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5

2

6

COL

lerdam, B oom, Middelbourg & Barlingen,

V'y,

A

M–

M 1 R A U T E' ,

&

Dil!, de Comm , (G)

C OL

r.

E'G E,

eerme d',1rehieel!"",

grand batiment

é tabli pour enfeigner la religion , les humanilés, & les

Belles-Iemes , compo[¿ de plutieurs chapelles , c!a([cs,

&

logemens , tam pour les prore([eurs que pour les pen–

lí onllaires & bourliers, Ces édifiees doivent etre ba tis

a vec folidité & fimplicité, fitu és

en

ban air,

ten~s ~cu

él~vé

,

&

etres munis de grandes coms

&

de )ardllls

jpacieux , Celui des pcres J efuites a R ome, appellé le

eolllge R omain,

di

un des plu coofidérables pour la

beamé de fon architeélure , On peut encore uommer

celui des quatre-N ations

a

Paris , & celui de

In

F leche

en Anjou ,

II faut un a([er\lblage de pluoeurs

eolligu

pour for–

Oler une univerlité,

Vn)'e'Z

U

N 1

v

E ,R 'S 1 T E',

L'univerot¿ d'Oxford

d i

compofée de dix-ueuf

eo/–

IIges ,

& de lix

ha/ls

ou

IiCUK

deninés

a

loger &

a

oour–

rir en commun de pauvres éeoliers, Celle de Cambridge

co mptc dOllu

eo/lig"

& quatre

hal"

,

L 'univer(¡té de

París a on1.e

eolllges

de plein exorcice , & plus de qua–

rante autres fondés pou r un

cert.in

nombre de bour(¡ers ,

& a([e1. vanes pour comenir eueore un grand nombre

d'éludians qui y logent, & qui de-l. voot éeouter les

profe([eurs dans les

co/liges

de pleÍtI exerciee,

L 'éreélion des

eo/liges

ue fe peut fai re eu Aogleter–

re que par le eon[e11lemcnt & I'autorilé du roi,

&

en

Franee que par lenres patentes,

Cbe1. les Grees les

eo/llgu

les plus célebres étoient

le L yeée & l' Académie: ce dernier a donné le nom

a

nos

u l1ivertit~s ,

qu'on appell e en L atio

"e"dcmi",;

l1Iais

plus proprement eneore • ces fociétés Iitt(-raires qui de–

puis un (¡eele fe font formées en Europe , Outre ces

deux fameux

eo/léges'

dans I'amiquilé Greque, la mai–

fon ou I'appartemenl de ehaque philofophe ou rhétcur

pouvoit erre regardé eomme un

eo/llge

partieulier,

V.

L,er:.'E

&

AeADE' M IE ,

'

O n pré tend que les R omaios ne li rent de pareils él.':

blirTemens que fur la fin de leur empire : quoi qu'il en

foit,

iI Y

avoil plulieurs

co/llges

fondés par leurs em–

pereurs, & principalemeot dans les Gaules, tels que eeUK

de Marfeil le, de L yon, de Befa0S:0ll, de Bordeaux,

&e,

L es Juifs & les Egyplieos avoient aum leurs

eolU–

ges ,

L es prineipaux de eeux des Ju ifs ¿Ioiellt élablis

~

J érufalem ,

a

Tibéri.de,

a

Babylone: on prélend que

ce derll ier "voit été innitué par E7,éehiel, & qu'il a [ub–

liné jufqu'au tems de M ahomet.

L a plapan de ces établi([emeos denioés

a

I'infiruélion

de

b

jeulle([e , ont toi\jours élé eootiés aux pcrfoooes

coofaerées

11

la Religion : les m ages daos la Perfe, les

gym nofophines daos les Indes , les druides daos les Gau–

Jes & dalls la Bretagne, élOient eeux ii qui 1'00 "voil

donoé le foio des éeoles publiques,

Voy,

D

R U

J

D E

M AGE , &e,

Apres l' établi([ement du Chrifiialli fme il y eut au–

tam de

eo"égel

que de monaneres , Charlemagne, daos

f~s

e"pitulaires ,

enjoint auX moioes d'élever les jeunes

geos , & de

!em

eoCeigner la Mutiquc, la Grammaire,

&

l' Arilhmétique: mais foit que cetre oeeupation dé–

,0urn~1

trop le moines de

la

eontemplation, & leur

eoleva t rrop de tems, fo it degoa, pour l'honorable mais

pénible fonélion d'infiruire les autres, i1s la négligerent ;

&

le foin des

eo¡¡¡ges

gui fmem alors fondés fut con–

fi é

:l

des perfonnes unRj'uement oeeupées de cet em–

ploi,

T ri'IJ, Mor!ry,

&

Chambers ,

( G )

N ous o'emreroos point ici dans le

dél.il

hinorique

de l'él3blilfement des différens

eolllges

de París; ce dé–

lail o'en poin t de l'objet de notre ouvrage, & d'ailleurs

ioté~erTeroit

a(]'ez peu le publie : il ea un aurre objet

bien plus importallt doo t nous voulons ici nous oecu–

per; e'efi celui de !'édueation qu'oo

y

donne

~

la jeu-

11e([e,

Quintilien , un des hommes de I'amiquité qui 0111 eu

le plus de (ens & le plus de goa l , examine, daos fes

Infli/lltions oraeoires,

ti I'éducation publique doit clre

préférée

J.

I'édueation privée; & il conelut en faveur

de la premiere , Prefque tOUS les modernes qui

001

trai–

lé le ml:me [ujet depuis ce graod homme , on

él~

de

fon avis , Je n'examinerai poinlo la plapart d'entre eux

n'étoiem pas intére([és par leur état

a

défelldre eetre

0-

pinion , ou déterminés :\ la fuivre par une ad miration

trOP fouvem aveugle pour ce que les anciens Ont pen–

[é;

iI

s'agil ici de raifon , & non pas d'autorité ,

&

la

quenioo Vaut bien la peine

d'~t!e

examinée eu clle–

m eme,

r obfervc d'abord que nous avons a([e1. peu de con–

noi([anccs de la manÍtre dollt fe faifoi t che2 les aoeien.

COL

I'¿'ducation, tonl publique que privc!'e;

&

qo'ainli

nc

pouvant

a

eet

é~ard

eomparer la mélhode des aneieos

11

la nÓrre, I'oplllion de Quimilien, quoiquc peul-etre

bieo fondée, ne fauroit étre ici d'un graod poids, 1I ea

done néeelflire de voir en quoi confine I'édueatioo de

nos

c./llg",

& de la comparer

a

I'éducation domefii–

que ; e'eil d'apres ces faits que nous devons prononeer _

Mais avant que de traiter un fujet (¡ important, je

dois prévenir les leéleurs deontére([és , que

e~t

arliele

pourra ehoquer quelques perfonl1es, quoique ce ne foil

pas moo imenli"n : je n'ai pas plgs de fujet de ha'r'r

eeux dom je vais parler, que de les eraindre;

iI

en en

m e me pluoeurs que j'enime, & quelques-uns que j'ai–

me & que je refpeéle : ce n'en point aux hommes que

je fais la guerre , e'ea aux abus,

i

des abus qui eho–

quent & qui affligem comme moi la plapart m¿me de

eeux qui eomribuent

a

les entreteoir, paree qu'ils erai–

gnent de s'oppofer au torrent, La maliere dOIH je vais

pRrler intére([e le gouvernement & la religion, & m é–

rite bien qu'on en parle avee liberté, fans que cela puif–

fe offenfer perfonne : apres cetre préeaution, j'entre en

madere .

011

peut réduire

ii

cinq ehefs I'édueation publique;

les Humanités, la Rhétorique, la Philofophie, les

Mreurs , & la R eiigion,

,

Hllmaniels,

On appelle aioli le tems qu'on employe

dans les

eo/llges

a

s'innruire des préeeptes de la lan–

gue L atine , Ce tems

ca

d'environ lix aos: on y joint

vers la fin quelque eonrJoifi'anee tres-fupetficielle du

G ree ; on

y

explique, taO! bien que mal, les auteurs

de I'antiquité les plus facile s

a

emendre; on y apprend

3Um, tam bien que mal,

¡¡

eompofer en Latin; je ne

lache pas qu'on y en[eigne autre chofe , II faut pour–

lam convenir que dans I' univerfité de París , ou eha–

que profe([eur efi atraehé

¡¡

une ela([e partículiere , les

Humanilés font plus fortes que dans les

e./¡¡g"

de ré–

guliers , on les profe([eurs moment de darTe en

cI

a([e ,

&

s'inflrui[ent avee leurs difeiples , en apprenant avec

.ux ce qu'i1s devroieot leur enfeigo.r, Ce n'efi poine

la faute des maitres,

c'ea,

eueore une fois , la faute de

I'ufage ,

RUtori'!"e ,

Quand on fait on qu'on croit Cavoir af–

fo1. de Latin, on pa([e en Rhétoríque

~

e'en alors ql!'on

~ommenee

a

produire quelque chofe de foi-meme; car

Jufqu'alors on o'a rail que traduire, foit de Latin elt

Fran~ois,

foit de

Fran~ois

en Latin, En Rhétorique

011

apprend d'abord

3

¡eendre

une pen(ée,

11

eir,olfdui–

re

&

a" . "ger

des périodes, & peu-.-peu l'on en vicnt

cl1tin

ii

des difeours en forme, toOjours, ou pre[que

106Jours, en langue Latine ,

00

donne

a

ce direours le

110m

d'"mplijieations;

nom tres-eonvenable en effet,

pu ifqu'i ls conlinent pour l'ordinaire

11

noyer dan. deux

fcuil!es de verbiago, ce qu'ou pourroit & ce qu'on de–

vroit dir. en deux lignes, Je ne parle point de ces

Ii–

gures de Rhéloriquc o eheres

a

quelque$ pedans mo–

der nes ,

&

dont le nom meme efi de\'ellu (¡ ridieule,

que les profe([eurs les plus fenfés les 001 emierement

bannies de leurs le<;:ons ,

JI

en efi pourtaot eoeore qui

en font grand eas, & il efi a([e1. ordinaire d'interroj?ier

fur ce fujet important eeUK qui afpirem :\ la maltnfe–

cs-Arts ,

P hilofophie,

Apres avoir pa([é fepl oa huil

nns

¡¡

npprcndre des mots , oa

a

parler fans rien dire, on

eommenee enfio, ou 0,1 eroit eommeneer, l'étude de.

chofes; car e'en la vraie détinition de la Philofophie ,

Mais il s'en faut bien que eelle des

eol/Iges

mérite ce

110m : elle ouvre pour l'ordinaire par un

eompmdiftm,

qui efi ,

(j

on peut parler aiofi , le rendc'l.-vouS d'une

infin:lé de queflions inutiles fuI' l'úinenee de la Philo–

fophie, fur la philofophie d' Adam,

& c,

00

parTe de–

bl

en Logique: eelle qu'on eofeigne , du moins dan.

un grand nombre de

e.IIlges,

efi ii-peu-pres eelle que

le mairre de Philofophie fe

pro~fe

d'apprendre au

Bourgeois-gentil-homme : on y enfeigne

a

bien eonce–

voir par le moyen

~es

uoiverfaux, :\ bien juger par le

Illoyen des eathégones, & • bien eonfiruire un fyllo–

gifme par le moyen des figures

bnrbara , ,e/arme,

darii, ¡trio , baralipeon,

&c, On' y demande fi la Lo–

gique en un art ou une fcieoee; o

la

cooclulion ea de

l'erTence du Syllogifme ,

&e, & c, &e,

Toutes que–

fiions qu'on ne trouvera poinl dans

I'art

d.

pmfer;

onvrage exeellen!, f!1ais lauquel pn a peut-etre repro–

ché avee quelque ralfon d'avoir fait des regles de la

L ogiqllC UD trop gros volume, La M é!aphyfique efi

a–

peu-pres dans le meme goilt; on

y

m ¿le aUI plus im–

portames v¿rités, les difeufiions les pies futiles; avan!

&

apres avoir démontré ¡'eImenee de D ieu. 00 traite

avec