.'COM
les
ég~rds ,
/le
qüe éles
vices palliés par
les
bienféanees:
Tel efl le comique Fran0is, don! le théatre Anglois
,'ell emichi autaot que l'oppo(jtion des meeurs a pu le
permeme .
.
L e
corniqQe
Fran~ois
fe divife, fuivam les meeurs
qu·il peint, en
(f)miifu'c haJ,
comhJut
boltrgeojJ,
es
hallt
(omil/lle. f/o)'ez
G
O M I
Q.
U E .
Mais uoe divifion plus elremielle fe tire de la différen–
ce des objm que
lo\"
eomédie
fe propore: ou elle peiot
le vice qa'elle reo"d '(Iléprifable, cornme la tragédie rehd
le crime odieux '; de-la le eomique de eRraélcre: ou elle
fait les hommes Ile joüef des éveoemens; de-l. le comi–
que de r,ru.tfon': ou elle préfeme les vertus communes
avec des tr.irs qui les fom aimer ,
&
daos des périls
ou des t)1alheurs qui les rendent inrérelrallles; de-lá le
eomique anendrilruilt ,
De ces trois genres' , le premicr ell le plus lltile aux
m eeurs , le plus fon, le plus difficile,
&
par conféqueot
le plus rare: le plus urile aux meeurs, en ce qu'il re–
monte
a
la fource des vices,
&
les anaque daos ' leur
priocipe; le plus fon, eo ce qn'il préfenre le rniroir aux
hommes,
&
les fait rougir de leur propre image; le plus
difficile
&,
le plus rare, en ce qu'il fuppofe daos ron
auteur une étude confommée des meenrs de fon r,ecle,
un difceroement jufle
&
prompt,
&
une force d'ima–
gination qui réunilre fous un [eul poiOl de vOe les traits
que fa pénétration n' a po failir qu'en détail, Ge qui
manque
¡¡
la plupart , des peintres de cRraélere,
&
ce
que Moliére, ce grand model e eo tout genre , polré–
doit eminémmeot ; c'ell ce coup d'reil philofophique,
qui [aifit non-[eulement les extremes, ma'is le milieu
des chofes: entre l'hypocrite fcél érat,
&
le devO! cré–
dule, on voit l'homme de lJien qui déma[que la fcé lé–
ratelre de l'un,
&
qui plaint la crédul ité de I'autre.
Moliere met en oppofition les meeurs corrompues de la
fociété,
&
la probité fJroucbe du M i(;\Otrope: emre ces
deux exc"s paroit la modération du fage, qui hait le vi–
ce
&
qui ne hait pas les hommes , Quel fonds de philo·
fophie ne fau t-il poim pour [ailir aioH le point fixe de
la
vertu ! C'ell aceite préci(ion qu'oo recoonoir M o–
liere, bien t.'}Íenx qu'un peinrre de l'aotiquité oc recon–
lIut fon rillal an trait de pinceau qu'il avoit tracé [ur u–
ne étoilc.
Si l'on nous ' demande pourquoi le comique de (jtua–
lion naus excite
a
rire,
m eme
fans le
conCOllrs
du co–
mique de caraétere,
110 US
demanderons
a
ootre tour
d'ou
vient qu'on rit de la ehate imprévue d'un palram, C'efl
de ce genre de plaifamcrie que Henrius a cil rai[on de di–
re:
plebis tltlmpi..m eft
&
ab,tftu, V,
R t
RE, 11
n'en
efl pas ainO du comique atleodrilranr;
peut-~tre
meme
efl-il plus utile aux meenrs que la tragédie, va qu'il
nous imérerTe de plus pres,
&
qu'aiofi les cxemples qu'il
nous propofe nouS lOuchent plus fen(iblemelll: c'ell du
moins l'opioion de Corneille.
M.iscOl1\me ce genre '
ne peut etre ni foatenu par la graodeur des obiets , ni
animé ¡iar la force des (ituarions,
&
qu'¡¡ doit etre
11
la
fois familier
&
imére(Tam, il efl difficile d'y éviter le
double écueil d,.,tre froid ou romaoefque; c'efl la (im.
pIe nature qu'il faut faiór,
&
c'efl le dernier efttlrt de
¡'art d'imiter. la (imple nature , Quam
a
l'origine du co–
mique attendrilrant , il faut n'avoir jamais la les ancieos
pour en amibuer I'iovemion a notre li ecle; on ne coo–
~oit
meme 'pas que cene erreur ait pu fubr,lrer uo inflan!
chez Joe mt·ion acco'iltumée a voir joüer
l'
Andrienoe de
T érence ou l'
0 0
pleure des le premier aEtc, Quelque
critique pour condamner ce 'genre, a ofé dire qu'il étoit
lIouveau; on l'eo a cru [ur fa paro!e , tam la légéreté
&
l'indifférence d'nn carain pnblie, [ur les opinions lit–
téraircs , donne bean jeu
3
l'effromerie
&
a
I'ignorance,
Tels [om les trois genres de comique, parmi lefquels
nous ne comptoos ni le comique de mots
ti
fon eo u–
fage daos la [oeiété, foible renource des efprits fans ta–
leut , C:1ns érude,
&
fans goat; ni ce comique ob[ee–
ne, qui n'efl plus Coulfert [ur notre théaue que par u–
ne [orte de preCcriptioo,
&
auquel le honoetes
gen~
ne
peuvent rire [aos rougir; ni ceue efpece de
traveflllr~ment ou le parodifle fe trai oe apres l'original pour aVI–
Iir, pAr uoe imitation burlefque, I'aaion
la
plu~
noble
&
h
plus lOuchame: genres méprifables, dont Anflopha.
ne efl 1'3meur .
l\1lais un genre [upérieur
11
t·ous les autres , efl celui
qui réunit le comique de limation
&
le comiq ue de ca–
" Etcre, c'efl-a-dire dans lequel les perfoonnges
[001
en·
ga¡¡és par les vices du ceeur, ou par les travers de I'e·
fpm, dans des circonflanees hllmiliallles qui les expoCem
a
la
riCée
&
au mépris des [pectateurs, Tel efl , dans
l'Avare de M oliere , la cencomre d'Arpagon .vec Coo
T ome
Il/.
COM
,$5
lils ,
lorfque fans [e connoirre ils viennenr traiter en–
fcmble , I'un camine ufurier, l'3ucre comme diffipateur ..
11 efl, des c.racteres trop peu marqués pour fourn ir
une aéllon [oútenue : les habiles peimres les
001
group¿s
avec des caraEteres domll1ans' c'.I\ l'art de Moliere : ou
ils om fair cOlllralrer
plufic~rs
de ces petits caraEtere>
ent~e
eux ; e' ell la maniere de Dufreny, qui quoique
,R1oms heuceux
dan~
¡'recon0[llie de .I'intrigue, ea
celui
d~
uos auteurs cotnlques, apres Molrere, qui a le mieu:r
[a1fi la o,ature; avec ceue dift"éreoce qU,e nous croyons
tous avolr apper,u les trallS que nous pelO t Moliere
&
que nous nous c!tonnons de n'avoir pas remarqué
c~ux
que Dufre ni nDUS fait . ppercevoir.
Mais combieo Moliere n'ell-il pas au-delrus de tous
ceux qlli l'om préeédé, ou qui
1'001
[uivi? Qu'oo life
le parallele qu'en a fait, liNee Terence, l'aureur du ne–
c1e de L ouis
X!".,
le plus digoe de les juger, la
Bru–
rer~ .
11
ít?a,
qJt-II,
manqu¿
rl
T éreí1(e- que d'étre m oin.!
,
jrold: '{,,;" e pureté! '{uelle exa{fiellde ! '{uell, poli&eUe !
fJ!ulle
é/~gance!
'lIJe/¡
caraEleru!
11 n'a
manqué
ti
M o–
Itere que J'eviter le ;argon ,
&
d'lcrire
pUI"ement:
flTtcJ
¡eu.! '{uelle
r1tlI,7Je~/!
.
'I,,.IIe f Ollru de Ja. bomle plaiftln–
l~rI,(!
quelle.
Imltatlon
des mf1JurJ!
<5
'lllel Jlian
d'l
ndlcule! ma/S
fluJ.
homme
on
auroit
pU
fAir:e
di!
&U
dcux
c~mit¡!,eJ!
•
La dlfficulté de faifi r comme eUI les ridicules
&
les. vi–
ces, ,a faic dire qu'il n'éwit plus poffible de faire des
eom'diu
de caraéleres, On prétend que les graods trait',
?nt été rendus ,
&
qu'il ne rerte plus que des nuaoce<
Imperceptibles: c'efl avoir bien peu étudié les mreurS
du ftecle, que de u'y voir
auc.unIlO!J veau cnraétet:e
a
peiodre. L'hypocri lie de la vertu ell-elle moios faciJe
:l
démafqúer que l'hypocrifie de la dúotioo? le mifan–
trope par air en·¡¡ moins ridieule que le mifamrope par
principes? le fat modelle, le petit [cigoeur, le
fau~
ma–
goifique, le. défiant, I'.mi de cour,
&.
tam d'.utres vicn–
Ileot s'ofl,ir eo foule :; qui aura le talem
&
le c"urage–
de le!> traiter , La politene ¡¡afe les vices, mais e'efl uoe
efpeel! de draperie légere, a-uavers laquelle les gmnds,
maltres favem bien deffiner le nud ,
QUOIll a l'utilité de la
eom¿die
morale
&
décente,
comme eUe l'efl aujourd'hui, fur nOtre théatre , la révo–
~uer
en doute, c'ell prétendre que les hornmes [oien!
IIlfenr.bles au mé¡.Íris
&
a
la benre; c'efl fuppofer
Ol).
q.u'i1s
llC
peuvcm
rougir
1 OU
qu-'jls
De
peu vent. fe
'cor–
rlger des, défauts dOIH lis rougilfcllI; c'efl· rendre les ca–
r~Cl:cres
IIldépendaos de l'amour propre qui eo efl l'ame
&,oous mem; .u·derTus 'de ¡'opinion publique, dont
1;
fOlbl< ne
&
lorglleil fom les erClaves,
&
doOl la ver–
tu.
m~me
a taOl de peine a s'affraochir,
, L es hommes, dit-on" ne fe recOlllloilrent pas
a
leur–
nnagc : c'e(r ce qu'on peut nier hardimem, On eroir
tromper les autres , mais OIJ ne [e trompe jamais;
&
tel prétend
¡,
l'eflime publique, qui n'o[eroit fe mOlllrer
s'U croyoit
~tre
conou comme
iI
fe connoit lui·DlOme .
Perfono. ne [e corrige, dit-on encare: malbeur
¡,
ceux
~our q~i
ce principe efl une vérilé de [emimen! ; mais
I!
en .ffet le fond du naturel efl iocoFrigible du moins
le
dehors ne l'efl pas, L es hommes ne [e
t~uchem
que
par, la [ur,face;
&
tout feroit dans l'ardre , li on pou–
VOlt rédulre ceux qui foot oés vicieux, ridicules , ou
méchan.,
a
ne l'etre qu'au-dedans d'eux-memes , C 'efh
le but que fe propofe la
comidie ;
&
le théatre ell. pour
le vice
&
le ridiculc, ce que fon r pour le erime les tri–
buoaux ou il eH jugé ,
&
les échafauds on il efl pULli .
On pouuoit eocorc divifer la
eomldie
rdativemem au,,–
états ,
&
00
verroit naitre de cette divilion, la
comédie
dOIll nous veoons de parler dans cet article , la
paflo–
rale
&
la
[<erie:
mois la paflorale
&
IR féerk ne mé–
riteot guere le nfilm de
eomédie
que par une [orte d'a–
bus,
f/oyez les articlts
F
E'E R 1 E
&
P
A
S
T
o
R A LE.
e
te arúcle cft de
M. de M armoote!.
• C o
M E'D
l E,
( H ift, ane,)
L a
eomédie
d~s
oocieos
pFit dilférens noros , rclativemem
3
diflérentes cltconflan–
ces doOl nous allolls faire mentioo,
lls eurem les
oomUies Atelltlnes,
aio(i nommées d'A–
celia, maiotenant
Averr.~
daos la Campaoie : c'étoit un
titTu de plai(.ateries; l. la'nguc e,n
ét~it
O
iCiq.ue;elle é–
toit dLvifée eo aéles<; il Y ,VOlt. de la mulr')ue, de la
pa!,!Omime,
&
de In dallCe; de Jeuoes R omarns en é-
!OteO! les aéleurs ,
f/oyez
~
T E L L A, N
E S ,
.
Les
eomEJies mixtes,
ou une partle fe paífolt en ré–
cit, une autre ell aélion; ils difoiem
.qu'~l le,s
étoient
par–
tim flatari,c
1
partlm
.;
mOlOrt,{! ,
&
lis cltOlent en exem
~
pIe
l'Etlnttrm:
de Tercoce,
L es
eomUtes
appellées
motori.. ,
celles
011
tout étoit
en aélioo, eornme dans l'
Amphierion
de Plame.
A aaa
:z.
.1
Les