s
S6
COM
L es
comEdi"
appellécs
pa/Jiata!,
011 te fujet
&
les
perConnages é[oieD[ Grees, ou les habi[s é[oient Grees;
011 I'on
Ce
Cervoi[ du pallium : on les appelloit aum
c,,–
pida!,
ehauífurc eommune des Grees.
Les
comEdieJ
appel lées
pla/'Jipedi..,
eelles qui
Ce
joüoient
a
piés nuds, ou plutÓt fuc un théalre de plnin·pié avec
le rez-de-ehauífée .
Les
com JdieJ
appellécs
pr",textata!,
011 le fujet
&
les
perlo nnages, é[oie ne pris dans I'é[at de la nobleífe,
&
de eeux 'lui poreoient les
togá!-pr..textd! .
L es
comédits
appellées
rJJintonicte ,
ou comique br..
moyant, qui s'appel1oit eneore
hilaro tragedia,
OU
la–
tina comedia
1
OU
comedia iea/ica.
L 'inventeur en fuc
un bouffon de T arenee nomm¿ RhintoDe.
. L es
comldieJ appell ées:J1atarid!,
eelles 011
iI
Ya be.u–
coup de dialogue
&
peu d'aéHon, telles que
I'Huyre
de
Terenee
&
l'
Afinaire
de Plaule .
L es
comédieJ
appellées
tabernari""
dont le fuje!
&
les
perConnages é[oient pris du bas peuple ,
&
tirés des ta–
vernes . Les . a.urs y joüoieot en robes longues,
togiJ,
fans mameaux
a
la Greque,
pa/JiiJ.
AfraDius
&
EDnius
fe dillinguerent dans ce genre.
L es
comldie~
appellées
t ogatá!,
011 res aaeurs é[oient
habil lés de la toge . S tephanius ñt les prem ieres; OD les
fo(}d i'viCa en
togar",
proprement di[es ,
pr..tex/at"" ta–
bcrnarite,
&
A tella,Jd .
L es
togatá!
tenoient proprement
le mi lico entre les
pr.etextatte
&
les
tabernarite:
c'éroi–
em les
oppoCé~s
des
pa/Jiat"' .
L es
comldieJ
appel lées
trabeatá!:
on en a[[ribue I'in–
" en[ion
3
C aYus Meli(Jus . Les aaeurs y paroirroient
in
trabeiJ,
& Y
joüoienr des triomphateurs, des ehevaliers.
L a digni[é de ces perConnages fi peu propres au comi–
que, a répandu bien de l'obCcurité fur
la
Dature de ce
fpeaacle.
C O"
E' O [E S A [ N TE,
(Hift. modo thiat. )
Les
co-
7/1ldi~s
.fainus
éroient
des elpeccs de farees
fur
des fu–
jets de
pi¿[~,
qu'on repréCentoit publiquement daos le
quin1.ieme
&
le Ceizieme fiec\e. Tous les hillorieos en
parleO[ .
C he" nOJ d<v .t! aywx le th/atre abhorré
Fftt 10"g -temJ danJ la France un plaij,r ignoré.
D e pl/crini , dit-on,
ll11C
trollp~
grofficre
E n pub/ic
ti
Paris
y
monta fa
pr~miere ,
Et {_t"ment "llée en Ja fimpliúté
'Joüa In SaintJ, 1" I/ier,ge ,
&
D iell par piété.
Are poétiq.
L a fin du regne de Charles V .ayaot vu naltre le chant
royal , geore de poéfie de méme conllruélion que la bal–
lade ,
&
qui fe faiCoit en I'honoeur de D ieu ou de la
V ierge, il fe forma des focié[és qui,
Cous
Charles V
l.
<:n compoCerent des picces difiribuées eo aaes, en Ccenes,
&
en autam de différeos perConnages qu'il étoit néceC–
fa ire pour la repréCenta[ion . L eur premier e(Jai fe
(j [
au
bourg Saint-Maur ; ils prirem pour Cujet la pamon de
N urre-Seigneur . Le pre vé)t de Paris eo fut averti,
&
leur défendi[ de contilluer: mais ils Ce pourviirem
il
la
cour;
&
pour
Ce
la rendre plus favorable , ils érigerem
leur Cocié", en confrairie , Cous le titre des
confrereJ de
¡a paflion de N otre-Scignellr.
Le roi Charles VI. vou–
l u! voir quelques-unes de leurs pieces : elles lui plurent,
&
ils obtinrent des kmes patentes du
4
Décembre
1402,
pour leur établiífemem
a
Paris . M. de la M are les rap–
porte dans fon
tr de poi. l. l/l. tomo Il/. ch.
j x.
C har–
les V l. leur accorda par ces lemes patenles, la liberté
de continuer publiquement les reprélemations de leurs
comldieJ pie¡,Jet ,
en y appelianr quelques-uns de Ces of–
fi ciers ; il leur permit
m~rne
d'aller
&
de venir par la
v ille habillé, Cuivant le Cu jet
&
la qualité des mylleres
qu'il; devoient repréremer .
Apres ce"e permifli on, la fociété de la paflion fooda
dans la chapelle de
la
Saime-Trini[é le Cerv ice de la con–
frairi•. La mairoo dom dépeodoit ce"e ch.pelle, avoit
été bhie hors la porte de Paris du dité de Sain-Denis ,
par deu" genttls-hommes AlIemaods , freres utérins , pour
reeevoir les pélerins
&
les pauvres voyageurs qui arri–
voient [rop I3rd pour emrer dans la ville, donr les portes
fe fermoient alors. D ans ce" e maiCon
iI
y avoit une gran–
de Calle que les confreres de la pamon loüerent : ils y
con firu ili rent un théatre
&
y
repréCenterem leurs jeux,
qu'il s Ilommrrent d':lbord
mora/it é!
&
enfuite
myfleres ,
comme le myltere de la paflion,
le
myllere des aaes
des apÓtres, le myllere de l'apocalypCe,
& c.
Ces
Cor–
tes de
comEdieJ
prirem tan t de faveur , que biemÓt el–
l~s
fure", Joüées en pluueurs endroits dll royaume fu r
COM
des théatres publics;
&
la Fete-D ieu d'Aix en Proven–
ce en
en
encore de nOs jours un reOe ridicule.
Alain Chan i.r, dans
Con
hiftoire de Charles I/l/.
par–
lant de I'emréc de ce roi
3
Paris en I'année
1437,
Eag.
109.
dit que, " tout au long de la grande rue l.int·De–
" nis, aupres d'un
jea
de pierre l'un de l'nutre. eOoient
des e[chaff'aulds bien
&
richem.m tendus, 011 enoiene
n faÍls par perfonnages l'uononciation Norre-D ame, la
" nativité Notre-Seigneur, Ca paflion, Ca réCurreaion,
" la peotecolle,
&
le jugernent qui Céoit tres-bien: car
il le joüoit dev.m le challele! Ol! efi la jullice .du roi.
Et emmy la ville, y avoit plufieurs autres Jeux de
divers mylleres, qui Ceroient tres-longs
a
racompter,
E t l. venoient gens de toutes pares crian!
N oel,
&
les
" autres pleuroieot
de joie.
En I'année
1486,
le chapitre de l'égliCe de Lyon or–
donna Coixa"'e tivres
a
ceux qui avoient joüé le rnyfie–
,re de la pamon de JeCus-C hrifi ,
liv. XXf/ll/. deJ aaes
capitulairtJ, f ol.
1
f3
De Rubis, daos
Con
hilloire de
la meme ville,
liv. Il/. ch. liij.
fai t mention d'un Ihéa–
tre pubtic drell<!
a
L )'on en
1
HO. " Et la, dit-il, par
" l'eCpaee de trois ou quatre sos, les jours de diman–
., ches
&
les fétes apres le diCner, furem reprérentées
" la pluCpar! des hiOoires du vieil
&
nouveau TeOament,
l.'
avec la farce au bout , pour recréer les amOans ".
L e peuple nommoi! ce théatre le
paradiJ.
Fran,ois \. qui prenoi!
~rand
plaifir
a
la repréfenta- '
tion de ces Cortes de
comédreJ JainteJ ,
confirma les pri–
viléges des confreres de
la
pamon par lemes patentes
du mois de Janvier
ISI 8 .
Voici le titre de deux de ces
pieces , par Ol!
le
Ieaeur pourra s'en former
q~elque
idée .
S'enfuit le myftere de la paiJion de Notre StJgnellr
']eflls-Chrift,
nOIl'l.lellement
revtu
&
c.o~rjgé o~ttre
les
précldenleJ impreffioHs ,
av ec
¡es addltlons f ,!,tcs
par
trh -¡forttent
&
Jcientifirlle maiJ1re
Jeh. n M lchel;
le–
t¡t~t'/
myJ1ere
fltt
jt,üé
a
Angierr
mOlllt
tri:lmphamm~Nt ,
&
dernierement
J
Parir, av ec le nombre des
p~rfon
nag~s
qlú
.fon.t
ti
la fin Jlldit livre,
&
f011&
en
nombr~
cxIJ·
1
S41.
In-4·
L 'autrc picce contiene le myfiere des aaes des ap<'>–
Ires: il fu t imprimé
¡,
Paris en
IS40 ,
i" -4.
&
on mar–
qua dans le titre qu'il é[oit
joii é
a
BOIrr~eJ .
L 'année
fuivame il fU I réimprimé
in-fol.
3 Paris, 011 il fe joüoit .
Ceue
comEdie
ell diviCée en deux parties La premiere
eO
intimlée:
L e
¡remier
vO/llm e
des catho fiques
CI:tI'llYeJ
&
alZes des .apotres,
rédigez.
en efeript par fain: Ltu
' ••angilifte,
&
h)'ftoriographe, dépu,E par le Jai"e-E–
Jprit , icellui Ja;,,, Luo efcrifvant
a
'Eh/ophile, ave<
pllljieurJ hyft oircJ en icel/ui tnft'rteJ d<J gefteJ
do
Cé–
JnrJ . L e tout ven
&
corrigé bien
&
d,ument fe/on la
1.Jraie 'lJ/ rité,
&
j oii¡ par perJonnaga
ti
París
en r };o"
fl~/
de
Flandres,
ron mil cinq cens
XLI.
lI'lJec
prl'llili–
g e dlJ roi . On leJ v end
fl
la grand-¡al/e du palaiJ par
./Irnou/d
&
C harles les
AJlge/iers
freTeJ,
tenans
leu.rs btJlIt.it¡ues 111' premier
&
dn~xieme pi"j~r, á~'Vnnt
la
chapelle de mel!,eigl1ellr! lu préfidenJ:
in-fol. La Cecon–
de panie a pom titre:
L e ¡"ond v ollJme dll m6gnifir"e
myJ1ere
d es aBes des
apótres, cfJntinuant la narrolian
de 1"'I'J faitJ
&
t eftCJJe/on rE{cripttlrc Jainae,
4Vec-
9 1JeS
p/lIfie¡trs hy¡toires en icelltti in[iri c! des gejles des
e
iJar!
.
l/d i
&
corrigé bien
&
d,ument Jelon la vraie
'/Ji rit! ,
&
ainji
'/'"
le m)'flere cfJ
j O'21
.;
PariJ « tU
préfc:nte Ilitnl e mIl
t:;nq
cent qllaravte-unt;.
Cet ouvrage fut commencé verS 1e milieu du xv. (ie–
ele par Arnoul Greban, chanoine du Mans ,
&
conti–
nué par Simon Gr<ban Con frere, fecrétaire de Charles
d' Anjou comte du Maine:
iI
fut enCuite revii, corrigé ,
&
imprimé par les Coi,:s
~e . ~ierre
C uevret ou Curet,
chnnoine du
Mnns ,
qUl VlVOlt 3U
commencement du
xvj. fiecle .
l/oye" la biblioehe9"e
de la Croix du Mai–
ne ,
pago
24· 391.
&
45'6.. .
Q uelques particuliers em:epnreDt de faire joüer de cet–
te maniere en IS42 ,
a
ParlS, le myt1ere de l'ancien Te–
fiament,
&
Franc;ois
1.
avoi! approuvé leur de(fein; mais
le p. rleOleot s'y oppoCa par aae du
9
D écembre
'S4I,
&
ce morceau des regifires du pa(lement efi trCS-cu–
ricux au jllgement de M . du M omei!.
L a 'reprét'entation de ces pieces Cérieufes dura pres d'un
liccle
&
d<mi, mais inrenfiblemem les joüeurs
y
me–
lerem quelques farees tirées de Cujets
b~rlcCques,
qui
a–
mu[oicm beaucoup le peuple,
&
qu'on nomma les
Jm x
dn poiJ pilé! ,
ap paremmem p:tr allufion • quelque
Cce–
ne a'une des p[eces.
Ce melange de religion
&
de bouffoDnerie déplu! SUl:
gens Cages . E,n
1
í4S
la.
maiCo,: de la Trini[é fUt de nou,
veau CODvertte en hÓpual , CUlvant Ca fondatlon : ce qU[
fut ordonné par un arret du parlemem . Alors les con-
'fre-