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COM

frtres dt la pn{J¡on, obligés de quitter Icur falle, choi–

/irent un aUtre litu pour leur ' théatre;

&

comme ils

n–

voiem fait des gams coofidémbles, ils nchctereot en

1

j48 ,

la place

&

les malures de l'hÓtel de Bourgogne, on

ils batircnt uo nouveau théatre . Le parlement leur per–

mit de s'y établir par arret du '9 Novembre

1j48 ,

~

condition de n'y Joüer que des fUJets profanes , licites ,

&

honn€tes,

&

teur tit de trcs·expreffes défenCes d'y

repré,euter aucun mynere de la pnffioo, ni autre rnylle–

re facro:: it les confirma oéanr¡lOios dans tous leurs pri–

viléges ,

&

tit

d~fc.~fes

a.

toUS autres, qu'aux . confreres

de la paffion, de Jouer,

DI

repréCentcr aUCllOS Jeux, tan!

dans la viUe, faubourgs, que banlie ue de Paris, finon

fOlls le nom & au pr06t de la cOtlfrairie : ce qui fut

con6rmé par lemes pateotes d'Heori

11.

du mois de

M ars tH9·

L es

confreres dt la paffion qui avoie nt

f~uls

le pri–

vilége, Ctnerent de monttr

eux· m~mes

fur le théatre;

ils Irouverent que les pieces profanes De convelloieor plus

ao litre religieux qui caraaérifoit leur compagnie . Une

Houpe d'aulres comédiens fe forma pour la premiere fois,

&

prit d'eux :. loyer le privilége,

&

l'hÓtel dt Bour–

gogne. Les baiUeurs s'y reCerverent feulemeot deux

10-

ge pour eux & pour leurs amis; c'éloient les plus pro–

ches du théalre, dininguécs par des barreauI, &

00

les

nommoit le

10$11 des mait"J,

L a farce de

Pauljn

y

fut Joüée : matS le premier plan de

eomEdi. profan.

en

da

il

Elienne Jodelle, qui eompoCa la pieee intitulée la

r'He.n/",

qui plut fon

Henri

11.

devant lequel elle

fut rep,élentée . Cléopatre

&

Didoo IoO! deux Iragédies

du meme autcur , qui paeurent des p,emieres fur le Ihéa-

He nu lieu &

pl~ee

des Hagédies faimes.

"

D es qu' Henri

111.

fut momé Cue le throne , II mfeaa

le royaume de farceurs;

iI

6t venir de VeniCe les comé–

dicns Ilaliens Curnommi

li G.loft,

lefquels au rapport

de M . de l' Etoile (que je vais eopier iei) , .. eom-

menetrent le dimnnehe 29 Mni 1

P7

leurs

eom,áiu

:: en I'honel de Bourbon

a

Paris: ils prenoienr qualre

fouls de f.11airc par lene de tOus les

Fran~ois,

& il

Y

avoit lel eoneours, que les quatre meilteurs pré–

.. dic.teurs de París o'eo avoiem p.s tOUS enfembl.e au–

lant quand i1s prcCehoient . .. L e mereredi 26 Jum, la

.. eour alfemblée aux Mereuriales , 6t défeofes auX

G.–

::

10ft

de plus Joücr

leu~s

eomtáiu ,

pour ce qu'

~lIcs

n' eoCeignoient que p3lIlard'fes . . .. , . Le Camedl 27

:: Juillet,

li

GdoJ.,

apros avoie préCenté

".10

cour

I~s

lemes patente" par eux obtenues du rOl, atin qu II

.. leur fOt permis de joüer leu,s

eomldiu,

nonobllant

.. les défenfes de la cour, fureO( «nvoyé. par fin de

:: non-recevoir,

&

dét"nCes

:l

eUl f.iles de plus

o~lenir

" &

préCent~r

¡¡

la e.our

~e

lelles

lem~s, .

fous peme

~e

dix mille "vres panfis d amende, apphe.oles :\ la bOl le

:: des

pa~vres;

notlobnam lef.¡uelles. défeofes, au eom–

mencement de eplembre CUlyant , lis recommencerent

" a

Joüer leoes

eomidiu

en l'h6lel de Bou,bon, eom–

:: me

auparav.nt,

pa, la Juffion el preffe du roi: la eor–

ruplion de ce tems élant telle, que les farceur , bouf-

:: fons

1

put.... . .

&

mignon , av?icnt tout cr.édit au-

pres du roi

'Journal

á'

Htnrt ll/.

par Plene de

jl,Etoilt,

ti

la 'Hay.

17+4,

in_SO.

tomo 1,

pAgo

206.

209.

&

21

r.

La

Iieence s'élant également glilTée dans toutes les

autres troupes de eomédiens , le parlcmem rcfuC. pea:

dant long-Iems d'enregiflrer leurs

lettr~s

patentes, .& II

pcrmit Ceulement en t f96 aux eomédleos de provmce,

de Jolier

a

la foire faint-Germain,

ii

la eharge de payer

par ehacune aonée qu'il Joüeroient, deu! éeus aux ad–

miniflroteur de la coofrairie de

la

paffioo . En. t609,

une ordonn.nee de poliee détendit

l

toUS comédlens de

rep,éle me, aueune

eomidiu

ou farees, qu' ils ue les

eurrent .eommuuiquées au proeureur du roi . Enfin

0 0

réunit te reYenu de la eonfrnirie de In. paffioo

a

I'hó–

piIJI-géné,al.

Voya. fu r tout etci

PtlCquie.r

ruh. liv .

I/Il.

ch.

ti.

D e la M are,

¡"út,

d. poi. "v.

11

t-

tomo

Ill. OEuvru

á.

DefpréauI,

P arir,

1

H 7,

in-8

.

fp'<.

L e aceroiffemens de Paris ayaot obligé les eomédlcos

~

fe féparer en deux bandes; les UDS rellerent

iI

I'hÓtet

Qe Bourgogne,

&

les autres allerent

l

l'hÓlel d' Argeot

2U

1

lamis . On y Joüoit encore les picces de Jodel!e,

de Garnitr,

&

de leues femblables quaod Cornellle

vint :\ donntr fa

U/lit.,

'lui tUt luiYie du

llt.ltlIr,

piec de C3m ere

&

d'intrigue. A lors puut M oliere ,

le plus psrfuit des poetes comiques ,

&

qui a remporté

le prix de foo art malgr¿ Ces jalouI

eX

fes eoarempo-

raios.

.

Le comique n¿ d'une dél'otion i nomote , parra

da~s

'In

bouffunnerie ridieult ; eofuite tomba dan

s

uo

11-

COM

S57

cenee grofliere, & demeura tel , ·ou barbouilté de lie,

jufqu'su eommeneemeot du fi ecle de L ouis

XI

V. Le

cardinal de Riche1ieu, par fes libélalités, l'habiUa d'un

maCque plus hOOllele; Moliere rn le chaunsnt de bró–

dequios, Jufqu'aJors inconnus, l'éleva au plus haut poiut

de

~Ioire;

&

a

fa mon, la natore l'enrevelit avee lui.

Art"l. d.

M.

l. Ch.valirr

D E

J

A

e o u

R T •

C o

M

~

'D I

E B A

1.

1.

E

T : on dOllOe ce nom au Ihéa–

tre

Flan~ois

aux

eomiáin

qui

0 01

des inrermedes, com–

me Pliehé, la plÍllccJle d'Elide,

&c.

VOJ'Z

I NT

E R–

M E

DE . Autrefois

&

dans Ca nO\lvtauté, George, Dan–

din

&

le Malade imaginaire étoiem appellés de ce nom,

paree qu'ils avoicm des intermedes.

Au thtatre lyriql1e, la

eomUie baile/

en une cCpeee

d~

comédie en Irois ou quatre aaes , précédés d' un

prologue.

Le

Car"aval

á.

fhn ij.

de Renard, mis eo mu!ique

par Campra,

di

la premierc

eomUi. ball.,

qu'on ait

repléC.ntte

CUI

le théatre de I'opéra: eUc le fut en 1699-

N ous o' avons dans ce genre que le

Carnaval

&

1"

Folj"

ouvrage de la MOlhe , fon ingénieux & tres-bien

éeril, donné en

17°4,

qui

Coit

rené au théatre . L a

mu!ique en de Deílouches.

Cet ouvrage n'en point copie d'un geme trouyé .

La

M Olhe a maoié Con fujet d'une maniere originale . Ual–

légorie eíl le fond de Ca pieee,

&

e'en preCque un geme

neuf qu'i1 a eréé. C 'en dans ces Corles d'ouvrages qu'i1

• imaginés, oii

iI

a élé exeellent.

11

étoit foible quand

il marehoit Cur les pas d'autrui,

&

prefque toillou rs par–

fait, quelquefois meme Cublime, lorfqu'i1 Cuivoit le fe u

de Ces propres iMes.

I/oya.

P

A S

T o

R A L

E

&

BA

L–

LET .

( B )

C O M E'D

1

E N,

f.

m.

( B.lln -[.etlrtJ)

perConoe

qui fail profcffion de repréfenler des pieees de

théal~e,

eompofées pour l'innruaion

&

l'amuCement du publte.

On donne ce nom, en général, aux .aeurs

&

. ari–

ces qui montent fur le Ihéalre, & loüent

de~

rÓles taot

daos. le comique que dans le tragique, dalls les Cpeaa–

eles oii

1'00

déelame: ear

~

Popér. on ne leur donne

que le nom

d'al1",,,

ou

d'al1ri<tJ, áanf."rJ , fillu dn

,hll'llrJ .,

&c..

.

No; premiers

eomldirnJ

ont· été les Troubadours,

eonous auffi fous le nom de

7'rouv""J

&

Jongl,"rJ ;

i1s c![oient cout-a-In-fois

auteurs

&

aél:t!urs, comme

on

a

.0

M oliere, Daoeour , M omlleury, le Grand,

0'e.

A ux J ongleurs fueeéd" rem les confieres de la paffion ,

qui repréremoient les pieecs appellées

my{1<rn,

dont

iI

a

élé parlé plus haut.

Voy n

C o

M

e'o

I E

A

I

N

TE .

A ces confreres ont (uccéJé les troupes de

eomldi<1JJ,

qui rOn! ou Cédentaires comme les

eom¿áimJ

Fran~nis ,

les

<omédi<11/

Italien établis

a

Pari , & plulieurs autres

troupes qui

001

des Ihéalres tixes dalls ploJieurs grandes

villes du royaume, comme tra hourg, Lil k,

0'e.

&

les

<omldimJ

qui eouren! les provillces

&

vont de ville

eo viUe, & qu'on nomme

comédi'''J d. <ampagn• .

L a profeffion de

<omiáim

en hOlloree en I\lIgleterre;

on n'y

a

point fait difli<:ullé d'aeeordcr

ii

Mlle O lfilds

un tombeau

a

W enminfier

a

eÓt€ de N e"'ton & dts

roi~.

Eo Franee, elle eli moins hOllorée. L'égliCe Ro–

matoe les excommuoie, & Icur refuCe la fépulture ehré–

tienne, s' ils n' om pas renone': au Ihéalre avaol leur

mon .

I/oya.

A

e

T E U R S .

( G )

• i I'on conlidere le but de nos Cpeaacles, & les

lalens oéeenaires dans eelui qui fait y faire un rllle ayec

fucces, l'é,al de

eomiáien

prendra oéeelrairtmelll dans

tOUt bon eCprit, le degré

de

eoolid¿ration qUI lui eíl

dil.

11

s' agit maintenalll, fur nOlre Ihéalre

Fran~ois

partieulieremeot, d'exciter :\ la vertu , d'inlpirer l'horreur

du vice,

&

d'expofer les ridicules: ceux qui I'oceupent

foot les organes des premiers génies

&

d:s hummr;s les

plus célebres de la nation, Coroeille, Rocine, M olIere,

Reonrd,

M .

de Voltaire,

&e.

leur fona ioo exige: pOUI

y e.xeeUe:, de

la

figure, de

l!l

dignité, de,. ln v,?'x, de

lo

mémolre, du gelle , de la Cenfibili,é, de I loteU'genee ,

de la eonooiffaoce me me des m!EOrS & des caraderes,

en un mot un grand nombre de qu.lilé, que

la

nalUr~

«' uoit

(j

raremeUI dans ulle meme perfonne, qu' on

comple plus de graod aUleurs que. de

gr~nds

eomlJi<nJ .

Malgré tOut cela , ils onr é,é <r.lltés tres-durcméot par

quclquts-unes de nos lois, que nous alloos e"1>orer daos

la Cuite de eet article, pour GlIi

f~¡re

¡¡

la nalure de no–

tre ouvrage .

Voy.

G E TE , D EeLAMA TIO >l,

Is–

TO >lAT I ON,

(de.

C

O M

~:D

..E S ,(

J Mrifprlld<nct

. )

Chez les Ro–

mnÍilS les

eo""di<1U

¿Ioieot dans une e[peee d'lOcapa–

cité

ú~

s'obliger, lellemenl que quoiqu'i , fe fofient

<0-

gag"s fous caution ,

&

mt:rne par ferment, ils pouvoieot

fe