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COM

r_l.

Tel eCt le vo;:u de l'EgliCe Cur la

fr¡'f'lmte eOm–

m#nion;

mais ce n'eH ni une ordonnance ni un decret

formel. Quant

aUI dirpolitiOlls

a

la

tommmúon

en

gé–

Déral , outre que le concile exige l'état de grace Oll I'e–

xemption de péché monel pour ne pas recevoir indigne–

m ent l'euchariCtie , qui, Celon le langage de I'école, eCt

un !acrement des vivans & non des mom, il exige en–

care que pour cornmuníer avec fruit, on s'en 3ppro–

che avec des dirpolitions plus émioentes; & quaot

á

la

commu"iol1 frérue¡¡te,

voici ce qu'il enfcigne,

[elr

13-

ch. 'Vúj. H",c faera myfl,,;a corpor;!

&

fan!!,,,;»iJ D o–

mini omneJ

&

finguli, ea fidei conflantia

&

fiYYAita–

te , ca animi devotione

fU

¡ietate

&

'U/tft

credant

&

~enerentur)

ut panem i/lllm (lIperfubflantialem

frelJlun –

trI'

f"fcip"e poJ1int.

JI

eoreigoe eneore dans la meme

felli on, qu'uo eMétien ne doit pas s'approcher de l'eu–

chariCtie rans un graod rerpea & une graodc raimeté.

N ous verrons bien-tbt ce que les peres

&

les maitres

de la vie rpirituelle entendem par certe rainteté.

La oéce!li té OU la ruffiraoce des

dirpo~tions

requires

pour la

commlmio" frl'fl/ent_,

0 11l

jerté divers théulo–

gicns modernes dans des exees

&.

des erreurS bien op–

porées 11 la doarine des p.eres

&

a

I'erprit de I'Eglire.

L es uns uniquemem oeeupés de la grandeur

&

de la

d iglli!é du raeremem, & de la diCtance infinie qu'il y

a eotre la majollé de D ieu

&

la ba(fe(fe de I'humme ,

0111

exigé des

dirpo~tions

fi Cublimes , que non - renle–

m em les juCtes, mais les plus graod raims, ne pour–

roien t eommunier meme • Paque. Telle eCt la perni–

cieure doarine eoodamnée dans ces deux propolitions

par le pape Alexandre V II I.

Sacrilegi judicandi {tmt,

'lui

jIu aa

lommunionem

percipinJdam

p~·tftendt'J1t,

on–

t.eqttar¡J condignam de deJiéliJ f1tiJ preniteneiam

ege~

r;nt

. ...

Similieer arcendi fiott

a

faerá {ommun;onc

q1/.ibuJ nondum ineft amor D ei

pllriffimuJ,

&

omnÍJ

mixtionis experJ.

Les autrcs oubliam le rcfpeét

dn

3

J. C. prélenc dans l'euehariCtie, & uniquemelll attemifs

aux :lvantages qu'on retire ou qu'OO. peut rctirer de la

cIJmmun;on

fr;quentc

&

meme

journal iere,

l1'oQt

cher–

ché qu" en faciliter la pratique, en négligeant d'iofiller

o u d'a ppuyer rur les dirpolitions que demaode un !;,cre–

mem

11

.uguCte . l is om done enreigoé que la reole e–

xemptio n du péehé mortel ruffit pour eommunier [ou–

vent, tres-Iouvent,

&

meme

tOtlS

les jours : que les

d irpo litions .auelles de rerpeé!: , d'.tremioo, de deCIr,

&

la pureté d'intention, oe ront que de con!"il: qú'il

eCt mei lleur & plus ralutaire de reeevoir la

eomm"" io»,

&

meme touS les jours, raos ces dirpofitions, que de

la diñérer peodam quelque tems pour les aeqoérir: que

jamuis,

&

~ans

::mcune

occalio~

il

n'ell permis

a

un

JU–

{le de s'élOlgller de la

eomml"" 01l

par rerpea : que tou t

pécheur , eoupable meme de erimos

énorme~

& multi–

pliés , doit communier aum-tbt apres I'abrolutlon

re~ae:

qu'il ne fau t ni plus

de

dil'pofition ni plus de perfeaion

pour

commuuier

tOUS:

les

Jours,

que

pOllr

communier

raremem:

que

les

cOllfdreurs

ne doive;:nt jamais impe –

fer pour pénitenee le délai de la

commu»ion,

quelque

c our! qu'¡¡ pui(fe elre ; que les péllitens 10 m Ceu ls JU–

g es par rappor!

il

eux dans cene matiere: que pour com–

m unier

plus

ou

rnoins rouvent,

ils

oe doivent ni dc–

mandcr

cDuCeil

a

leurs

direEteurs,

ni

fuivre leur

n.v is ,

fu r-tout s'il tend 11

le> éloigner de la raime table, ne

fu t-ee que pour qnelque tems: eofin ils taxem d' im–

prudenee les regles des commuoautés religieures qui fi –

J(ent le nombre des

&ommtlniOnl ,

quoiq ue

ces

regles

fOlem .pproul'ées par les louverains pon tifes , & autori–

f ées par I'ur:'ge eonCtaO! de touS les ordres relillieux.

Comme on a aceuré M. Aroauld d'al'oir établi le ri–

goril'me

dan~

ron Iivre de la

fréqutnte commlmion,

&

<¡u'on taxe le pere P iehon jé!iJite de favoril", Ouv.r–

temom le rel!

ehem.om

dans

C~n o~yrage

imitulé

!' ,{–

¡ rit de ]dl/J

-

Chrifl

&

d. 1 Eglife jítr la f,l'ftlente

~om'mltl1;on,

nous allons danner

au

leéleue

une

idé'e de

c es deu. fameux éerits.

Le tivre de la

{rl'fuent- eommtl"ion

fut compoCé par

M . Arnauld

il

ce

tiC

oeeaflon. L e pare de Saifinairons

] éruite ayaot vO, par ' le moyen d'uoe de res. pélllten –

tes, une in!1ru8 ion que M . de S. Cyran aVOl! dreOée

' pour la direa ion de madame la prineelle de Guimellé

qui re conduiroi! par res avis, crut y Irouver des ma–

ximes dangereures , & eotreprit aum - tbt de le refmer

par un éerit intitulé

'1ueflion, J'il

-fi

meil/ettr de com –

munier !oftvent que' rarement .

Cene

réful3tion

é tant

tombée omre les maios de M. Arnauld,

iI

Ce crut obli–

gé d'y répoodre .

Cet ouvrage ea diviré en Irois parties. D aos la pre–

·miere, M. A

rn~uld

traite de la véritable intelligencc

COM

de I'Eeriture & des peres , que le pere SaiCmairohS nI–

legue peor la

friq,unte comm1tn;on;

2 0 .

des conditions

d'un bon direéleur pour regler les

commun;onJ ;

3

9 .

ti

I'on doit porter iodilféremmenr toutes Cortes de perron–

nes • eommuoier tous les huit jours; 4°. de I'indirpo–

fition que les péehés véniels peu vem apponer

:l

la

frl–

qlunee commllnion.

Daos

les

vingt-fepc premiers

cha–

pitres ce doaeur diCcute les pallages de l'Eeriture & des

peres allégués par le J éruite. Depuis le ehapitre xxviij.

jurqu'au xxxjv. incluovemem , on expo re les qualités pre–

rerites par le pere de Sairmairoos meme pour un bon

direaeur. Le

troi~ eme

obJet remplit les ehapitres xxxv.

!Xxvj. xxxvij. & xxx ,'iij. Ol! l' on combat eoeore des

rairuns a(fe", legeres, que le pere de Sairmairons . "oit

alléguées pour prouver qu'oo peut permettre indifférem–

ment la

communion

a

toutes

fortes

de

perConnes

tous

les huit jours. Les deux ehapitres Cuivans rOn! deftinés

¡¡

prouver, par des témoigoages des peres & par des e–

xemples des raims , qu'on a eu égard aux péchés véniels

pour

regler les

commun;onl.

Dans la Ceconde partie M. Arnauld examioe ceu';

quellioo, s'iI eCt meilleur

&

plus utile aux ames qui Ce

loment cuupables de péehés mortels, de communier aum–

tb t qu'elles re ront confe(fées, ou de prendrc quelque

tems ponr re purifi er par la pénitenee avam que de [e

préremer au Caim autel.

JI

divire ra repon re en trois '

points:

10.

i

I examine les 3utorités de j'Ecriture, des

peres , & des coociles . dom le P. de Sairmairons ap–

puyoit ron Cemimem:

2°.

il examioe fi ce n', jamais été

la pratique de l' Eg liCe de faire péoiteoce plulieurs jours

avant que de eommuoier; & Cur ce poim il eonelut de

la dirciplioe de l' Eglire primitive rur la péoitenee,

a

l'uf.1ge prércm de l'Eglire ; ,& e'eCt rans doute ce qui

a donné ocealion

a

ce rigorirme introdui! daos la (p\f–

culation

&

dans la pratique, & qui a fai t dire

ra~ls

di–

flillél ion,_

'lite c'efl une

c~ndttite

pleine de fage..De, de

IlIm;erc

&

de

,hariel,

4e

donner tlttX

ama le tems

de porter n'Vu httmiJitl

&

de fentir !'étnt dlt pichi,

de demande,.

r

e{pr:t de pinite<>tce

&

de contrieion,

&

de

commencer

all

moi;H

A

fntiJfaire

ti

la

jujJhe

de

Die/e

a7Jant ,!ue

de

leI

reconril;er;

c'en la qU3{re - viogr -

re–

ptleme

propo~tion

du P. Quernel eoodamnée par la bul–

le, & évidemmellt fau(fe daos ra généralité: 3°. M .

Arnauld

s'cfforce de prouver que c'eO

a

tort qu'on con–

damne de témérité ceux qui s'elforcent de fiechir la mi–

Céricorde de Dieu par la monificatioo de leur ehair

&

I'exercice des

bonnes

ceuvres avant que de s'approcher

du ranauaire; & il le prou ve a(fez bien par dilféremes

autorités qui eoncernelH les péehés monels publies ou

d'habitude. Mais

00

rait alfez jurqu'Otl les rigo rifles ont

porté les eonréqueoces de ce priocipe , qui eCt vrai

&

ineonteCtable • quelques égards.

La troifieme panie roule rur quelques dirpofltions plus

panicul ieres pour eommunier avee fruit: M . Arnauld

y exa mine fi I'on duit s'approeher de l'euehariCtie rans

aUCllne

crainte,

d3ns

quelque froideur, indévotiol1,

inap..:

plieatioll aux chores de D ieu, privatioo de graee, plé–

nitude de I'amour de Coi-meme, & prodigieux attaehe–

m ellt au monde que

1'00

fe trouve, & li le délai nc

pent poiot C",v ir

:1

eommunier avee plus de révéreoce

&

meillellre dirpofition:

iI

Inomre qu'au m oios pour la

(ommlmion fr l'ftlente

on doit avoir beaucoup d'égards

• toutes ces iodirpo(itions .

JI

rérulte de eet ouvrage que M. Arnauld,

&

tous

eeuA qui penrelH comme lui, exigent pour la

¡"¡'f"ente

commlmion

des dirpolitions bien rublimes , & par co o–

réquent rares dans In plúpan ·des Chrétiens: aum leurs

adverCaires les om-ils accurés de relirer d' uoe maio la

comm1iniun

aux fi deJes, tal\dis qu'il s la leur préCeotoient

de l'autre.

.

. Quoi qu'i1 en puifTe etre dos intentions

&

de la eon–

duite de M . Aruauld & de res partirans, daos la pra–

tique; le livre de la

frér¡uentc tommttnion

p3rut impri–

m é en t643, muoi

des

approbatioos de reizo areheve–

ques & éveque de France, & de ving t-quatre doa.urs

de Sorbonne:

00

peut les voir • la tete de l'ouv!3ge .

A' ces premiers prélats re joignit deu. aos apres, la pro–

vinee eoc1éliaflique d' Aureh, eomporée de ron areheve–

que & de dix éveques Cuffragans , qui avee quantité d'ec–

clélia!liques du Ceeood ordre , approuverellt le livre tout

d' UDe voix dans une alfemblée Dro viaciale tenue en

1

645'.

.

Cet ouvrage des Ca oai(fanee excita des plaintes tres–

vives. II fut déooneé

¡,

R omo . Les

rei~e

éveques pre–

miers approbateurs en écrivirem, en 1644 , au pape Ur–

baio VIIJ. une loogue Idue,

OIi

ils fom 1'¿loge du

livre ,

&

s'en déclarent les

défenreur~.

l.,es memes

é.

v~.