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618

COM

des entre eux : il s'applique

a

déme ler

ce

qu'ils onl

de

eommun d" l'ec ce qu'ils om de diH'éren t, ce <¡u'ils one

dr liaifon

d'av~c

ce qu'ils om de contrariété;

&

par tOUS

ces .'amens

iI

tache de déeouvrir les relations que les

obJcts om

elHre

eux .

T o me

comparai{on

roule pour le m oins Cur deux ob–

Jet;

6<

il faut

l °

que ces objets que l'on compare e–

xilkut, ou puiUem exiner: car l'impoffible ne fe con–

<;oit

pas,

&

ti on le concevoit , il ne feroie pas impoC–

liblc :

il faue avoir I'idée de I'un

&

de l'autre, fans

quoi I'dprit oe fauroit ce qu'¡¡ fait quand il les com–

pare :

appercevoir ces deux idées d'un feul coup,

&

fe les rendre prélentes en meme eems.

Quatld

00

cump.re

, par exemple, deux picee, de

rnOlilH)ie 1 OU on

les rc:gardc Pune

&

I'autre

d'un ftul

eoup d' reil, ou I'on conferve I'idée de la premiere qu'

on a vae,

&

on la conCulte dans le tems qu'on jetle

les yeu" (ur la feconde; ear

G

I'on n'avoie plus d'idée

de cene premiere , il no feroit pas poffible de dácider

ti elle ell 'égale

a

la feconde, ou fi elle cn dilfere.

Deux objets nous peuvem

~tre

préfclls en meme tems,

fans que nous les comparions:

iI

y

a Jonc un aae de

I'efprit qui fait

la

comparai{M;

&

c'en cet aae qui con–

ílitue reffonce de ce qu'on appelle

relation, rappo,'t ,

Jequcl aae

dl

tout emier che. nous.

Co!nme c:n eomparant des objcts enfemble, il regne

entre eux dlvers rappom de figu re, d'étendue, de du–

réc,

&

d'autres accidens , on Ce fert de ces rappons en

qua liré d' ,mages

IX

d'e,emples pour illunrer

Ces

pen–

fCe> , joit en converCation, foil par cerit: mais

iI

ne

fau t pas leur donoer une valeur plus étcndue, ni pren–

dre les limilitudes pour des identités ; ce feroi t une

fource fCcon de d'erreurs

&

de m épriCes, done on doit

d'autam plus fe garder, que nous Commcs oaturellement

ditpulés a y dOlllier notre aequicCcement .

II

en com–

m ude

á

l'et"prit humain de trouver dans une idée fa–

m illere, l'image reilcmblante d'un objet nouveau: voita

pourquoi ces images qui roulen! fur les rappom lui plai–

feut;

&

eOlllmt

iI

les aime, paree qu'elles lui épar–

gnem du travail, il ne

Ce

fatigue pas

iI

les examiner,

&

il ji! pertuade aifCment qu'tlles fon t exaaes . Bien–

tÓt il fe liyre aux charmes de cetle idée, qui ne pem

eependant tendre 'lu'a gater le jugement ,

&

¡¡

rendre

¡'tlprit faux .

Quelljuefois m"me ce goae

a

chercher des rappons

de rcll;'m blance, fait qu'oo en Cuppore

011

il n'y en

a

point,

&

qu'on I'oit dans les objets 10m ce que l'ima–

g ination prél"ente. Mais quand on ne filpporeroit rien,

quaod ces rdlemblances ex ineroiene, quelque exaaes 'lu'

elles puillem elre emre deux objets de dilférente efpe–

ce, elles ne forrnem poin! une, idemitc; elles ne con–

cluem done ríen en matierc de raifonnemcnt. C'cfi

pOllr–

qu" i la Logique abandonne les images, les re(femblan–

ces ,

¡¡

la RhCturique

&

a

la Poélie, qui s'en font cm–

parées fous le nom de

comparaiJOI/S,

pour en faire le

plus brillant urage , ainft qu'

00

le verra dans l' anicle

fuivam .

C ,e articl. eft de

M .

le Chcvalier

DE ] A

U–

eOURT.

e

o

M

PAR A

I S

o

N ,

f.

f.

(Rhlt.

&

Po,!

)

figure

de R hétorique

&

de PoéHe , qui fen

3

l'

Oroemem

&

ii

I'éclaircillcment d'uo difcours ou d'un poome.

L es

c.mparaiJons

rom appe\ lées par L ongin ,

&

par

d'

autres

rhé(t:urs,

¡eones,

c'elt-il-dire images ou re{fem–

blan:es .

Tell~

efl c.eue image,

par<il

la

f otulr< , il

frappe,

&c. ,¡

fe Jet' c comm. un lion ,

&c.

Tome

&umparaiJon

el1 donc une efpece de m étaphore. M ais

voici la di/tÚellce. Qunnd H omere dit qu'

1I,"ill. va

~omm~

un lion,

c'el\ une

comptlraifon;

mais

qU51)d il

dit du m eme héros,

ce Ilon s'¿Ianfoit,

c'e11 une mét.–

phore . D .ns la

comparaiJon

ce héros reffemble au lion;

&

dJIIS la métaphore, le héros el1 un lion. On voit

par-13 que 'luoique la

,omparai{on

fe contente de nous

apprendre

a

quoi lIne chole reffemble, fans indiquer fa

nature, elle peut cepend'am avoir l' avamage au - deUus

de la métaphore, d'njouter, quand elle en june, un

nouveau jour

a

la pellfce.

,

Pour relldre 8ne

comPdraifon

june, it fau t

,0

que la

chore que l' on y emplo ye Coit plus eonnue, ou plus

aiCée l concevoir, que eelte qu'Oll \'cut faire conno7rre;

2 °

qu'il y ait un rapport convenable emre l'une

&

l'au–

tre : 3° que la

comparaifon

foit courte amant qu'

iI

el1

poffibl e ,

&

relevée par la juneffe des expreffion's. Ari–

fiote reconllolt dans fa rhétori'lue, que ft les

comparai–

fons

rom

~o

grand ornement dans UII ouvrage <¡uand

elles fom j UneS , elles le rendene ridieule quand elles

ne le follt pas: il en rapporte eet exomple ;

fes j ambcs

fOllt torlHes f!infi 'file le prrjil.

COM

Non-feulemenl les

comparaiJo"s

doiv.n!

élr.

jun.s ,

mais elles ne doivcne ctre ni baITes, ni triviales, ni u–

fées, ni m ifes tans néceffité, ni trop étendues, ni trop

fOllve Ol répétées. Elles doivent etre bien choifies . On

peut les tirer de toures fones de fujets,

&

de tous les

ouvtages de la nature . Les doubles

comparaiJons

qui

fom nobles

&

bien priCes, font un bel eflet en Poéfie;

mais en Prore l'on nc doit s'eo fervir 'lu'avec beaucoup

de eirconfpeaion . L es curieux peuvent s'ionruire plus

amplement dans Quim ilien,

liv.

/7.

ch. ij.

&

li7).

f/

111.

ch. iij.

Quoique nous adoptions les

comparaifons -dans

toute~

fon es d'éerits en P rore ,

iI

el1 pounam vrai que nous

les g011tons eneore davamage dans ceUI qui trace

m

la

peinture des hommes,

d~

leurs paffions , de leurs vi–

ces,

&

de leurs venus.

Art .

d.

M .

l.

e

h'7)alúr

DI!

]AUCO U RT .

C

o

M PAR A 1 S

o

N D'

E

e

R I T U R E S, (

Jttr;[pr.

)

el1 la vérification qui fe fai e d'une écriture ou fignatu–

re dom on ne connpít pas

l'

amellr , en la comparant

avec une autre éeriture ou ftgnature reconnue pour etre

de

la

main de eelui auquel on amibue I'écriture ou

(j–

gnature comel1ée .

c'cn une des preuves que l' on peut employer pour

connoltre quel en le véritable ameur d' une écriture ou

lignature: car la vcrification pem en étre faiee en trois

manieres; Cavoir par la dépo[¡tion des témoins qui at–

tenem avoir vil faire en leur préCence l'écriture dont

il

s'agit ; ou par la dépOlition de tcmoins qui n'om pas

iI

Ja vérité

"ti

faire l'écrit, mais qui atlenent qu'its con–

noiflcm que l'éeriture

&

fignature en d' un tel, pour

I'avoir vil ':e.rire

&

figner plufteurs fois;

&

enfin la

derniere fone de preuve que I'on employe en eeUe ma"

tiere, en

la

dépotition des expem , qui apres comparai–

Con faiee de deuI ceritures, déclar<nt ft eJles leur pa–

roiffent de la meme main, ou de deuI mains diffé–

rentes.

L a

comparaiJo11

¡J'écr;lura

en

ufitée, (mt en

lnatiere

civile

qu'cn criminelle.

'

L 'ufage de ce

tiC

preuve en matiere civile eíl fon an–

cien ; il en en Rarlé en quelques eodroies du code

&

des novelles .

Commo

011

admetloit pour pieees de

comparú{on

des

écrimres priYées, Jul1inien ordonoa d'abora par la lo i

comparaeiones, ch. de fide inftrum.

qu' on fe Cervitoit

de pieees authentiques,

&

qu' on ne pourroit fe Cervir

d'écritures privées qu'elles ne fuffem agnées de uois té–

moins .

Par fa

noveJle

49.

iI

mit deux exceptions

a

cette loi

pour les écritures privées, qu'il pertnit d'employer pour

pieces de

coinparai{on,

lmfqu'elles étoient produites par

celui comre lequeJ on vouloit fe fervir de pie

ces

de

.omparaifon ;

ou lorfque l'éeriture privée élOie ticée d'un

dép6t public.

-

M ais

~r

fa

novelle

73.

iI

renraignlt tellemem I'ufa–

ge de la preuve par

compara;fon d'tcr;tNr",

qu' il en

vrai de dire que fon iutemioD étoit 'lu' on

y

eat

peu

d'égard, du moins en matiere eÍl'He.

Dans la préface de cetle novelle, il dit que quelques–

uns de fes prédéeeffeurs avoiem adm is eette preuve, que

d'autres J'avoiem rejettée; que ces deroiers en avoient

reconnu I'abus, en ce que les fauffaires s'

exer~oiene

i

eomrefaire lOute fon es d' écrieures;

&

qu' on ne peu!

bien

ju~er

de la qualité d'un aéle fauI par le feul rap–

pon qu

il

a· avec un aae véritable , atlendu que la fauf–

feté n'el1 autre ehoCe que l'imitation d'une choCe vraie;

qu'i1 ayoit lui-meme reeonnu les inconvénicns de eetle

preuve, étant arrivé qu'en Arménie un contrat d'éehan–

ge teuu pour faux par

l~s

expem, fm néanmoins re.

connu véritable par IOUS les témoins qui l' avolent

G–

gné .

La diCpofition de cette novelle en arrez compliquée:

I'empereur défend de véritier .ucune piece par

comp"–

rai(on d'/trituro,

(j

la píece que l'on veut f.'\ire véri–

tier n'.en ftgllée de trois témoins dignes de foi, ou d'un

notaire, ou de deux témoios fans reproche, ou du moins

fi elle n'el1 paffée en préfence de trois témoins irrepro–

ehabl es.

11

veut de plus que le notair.

&

les témoins

qui auront figné avec la pan iO:, reeonnoiffent leur ligna–

ture au bas de l'aae: que

li

le ootaire reeonnolt la (ien–

ne, en ce cas e'en une piece publique, qui n' a point

befoin d'étre véritiée par

comparaifon:

que ft e' el1 un

aéle figné de trois témoins, ou feulemen t éerit en leur

préfenee fans etre figné d' eux, ou méme s'

iI

el1

re~o.

par un notaire en préfenee de deux témoins, mais que

le nbtaire foit depuis décédé, ou ne foit plus en état

de dépofer ; en ce cas J uninien veut qu'OUtre la vériti-

ca-