COM
au(!i diffi cile
¡,
réroudre qu'iuutile :\ proporer, comme
to utes
le
dirpures de mms. Vcut- 00 ópprofoudir un
fon , qui n'cfi qu'un fon, comme s'il
renfermoic
la
Ila–
ture des chores ? La
com!dic
n'efl point uo pocme pour
celui qui ne do noc ce oom
QU'3
l'héro',ql1e
&
au mer–
vci llcux; elle en efl uo pour cclui qui mel I'elfenee de
la poel;e da
liS
la peioture : un troilieme donoe le nom
de poc me
a
la
(omldie
en vers ,
&
le refure
ii
la
eo–
médic
en prore, fur ce principe que
la
meCure n'efl
pas moin s cllc mielle
i
la
Poe lie qu'ó la Mu(jque. M ais
(¡u'importe qu'on differe rur le oom, po urvu qu'o n ait
la méme idée de la cho re?
L'
Avarc
aiol; que le
'11-
Icma9uc
C",a ou oe Cera point un pocme, il n'en Cera
pas moios un ou vrage excelleol. 00 dirputoit
¡¡
Adif–
ron que
le ParadiJ perdl<
f'lt uo pocme héro"que :
,,¡–
hien,
dic-i! ,
ce [era
U it
poe'me
d¡vin .
Comme prerque toutes les regles du pocme drama–
tique concourent
a
rapproGher par i a vraiaemblance 1<1
tiElioo de la réalité , I'aaion de la
eomédie
nous étane
plus f"miliere que ceUe de la tragédie,
&
le déf.1ut de
vrailfemblaoce plus facile 11 remarquer, les reg les y doi–
vem etre plus rigoureuremem o brervée, . De-la cette u–
nité , celte co ntiouité de caraacre, cette aiCance, eette
limplicité dan s le tiail de I'intrigue, ce oaturel dans le
dillogue, cene vérilé daos les Ccolimens, cee are de
eacher l'art meme dallS l'eocha!nemeOl des fituatioDs,
d'ou réCulte
I 'il lu li~n
théatrale.
S i I'on cou(jdere le tlo mbre des traits qui earaaéri–
Cent un per(o.nnage G0mique , on peut dire que la
cn–
medie
efl une imitatioo e"'lgérée .
11
cfl bien diffieile
eu eRet, qu'i1 échappe en uo' j our
il
un Ceul homme
autam de traits d'üvariee que M oliere en a rallemblés
dans Harpagon ; mais cene exagération rentre dans la
vrailfemblance 10rCque les traits Coot muJtipliés par des
circonflanees ménagées avee art . Quam a la" force de
ehaque trait, la vrailfemblance a des bornes . L'Avare
de P laute examinallt les mains de (p n valet lui dit,
vo–
y om la troifieme,
ce qui efl ehoquaot : Moliere a tra–
duit
/'autrc,
ce qui efl naturel, attendll quc la préci–
pilation de l' Avare a pll lui faire oubl ier qu'il a déja
examiné deux mains ,
&
prendre eelle-ci pour
I~
Cecon–
de.
LtI
alttres,
efl uue faute du eomédien qui
s~efl
glilfée dans I'impreí!íon .
11
efl vrai qúe la perCpe8:ive du théatre exige un co–
loris fort
&
de grandes 'g uches , mais dans de- jufles
proportions c'efl -a-dire tel les que l' reil du (peaateur
les réduire fans peioe
a
la vérité de la nature. Le
B oltr–
g eois gentilhomme
paye les titres que l ui donne uo eom–
plaifanl m.ereeoaire, e'efl ce qu'on voit tous les jours,
mais il avoue qu'il les paye,
voil¡¡ poftr le M onf.eigneur ;
e'efl en quoi
iI
renchérit Cur Ces modeles . M oliere tire
d'un
Cot
l'aveu de ce ridicule pour le mieux faire ap–
p ercevoir daos ceux qui 001 l'erprit de le, diffimuler .
Ceue erpeee d'exagération demande une
grand~
jllflelfe
de raiCon
&
de gOllt. L e théatre a ro n optique,
&
le
tablcau efl manqué des que le fpeaateur
s'apper~oit
qu'
on a outré la> oature.
Par la meme raifon, il oe Cuffit pas pour reodre l'in–
trigue
&
le dialogue vr.ilfemb lable, d'en exclure ces
J
paríe ,
que tour le moode eorend exeepté l'iOlerloeu–
teur,
&
ces mép'rires fotJ.dées Cur une relfemblance ou
un déguiCcment· prétendu, Cuppofition que tOUs les yeux
démeoteo , hOíS eeux du pepío onage qulon a de(fein de
tromper ; i1 fauI cneore que tout ce qui fe palfe
&
re
dil Cur la Ceene foit uoe peioture
(j
n....ve de la Co<!ié–
té , qu'en oublie , qu'on efl: au rpeaücle . Un tableau
el! !\lal peim, fi all premier eoup d'ueil o n penre
a
la
toile ,
&
li 1'0n remarque la dégradation des couleurs
avant que de voir des contours , des reliefs
&
des
loio–
e{(ins. L e preflige de 1'3rt , e'efl de le faire dirparo!tre
au poim que non-feulement 1'¡llufiou précede la réRe–
~ion,
mais qu'elle la repoulfe
&
l' écarte . Tclle de–
voit etre l'i1lu(joo des GroGs
&
des R omains aux
co–
mériies
de M énaodre
&
de T érenee, no n 3 celles d' A–
rifloph~ne
&
de Plaute . O blervons eependant,
a
pro–
p!;)S de Téreoee, que 'le pomble qui Cujt
¡¡
la yraiC–
feroblanee d'uo earaa ere ou d' nn évcl\ement tt3g1que ,
oc fuffit pas
a
la vérhé des
m~urs
de
la
~om!di
• .
C e
l1'efl point un pere comme il 'peut y en avoie mais un
pere comme il y en a ; el} u'eí!' poior un individu, mais
IIne erpeee qu'il faut prendre pour' modele; eontre Get–
te reg le
pe~hc
le ear.aaer. upit¡ue du
botlr,..a" de lui-
méme.
.
.
Ce n'efl point une 'éombinaiCon poffibLe,
a
la rigueur;
e'e ll une Cuite oaturetle d'évene91ens famil iers .qu. doil
former I'intrigue de la
comUie ,
principe qui eonda–
m ne l'iotrigue de
I'H"yre :
ti
tomefois T érenee a eu
T ome 1!l,
COM
553
de(fein de faire une
eomédie
d'one aElion toute pathé–
tique
I
&
d'o u il écarte Jurqu'a la
fin
a"ee une préeau–
eioo marqué. le Ceul perConnage qui pouvoit étre pla¡–
fam.
D'apri:s ces rcgles que nOU$ alloos avoir ocealion de
dé.~elopper
&
d'appliquer, on peut juger des progres de
la
<omédie
ou pllltÓt de fes révolutions.
Sur le chariot de Thefpis la
comédie
o' étoie qu' un
timl d'inj ures adrelfées aux palfans par des vendangeurs
barboull lés de lie. Crates, 11 l'exemple d' Epicharmus
&
de Phormis, poctes Sicilieos, I'éleva
Cur
un théa–
tre plus' décent ,
&
dans un ordre plus régu'lier.
1:\
lors
la .
eomMic
prit pour modele la tragédie inventée par
Erchyle , ou plOtót l'une
&
l'aulre Ce form erent Cur les
poélies d'H omere ; l'uoe rur l'i1iade
&
l'Odilfée, I'au–
tre [ur le Margites , pocme ratyrique du meme auteur ;
&
e'efl-lii proprement l'époque de ' la nailfanee de la
co-
médic
Greque .
"
On la divifc en
a1fl,(i~nnc,
mOjlen1J#!,
&
nOll'vel/e ,
rnoins par Ces ages que par les ditlérentes modi 6catiotls
qu'oo y obrerva Cueceffi vemem daos la peintnre des
mreurs. D 'abord on o ra , meltre fur le théatre d' A the–
nes de s Catyres en aa ion, cJefl-'-dire des perfo nnages
eonnus
&
nommés, dont on imitoit
les
ridicules
&
les
vices: telle fut la
comEdie aneienne.
L es Lois , pOUf ré–
primer eette liee.nce, défend irent de oommer. L a m1l–
liglliré des poctes ni celle des (peaateurs ne perdit r¡en
a
eeUe défenre ; la relfemblanee des mafques , des
vC:–
temens, de l'.aion, dé(jgoerent
(j
bien les perCo nna–
ges, qu' 00 les nommoit en les voyaot : telle fue la
com. die moye""e ,
ou le poete n'ayant plus
a
craindre
le reproche de la perronnalité, n'eo étojt qué plus har–
di dans fes jorultes; d'autant plus fur d'ailleurs
d'~tre
applaudí, qu'en repaiaam la maliGe des .cpea.teurs par
la noirceur de fes portraits,
iI
ménageoir erico re a leur
vanité le plaifir de devioer les modeles. C 'efl dans ces
deux genres qll' A riflophaoe triompha tan! de- fois
a
Ilt
honte des Athéoiens.
La
comUie ¡aeyri'ftle
pré Ceotoit d'abord uoe face a –
"anrageuCe .
11
efl des vices contre lerquels les lois n'ont
poiot révi: l'ingratitude , l'i1l6délité au recret
& ii
r.~
parole, l'uCurpation tacite
&
artificieure du mérite d'au–
t,ui , I'intér"t perroonel dao:> les affaires publiq ues, é–
chappcnt
?t
la févériré' des lois; la
eomédie ¡atyri'luc
y
a!tachoit une peine d'alltanr plus terrible, qu ' il falloit
la fubir en pleill théntre. L e eoupable y étoit tradnit,
&
le publ ic re fai (o it Jufl:ice. C'étoit fans doute pour
elltretcnir une terreur
(j
r.1Iutaire, que non-feulement les
poiites Catyriques furent d'abord tolérés , mais gagés par
les magiflrats eomme eenfeurs de la république. P la–
ton lui-meme s'étoit lailfé Cédoire 11 cet avamage appa–
retlt , 10 rCqll'il admit Arillophane daos ron banquet,
(i
toutefois l' Arifl ophane comique efl l' Ariflophaoe du bat1-
quet; ce qu'on peLl! au moins ré voquer en doute .
11
efl: vrai que Platon conCeil loit iI Deois la leélure des
comedies
de ce PQete, pour conno!tre les mreurs de
h
république d'Athenes; mais e'éloit lui iodiquer on bon
Mlateur, un erpion adroit, q.u'il n'en eaimoit pas da–
v.ntago .
Quaot aux Cuffrages des A thénieos, un peuple e ne–
mi de toute domination devoit eraindre
Cm-tout
la Cu–
I?érioiité du mérite . L a plus fj¡oglaote ratyre étoi t done
I~re
de plaire iI ce peuple jalon" ' lorCqn'elle tomboit
(ur I'objet de Ca jaloufie . I1 efl deu x chores que Jes
hommes vains ne trouvent jamais trop fortes; la Ra–
terie peur eux-m emes, la médiCaoee cotme les nutres:
ainli tout eooeourut d'abord :\
f~vorirer
la
(omi'!i. ¡a–
tyri'f'u ,
On oe fut
pa~
long-tems ii s'aprercevorr .qne
le talent de ceorurcr le vice pour ctre utile , devolt
e–
tre dirig¿ par la vertu;
&
que la liberté de la ,e. tyre
accordée a un
malhonl!~te
homme, éroi; un pOlgnar!Í
dans les mains d'un forieux: mais ce fUrleu,
c~nfololt
l'envie . V oiliI pourquoi dans Atheoes, comme al llcurs ,
les méehans OO! trou vé t:mt d'lndulgence ,
&
les boos
tam de fé vérité . T émoin la
eomldie
des
N.m!es ,
exem–
pie m¿morable de la fcélératefle des cllvleux,
&
des
eombats que doil fe préparer a ro uteuir ce lui qui oCe
e.tre plu s fage
&
plus
verto~UX
que
f~n
.(jeele .
La Cage(Je'
&
la vertu. d:
Socr,~te etolen~ parven~es
JI
un
fi
ham point de rubltmtté , qu ti ne fallole pas moms
qu'uo opprobre rolcnnel '
p~.ur
en
eonrole~
fa patrie.
'!'–
ri(\ophane rut ehargs de lmfa me emplot d.e ealo,,:OIc.[
Socrate en plein lOéatre.;
&
c~.
peuple.
q~t
pro\crtVolt
un jufle , par la feule ratCon qu 11
f~
la,a Olt de 1emeo–
dre appeller
jt.fte,
eourut en foule a ce rpea acle .
50 -
erate
y
affi fl a debout .. •
T elle étoir la
e.mM,c
a Athenes, daos le meme
tem~
Aaaa
q.ue