CIV
rClrt!cltroll,
&
formoil un pelit col ou conduit qoi per–
~oit
In peau dont le dedans des poches étoit revotu ,
&
<jui
y
diOilloit la matiere odorante.
Ces Cacs paroitToient recou verts de
fi
bres ehornues ra–
malfées enfemble, mais venanl d'endroits c!loignc!s
&
dif–
fc!rcn ; de fone qu'ayaht égard a leur dillerente origi–
ne, on pouvoit compter julqu'. dix murcies. L 'ufage
de ces muCcles eO d'exprimer
&
fuire fon ir la matiere
odorante, quand
il
s'en ell amarré une certaine qual1-
tité. Les veines
&
arteres hypogal1riques
&
épillanriques
fournirrent le f..ng qui produit ceue matiere dans les glan–
des dont les Cacs Cont tapirTcs.
L 'odeur de cetle m atiere fe eonCerve,
&
ne devient
point mauvaiCe par le tems; mais il parolt que I'odeur
de la
<ivette
n'eO pas Cculement dans la Iiqueur qui s'a–
marre dans les poches , car elle ell aua; répandue par
10ut
Con
corps,
&
Con poi! en ell tcllemem parfumé ,
que la m oin qui I'a louchée, conCerve long-tem¡ une 0-
deur fon agréable. C 'ell ce qui
a
fait crbire a plufieurs
N ,Huralines "que le parfum de la
c;'/Jette
n'ell autre ch'J–
fe que
f..
Cueur; enforte qu'ils ont peoCé qu'on l'amaC–
foit en faif..nt eoudr ces animaux dans une eage . Quoi–
que ccUe (ueu r forte indifféremment de tout le corps de
l'animal, cependant
la
liqueur odorante s'amn(Jc vérita–
blcment dans ks Cacs, s'y forme,
&
s'y perfeéHollne .
Dans la dernicre
<i'/Jetu
dirTóquée par MM. de l',ca–
d¿mie, il> examinerem la Ilruaure des mammelles dom
nou~
Il'nvons pas cncare
parlé .
CenC'
,ivettt
avoit qua–
trc mnmmclons, done dcux
écoient
Iltués
:lU
m ilieu
du
, 'entre
a
cÓlé du nombril,
&
les denx autre, nu bas de
In poitrin" .
La
grolfcur des uns
&
des nutres , éloit d'u–
ne ligne
&
dcmie ,
&
la longueur de del1x Iignes . Sous
chncull de ces marnmelons,
jty
avoit plulieurs conduits
cOlTIl1luniquant
les
UllS avcc fe.s ::tutres
1
&
enfermé.,
d:lOS
les
illtégumells
commun . Ces condui(s fembloicnt dc–
flinés
¡\
porrer le
laie
3UI
marnmelons, quoiqu'ils nc for–
li(fem d'oucunes glandes qui furren e vilibles; mais cela
n'dl pas éronnnnt, car ces
:lI1imaux
qui u'alairent
&
n'engendrent poi
01
dnns ce pays·ci, doivem avoir
ces
g landes arTeo¿ petites pour Illre imperceptibles .
D ans ces cmq
ci'/Jettes
il y avoit quelques jeu, de
la
nature. Par excmple dans I'uoe d'elles, le cryllallin
~toit
d'une dureté extr30rdinaire
~
ce qui
pelle
fervir
:l
ex pliquer ce que Pline
(Ji'/J. XXXVII. chapo
x.)
dit
des yeux de I'hyeoe, qu'on en tíre des pierres précieu–
fes nppell¿cs
by",i",.
Ceue particularie': joime
a
quel–
ques nutres, ferviroit-elle • jullitier l'opiOlon de Belon,
qui a prétendu que
la
c;vett.
&
I'hyene des anciens ne
10 m point des animaux difierens?
11 Y
a quelques rai–
fons po", appuyer Con Centiment; car les deux princi–
pales marques que les !lncieos donnem
ii
leurs hyenes ,
fe trouvent dans la
<i'/Jetu,
le poil hériilé le loog du
dos ,
&
une auvermrc
particuliere
faus
la
queue , outre
les deux qu'ont les femelles de tous Jes nutres animnux.
Muis d'uo autre cÓté, l'hyene des ancicns ell plus g ran–
de que
la
<i'/J.lle,
fon poil fort différcm;
&
ce qui ell
plus fon que tout, ils nc difent poim qu'elle eu.. au–
cune .odeur, caraaere qui la dillingue prcCque de tous
les autres animaux.
A ce détail trcs-inllruaif fur la
c;velt<,
il ne nous
rene
ii
ajo Oter que quelques oouvelles panicolarités dé–
crites p.r
M.
Morand, fur le fac ou cet animal porte
fon parfum .
Mem .
de facatl.
I
~8.
pal!;. 403·
Ce ('le ,
comlne
on 1':\ vu,
en
Jilué':;'enue
1':1Ou5
&
le fexe de l'animal, a-peu-pres comme celui ou les ca–
n ors porrCtlt leur
cIIJlortllm.
11
pend eltérieJJremeUl en–
tre les cuill.s de la
ri'J<ttr,
&
en a(fe? grand. En gros,
c'el1 uue cavité eofermée daos une enveloppe épairre,
&
qui a une loogue ouvenllre en.dchors de la tigure d'u–
ne vulve .
Toute l'épai(]eur de l'enveloppe ell formée par une io–
nnit,;
de
petits grains , qui font les glandes ou fe tiltre
In liqueur odOrante . En regordant mieux
ces
grsios a–
" ec le m icrofcope ,
1\11.
Morand
s
dc!eouvert qu'ils
é–
loi
tJt
accompa~né d'n~e
in6nité de follicules, ou peti–
les bourfes, qUI conteOOlem de
la
liqueur
dé).
6ltrée .
es folliculcs peuvent etre aifémem form':s, 00 p.r In
dofuoion des deux lames d'une membrane, ou par l'ex:
t nlioo d
s
eItrémités des vailf,,:mx 6uguins. Mai ce
qui II be-.lUCOUp plus lioguli.r,
M.
JVlorand a
"U
dans
la
li~ueur
des fonicules, de pe ·tS poil, poCés
f.~os
or–
dre
~¡\
&
la . lis ll'Otlt poiot de racio s,
&
lle tieonem
point les uns aux autres.
L.
ca
vité du
f.~c
en occupée par deux eC""ces de pe–
lotons de foie courte, eoute imbibée de
la
liqueur odo–
ronte, qui p3f-O;t cornme une huile blanche.
E n
eomprim.Dtl' p!litTeur de l'eove!oppe, on en fuie
T ome l/l.
CIV
411
furtir par les\ pores, ou plütÓt par les canaux excréttl1-
res de
Ca
membraoe imerne, I'huile odorante qui va Ce
rendre dans la cavité du fac; clle Cort non par ¡;OlltteS
féparées , mais en forme de jet cominu , a-peu-pres com–
ine la matiere qui
Cort
des {ll3ndes febacées
de
la peau ,
peut·etre parce qu'elle ell loutenue
&
comme
liée
par
ces petits poil s qu'elle entraine avec elJe.
1l paro! e certain que les follicules de I'enveloppe Cont
les premiers rérervoirs de l'huile odorante, mais des ré–
fcrvoirs particuJiers
&
diCPI'rCés; de·¡a elle palle dans la
cavité du rac, 'fecond rétervoir, m ais g6néral, on elle
s'arrttc
&
fe conCen'e dans les deux pe/Gtons Coyeux:
car Cans cela la grande ouverture extérieurc du fae n 'a–
yam ni "alvule , ni fphinaer, I'huile s'écouleroit
pcr~tucllemem au-dehors,
&
ce n'en pas-I a le de(Jein de la
l1!lture .
11
ell vrai que l'on ne conno!t pas arTeo¿ In
civette
pom Cavoir en quelle occafion e lle jeue fon huile, que!
ufage on en fait; mais enfin on voil bien que · le mé–
chanifme ell defi iné
a
emp~cher
l'écoulemcllt perp6tucl.
L es pelotons Coyeux font l'office d'une éponge, q\Ji gar–
de la liqueur dOn! elle oll ahreuvée , juCqu'a ce que la
nature I'exprime en certain t6mS pom des uCages qui nous
font inconnus.
Cetle liqueur odorante miré.
á
In lumiere d'une bou–
gie , reud d'abord llne odeur a(fez agrénblc; enCuite ello
s'cnflamme avcc cr¿pitntion,
&
le teu
ét:lllt
éccint,
elle
donue une odeur de cheveux brOlés.
Tout ce qu'on a dit jufqu'iei de J'anatom ie de la
c;–
'/Jette
&
du Cac qui porte Con parfum, POUt devenir d'.u –
tant plus imórelfane que la
ci'/Jette
o'ell
pos le feul a–
nimal • qui ces dtlt.ils appaniennent, ni le Ceul qui Coiv
doüé d'une poche pour un parfum particulicr. Nous a–
vons le cal1or , le mure, le rot mulquó que les Latíns
nommcnt
p)'loris ,
&
d'amres qui
ont ~.des
follicules pour
11ne matiere
odorante, d'unc
natu(e
pareille
:l
celle
-de
la
c;t1ctte ,
ou d'une
qua
lité
ditférente , comme le rat
domenique , le blaireau (lU t.irTon,
&c.
- Elr ces con–
noifT.'lDCCS réunics, ne
peuvent
que jetter
du
jour fUT I'a–
n3tomie comparée,
&
pellt-¿tre Cur la Ilruaure des glan–
des conglomérées du corps humaio.
Art. de M . le Ch.
DE
j AUCOUR T .
e
1
v
E T TE,
(Mat. med.)
La
civette,
ou cette ma–
tjere
anaueure
&
balramiquc, fournie p.n I'animal qui
porte le
m~me
nom,
en
cmployée cxréricuremclH dans
I'urage médicinal; elle efl réfolutive, anodyne, wniquc ,
amifpafmodique
1
ou nervine,
&
paniculicrcmem nn dépilc–
ptique
&
amihyllérique: c'en
a
ces deux derniers titres
qu'on l'employe quelquefois dans les acces d'ópileplie,
ou de vapeurs hyHériques. Dans ces cas, on en froue
le llombril, In région du creur
&
de l'ellomac , ou on
cn applique meme che2 les femmes
ii
l'orilice
ext~rieur
de la matrice; mais on re donne bien de gorde de la
leur
porrer au
LlCZ,
p3rce
que
fOD
odellr,
commc tou–
tes les odems agreables, ell daugereufe dans ce cas, Ce–
lan une
abrervntion cannue .
00
fuit aua; avec la
';'/Jette,
le muCc
&
I'ambregris,
incorporés avee une huile par "xprea;on, un onguen!
dom on froue les aines
&
les lombes pour exciter I'aae
vénérien.
L a
ci'!Jttte
pa(fe pour fpéci6que dans
I'in~rtie
des or–
ganes de la génératioll , fur· tout chez les tcmmes,
&
pour remédier
3
leur Ilérilité 10rCqu'elle provienr de
c~t
te caufe.
011
la dit bonne 3Ua; pour appaiCer les col:–
ques
&
les tranchées des petits eofans,
fi
on leur en frot–
te le nombril .
Elle emre dutlS
la
compofitioo de quelques baumes
aromadques, décrits nans diltérens dirpenCaires Cous le
110m de
bam,rCl opoplellit{,ul,
qui Com deflioés
ii
etre
portés dans de pOlites boites,
&
doO! 'l.uelques .uteurs
001
recommand¿
m~me
l'ufage imérieur. . .
Elle en un des iogrédi ns des parfums. ordlOalfes, con–
nus en P.harmacie Cou le nom de
poJltlb pro¡"mo,
com-
me les oiCelets de Chypre,
&
c.
(b)
. _
Ceux
qui s'en rervent,
doivcnr
!a
chOlhr
nou\~clle,
de bonne conlillance c'eO-o-dire
DI
trop dore.
01
trop
molle
1
d'une couleur
J!lUIlC
LÍr-ant for le b1so!=
~
&
d'~n,e
odeor violeme . Au re(Je comme
on
la
ro~hlnlqoe aIC~meO!,
&
qu'il etl trcs·ditlicile de découvnr la trompe–
rie,
le meilleur parti eCl de I'achetee de. booue malO.
Comme
on -naurrit
3
ArnOerdam des
'tV~t/~1
pour
ce
commorce
&
que
h
ú vetle
de celte ville a la préf':–
rence fur
e~llc
d lodes
&
du L evam , c'ell d'un hon–
nete ué:;ocÍllut du pa
's
qo'i! fuo,t tirer ce ¡nrfum. I.J fe
vcnd une
nent:line
de tlorln I once, plus ou moJOs ,
c'etl-:¡.dire foix:tote:l Coisame-fix li.res argene
de
['ran–
ce;
&
je eroi qu'oojourd'hoi
iI
o s'en conComme
pa$
F f1
2
éiuq,