goat au point de pron–

dre J'iunant ou Hereule en cntierement 'décidé pour la

gloirc ,abnndonneroit tout le fublime de cette fable,

&

1eroit comraint de donner un air affiigé

a

la déeOe du

phi/ir qui auroit perdu fa caufe; ce qui en. cOlltre Con

caraaere. L e chois d'un innant inlerdit 3U peinrre tous

les avalltages des autres. L orfque Calchas aura enfon–

eé le eOUlenu facré dans le fein d'lphigéuie, Ca mere

doit.s'évalloüir; les etrorts qu'ellc feroit pour arreter le

eoup 10m d'un inflaut palTé: revenir rur cet iollant d'une

minute, e'e[l pécher aum lourdement que d'amiciper de

mille allS fur l'avenir.

1I

Y

a pourtdnt des ocealions on la préfence d'un in–

llant nlen pas

incompllcible

avec des trnces d"utl in–

fiant palTé: des larmes de douleur eouvrent quelqucfois

un virage

done

la joie cornmence

a

s'emparer . Un pein–

tre hab,le failit un vifage dans I'inllant du palTage de

rame d'une paffion :\ une autre,

&

fair un ehet:'d'reu–

vre. Telle en Marie de Medicis dans la galerie du Lu,

xembourg; Rubens l'a peinte de maniere que la joie d'n–

...oir mis au monde un

ti),

n'a puint etraeé I'impreffioll

des douleurs de I'eofantement. D e ces deux paffions con–

traires, l'une en préfeme;

&

l'autre n'en pas abfeme,

Comme il en rare que ootre ame foit dans une alIiete

ferme

&

déterminée,

&

qu'j) s'y fait prefque [Q(}Jonrs

un combat de

diff~rens

iméréts ol'poCés, ce n'el1 pas

alTe? que de favoir rendre une p3ffion fimple; cous les

jnnnns délicars foot perdus pour eelui qui ne pone fon

ralent que jufque-la: il ne Conira de fon pinceau aueune

de ces ligures qu'on n'a jamais nOel. vaes,

&

dans lef–

quelles on apporyoir fans ee/Te de nouvelles tinelTes,

a

mefure qu'on les con lidere : fes earaaeres feront trop

décidés pour donner ce plaifir; ils frapperollt plus au pre–

Ulier coup d'reil, mais ils rappcJleronr moins,

De I'rm;té

d'al1ioH

.

Ceue unité tient beaucoup

3

celle

de <emS : embroller deux

inn.ns

, e'en peindre :\ la foi..

UD

m~me

fait fous dcux points de v,ie dilférens; f.ute

moins fenlible, mais dans le fond plus lourde que ceJl e

de la dupl icité de fUJet. Deul aaions ou liées, ou me–

me

féparées, peu,"em fe palTer en meme rems, daos Uf}

m eme Jieu; mais la préfence de deux innans diRerens

implique contradiaion daos

le

meme fait;

¡¡

moins qu'

on ne veuilJe conlidérer l'un

&

I'autre eas eomme la

repréfentation de deuN aaions

~ilférentes

fur une meme

roile. Ceux d'entre nos POetes qui ne fe Cemem pas af–

fe? de génie pour ticer cioq aaes ihtérelTans d'un

fUle~

fimple, fondene plulieurs aaions dans une, abondent Cf}

ép¡jodes,

&

chargene leurs pieees

11

proportion de leur

fi érilité. Les peineres lombene quelquefois dans le me–

me défullt . On ne nie poine qu'une naion principale n'eo

entr,!ne d'aeeideotelles; mais il faut que celJes-ci foienl

des cireonnances e/TemieJles

a

la

précédente :

iI

fau t qu'

11

y

air eotre elles tam de li.ifon

&

tanr de fubordinn–

tion, que le fpeanteur ne Coit jamais perpleAe. Varie?>

le malTacre des lnnoeens en rallt de manieres qu'iJ vous

plaira; mais qu'en quelqu'endroit de votre toile que Je

jeue les yeux, je renconere par-tour ce maOaere ; vos épi–

jodes, ou m'auaeheroDt au [ujet, ou m'en écarteroor;

&

'I'ome

J

/l.

COM

le dem ier de ces elfets ell toi,jours un vice. L. loi d'u–

nité d'aélion efl encare plus (¿vere pOllr le peintre que

pour le POetc . Un bon tableau ne fournira guere qu'un

fujet, ou memo qu'un.: fcene de drame;

&

un feul

drame peut foum ir matiere

a

eent tableaux dilférens.

I>e

I'"nit¿ de lictl .

Certe unité en plus nriae en UD

fens

&

moins en un autre pour le peintre que pour le

poete . La fcene en plus ¿tendue en peineure, mais elle

en plus une qu'en poelie. Le poete qui o'en pas rc–

nraine

~

un inflam indi vitible eomme le peintre, pro–

mene fueeeffivemem l'auditeur d' un appartement dans

un autre; au lieu que

Ii

le peimre s'ell établi dans UD

vellibule, dans une falle, fous un ponique, dans une

eampagne, i

1

n'en· fore plus. 1I peut

a

I'aide de la Por–

fpeaive agrandir fon théatre autam qu'il le juge a-pro–

pos, mais fa d¿coration refle; iJ n'en change pas .

D~

1"

¡"bordinaeion des

fig"r~s.

11

en ávidenr que

les ligures doivent fe faire remarquer

a

proportion dlO

l'intér':r que j'y dais prendre; qu'i1 y a des lieuI rela–

tifs aux cireonllanees de I'aaion, qu'eJles doivent oe–

euper· nal<lrelJemem, ou dont elles doivem

~tre

plus ou

moins éloignécs ; que chaeune doit etre aoimé<!

&

de

la paffion

&

du d¿gr¿ de paffion qui eonvient • fon ea–

raa"re ; que s'i1 y en a une qui parle,

il

fau~

que les au–

trts écourent; que plulieurs imerloeulcurs

¡¡

la· fois font

dans un rableau un au(fi mauvais elfet que dalJS uoe com–

pagnie; qpe tout étflm également parfait daDs.l. nature,

daDS' uo moreeau parfait tOUtes les panies doi"eot ctr"

¿galement foignées,

&

ne déterminer I'auemion que par

le plus ou moins d'importance feulemem , Si le facrili–

ce d'A·braham élOit préfenr

JI

vos yeuK, le builTon

&

le

boue n'y auroient pas moins de vérité que le facrith

cateur

&

Ion fils; qu' ils foient done égalemcnt vrais

Cur votre toile;

&

ne eraigne? pas que ces objets fub.

alternes faffi.ent négliger les objets importans. lis ne pro–

duifent point ces effets dans In nature, pourquoi le pro- .

duiroient-ils dans l'imitation que vous en fere??

Des o,wemuts, du

dr:.ap~ries

&

a!ltr~s

objdI 11&–

ce./Toires,

On ne peut trap reeommander la fobriéré

&

la eonvenance dans les groemens :

il

en en Peioture

ainli qu'eD Poélie une fécondité malheureufe; vous ave'{,

une ereche :\ peindre,

:1

quoi bon l'appuyer eontre

les

ruines de quelque

~rand

édiñec ,

&

m 'élever des eolon–

nes dans U11 endro,r ou je n'en peuK fuppofer que par

des conjeaures forcées? Cambien le précepre d'embellir

la nature

a

gité de rableaux! ne cherehe2 done pas

~

embellir la nature . Choiliffie? avee jugement celle qul

vous convienr,

&

rende7.-la avee ferupule . Conformc'Z–

vous daDs les habits

~

I'hinoire uncienne

&

moderne,

&

n'alle? pas dans une pamon meHre aUK Juifs des cha-

. pe3UX chargés de plumets.

ChalTe? de votre

eompofilion

tout" figure oifeufe, qu i

ue l'échaulfant pas, la refroidiroit; que celles que vous

employere? ne foient poine éparles

&

ifolées; ralTemblC'l.–

les· par groupes; que vos. groupes foienr liés ener'euK;

que les ligures y foient bien eontranées, DaD de ce con–

trane de potitions

académiqu~,

ou l'on voit l'écolier

toujours auentif au modele

&

jam!lis

¡¡

la nature; qu'cl–

les foiem projeuées les unes fur les autres, de maniere

que les parties cachées n'empechene poim que l'reiJ de

Ilimagination

oc

les voye tOUt emieres; que les lumieres

y foient bien eneenduos; point de petites lumieres épar–

les

qui ne formeroienl poim de maOes, ou qui n'olfri–

roient que des formes ovales, roude.., quarrées, paral–

leles; ceS formes feroie,u auffi infupporeables

a

I'reil,

daos l'imitation des obje!s qU'OIl ne veut point Cymmé–

rrifer, qu'jJ en feroit

tlatt~

dans un arrangemem fymmé–

trique . Obferve'l. rigourcufemcm les lois de la PerCpea!–

ve; fache? pr061er du jet deS draperies:

(j

vous les d,–

fpofe? convenablement, elles comribueront

~eaueoup

i

l'elfet ; mais craigne'l. que I'art ne

s'apper~o,~e

&

dans

cette [efiource,

&

dans les autres que l'eIpénenee vous

fuggérera,

&e.

Telles fon! a-peu-pres les regles

g~nérales

de l.

eom–

pofuion;

elles font prefqu'invariables;

&

eelles de la pra–

tique de la Peimure ne doivent y apponer que peu ou

point d'altération. robferverai feulemene qce de meme

que I'homme de lemes raeome un fair eo hifiorien, ou

en

poete, un peintre en fait le

fu~et

d'un .tableau hino–

rique ou po6tiquc . D ans le prem'et cas,

.1

femble que

tous les

~rres

imaginaires, toUtes les qualités métaphyli–

ques

onni6ées, en doivem

~rre

banllis; l'hifioire veut

plus de vérité: il n'y u pas un de ces éeans dans les

batailles d'!\Iexandre;

&

il femble daos le fecond cas,

qu'il nc foit guere permis de perfoooitier que celles qui

I'on! toajours été , • rnoins qu' on ne veuille

r.pand~e

une obfeurité profonde dans un fujet fort clai• .

Aulli

Je

Mm mm

n'ad-